Perso : Chapitre 4
Chapitre 4
Tu perds ton temps avec cette haine et ces regrets
Frozen (Madonna)
Est ce le faite qu'il était connu de tout le monde sauf de moi qui me déranger ? Bien que le terme déranger ne soit pas le mot exact aux sentiments que j'éprouvais. J'avais la rage. Une rage et une haine contre ce mec. Le pourquoi je l'ignorais. Fallait-il une raison pour lui en vouloir ? Lui que je ne connaissais pas encore, mais qui mine de rien, je haïssais déjà. Lui qui paraissait parfait. Drôle, aimable... Le mec idéal. Pff, aucun mec n'est idéal.
Quand je vois ma sœur, j'ai une sœur, ouais moi l'ermite... Voir sa souffrance, celle qu'elle éprouve envers celui qu'elle « aime »... Pourquoi les gens s'attachent autant une personne sachant très bien que celle-ci ne nous rendra jamais l'appareil ? Que souffrir sera, la seule et unique chose que nous obtiendrons d'elle ? Je n'arrive pas à comprendre ses gens-là... Alors, oui, c'est peut-être simple de refuser une telle approche, un tel « laissé aller », quelques choses qui entre dans l'ordre des choses... Aimer est normal pour presque tout humain... Elle ne l'est pas pour moi, elle ne le sera jamais. Aimer quelqu'un par amour est un sentiment de faiblesse, le bâton qu'on tend à la personne pour qu'elle nous batte. Les personnes dont on est censée aimer, et qui, en retour, sont censées nous aimer aussi se révèlent bien trop souvent décevantes. En tout cas, dans mon cas, je l'ai toujours, vécu et sentit comme ça. De la déception dans tous les sens du terme aimer. Que ce soit, l'amour d'un père à son enfant, un père qui est censé nous aimer telle qu'on est, et pas comment il voudrait qu'on soit, un père qui est censé rester au lieu de nous abandonner... C'est ça l'amour d'un père à son enfant ? Je t'aime, donc je m'en vais ? Je pars et te laisse, seule, sans explications, sans jamais t'avoir connu près de moi... Comme un père aurait dû l'être... Comme un père qui aime son enfant, mais qui part quand même... ce serait donc ça, le sentiment amour ? L'amour ? Je n'ai pas connu ça, l'amour d'un père présent... je n'y ai ressentie que de la peine, de la colère mais jamais de l'amour. Pourquoi aimer quelqu'un qui s'en va ? Même l'amour d'un ami, celui qui ne comprend pas notre attachement, le sentiment d'amour qu'on éprouve, bien que le plus souvent, il ne soit pas amoureux, juste affectif, de l'attachement. Le rejet est bien trop grand quand on emploie le terme « je t'aime » qui s'associe directement à l'amour, le vraie, celui que ressentent deux amants.
A quoi bon aimer dans ce cas-là ? Prendre le risque de souffrir... et encore, même avec un amant, un mari, un copain, on n'est jamais sur de rien. L'amour n'est qu'un sentiment vague et imprévisible. Je n'aime pas l'imprévisible. Je n'aime pas craindre d'avoir un jour mal. J'ai déjà vu trop de monde en souffrir, juste pour quelques années... mois ? De plaisir, de bonheur et d'amour.
Il n'y a que l'amour d'une mère qui est fiable après tout. Elle, elle ne vous laissera jamais... Du moins dans mon cas...
Voila pourquoi, je ne m'engagerai pas dans une telle relation. Voila pourquoi ça m'énerve quand tout le monde essaie de me caser. Surtout quand ce tout le monde, fait partie du monde, qui a, un jour ou l'autre eu le cœur brisé. Quel ami souhaite la souffrance et la tristesse pour quelques moments heureux ? Bien des gens apparemment... Moi non. Jamais, je ne leur souhaiterais un telle malheur. C'est mon égoïsme peut être... qui me fait dire des choses pareils. Ou tout simplement, je n'ai pas pu rencontrer la « personne » qui me fera penser autrement.
Et qu'est ce que je le souhaite, ne pas la rencontrer, CETTE personne.
Bastien n'a pas insisté le reste de la journée. Après trois « va te faire foutre » et deux « dégagent si tu en parles encore » Nous avons changé de sujet. Je savais qu'il y reviendrait. Moi, je suis resté bloquer dessus tout le restant de la journée.
-Tu reprends quand les cours à la fac ? Lance Bastien, une fois le générique de l'épisode fini.
-Tu veux dire, tu commences quand les cours à la fac ? Bastien...
Tu sais très bien que cette année, jusqu'en septembre...
-Tu ne fais rien, ce que je trouve bien dommage... sa voix est sec.
Il soupire. Il n'aime pas cette situation. Me savoir seule, dans ma grande maison isolé, au bord de l'eau. La mer. Près des falaises... Ma mère travaille tous les jours, loin de plus. A des horaires monstrueux. C'est de l'exploitation que pratique son directeur... Quant à ma sœur. Elle est à Paris, à l'autre bout de la France dans une École spécialiser pour son futur métier. Elle rentre peu souvent...
-L'année prochaine... je n'ai pas envie la...
-Ouais...
Je lève les yeux au ciel. Cette conversation est stérile. Je sens la crise arriver. Bastien veut avoir raison, moi aussi. Il ne laissera pas tomber, sa tombe bien, moi non plus. Le DVD se relance tout seul. Je remue dans le canapé. Bastien ne me regarde pas. Il est de nouveau énerver.
-Tu boudes ?
-Je pourrais... j'en ai marre.
Je soupire. Putain... on va y revenir, encore, et encore, et encore... C'est toujours la même chanson...
-Bastien arrête... ne commence pas... tu sais très bien que les études c'est...
Il se tourne pour me faire face.
-Que je ne commence pas ? OK. Je vais changer de sujet.. Les études, franchement, tes études, je m'en fou, t'a pas besoin d'un bac +10 pour réussir. Ce qui me fou hors de moi.. Non, plutôt ce que me fou les boules aujourd'hui c'est ta réaction envers mon pote... non, envers le monde entier. Envers les autres...
-Ton pote ? Je répète surprise.
-Ben. Ce n'est qu'un exemple lui. Un parmi tant d'autre. C'est un mec bien, tu sais... (je tente de parler) Non, taie toi, et laisse moi finir. Tu vois ton psy depuis combien de temps ? Un an ? Deux ans ? Trois peuvent être ? La n'est pas la question... Il te dit quoi ? DE VIVRE ! BORDEL MEL TU VIS QUAND ?! Tu passes ton temps ici à... fuir le monde. Merde, je sais que ce n'est pas facile... je le sais... Mais... sors... vit. Et... Ben, Ben est... c'est un mec bien. Je ne sais pas pourquoi, il te cours après. Je n'en ai aucune idée... mais je pense qu'il...
Bastien soupire, il se taie. Je le regarde, figeait, je ne sais pas quoi répondre.. ; c'est si soudain tout sa.
-Qu'il.. ?
Bastien tourne le regard. Merde... il n'a l'air vraiment pas bien... Je pose ma main sur son épaule et tente de me rapprocher de lui.
-Bastien...
-Je t'aime tellement moi tu sais... j'en ai marre de te voir dans un état pareil... je suis inquiet pour toi constamment... je... je n'y arrive plus Mel... Je pensais qu'avec le temps, tu irais mieux... que je réussirais à te faire sortir de cette spirale infernal...
Le poids des remords m'envahit. Merde... merde, merde ! Je suis si difficile et aveugle que ça ? Je n'ai même pas vu, à travers mon mal être, celui de la personne qui m'est le plus cher.
-Bastien...
-Je ne peux pas... ce n'est... j'ai tout tenter... je... (Bastien se tourne vers moi. Ses yeux sont rouges) Benjamin est... un mec bien... Je sais que tu ne veux pas que je te case avec quelqu'un. Je ne le ferrais pas mais... tu l'as vu ? Il est... c'est Ben. Un simple moment avec lui, te fait tout oublier.... Il... J'aimerais te demander quelques choses...
Je caresse la joue de celui qui a été toujours présent pour moi. Il a mal d'être impuissant à mon malheur. Je n'y peux rien. Il n'y peux rien non plus. Il n'y a que moi qui peux faire quelque chose. Et seul le temps... pourra guérir mes blessures. Je vois bien que Bastien veut me demander quelques choses. Et il craint ma réponse.
-Va si dit moi.
-Tu me diras non de toute façon. Et tu t'énerveras...
-Dit quand même. Je m'énerverais si tu ne me dis pas.
Bastien met quelques minutes avant de se confier. Il a une idée derrière la tête. Il vient de péter sa crise de colère, suivi de près de sa crise de remord et maintenant... il est repartie dans son idée de départ. Une que j'ignore encore.
On marche comme ça lui et moi. On se fou de tout. On se crie dessus un bon coup. Une fois la crise de nerf de passer. Sa va mieux. On peux discuter. Nous avons de la chance qu'aucun de nous deux soit susceptible et accepte la critique.
J'ai un grand soulagement intérieur quand je le vois sourire.
-Moi qui ne peux pas t'aider... lui... il pourrait le faire.... Je ne te demande pas de sortir avec... tu fais ce que tu veux. Mais... Passe une journée avec lui. Fais-moi plaisir. Sa te ferai du bien j'en suis sur !
Je reste bouche bée. Je m'attendais tout sauf à « passe une journée avec lui »...
-Tu m'aides tellement si tu savais... je soupire.
-J'en ai pas l'impression... ou du moins je ne l'ai plus. Fait, ça... je te jure... lui, il ne te fera pas de mal... Il pourrait t'aider si...
Je me mords la lèvre.
Je ne sais pas ce qui me décida ce jour-là. Cette petite voix dans ma tête, l'espoir de mon meilleur ami ou tout simplement le destin qui tentait de se rattraper...
***
Je suis assise sur mon canapé. Les jambes replier contre mon torse. Qu'est-ce qui m'a pris. J'ai peux être encore une chance d'annuler tout ça ?
Non, si je le fais, Bastien m'en voudra et puis... IL veut savoir. Maintenant, il saura tout.
Je sursaute quand la sonnerie de l'entrée. L'heure de vérité a sonné. Je vais le dégoûter au plus haut point, comme je me dégoûte. Il veut me connaître ? Pas de soucis, il va me connaître. Il arrêtera de me harceler comme ça peut être après. Quand il réalisera que la fille qu'il a croisée au cinéma est en faite une véritable détraquer...
Quand Bastien est partie, j'ai rallumé mon téléphone. Éteins depuis la veille. Il n'a pas lâché le morceau. Cinq textos m'attendais.Cinq d'un numéro inconnu. Cinq de sa part. Donc un qui m'a particulièrement marqué.
« Ce n'est pas ton agressivité qui me fera reculer. Tu as quelques choses chez toi qui m'attirent. J'arrive pas à résister. J'ai ce besoin de te connaître d'en savoir plus sur toi. Tu es mystérieuse et intrigante et... je me demande pourquoi je me justifie. Tu sais qu'aucune fille avant toi m'a fait vivre ça ? Je ne t'ai vu qu'une fois... tout le monde te connais mis a part moi ! Et tu sais quoi ? Sa me tue... et j'en ignore la raison. Je ne suis pas méchant Mel. Je suis tout sauf cela... et je pense que malgré ce que tu penses de moi, nous avons beaucoup plus de point en commun que tu ne te l'imagines... Si seulement je pouvais avoir droit à ma chance ! Tu me plais il est où le drame à cela ?!... »
Le drame ? Il est y. Il ne voit pas encore ce que c'est, mais quand il le comprendra, il s'en ira. Comme tout les autres. Comme tout le monde. Je me demande encore comment Bastien a fait pour rester... Moi qui est cette fâcheuse tendance à faire partir les gens...
Je sors de mes pensées à nouveau quand la sonnette d'entrée résonne une nouvelle fois. Je trouve le courage de me lever. D'affronter la réalité dans quelques instants.
J'ouvre la porte en puissant un courage extrême. Il est là. Trempé de la tête au pied. Je n'avais pas vu que l'orage avait empirer. Normal, moi enfermer constamment dans ma maison, à l'abri de tout. De personne curieuse comme lui. Du monde extérieur... de tous ses réalités et surtout de mes peurs.
-Salut !
Sa voix... toujours aussi envoûtante. Je sens mon cœur s'accélérer, je décide de l'ignorais.
-Salut...
Et ma voix, toujours aussi aimable.
Il me regarde et... comme à son « habitude », pour la deuxième fois que je le vois, il me sourit. Son visage s'illumine. Malgré sa pâleur et le faite qu'il claque des dents. Il est trempé. Des gouttes d'eau coulent le long de ce visage d'ange. Ses cheveux bruns mouiller qui lui colle à la peau... Je reste figer par ce simple spectacle. Il est vraiment beau. En plus d'être persévérant, il est beau...
-Tu... tu me fais rentrer ?
Je baisse les yeux et tente de cacher un sourire. Je me pousse dans le hall d'entrée pour le laisser passer. Je referme la porte derrière lui. Un courant d'air froid l'a accompagné.
Je le regarde observer le rez de chaussé. Je souris quand je l'entend claquer des dents. Monsieur est venu jusqu'ici se peler juste pour savoir une vérité qui fait mal... et qui n'ai et ne sera pas bonne à entendre.
-Très jolie maison...
-Merci.
Il se retourne vers moi, je suis surprise, je n'ai pas le temps de retirer mon sourire.
-Ah tu souris !
Je lève les yeux au ciel. Putain... commence pas !
-Non...
-Si, sa te va très bien d'ailleurs.
Je passe devant lui. Je ne répond pas. Pas besoin, ce serait user de la salive pour rien.
-Tu veux... enlever ton manteau... tu es...
-Tremper ? Ouais ! J'ai bravé la tempête pour vous mademoiselle... (Il se penche en avant, il m'amuse vraiment. Je ne résiste pas cette fois-ci à lui sourire, ce qui a l'air de lui plaire) Je t'appelle comme ça tout le temps, si c'est la seule façon de te voir sourire....
Je détourne les yeux. Je vais rougir. Je ne peux pas le regarder plus longtemps. Mon regard va me trahir. Il le verra, qu'il y a quelques choses chez lui qui me plait.
-Ne te détourne pas. Ça te va tellement bien... ton visage s'illumine quand tu souris... et... je pourrais déjà parier que si tu détournes les yeux, c'est parce qu'ils te trahissent. Ne les détourne pas dans ce cas la.
Je me fige quand je sens ses doigts sur ma joue. J'ouvre les yeux subitement. Il me regarde. Notre regard, celui que nous échangeons réveille de drôle de chose chez moi. Et je me surprends, je ne l'ai pas repoussé.
Il s'approche de plus en plus de moi. Je peux déjà sentir l'humidité de son corps trempé par la pluie.
-Benjamin...
-Tu ne vas pas recommencer Mel... tu sais...
Ses lèvres sont proches des miennes et ça...
-Ben... ne fais rien.
Je recule de quelques pas pour échapper à son étreinte.
-Non ne recule pas toi...
Il s'avance et je lui fais signe de ne pas bouger.
-Non ! Je ne t'ai pas fait venir pour sa...
-Non, tu m'as fais venir pour me faire partir. Pour trouver une raison, me balancer une bombe en pleine figure pour me faire fuir. Sauf que tu ignores. Les bombes, ne me font pas peur. Tu ne me fais pas peur, et encore moins ce que tu me diras.
-Tu ignores tout !
Ma phrase ressemblait presque à un reproche.
-Justement, j'ignore tout...
Je le dévisage. Sa m'agace sont assurance. Il reste là, planter comme un con devant moi. Toujours dégoulinant. Il attend. Et... ouais moi aussi, je veux savoir pourquoi il s'obtienne à vouloir me connaître.
-Pourquoi ?
-Pourquoi quoi ?
-Pourquoi tu veux savoir ? Je ne suis qu'une fille que tu as vu une seule et unique fois. Et les gens qui me connaissent et qui te connaissent-t-on du te dire que je n'étais pas une fille bien... une fille qui mériterai d'intéresser un mec comme toi...
La est la vérité. Il a l'air tellement parfait... tandis que moi...
Je me raidis à nouveau quand je sens un bras passer autour de ma taille. Quelques choses d'humide contre mon corps chaud et un souffle à mon oreille.
-Non, justement, les gens que nous connaissons m'ont tous dit la même chose. Pourquoi je veux savoir ? Je l'ignore. J'ai juste besoin de le savoir. Surtout quand je vois une lueur d'espoir dans les yeux des gens qui t'aime. De l'espoir à mon égard, un espoir pour quelqu'un, pour toi, pour quelque chose donc j'ignore la raison.
-Tu ne seras pas mon espoir...
-Non si tu ne me laisse pas l'être...
-Je ne te laisserais pas l'être...
-On me l'a dis aussi que tu étais obstiné...
-Oui...
Son souffle contre moi... Je ferme les yeux. Je savoure cette étreinte, une des rares et des premières que j'échange avec un inconnue.
-Je n'aime pas ça... Savoir que tu entre dans ma vie comme ça...
-Je sais...
Je refoule une montée de larmes. Trop de choses en même temps m'envahissent, trop de choses qu'il ne peut pas comprendre.
-Laisse moi être ton espoir.
Son murmure meurt sur mes lèvres.
Et si j'avais su.. Peut-être qu'à ce moment-là, je ne pensais pas que je l'avais laissé l'être. Je m'y refuser. Ce n'est seulement que bien après que je me suis rendu compte, que Benjamin était devenu pour moi, bien plus qu'un espoir. Il était devenu tout...
Amheliie