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  • Perso : Chapitre 4

     

     

    Chapitre 4

     



    Tu perds ton temps avec cette haine et ces regrets

    Frozen (Madonna)

     

     

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    Est ce le faite qu'il était connu de tout le monde sauf de moi qui me déranger ? Bien que le terme déranger ne soit pas le mot exact aux sentiments que j'éprouvais. J'avais la rage. Une rage et une haine contre ce mec. Le pourquoi je l'ignorais. Fallait-il une raison pour lui en vouloir ? Lui que je ne connaissais pas encore, mais qui mine de rien, je haïssais déjà. Lui qui paraissait parfait. Drôle, aimable... Le mec idéal. Pff, aucun mec n'est idéal.

    Quand je vois ma sœur, j'ai une sœur, ouais moi l'ermite... Voir sa souffrance, celle qu'elle éprouve envers celui qu'elle « aime »... Pourquoi les gens s'attachent autant une personne sachant très bien que celle-ci ne nous rendra jamais l'appareil ? Que souffrir sera, la seule et unique chose que nous obtiendrons d'elle ? Je n'arrive pas à comprendre ses gens-là... Alors, oui, c'est peut-être simple de refuser une telle approche, un tel « laissé aller », quelques choses qui entre dans l'ordre des choses... Aimer est normal pour presque tout humain... Elle ne l'est pas pour moi, elle ne le sera jamais. Aimer quelqu'un par amour est un sentiment de faiblesse, le bâton qu'on tend à la personne pour qu'elle nous batte. Les personnes dont on est censée aimer, et qui, en retour, sont censées nous aimer aussi se révèlent bien trop souvent décevantes. En tout cas, dans mon cas, je l'ai toujours, vécu et sentit comme ça. De la déception dans tous les sens du terme aimer. Que ce soit, l'amour d'un père à son enfant, un père qui est censé nous aimer telle qu'on est, et pas comment il voudrait qu'on soit, un père qui est censé rester au lieu de nous abandonner... C'est ça l'amour d'un père à son enfant ? Je t'aime, donc je m'en vais ? Je pars et te laisse, seule, sans explications, sans jamais t'avoir connu près de moi... Comme un père aurait dû l'être... Comme un père qui aime son enfant, mais qui part quand même... ce serait donc ça, le sentiment amour ? L'amour ? Je n'ai pas connu ça, l'amour d'un père présent... je n'y ai ressentie que de la peine, de la colère mais jamais de l'amour. Pourquoi aimer quelqu'un qui s'en va ? Même l'amour d'un ami, celui qui ne comprend pas notre attachement, le sentiment d'amour qu'on éprouve, bien que le plus souvent, il ne soit pas amoureux, juste affectif, de l'attachement. Le rejet est bien trop grand quand on emploie le terme « je t'aime » qui s'associe directement à l'amour, le vraie, celui que ressentent deux amants.

    A quoi bon aimer dans ce cas-là ? Prendre le risque de souffrir... et encore, même avec un amant, un mari, un copain, on n'est jamais sur de rien. L'amour n'est qu'un sentiment vague et imprévisible. Je n'aime pas l'imprévisible. Je n'aime pas craindre d'avoir un jour mal. J'ai déjà vu trop de monde en souffrir, juste pour quelques années... mois ? De plaisir, de bonheur et d'amour.

    Il n'y a que l'amour d'une mère qui est fiable après tout. Elle, elle ne vous laissera jamais... Du moins dans mon cas...

    Voila pourquoi, je ne m'engagerai pas dans une telle relation. Voila pourquoi ça m'énerve quand tout le monde essaie de me caser. Surtout quand ce tout le monde, fait partie du monde, qui a, un jour ou l'autre eu le cœur brisé. Quel ami souhaite la souffrance et la tristesse pour quelques moments heureux ? Bien des gens apparemment... Moi non. Jamais, je ne leur souhaiterais un telle malheur. C'est mon égoïsme peut être... qui me fait dire des choses pareils. Ou tout simplement, je n'ai pas pu rencontrer la « personne » qui me fera penser autrement.

    Et qu'est ce que je le souhaite, ne pas la rencontrer, CETTE personne.

    Bastien n'a pas insisté le reste de la journée. Après trois « va te faire foutre » et deux « dégagent si tu en parles encore » Nous avons changé de sujet. Je savais qu'il y reviendrait. Moi, je suis resté bloquer dessus tout le restant de la journée.

    -Tu reprends quand les cours à la fac ? Lance Bastien, une fois le générique de l'épisode fini.

    -Tu veux dire, tu commences quand les cours à la fac ? Bastien...

    Tu sais très bien que cette année, jusqu'en septembre...

    -Tu ne fais rien, ce que je trouve bien dommage... sa voix est sec.

    Il soupire. Il n'aime pas cette situation. Me savoir seule, dans ma grande maison isolé, au bord de l'eau. La mer. Près des falaises... Ma mère travaille tous les jours, loin de plus. A des horaires monstrueux. C'est de l'exploitation que pratique son directeur... Quant à ma sœur. Elle est à Paris, à l'autre bout de la France dans une École spécialiser pour son futur métier. Elle rentre peu souvent...

    -L'année prochaine... je n'ai pas envie la...

    -Ouais...

    Je lève les yeux au ciel. Cette conversation est stérile. Je sens la crise arriver. Bastien veut avoir raison, moi aussi. Il ne laissera pas tomber, sa tombe bien, moi non plus. Le DVD se relance tout seul. Je remue dans le canapé. Bastien ne me regarde pas. Il est de nouveau énerver.

    -Tu boudes ?

    -Je pourrais... j'en ai marre.

    Je soupire. Putain... on va y revenir, encore, et encore, et encore... C'est toujours la même chanson...

    -Bastien arrête... ne commence pas... tu sais très bien que les études c'est...

    Il se tourne pour me faire face.

    -Que je ne commence pas ? OK. Je vais changer de sujet.. Les études, franchement, tes études, je m'en fou, t'a pas besoin d'un bac +10 pour réussir. Ce qui me fou hors de moi.. Non, plutôt ce que me fou les boules aujourd'hui c'est ta réaction envers mon pote... non, envers le monde entier. Envers les autres...

    -Ton pote ? Je répète surprise.

    -Ben. Ce n'est qu'un exemple lui. Un parmi tant d'autre. C'est un mec bien, tu sais... (je tente de parler) Non, taie toi, et laisse moi finir. Tu vois ton psy depuis combien de temps ? Un an ? Deux ans ? Trois peuvent être ? La n'est pas la question... Il te dit quoi ? DE VIVRE ! BORDEL MEL TU VIS QUAND ?! Tu passes ton temps ici à... fuir le monde. Merde, je sais que ce n'est pas facile... je le sais... Mais... sors... vit. Et... Ben, Ben est... c'est un mec bien. Je ne sais pas pourquoi, il te cours après. Je n'en ai aucune idée... mais je pense qu'il...

    Bastien soupire, il se taie. Je le regarde, figeait, je ne sais pas quoi répondre.. ; c'est si soudain tout sa.

    -Qu'il.. ?

    Bastien tourne le regard. Merde... il n'a l'air vraiment pas bien... Je pose ma main sur son épaule et tente de me rapprocher de lui.

    -Bastien...

    -Je t'aime tellement moi tu sais... j'en ai marre de te voir dans un état pareil... je suis inquiet pour toi constamment... je... je n'y arrive plus Mel... Je pensais qu'avec le temps, tu irais mieux... que je réussirais à te faire sortir de cette spirale infernal...

    Le poids des remords m'envahit. Merde... merde, merde ! Je suis si difficile et aveugle que ça ? Je n'ai même pas vu, à travers mon mal être, celui de la personne qui m'est le plus cher.

    -Bastien...

    -Je ne peux pas... ce n'est... j'ai tout tenter... je... (Bastien se tourne vers moi. Ses yeux sont rouges) Benjamin est... un mec bien... Je sais que tu ne veux pas que je te case avec quelqu'un. Je ne le ferrais pas mais... tu l'as vu ? Il est... c'est Ben. Un simple moment avec lui, te fait tout oublier.... Il... J'aimerais te demander quelques choses...

    Je caresse la joue de celui qui a été toujours présent pour moi. Il a mal d'être impuissant à mon malheur. Je n'y peux rien. Il n'y peux rien non plus. Il n'y a que moi qui peux faire quelque chose. Et seul le temps... pourra guérir mes blessures. Je vois bien que Bastien veut me demander quelques choses. Et il craint ma réponse.

    -Va si dit moi.

    -Tu me diras non de toute façon. Et tu t'énerveras...

    -Dit quand même. Je m'énerverais si tu ne me dis pas.

    Bastien met quelques minutes avant de se confier. Il a une idée derrière la tête. Il vient de péter sa crise de colère, suivi de près de sa crise de remord et maintenant... il est repartie dans son idée de départ. Une que j'ignore encore.

    On marche comme ça lui et moi. On se fou de tout. On se crie dessus un bon coup. Une fois la crise de nerf de passer. Sa va mieux. On peux discuter. Nous avons de la chance qu'aucun de nous deux soit susceptible et accepte la critique.

    J'ai un grand soulagement intérieur quand je le vois sourire.

    -Moi qui ne peux pas t'aider... lui... il pourrait le faire.... Je ne te demande pas de sortir avec... tu fais ce que tu veux. Mais... Passe une journée avec lui. Fais-moi plaisir. Sa te ferai du bien j'en suis sur !

    Je reste bouche bée. Je m'attendais tout sauf à « passe une journée avec lui »...

    -Tu m'aides tellement si tu savais... je soupire.

    -J'en ai pas l'impression... ou du moins je ne l'ai plus. Fait, ça... je te jure... lui, il ne te fera pas de mal... Il pourrait t'aider si...

    Je me mords la lèvre.

    Je ne sais pas ce qui me décida ce jour-là. Cette petite voix dans ma tête, l'espoir de mon meilleur ami ou tout simplement le destin qui tentait de se rattraper...

    ***

    Je suis assise sur mon canapé. Les jambes replier contre mon torse. Qu'est-ce qui m'a pris. J'ai peux être encore une chance d'annuler tout ça ?

    Non, si je le fais, Bastien m'en voudra et puis... IL veut savoir. Maintenant, il saura tout.

    Je sursaute quand la sonnerie de l'entrée. L'heure de vérité a sonné. Je vais le dégoûter au plus haut point, comme je me dégoûte. Il veut me connaître ? Pas de soucis, il va me connaître. Il arrêtera de me harceler comme ça peut être après. Quand il réalisera que la fille qu'il a croisée au cinéma est en faite une véritable détraquer...

    Quand Bastien est partie, j'ai rallumé mon téléphone. Éteins depuis la veille. Il n'a pas lâché le morceau. Cinq textos m'attendais.Cinq d'un numéro inconnu. Cinq de sa part. Donc un qui m'a particulièrement marqué.

    « Ce n'est pas ton agressivité qui me fera reculer. Tu as quelques choses chez toi qui m'attirent. J'arrive pas à résister. J'ai ce besoin de te connaître d'en savoir plus sur toi. Tu es mystérieuse et intrigante et... je me demande pourquoi je me justifie. Tu sais qu'aucune fille avant toi m'a fait vivre ça ? Je ne t'ai vu qu'une fois... tout le monde te connais mis a part moi ! Et tu sais quoi ? Sa me tue... et j'en ignore la raison. Je ne suis pas méchant Mel. Je suis tout sauf cela... et je pense que malgré ce que tu penses de moi, nous avons beaucoup plus de point en commun que tu ne te l'imagines... Si seulement je pouvais avoir droit à ma chance ! Tu me plais il est où le drame à cela ?!... »

    Le drame ? Il est y. Il ne voit pas encore ce que c'est, mais quand il le comprendra, il s'en ira. Comme tout les autres. Comme tout le monde. Je me demande encore comment Bastien a fait pour rester... Moi qui est cette fâcheuse tendance à faire partir les gens...

    Je sors de mes pensées à nouveau quand la sonnette d'entrée résonne une nouvelle fois. Je trouve le courage de me lever. D'affronter la réalité dans quelques instants.

    J'ouvre la porte en puissant un courage extrême. Il est là. Trempé de la tête au pied. Je n'avais pas vu que l'orage avait empirer. Normal, moi enfermer constamment dans ma maison, à l'abri de tout. De personne curieuse comme lui. Du monde extérieur... de tous ses réalités et surtout de mes peurs.

    -Salut !

    Sa voix... toujours aussi envoûtante. Je sens mon cœur s'accélérer, je décide de l'ignorais.

    -Salut...

    Et ma voix, toujours aussi aimable.

    Il me regarde et... comme à son « habitude », pour la deuxième fois que je le vois, il me sourit. Son visage s'illumine. Malgré sa pâleur et le faite qu'il claque des dents. Il est trempé. Des gouttes d'eau coulent le long de ce visage d'ange. Ses cheveux bruns mouiller qui lui colle à la peau... Je reste figer par ce simple spectacle. Il est vraiment beau. En plus d'être persévérant, il est beau...

    -Tu... tu me fais rentrer ?

    Je baisse les yeux et tente de cacher un sourire. Je me pousse dans le hall d'entrée pour le laisser passer. Je referme la porte derrière lui. Un courant d'air froid l'a accompagné.

    Je le regarde observer le rez de chaussé. Je souris quand je l'entend claquer des dents. Monsieur est venu jusqu'ici se peler juste pour savoir une vérité qui fait mal... et qui n'ai et ne sera pas bonne à entendre.

    -Très jolie maison...

    -Merci.

    Il se retourne vers moi, je suis surprise, je n'ai pas le temps de retirer mon sourire.

    -Ah tu souris !

    Je lève les yeux au ciel. Putain... commence pas !

    -Non...

    -Si, sa te va très bien d'ailleurs.

    Je passe devant lui. Je ne répond pas. Pas besoin, ce serait user de la salive pour rien.

    -Tu veux... enlever ton manteau... tu es...

    -Tremper ? Ouais ! J'ai bravé la tempête pour vous mademoiselle... (Il se penche en avant, il m'amuse vraiment. Je ne résiste pas cette fois-ci à lui sourire, ce qui a l'air de lui plaire) Je t'appelle comme ça tout le temps, si c'est la seule façon de te voir sourire....

    Je détourne les yeux. Je vais rougir. Je ne peux pas le regarder plus longtemps. Mon regard va me trahir. Il le verra, qu'il y a quelques choses chez lui qui me plait.

    -Ne te détourne pas. Ça te va tellement bien... ton visage s'illumine quand tu souris... et... je pourrais déjà parier que si tu détournes les yeux, c'est parce qu'ils te trahissent. Ne les détourne pas dans ce cas la.

    Je me fige quand je sens ses doigts sur ma joue. J'ouvre les yeux subitement. Il me regarde. Notre regard, celui que nous échangeons réveille de drôle de chose chez moi. Et je me surprends, je ne l'ai pas repoussé.

    Il s'approche de plus en plus de moi. Je peux déjà sentir l'humidité de son corps trempé par la pluie.

    -Benjamin...

    -Tu ne vas pas recommencer Mel... tu sais...

    Ses lèvres sont proches des miennes et ça...

    -Ben... ne fais rien.

    Je recule de quelques pas pour échapper à son étreinte.

    -Non ne recule pas toi...

    Il s'avance et je lui fais signe de ne pas bouger.

    -Non ! Je ne t'ai pas fait venir pour sa...

    -Non, tu m'as fais venir pour me faire partir. Pour trouver une raison, me balancer une bombe en pleine figure pour me faire fuir. Sauf que tu ignores. Les bombes, ne me font pas peur. Tu ne me fais pas peur, et encore moins ce que tu me diras.

    -Tu ignores tout !

    Ma phrase ressemblait presque à un reproche.

    -Justement, j'ignore tout...

    Je le dévisage. Sa m'agace sont assurance. Il reste là, planter comme un con devant moi. Toujours dégoulinant. Il attend. Et... ouais moi aussi, je veux savoir pourquoi il s'obtienne à vouloir me connaître.

    -Pourquoi ?

    -Pourquoi quoi ?

    -Pourquoi tu veux savoir ? Je ne suis qu'une fille que tu as vu une seule et unique fois. Et les gens qui me connaissent et qui te connaissent-t-on du te dire que je n'étais pas une fille bien... une fille qui mériterai d'intéresser un mec comme toi...

    La est la vérité. Il a l'air tellement parfait... tandis que moi...

    Je me raidis à nouveau quand je sens un bras passer autour de ma taille. Quelques choses d'humide contre mon corps chaud et un souffle à mon oreille.

    -Non, justement, les gens que nous connaissons m'ont tous dit la même chose. Pourquoi je veux savoir ? Je l'ignore. J'ai juste besoin de le savoir. Surtout quand je vois une lueur d'espoir dans les yeux des gens qui t'aime. De l'espoir à mon égard, un espoir pour quelqu'un, pour toi, pour quelque chose donc j'ignore la raison.

    -Tu ne seras pas mon espoir...

    -Non si tu ne me laisse pas l'être...

    -Je ne te laisserais pas l'être...

    -On me l'a dis aussi que tu étais obstiné...

    -Oui...

    Son souffle contre moi... Je ferme les yeux. Je savoure cette étreinte, une des rares et des premières que j'échange avec un inconnue.

    -Je n'aime pas ça... Savoir que tu entre dans ma vie comme ça...

    -Je sais...

    Je refoule une montée de larmes. Trop de choses en même temps m'envahissent, trop de choses qu'il ne peut pas comprendre.

    -Laisse moi être ton espoir.

    Son murmure meurt sur mes lèvres.

    Et si j'avais su.. Peut-être qu'à ce moment-là, je ne pensais pas que je l'avais laissé l'être. Je m'y refuser. Ce n'est seulement que bien après que je me suis rendu compte, que Benjamin était devenu pour moi, bien plus qu'un espoir. Il était devenu tout...

     

     

    Amheliie

  • Perso : Chapitre 3

     

     

     

     

    Chapitre 3

     

     

    « Je ne peux pas te promettre de régler tout tes problèmes,

    mais je peux te promettre que tu

    ne les régleras pas seule. »

     

     

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    B enjamin n'était plus qu'un lointain souvenir après cette fin d'après midi catastrophique. Une personne comme une autre. Un mec comme tant d'autre. Un petit con qui m'avait... bouleversé ? Oui, ce mec m'avait bouleversé. A mon habitude, ce genre d'individu ne reste que quelques minutes dans mon subconscient. Lui... Toute la soirée qui suivit notre rencontre, je me repassais sans cesse les images que j'avais mémorisé de son visage. Il était beau, je me l'avouer enfin. Beau, et con, avec un brin d'humour. Chose que je n'avais pas connu depuis un sacrée bout de temps.

    « Qu'est ce qu'on t'a fait pour que tu deviennes comme ça ? »

    Je ferme les yeux en entendant ses mots pour la centième fois de la soirée. Pourquoi avait il dit ça ? Si seulement il savait...

    Je me tourne et retourne dans mon lit. J'ai sommeil, et pourtant, je ne dors pas, pas moyen. Mes yeux viennent se fixer au réveil. 3H29. Il serait temps que je ferme l'œil... j'ai besoin de courage pour affronter le monde demain. J'en ai besoin constamment. Le poids du regard des autres est épuisant. Je m'habituerais, mais... je ne pense pas que ce soit pour maintenant. Le regard même des gens qui m'aiment m'affaiblit. Je ne mérite pas tout ça. Toute cette attention. On ne m'en avait pas porter, alors pourquoi j'en voudrais maintenant ? Je suis bien seule. Je ne demande pas plus.

    Je me force à fermer les yeux. A oublier tout. Le monde qui m'entoure, la vie que j'ai. Les personnes que j'ai connu. Celle que je viens de rencontrer et celle qui ont croisée ma route, ne serait-ce qu'un seule instant. Celle qui ont fait basculer ma vie. Je serre fort mes paupières et j'oublie. Je veux trouver le sommeil et cesser d'être déranger par tous ses rêves étranges. Cette nuit là, pour une fois, quand le sommeil m'emporta enfin. Comme le fait les vagues de l'océan quand je me laisse porter par les vagues. Mes yeux ne virent pas ce visage, mais ils virent le sien. Celui qui avait prononcé quelques heures auparavant cette phrase qui se répétait sans cesse dans ma tête. Pour une fois, mon sommeil ne fut pas troubler par de nombreux cauchemars, seulement son visage. Seulement le sien. Heureux, souriant, et apaisant.

    -Mel ?!

    J'ouvre péniblement les yeux. Il est 7h et... maman.

    -Casse toi.

    -Toujours aussi aimable ma fille au réveil.

    -Va t'en laisse moi DORMIR.

    J'envoie mon oreiller dans la tête de ma mère. Heureusement que c'est la femme qui m'a mise au monde sinon, je suis sur qu'elle le prendrais mal. Même Ambre le prend mal le matin quand elle dort à la maison. Je ne suis pas du matin. Et celui qui n'est pas content... je l'emmerde.

    -Mel... debout, c'est l'heure.

    -Maman on est DIMANCHE !!!

    -Je sais, mais c'est l'heure de ta pilule et de tout ce qui s'en suit.

    -Ca ne peut pas attendre ?

    -Mel...

    -OK...

    Je m'assoie en râlant, dévisage ma mère, j'attrape la poignée de médocs qu'elle me tend, avale le tout à l'aide d'un verre d'eau, redonne le verre vide à ma mère, la foudroie du regard une seconde fois, avant de me rallonger. Je remonte la couette jusqu'à mes oreilles et je ferme les yeux.

    -Mel tu es sur de ne pas vouloir te lever ?

    -Non.

    -Mel...

    -Bonne nuit maman.

    -Tu es comme ton père, un ours, ricane ma mère en sortant de la chambre.

    Parfaitement et je m'assume. Même si la liaison « tu es comme ton père » me blesse énormément. Je ne serai jamais comme lui. Jamais. Je ne quitte pas les gens que j'aime moi.

    Je me réveille, bien plus tard, par la sonnerie de mon téléphone portable. La lumière filtre déjà à travers mes rideaux noires. Je tâtonne mon matelas à la recherche de l'objet de mes cauchemars.

    Sans regarder je décroche.

    -QUOI ?

    -Je vois que ton humeur est la même au réveil.

    Oh putain. Dites moi que je rêve, dite moi que... Je regarde le numéro. C'est celui d'Ambre... Mais alors pourquoi ?

    -Je suis avec Ambre.

    -Non, sans blague, je ne l'aurais pas deviné... POURQUOI TU M'APPEL UN DIMANCHE MATIN ?! Je hurle à travers mon téléphone portable, espérant le faire raccroché.

    Au lieu de ça, je l'entends rire. Putain, il m'énerve. Qu'est ce qu'il veut au juste. Un rendez vous ? J'ai déjà dis non... Je réalise soudainement qu'il va récupéré mon numéro... et merde ! Demain, j'allumerai Ambre. Elle ne peut pas garder son téléphone ? Non, il faut qu'elle le passe au premier connard !

    -J'avais envie de te parler... on s'est quitter si... brutalement... je ne comprends pas ta réaction Mel...

    -Un dimanche matin ? Tu décides de me parler un dimanche matin ? Et qu'est ce que tu fous avec Ambre ? Tu la sautes elle aussi ?

    -Pourquoi jalouse ?

    -VA CREVER !

    Moi jalouse ! C'est la meilleure ! De lui et d'Ambre ? Alors la... PAS DU TOUT !

    -Mel tu me plaît

    -ARRETE DE DIRE SA MERDE ! LACHE MOI TU NE ME CONNAIS PAS !

    Je lui raccroche au nez. Mais pour qui il se prend ? D'abord, il ne me connaît pas, on ne sait vu qu'UNE seule fois. Il ne sait rien de moi, et il ose m'appelait un dimanche matin ? Il veut mourir ce mec ! J'éteins mon téléphone pour éviter d'autre appel. J'ai envie de tranquillité pas d'un mec qui me fasse chier ! Avant de me rendormir, je me surprends à sourire. Il a de l'audace et... avant cela me plaisait beaucoup chez un garçon. Je décide que je passerais la journée au lit. Après tout , on est dimanche, et vu comment la journée vient de commencer, il vaudrait mieux que je m'éloigne du monde extérieur. Après tout, j'adore ça, la solitude. Ne parler à personne. N'écouter personne. Être seule, seule avec moi même. Demain sera un autre jour. Demain, j'aurais l'envie de me lever. D'affronter le monde extérieur. De l'affronter lui. Mais pas aujourd'hui.

    ***

    Je sens quelques choses de froid contre-moi. Quelques choses se blottir et se serrer. Je sors du sommeil en quelques secondes. Ce n'est pas normal ça. Un souffle chaud me caresse le cou. Mon cœur rate un battement. Je remue contre cet intrus. Ce corps froid, ce souffle chaud...

    -Salut la marmotte.

    Je lui envoie un coup-de-poing dans les côtes. J'aurais du m'en douter, il n'y a que lui qui peut faire ça !

    -Bordel Bastien !

    -Quoi ?

    Je me retourne dans mon lit pour faire face à mon meilleur ami. Il est déjà habillait. Et gelé. Je le dévisage. Lui aussi m'offre un grand sourire. Ah l'homme de ma vie...

    -Tu es gelés !

    Il se serre davantage contre moi, j'essaie de me débattre, pas que son étreinte me gêne, loin de là, mon meilleur ami est bien la seule personne à pouvoir me toucher et que je ne repousse pas.

    Bastien se met à rire. J'aime son rire, il est apaisant et réconfortant. Comme lui en générale. A vrai dire, j'aime tout chez lui. Que ce soit son caractère, sa personnalité ou sa personne. Il n'y a rien qui me déplaît. Et par dessus tout, j'aime ses moments de complicité.

    -Je sais que je suis gelé.

    -Alors tu viens scouater mon lit ?

    -Exactement...

    -T'avais qu'à rester dans le tien !

    -Et ne pas t'apporter tes croissants ? Tu blagues ? Tu m'aurais, boudé toute la semaine !

    Je souris. Je suis si méchante que ça ? Non quand même... Bastien se met à trembler et je le serre contre-moi. Mes mains passent autour de son corps. Une sur ta taille marquer. Il est grand mon meilleur ami. Heureusement d'ailleurs, pour un basketteur. S'il était petit, ce serait dur pour lui.... A côté de lui, je ressemble à une crevette.

    -Tu m'as pris un pain au chocolat ?

    -Bien sûr ! Tu m'as pris pour qui ?

    Ses spasmes se calment. Il ne tremble presque plus.

    -Ah je...

    Je me bloque tout à coup. Je ne termine pas ma phrase. J'ai beau essayer, on ne peut pas redevenir soit même du jour au lendemain.

    Bastien embrasse mon front.

    -Moi je t'aime, tu n'as pas besoin de me dire pour que je le sache. Allez va prendre une douche. Je t'attends en bas.

    Je sors de dessous de ma couette. Il fait encore nuit. On doit être lundi... Je m'assois sur mon lit. Et je soupire. Je n'ai pas envie de me lever en faite. J'ai froid. Bastien à raison. Ce mois de mars est vraiment hivernal. J'aurais du me vêtir d'un VRAIE pyjama. Au lieu d'enfiler un short et un débardeur.

    -Tu le bouge ton cul Mel !

    -Non...

    Ah mon humeur plaisante... de retour... Pauvre Bastien, je le pleins déjà....

    -Allez viens, on va courir...

    -Tu sais très bien que je ne peux pas...

    Bastien se jette sur le lit et vient déposer un baiser sur ma joue.

    -On essaie. Allez viens. On passe la journée ensemble, on ne va pas rester dans ton lit à mater tes films de gonzesses ! S'il te plaît.

    J'ai eu mon bac l'année dernière. De justesse d'ailleurs. Et puis, j'ai arrêté les études pour l'instant. Je n'ai pas la force pour l'instant de reprendre... ni l'envie dans quelque temps sûrement... l'année prochaine... enfin je verrais. J'aime ma vie maintenant sans aucune contrainte. Je me suis engagé cette année dans une association. Je garde des enfants de temps en temps, je rends visite à des personnes âgés. Je m'occupe. Je trouve que ses personnes ont une vie intéressante. Elles ont déjà vécu leur vie, elles en savent des choses. Leur esprit est posé. Calme. C'est reposant de les entendre parler d'une vie qu'ils ont connue et donc nous ignorons tous. Ils sont passionnants. Tout ça pour dire que ce que je fais, me plaît. Une petite chose au moins. J'ai l'impression de me rendre utile...

    J'avais prévu de faire de grandes études, d'avoir un avenir comme il se doit. Maintenant, je n'ai plus envie.

    -Daccord. On ira courir. Mais ce soir, tu sais que je préfère courir au coucher de soleil.

    -Sa marche la pénible.

    Je souris. J'aime vraiment passer ses journées avec lui. Même si je préférais qu'il se consacre plus à ses études de biologies qu'à la surveillance de sa meilleure amie. Je veux qu'il réussisse dans son métier, celui qu'il veut faire. Je veux qu'il est SA chance... celle que je n'aurais plus.

    ***

    -T'as encore accompagné Ambre ?

    Je soupire. Ses deux là ne s'aiment pas. Pour moi, ils font un effort, mais il est léger. Je tends le sachet de croissants à Bastien. Quand il mange, il ne dit rien. Une tactique que j'ai apprise en 4ème. Je m'en sers souvent d'ailleurs...

    Assise en tailleur sur ma chaise, Bastien et moi, nous faisons face à face sur la table du salon. Je le regarde. Il a l'air fatigué. Il devrait calmé sur les sorties un peu... ou du moins dormir un peu... Ses cheveux blonds sont dressés avec du gel. Et comme d'habitude, si je ne risquais pas de me prendre des coups, je passerais mes journées à glisser mes doigts dedans.

    -Alors ? Me demande Bastien

    -Oui.

    -Et ? Il est comment son nouveau plan cul ?

    -BASTIEN !

    -Quoi ? C'est un plan cul non ? Tous ses copains sont des plans cul !

    Certes, c'est pas faux ce qu'il dit la...

    -Donc, raconte-moi.

    -Tu t'en fou de la vie d'Ambre...

    -Mais pas de la tienne.

    Je lâche mon croissant dans mon bol. Putain, lui il sait quelques choses pour me dire ça.

    -Qu'est ce qu'on t'a dit ?

    Bastien prend son air d'innocent. Grillé. Il me fait son regard innocent. Ah non mon vieux... tu ne vas pas t'en tirer comme ça !

    -TA APPELER AMBRE ?!

    -Non...

    -SI ! BIEN SUR QUE SI ! VOUS MANIGANCER TOUT LES DEUX !

    Mon meilleur ami se retient de rire. C'est qu'en plus, j'ai raison !

    -Non, elle m'a juste appelé hier pour me demander pourquoi tu ne répondais pas à ses textos...

    -et tu en as profité pour demander pourquoi ?

    -C'est Ambre qui ma dis ce qui s'était passé... (Bastien reprend son sérieux) Tu veux que je lui casse la gueule à ce connard ?!

    Sa y est, le mode, « best friend jaloux protecteur » est mis en place.

    -Bastien...

    -Quoi... Attend c'est normal que je m'inquiète !

    -Non

    -Si !

    -Il t'a fait quoi ?

    -Rien... il voulait juste mon numéro.

    -Tu lui as donné ?

    -Non.

    -Tant mieux. Je lui casse la gueule au premier qui te touche.

    Je soupire. Sa jalousie m'amuse... Mais pas quand il dit ça. Je sais que derrière son sourire, et sa voix sur le ton de la plaisanterie, Bastien ne plaisante pas du tout. Nous en avons fait les frais l'année dernière. Il a, d'ailleurs, faillit être renvoyé du bahut... et par ma faute !

    -Jaloux ?

    -Toujours, me lance-t-il avec un clin d'œil.

    Nous reprenons notre petit déj. Nous parlons de tout et de rien. Comme d'habitude. Bastien me parle de ses études. Le pauvre, il en a pour dix ans. Quel courage !

    Bastien critique Ambre, mais souvent, il fait comme elle pour ses relations. Sans lendemain.

    -Films ? Je propose en débarrassant

    -Course ?

    Je souris et je lui montre la fenêtre. La pluie montre le bout de son nez. J'entends Bastien râlé. Et oui le sportif... c'est dommage.

    -Film, donc.

    J'entends une sonnerie de téléphone portable. BORDEL C'EST QUI ENCORE ??!!!

    -Allô ?

    Je me retourne vers Bastien, ah sa va c'est le sien.

    -Oui Ben...

    BEN ?

    -Ben comme Benjamin ? Je signe

    Bastien et moi, depuis l'enfance, nous communiquons, plutôt bizarrement, avec le langage des signes. Plutôt l'alphabet en faite. 26 signes, c'est déjà pas mal pour nos deux mémoires.

    -Oui, Ben comme pour Benjamin, me répond t'il à voix haute. Oui je suis avec ma femme.

    Je n'écoute pas vraiment sa conversation. Après tout, il n'y a pas que LUI comme Benjamin sur cette Terre... Bastien connaît beaucoup de monde, entre la fac, les connaissances du lycée, le basket...  Je débarrasse la table.

    -Hein ? Mais non débile c'est Mélissa. Oui comme Mel.

    Je me fige quand je vois Bastien me dévisageais. Ah... c'est pas bon... pas bon du tout. Le reste de sa conversation se déroule plutôt froidement. Quand il raccroche. Il n'a pas l'air content.

    -Mon pote Ben me demande de te passer le bonjour, il est ravi de voir que tu sais communiquer avec quelqu'un.

    -BORDEL C'EST PAS VRAI ! Je hurle en quittant la pièce

    Ce connard connaît tout le monde ou quoi ?! JAMAIS JE NE SERAIS EN PAIX ?!

     

     

     

     Amheliie

     

     

     

     


     

     

  • Perso : Chapitre 2

     

     

     

    Chapitre 2

     


    Tous à un début... c'est juste qu'on ne sait pas  quand viendra la fin

     

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    Le début de quelques choses ? Non, le début de rien du tout. Pour moi, ce n'était rien. Une réaction banale, un effet secondaire à ce que j'ai pu éprouver avant. C'est normal pour une femme d'éprouver... Non, non, je ne dirais pas le mot attirance, rien ne m'attire. Enfin... pas exactement. Je sais reconnaître la beauté chez quelqu'un ou quelques choses... mais je ne l'avouerai pas.

    Je suis assise confortablement dans mon fauteuil. Les pieds poser sur le dossier de devant et j'avale un à un les pop-corn vidant presque toute la boîte avant que le film commence.

    Je ne calcule pas ma meilleure amie à mes côtés, elle est trop occupée à rouler des patins à son nouveau « mec ».

    Je sors mon téléphone portable et j'enfouis mes écouteurs dans mes oreilles pour me noyait dans les notes de musique.

    Je ferme les yeux et je me laisse bercer par les paroles de U2. Oui, pour une adolescente de mon âge, les musiques électro ce n'est pas trop mon truc.

    C'est le frottement contre ma jambe, et la pression sur mon bras qui me font sortir de mon sommeil superficiel.

    J'ouvre les yeux, prête à bondir et à foudroyer du regard celui ou celle qui vient de me déranger.

    -Tu n'avais pas remarqué que le film venait de commencer ?

    Cette voix...

    Je me ravise en voyant Benjamin assis à côté de moi. La salle est plongée dans le noire et sur l'écran défile des publicités.

    Il est penché vers moi. Le sourire aux lèvres, mais bordel qu'est-ce qu'il fout à côté de moi ?

    -Non...

    Je retire mes écouteurs. Et les ranges ainsi que mon téléphone.

    -Qu'est ce que tu fais là ?

    Je me retourne vers lui. Il est con ou quoi ? Je peux lui retourner la question

    -Et toi ?

    Benjamin éclate de rire, les gens autour de nous, nous font signe de nous taire. Bordel, mais qu'est ce qu'ils peuvent être con tous ! C'est bon, le film n'a pas encore commencé, au lieu nous avons encore droit au pub spéciale coca-cola. Elle aussi, on la connaît par cœur ! Jamais on ne change de refrain ?

    Benjamin, lui, se met à l'aise, il fait comme moi, ses longues jambes viennent s'appuyer sur le dossier devant lui. Je l'entends soupirait... Attends, je rêve ou il compte rester là ?

    Je soupire à mon tour. Il n'en est pas question !

    -Qu'est ce que tu fous là ? Je répète

    Il se retourne vers moi, son sourire ne le quitte pas. Comment peut on sans cesse sourire ? Il n'attrape pas mal à la  mâchoire à force ? Comment fait il ? Il ignore que la vie est légèrement... triste ? Que sourire ne sert à rien ? Pff, je ne comprends vraiment plus les gens. Il l'énerve avec son sourire, Bad boy. Il est beau, il le sais, il fait son « mannequin » là, à sourire... Argh il m'énerve.

    Benjamin se penche vers moi. Je sens son souffle sur mon oreille.

    -Je suis ici comme toi, j'accompagne un copain pour son rencart, et je vais regarder un film cinématographiquement pourrie.

    Ah putain sa voix !!

    Là, il ne répond pas à ma question. Je veux savoir, ce qu'il fous LA ! ICI !! A COTE DE MOI !

    -Non, je m'en tape de la raison de ta venue, je veux simplement savoir ce que tu glande ici ?! Là, à côté de moi ? Ton ancienne place ne te plaisait pas ?

    Je me renfrogne. Les pubs laissent place au générique du début du film. Je pense que mon nouveau voisin va se taire. J'espère, je l'espère vraiment.

    - Je n'avais pas envie de rester tout seul là-bas

    Pardon ? Je me retiens de m'étouffer. C'est une blague ? Je me tourne vers lui, pour lui faire face, sa gueule d'ange ne m'effraie pas.

    -Donc tu t'es dit que c'était mieux de venir me faire chier ?

    -Mais non, bien sur que non, je ne te fais pas chier ! Toi aussi tu t'ennuies à mourir et tu te demandes pourquoi tu as accepté de venir aujourd'hui hein ?

    Hum... très perspicace ce jeune homme ! Je ne lui répond pas, ça lui ferais trop plaisir... Je n'ai pas envie de lui accorder, pas à lui, pas à ce Benjamin, pas à ce bad boy aux yeux ravageur et au sourire mannequin.

    -Non.

    -Bien sût que si.

    -Mais puisque je te dis non !

    -Mademoiselle taisez vous !

    Je me retourne  pour faire face à la femme qui me dit de me taire. D'accord, je le reconnais, ce n'est pas polie de parler au cinéma mais franchement, là, je n'en ai rien à faire !

    -QUOI ? C'est bon ! Votre film on sait tous comment il va finir, si on a lu le bouquin ! La nénette va finir avec le héros voilà ! Ne venait pas me faire chier OK !

    ***

    -C'est un cinéma pas un salon de thé !

    L'agent de la sécurité ferme les portes derrière nous. Je dévisage Benjamin à mes côtés qui lui, est en pleine crise de fou rire. Parce que lui ça l'amuse ? Moi pas ! Jamais je ne me suis fait virer d'un cinéma ! JAMAIS ! Et grâce à lui et son besoin de combler son ennuie, j'ai pété ma crise et on nous a virer.

    -Ça te fait rire ?! Je lance froidement.

    Benjamin hoche la tête. Ça n'a pas l'air de le déranger lui. Peut être qu'il a été mal élever, mais ce n'est pas mon cas.

    -Pourquoi pas toi ?

    -Non.

    Le vent s'écrase contre mon visage. J'ai des frissons et je vais bientôt avoir froid. Je ferme ma veste et ajuste mon écharpe noire en laine autour de mon cou. Je réfléchis à ce que je peux faire à présent. Rester ici et attendre la fin du film à me geler ou rentrer chez moi ? Ambre ne m'en voudra pas si je m'en vais, elle le comprendra étant donner les circonstances. J'ai une bonne raison.

    Justement, mon psy me répète sans cesse qu'il ne faut pas que je mette cette raison en excuse, sinon, jamais je ne m'en sortirai.

    Benjamin  remue sans cesse. Lui aussi doit sentir le froid glacial de la brise du bord de mer. Mais quelle idée j'ai eu d'aller au cinéma un mois de mars !

    -Bon...

    Je me retiens de soupirer de joie. Enfin il va s'en aller ! Je ne vais pas le retenir.

    -Tu t'en vas ? Je demande-t-elle

    -Pourquoi, tu aimerais que je parte ?

    Il se met devant moi pour me faire face. Il est plus grand que moi, au moins deux têtes de plus. Il est baraqué, il doit faire de la musculation lui aussi... Son corps me barre la route, et je commence à paniquer. Je regarde autour de moi. Le soleil va se coucher, et peu de personnes sont présente dans les alentours. Je baisse les yeux, je ne veux pas le regarder, je n'en ai pas la force. C'est trop me demander.

    -Tu ne regardes jamais personne dans les yeux quand on te parle ?

    -Tu n'en vaut pas la peine.

    Benjamin s'esclaffe de rire. Je ne trouve rien de drôle dans ce que je viens de dire. Il me pointe du doigt, amusé.

    -Tu me plaît bien Mel. Ton côté, rebelle me plaît énormément.

    -Moi pas. Et arrête de dire ça merde ! Tu ne me connais pas !

    -Non, c'est vrai je ne te connais pas, mais j'aimerais bien...

    Je prends mon courage à deux mains et j'affronte son regard. Ma psy serait content de moi. Je viens de réaliser un sacré pas en avant. Je cache ma peur, celle qui me bouffe de l'intérieur. Qu'est ce que je fous là ?! Qu'est ce qui m'a pris de dire oui ?!!

    -Je n'ai pas envie de te connaître moi, ton numéro de charme ne marche pas ! Tu fais le beau gosse, le mec sur de lui, qui a de l'humour, mais au fond, tu dois être un raté comme les autres. Tu donnes une impression sur de toi, mais tu n'es qu'un gros connard. Maintenant je vais me casser, merci d'avoir pourris ma journée !

    Je le pousse, mais il ne bouge pas. Je n'ai pas un petit gabarie. Bien au contraire. Je ne fais pas du 38, mais un bon 42. Mon corps ne fait pas concurrence avec un fil de fer. J'ai fait, plus jeune, du sport à haute dose. J'ai de la force. Du moins, un minimum. Et ma hargne et ma colère me donnent de l'adrénaline.

    -Putain l'humour tu ne connais pas !

    -Non, laisse moi passer maintenant !

    Benjamin me saisit par le bras et je me fige. Je ferme les yeux.

    Calme toi, calme toi, ne hurle pas, ne dit rien. Il ne va rien te faire, prie pour qu'il ne te fasse rien...

    -Je plaisantais juste... Oh Mel je riais... regarde moi s'il te plat.

    -Non, lâche moi, fou moi la paix, je ne te connais pas, tu m'énerves, je vais rentrer chez moi et taché de t'oublier.

    Il me relâche et je soupire de soulagement. Il s'écarte un peu. Trop peu à mon goût.

    -T'as froid ? D'accord ne me répond pas !

    Je ne lui réponds pas et je remarque que je claque des dents, je tremble... Mon cœur bat à tout rompre. Je n'ai pas froid, ce n'est pas ça qui me met dans cet état c'est...

    LA PEUR. La peur d'être touché par quelqu'un de plus fort que moi. Sa présence m'effraie il est....

    Non, je ne dois pas y penser. Je dois vivre avec et recommencer à vivre normalement...

    Oublie cette peur qui te ronge, car elle, elle ne t'oubliera pas.

    Je regarde Benjamin, il a l'air blessait. J'éprouve soudainement un sentiment de regrets.

    -Benjamin...

    -Ben.. mes amis m'appelle Ben.

    -Je ne suis pas ton ami.

    -Tu pourrais le devenir.

    -Benjamin...

    -Ben.

    Je soupire, mais ce qu'il peut être chiant. Je l'entends rire et je vois qu'il n'est pas rancunier.

    -Tu boudes souvent ?

    -Non, juste pour te faire chier vu que d'après toi, je ne sais faire que ça.

    Je retire ce que je viens de dire, c'est un rancunier. Je commence à grelotter pour de bons. La nuit est tombée, et je commence vraiment à avoir froid.

    -Sa te dit d'aller prendre un café ? Je connais un bar pas très loin. Le gérant est super sympa. C'est un habitueé de la Côte. Il pourrait te raconter des tas de scandales sur la Côte d'Azur ! Et puis... la vue est superbe !

    Aie... on y vient. Benjamin à voulut sympathiser, maintenant un café. Après une chambre d'hôtel et les jambes en l'air ? Euh... non merci.

    -Je...

    -La tu cherches une excuse potable pour me dire non.

    -Non...

    -Allez si, avoue le, je t'énerve, et ça en seulement une heure. Je suis fort quand même ?

    Je souris. Une première depuis longtemps. Certes, il m'énerve, mais son côté, rieur, me plaît beaucoup. Et son sourire...

    -J'arrive quand même à te faire sourire ! Et ben, je n'ai pas tout perdu aujourd'hui, plaisante Benjamin.

    -Non...

    -Bon, c'est toujours non pour ce café ?

    -Navrée mais...

    Benjamin lève les mains en signe de défense, en souriant.

    -D'accord, je vais tach
    er de comprendre... mais donne moi ton numéro au moins.

    -Ben... je ne peux pas.

    -Ne me dis pas que tu n'as pas de téléphone ! Seigneur non ! Ce n'est pas possible !

    -Non... j'en ai un, mais je ne te le donnerai pas.

    -Pourquoi ?

    -Parce que.

    Il soupire à son tour. Et oui, navré d'être moi. D'être chiante et de ne rien supporter. Je ne peux pas lui faire confiance, je ne le connais pas. Il n'est rien pour moi. Il est bien gentil, mais je ne file pas mon numéro à un inconnu.

    -J'obtiendrai ton numéro, tu sais.

    -Tu n'as pas intérêt.

    -Et pourquoi ?

    -Parce que.

    -T'est chiante avec tes « parce que ». Et si je te dis que j'ai envie de te revoir ?

    -Tant mieux pour toi.

    -Non, mais t'a pas compris que je voulais te revoir. Là tu es censé me dire « moi aussi »

    -A plus Benjamin.

    C'est bon les longues conversation sans fin ne m'intéresse pas. Je le contourne et je marche en direction de l'arrêt de bus.

    Je me sens soulager, je suis loin désormais de tout danger. C'est un danger pour moi. Cette homme... c'est...

    -Qu'est ce qu'on t'a fait pour que tu deviennes comme ça ?

    Avait il sut ? Ce jour-là ? L'avait il deviné sans que j'ai à le dire ? Étais-ce écrit à l'encre noire sur mon front. La tare que j'étais devenue... Le mot que je suis, que je serais à jamais. Je ne le saurais pas. Comme je n'ai jamais sut, pourquoi ce jour là, c'était moi et pas une autre. Pourquoi il avait voulutde tout ça ? Moi qui n'étais rien, rien de plus qu'une personne sale et froide. J'ai été froide et ça, tout le long. Jamais je n'avais crois
    é quelqu'un d'aussi drôle. L'humour figeait sur son visage, comme la colère sur le mien. Je n'avais rien pour lui, je ne voulais rien. Encore moins le connaître, je ne m'en sentais pas la force. Je voulais continuais à paraître ce que je m'efforçais de montrer à la Terre entière. Une personne froide, et sans cœur. Lui qui affichait un sourire constant sur ses lèvres... je ne le connaissais pas et pourtant lui, il paraissait me connaître. !

     

     

     

     

     

    Amheliie