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  • Perso : Chapitre 7

     

     

    Chapitre 7

     

     

    «Il y a un incendie à l'intérieur de ce coeur »

     

    Thirty Seconds To Mars

     

     

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    Je regarde Benjamin, je suis encore... Sous le choc ou sous le charme de ses mots ? Sa manière de manier la langue est envoûtante voir impressionnante. Alors comme ça Monsieur aurait un secret ? Son tatouage ? Il me connaît mal, je déteste les devinettes ! Je préfère la franchise. Même si je dois avouer que tout ceci attise ma curiosité.

    -Ben...

    -On a chacun son lot de tristesses comme je te disais.

    -Désolé je ne me douter pas, tu le caches...

    -Tellement bien ? Oui, je sais... (Il sourit) Mais tu sais, avec le temps on apprend à vivre avec, et comme moi, un jour tu apprendras à vivre avec. Il faut juste du temps et... Un casse couille comme moi.

    Je le dévisage, son clin d'œil me fait sourire intérieurement. Et je sens venir la connerie.

    -Un casse-pied comme toi ?

    -Oui, un casse-pied comme moi.

    -Je ne suis pas sûr de comprendre...

    Benjamin s'assoit à côté de moi, on dirait un gosse de cinq ans tellement il l'a l'air excité, une idée vient de lui traverser l'esprit ça se voit. Putain, il ne me manquer plus que ça...

    -Donne moi ton été.

    J'éclate de rire.

    -Que je te donne mon été ? Ben...

    -Donne moi ton été, on fais un marché, reste deux mois avec moi, et seulement moi. Et fais moi confiance. A la fin, d'une tu ne pourras plus te passer de moi et de deux.. (Sa main caresse ma joue)  Deux je suis persuadé que tu iras mieux.

    Je cherche dans son regard un soupons de plaisanterie... mais rien, ce mec est complètement taré, moi et lui ? Deux mois ?

    -Tu plaisantes hein ? Dit moi que tu plaisante ?

    -Non

    -Putain !

    -Quoi ? Se moque Ben

    -Quoi ? On vient de s'engueuler et tu trouves déjà le moyen de m'énerver encore ?

    Benjamin soupire, et moi, je sens que la colère me gagne une fois de plus... OK, il faut que j'arrête ma méchanceté gratuite. Je ferme les yeux, inspire deux ou trois fois, je me sens déjà mieux.

    -Désolé...

    -Non c'est moi...

    -Non c'est juste que... pourquoi tu voudrais faire ça ? Pourquoi voudrais-tu rester deux mois avec moi, me supporter, alors qu'on ne se connaît pas ? T'imagine même pas ce que c'est de vivre avec moi !

    -Oh que si ! Je crois que je viens d'avoir un petit aperçu... Pourquoi ? Pourquoi je veux passer deux mois avec toi ? Parce que j'en ai envie, parce que depuis le début, tu me plais et parce que j'ai envie de t'aider... Alors je sais, tu ne veux pas être aider... mais...

    Je lui fais un triste sourire, depuis deux ans déjà je ne cesse de me répéter et de répéter aux autres que je refuse toute aide, que je n'ai besoin de personnes... Et Ben, que dire ou que faire face à sa demande ? Peut être qu'il craquera avant ses deux mois et qu'il partira... Étais ce aussi la seule chance de lui épargner mainte souffrance à mes côtés, réussir à le faire fuir pour le protéger ? Quand il verra que je suis invivable, il partira ? Je ne suis pas pour lui, je suis pourris par la vie, méchante et froide, et agressive, et surtout... malheureuse et incomprise de ce bas monde... Je suis si chiante...

    -Mais tiens faisons un pari. Je pari que tu tombes amoureuse de moi avant la fin de l'été et que tu ne te reconnaîtra plus par la suite... qu'en dis tu ?

    -Tu essaies de me convaincre ?

    -Oui... (Benjamin approche son visage du mien, sa bouche près de la mienne) Tu ne perds rien...

    Son souffle s'écrase contre mes lèvres, je lève les yeux vers les siens, bleu comme la nuit, envoûtant. Ma gorge s'assèche et je comprends comment j'ai pu craquer... Comment lui résister, comment... ne pas craquer ?

    -Tu vas changer avec moi Mel... n'en doute pas. Et en bien je te le promets. Tu ne risques rien avec moi... Dis-moi oui...

    Je sens une main passer dans mon dos, une douce caresse, rien de craintif, rien de violent, juste quelque chose doux, et d'affectueux.

    -Je ne serai jamais comme ceux que tu as connu, je ne sais pas pourquoi tu es comme sa, je ne chercherais pas à le savoir, je TE veux juste toi. Pourquoi ? Faut il vraiment un pourquoi ? Je le veux, c'est tout. Ce n'est que deux mois...

    -C'est...

    -Dur ? Je sais... (Son bras passe autour de ma taille, il cherche à m'approcher de lui, j'ai le cœur qui s'affole) Mel...

    Ses lèvres se dépose sur ma joue, je frissonne sous ce léger contact. Je ferme les yeux, et je ressens de la douleur. Tout ceci me fait mal, ça fait mal de ce savoir... Apprécier ? Il me fait mal... Je ne vais pas pouvoir tenir comme ça longtemps...

    -Ben...

    Je me lève d'un bond, je dois m'éloigner le plus vite possible de lui. Je tremble quand je me réfugie contre le mur, loin de lui. Le plus long. Je suis a deux doigt de pleurer quand il tente de se lever. C'était vraiment trop pour moi. Trop de contact, trop de gentillesse, trop de tout ce que je n'ai pas eu... et de tous ce que je ne pensais ne plus avoir. Il remet tout en doute et je ne peux pas. Pas encore un changement, je ne pourrais pas...

    -J'ai besoin... je dois partir.

    Je ne laisse pas le temps à Benjamin de dire quoi que ce soit. Je dois partir. Je prends mon portable que j'avais laisser à l'entrée, heureusement je suis habillé...ou disons je ne suis pas nue. J'enfile un léger gilet, et des boots à la mode « motarde » avant de sortir de cette maison. Pour m'éloignai de lui, pour me protéger, pour réfléchir et pour surtout, trouver la personne qui saurait quoi me dire ou quoi faire.

    ***

    Il est encore très tôt dans la ville, je n'ai pas croisé grand monde. Le soleil est presque dans le ciel, tout le monde doit dormir à cette période encore. Mis a part les courageux qui vont travailler et les fous comme moi qui fuit quelqu'un ou simplement la vérité.

    Je suis soulagé d'avoir pu partir, d'avoir réussi a joindre la personne que je voulais joindre, et fuir la réalité encore une fois et surtout de le fuir lui. Lui qui fait tant de choses, qui me propose trop de choses, qui veut me venir en aide. Je ne lui ai rien demandé, je n'aime pas l'assistance, je n'aime pas dépendre des autres... je n'aime pas... le simple fait qu'il puisse m'apprécier moi. Moi la personne la plus...

    Je suis en pleine crise, je le sens, la panique me fait monter l'adrénaline, mon cœur accélère, et je sens la peur...

    Depuis quand je n'avais pas eu ce genre de crise ? Longtemps... er encore je fais des progrès, la dernière fois, je m'étais mise à hurler...

    J'arrive devant la porte de l'entrée de l'immeuble. Je ne sonne pas, je connais le code. Depuis le temps...

    J'entre quand le verrou disparaît.

    -Mel !

    Je me retourne quand j'entends cette voix familière, douce et apaisante, rassurante et maternelle.

    Caro.

    Je cours pour me jeter dans ses bras, et je craque. Elle me serre contre-t-elle, sans trop me brusquer.

    Caro c'est ma psy, elle le suis depuis le divorce de mes parents, j'avais dix ans. Elle a la quarantaine, des cheveux noirs coupés en carrer, et souriante comme jamais. C'est une seconde mère, elle a su quoi faire quand mes proches n'ont plus su... elle m'aide comme personne ne pourrait m'aider... Je ne l'avais pas revu depuis plus de cinq mois. C'était le mieux, c'était son idée, pour que je réapprenne à vivre, sans elle, et sans son aide...

    Ce qui s'avère être très dur...

    -Mel... Calme-toi ma puce...

    J'essaie de calmer ma crise de larmes, mais pour le moment, c'est impossible.

    Caro rompt notre étreinte et passe des mains sur mes joues mouillées.

    -Entre, je crois que tu as besoin de souffler...

    ***

    -Qu'est ce qui t'arrive Mel ?

    Assise sur le fauteuil en cuir noire en face de Caro. Elle a remis ses lunettes noires ovales sur le nez, celle qui lui vont très bien.

    -Jamais tu n'es venu chez moi à sept heures du matin en larmes.. qu'est ce qui c'est passer ? Les as-tu revus ?

    Revus ? Eux... non, jamais. Je serai dans un état encore pire que maintenant... La seule et unique fois où j'ai du croiser leur regard, c'était au tribunal. Je n'ai pas dormis pendant des jours entiers, et ceux qui ont suivis étaient peuplé de cauchemars.

    -Non...

    -Alors c'est quoi ?

    Je regarde Caro dans les yeux, je veux qu'elle comprenne d'elle même, comme à chaque fois... Un seul regard et elle me comprend...

    -C'est un garçon ?

    -Oui...

    -Mel...

    Caro pensait, il y a quelques temps, que la meilleure chose qui pouvait m'arriver s'était de tomber sur un mec bien. Un mec qui saurait me faire oublier tout ce merdier... Un mec, un vrai, un petit ami et pas un plan cul...

    Je n'ai jamais voulut l'écouté, ne me sentant pas méritante d'obtenir l'amour de quelqu'un alors qu'on ne m'en avait pas donner...

    J'ai eu un vrai problème avec le sexe et l'amour. Celui qu'on partage avec un homme, le sentiment émotionnel. Après... Après la « chose », j'ai trouvé dans le sexe une sorte... d'échappatoire, d'oublie. Même si le geste restait le même cela me permettrai de me rappeler pourquoi j'avais mérité ça... c'était mon déni.

    Même Caro n'a jamais vraiment compris pourquoi j'agissais ainsi, pourquoi je couchais encore et encore, sans rien vouloir après... j'étais sur la voie de guérison... je l'étais vraiment quand nous nous sommes quitté Caro et moi, j'avais  arrêté de coucher pour un rien et pour un sans lendemain.

    Avant Ben...

    -Ce garçon... c'est peut être...

    -Il m'apprécie comme je suis...

    -Et alors ?

    -Caro... on ne peux pas m'apprécier...

    -Si.

    Je soupire.

    -Il est trop gentil... trop... doux, trop... ignorant... trop beau et.. Il est trop de tout.... et moi... je suis moi... comment un mec comme lui pourrait-t-il s'interresser à moi ?

    Caro arrête de prendre note. Elle me regarde, retire ses lunettes et soupire.

    -C'est une chance pour toi, il ignore...

    -JUSTEMENT ! IL IGNORE !!

    -Rien ne t'empêche  de lui dire Mel...

    -Pour qu'il est pitié ?

    -Si ce garçon est quelqu'un de bien, s'il est tout « trop » et s'il s'intéresse a toi malgré tout... il n'aura pas pitié...

    Je détourne le regard, si. Il me regardera avec dégoût...

    Je sursaute quand je sens deux mains sur mes avant bras.

    -C'est le moment Mel. Le moment d'avancer... que t'as dit ce garçon ?

    Dois je lui parler de ce... pari ?

    « Donne-moi ton été » Merde ! Je cherchais de l'aide chez Caro... et voilà qu'elle pense comme Benjamin, que c'est le moment...

    -Il...

    -Parle moi, tu sais que tu peux tout me dire...

    Je le sais... mais... il y a un mais à cette instant.

    -Il... c'est con... je vais dire non mais... il veut deux mois avec moi, l'été. Il m'a dit qu'avec lui... je changerais... ce qui est bête... je ne peux pas changer il...

    -Il...

    -Ne peux rien pour moi.

    -Qui te dit qu'il ne peux rien ? Mel, il faut arrêter de refuser toute aides, même la mienne tu n'en veux pas et pourtant, tu es la ? Tu attends quoi au juste, que je te dise quoi faire ?

    Sans réfléchir, je hoche la tête.

    -Mel...

    -Caro... je t'en supplie, dis moi que c'est de la folie !

    Sa main caresse ma joue.

    -Non c'est ton unique chance. Ta dernière.... Fait confiance à ce jeune homme, même si tu ne le connais pas, même si tout sa t'effraie, fait lui confiance, dit lui ce qui t'est arriver... confie toi.. ; et surtout,si jamais tu devais... ne repousse pas ce sentiment. Tu es quelqu'un de bien a qui il est arrivé de mauvaises choses... tu dois arrêter de te croire responsable. Vie un peu...

    ***

    Je sors de l'immeuble de ma psy, en même temps que mon téléphone dans mon sac, je sais que je vais prendre une décision sur un coup de tête, mais tant pis. Mes mains tremblent quand je compose le numéro.

    -Allô ?

    -Ben ?

    -Mel ? Tu as gardé mon numéro...

    -Oui...

    -Tu... voulais me dire quelques choses ?

    J'inspire un grand coup. Je ne risque rien après tout non ?

    -C'est oui Ben.

    -Pour ?

    Si ce n'est pas trop tard...

    -Je te donne mon été... c'est oui.

     

     

    Amheliie 

  • Perso : Chapitre 6

     

     

    Chapitre 6

     

     

    «Ce n’est pas parce que je suis assez forte pour supporter la douleur que je la mérite nécessairement»

     

     

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    -Pourquoi Voudrais-tu que je reste ? Après tout ce que tu m'as dit... Pourquoi voudrais-tu que je reste Mel ? Tu as eu ce que tu voulais ! Alors pourquoi ?

    La colère est omniprésente dans sa voix. Il est très en colère et déçu. Il ne bouge pas, me regarde profondément attendant une réponse de ma part. Une réponse qui ne viendra pas. Parce que j'en suis incapable.

    -Sa m'aurait étonné que tu me le dises !

    Benjamin quitte notre « étreinte », il repousse mes jambes et s'assoit près du rebord de mon lit deux places. Loin de moi. Très lui de moi. Et je ne peux que le comprendre.

    Je reste allongé, sans bouger, le regard fixait vers le plafond. Je soupire à mon tour quand j'entends le sien.

    -Ben...

    -C'est bon Mel si c'est pour te trouver une autre excuse. T'en fais pas, je me casse dès que l'orage se calme.

    NON !

    -Non...

    Benjamin tourne légèrement la tête dans ma direction. Il est vraiment blessé. Pourtant, je n'ai rien fait de mal ?

    -Reste...

    Pourquoi je dis ça moi ? Inconsciemment, j'ai envie qu'il reste, mais j'ai toujours cette voix dans ma tête qui me dit de le rejeter.

    -Pourquoi...

    -Parce que...

    -Tu ne sais pas ce que tu veux.

    -Je sais, c'est l'un de mes pires défauts...

    Il se frotte nerveusement la tête. Il réfléchit, a quoi, je l'ignore, je ne suis pas télépathe. Même si j'avais bien aimé l'être à cet instant.

    -Tu vas partir ? Je demande au bout d'un moment

    -Je ne sais pas.

    -Toi non plus tu ne sais pas ce que tu veux...

    Ben se tourne vers moi, le regard noir.

    -C'est l'hôpital qui se fous de la charité-là !

    -Pourquoi tu t'énerve alors ?

    Pourquoi il s'énerve. Il n'y a aucune raison à sa colère. Il devrait être comme tous les autres mecs. Content d'avoir eu son coup, de rester libre et de pouvoir se barrer à sa guise. Un mec normal m'aurait déjà sauté dessus une seconde fois... Mais pas Benjamin.

    -Tu m'énerves... ça m'énerve... Soupire-t-il.

    Je suis énervante, je le sais. Bastien me le répète constamment.

    -C'est pas nouveau...

    -ARRETE MERDE DE TE DEVALORISER PUTAIN !

    Ses paroles me glacent, je n'ai plus l'habitude d'entendre des cris. Les cris... Je ferme les yeux. Serre les poings, et inspire plusieurs fois. Essayant de retarder au plus tard la crise de panique qui ne va pas tarder à me foudroyer. Je sursaute quand je l'entends murmurer.

    -Pardon... je ne crie pas souvent d'habitude...

    -Dur à croire...

    -Tu n'as toujours pas confiance en moi... Soupire Benjamin.

    Hein ? Pourquoi j'aurais confiance en lui maintenant ? Il n'y a aucune raison... A moins que...

    -Ben ne me dis pas que tu as couché avec moi pour avoir ma confiance.

    Sa réponse au tact au tact me surprend.

    -Si.

    -Tu as juste fait ça pour... ça ? Pour gagner ma confiance ?

    Je suis déçu... J'aurais cru qu'il aurait fait ça par envie... par désir.

    -Non... Parce que j'en avais envie aussi...

    -Alors tu sautes toutes les filles avec qui...

    Je me tais avant de dire une connerie. J'en ai déjà fait des dizaines ce soir avec lui..

    -Ben écoute, je ne voulais pas te froisser...

    -Et moi, tu me plaît. Tu me casses les bonbons à toujours vouloir me faire dégager de ta vie. OK, on ne se connaît pas. Pas encore du moins. Mais sa viendra. J'ai envie de te connaître. J'aimerais que tu me laisses cette occasion de te connaître.

    -Tu le regretteras...

    -Tu n'es pas moi Mel.

    -Tu veux savoir pourquoi je veux que tu restes ? OK, dis-moi d'abord pourquoi tu veux tellement me connaître.

    Je me redresse entre mes draps. Je n'aime pas ce genre de conversation. Il ne pouvait pas se taire ? Non, il ne pouvait pas tout simplement m'oublier ?

    -Je te l'ai déjà dit. Tu me plais. Pourquoi je devrais me justifier ? On n'est même pas ensemble et regarde, on se prend déjà la tête.

    -Tu as un aperçu de ce qu'est être avec moi.

    Je tire les draps sur moi. Je commence à avoir froid. Ben ne bouge pas. Je me permets de l'admirer de dos. Il est vraiment très beau. Nue, les cheveux en bataille... et... putain c'est quoi ça ?

    Je me redresse, je ne résiste pas à la tentation de toucher le magnifique tatouage qu'il a dans le dos. Il est énorme et je n'arrive pas a vraiment distingué les dessins.

    On a fait une connerie en couchant ensemble ?

    Je sursaute quand j'entends l'orage gronder. J'ai toujours détesté ça !

    -On a fait une connerie...

    -C'est une question, je demande

    -Oui.

    -Non.

    Le silence s'installe à nouveau. Toujours comme ça après le sexe. Un vide immense sépare les deux amants. Je ne sais pas quoi faire maintenant. Je devais tout lui raconter. Pour le faire partir une bonne fois pour toute. Sauf que là...

    Je me fige quand je sens quelques choses glisser le long de mon bras.

    -Ne te renferme pas.

    -Ben...

    Il vient de nouveau contre-moi. Son corps chaud se referme sur le mien. Il aime la proximité.

    -Parle moi. Est confiance. Je ne te jugerai pas... Libère ce que tu as là.

    Ses longs doigts touchent ma poitrine. Je ferme les yeux pour tenter de garder mes larmes qui me menacent de couler. Pas avec lui. Je lui tourne le dos. Je veux sortir de ma chambre. Je ne veux pas qu'il me voit craquer. Connard, il ne pouvait se taire... ça fait trop mal de repenser à tout ça.

    -Désolé Mel, je ne voulais pas te faire pleurer...

    J'éclate en sanglots quand il me prend réellement dans ses bras sans que je résiste à son étreinte.

    J'ai tout perdu... il va tout gagner.

    ***

    Je sors de mon sommeil... de mon coma ? J'ai les yeux qui me brûlent, ma tête est en feu. J'ai l'impression que la troisième guerre mondiale vient d'y éclater.

    Je remue dans mes draps et je remarque que je suis nue. Tout ce qui s'est passé hier soir s'est... Vraiment passer en fin de compte ?

    Je me redresse sur mes coudes, la lumière filtre à travers les rideaux, l'orage, c'est donc calmer et... Benjamin est parti. Une pointe de déception m'envahit. Jamais je n'aurais pensé qu'il parte en fin de compte.

    Déçu, je décide de sortir de mon lit, cherchant désespérément voir, naïvement un mot de sa part qui me dit où il a pu aller. Je m'arrête dans ma quête quand je marche sur un t-shirt. Le sien. Monsieur, en plus d'être un casse-pied, donne dans le voyeurisme. Je me surprends à sourire, cela fait à peine quelques jours que je le connais et déjà, il arrive à me faire sourire... Je repousse très loin toutes idées qui peuvent me faire quoi a quelque chose. Je n'attends rien.

    J'enfile rapidement un sweat et un short, je ressens une légère douleur entre les jambes. Je fais la mou, pas de doute, cette nuit j'ai bien couché avec Benjamin. Bon sang, mais qu'est-ce que je peux être conne ! Je me laisse glisser le long du mur de la chambre.

    -Merde, merde et merde !!

    Je ferme les yeux, des images de la nuit me reviennent, et je les rouvre subitement. Est-ce qu'on s'est protégé ? Putain, je l'espère ! Sinon...

    Je prends mon courage à deux mains, Je descends les escaliers,j'entends du bruit venant d'en bas. Ben ?Maman est rentré finalement ? Elle ne me laisse plus la maison pour l'été ? Super, je vais avoir du mal a caché ma joie.

    Je suis attiré immédiatement par une odeur de café, mon fidèle ami m'appelle ! Mais mine de rien, j'avance à reculons... vu que j'ignore qui je vais rencontrer.

    J'inspire un grand coup avant de passer l'arche qui mène à la cuisine avant de me figer. Les frissons me gagnent, je suis sous le charme. Putain, je pensais l'avoir vu en entier cette nuit, mais à la lumière du jour, c'est totalement différent. Mieux.

    Benjamin est de dos, je ne sais pas ce qu'il bricole, à vrai dire, je m'en moque un peu, je suis plus occupé à regarder son dos. Un énorme tatouage représentant deux ailes d'ange noires ainsi qu'une tête-de-mort à l'air boudeur marquent sa peau. L'initiale B est inscrit sur le front de celle-ci, et au creux de ses reins,, le mot « freedom ». Son tatouage est presque agressif, et tellement...

    -Lever ?

    Je sursaute, comme un voleur prit en flagrant délie. Benjamin, quant à lui, sourit, comme à son habitude, je suis quand même étonné de le voir ici.  Il sort de derrière de l'îlot central, il ne porte qu'un jean qui lui descend bas sur les hanches. Sa démarche est lente, Ben ne veut pas me sauter dessus, je le vois bien, remarque, je préférerais, ça m'angoisse.

    Il s'arrête à quelques centimètres de moi, je baisse les yeux, comme à mon habitude.

    -Oui, tu... n'es pas partie ?

    Benjamin me dévisage, puis soupire.

    -Non, mais je peux m'en aller si tu veux, lance t-il en me montrant la porte du doigt.

    -Ca va hein ! Arrête de t'énerver pour un rien monsieur le susceptible ! Ce n'était qu'une question !

    -Doubler d'un sous-entendu !

    Il n'a pas tort, voilà, on n'est même pas ensemble, on a juste coucher et déjà on se prend la tête. Ce n'est vraiment pas pour moi tout ceci.

    Je m'assois sur l'un des tabourets, j'aimerais qu'on parle lui et moi. Je veux qu'il arrête de faire ce qu'il fait, de chercher à me connaître alors que je ne veux pas. Cela m'est compliqué a gérer.

    -Ben...

    -Oui ?

    -On peux parler ?

    Il me sourit, s'il pense avoir gagné, il se trompe fortement. Loin de là !

    -Enfin tu te décides ?

    Je ris nerveusement, comment je vais m'y prendre pour réussir à le dégager en douceur ?

    Je respire un grand coup avant d'y aller. La franchise, il n'y a rien de mieux.

    -Ben, c'était super sympa, mais euh...

    Je m'arrête de parler quand je le vois rire aux éclats. La colère me gagne, il est en train de se foutre de moi la ?!

    -Je ne trouve pas sa drôle ! Je lance d'une voix sèche

    -Moi si, tu essais de trouver la meilleure phrase pour me faire dégager, et c'est...

    -c'est...

    -Tellement prévisible Mel ! Tu sais être les deux à la fois! Autant quand tu te mures dans le silence, prévoir ta prochaine réaction est difficile... mais quand tu l'ouvres... la... Mais j'attends la suite de tes mots avec impatience, je sens que cela va être assez... amusant !

    Il rit de nouveau. Mais c'est quoi son problème ? J'essayais d'être gentille et de lui faire comprendre en douceur que je ne veux plus de lui et lui ? Il se moque de moi. Encore une raison de plus au pourquoi je ne veux pas de copain ! Je n'arrive pas à retenir ma rage. Et Benjamin va en payer le prix.

    -J'essayais d'être sympa mais puisque tu le prends comme ça ! (Je me mets debout devant lui, je fais au moins une tête et demi en moins de lui, mais tout de même, je ne me laisserai pas faire) SORS DE CHEZ MOI OK ! OK on a baiser, OK t'es un super coup au lit, OK TU ME FAIS CHIER ! TA TRONCHE, JE SUIS L'HOMME PARFAIT M'INDIFAIRE OK ! JE NE VEUX PAS TE CONNAITRE ET ENCORE MOINS TE PARLER ! MAINTENANT CASSE TOI !

    J'essaie de le pousser mais rien n'y fait, il ne bouge pas. D'ailleurs, Benjamin a cessé de rire depuis longtemps déjà.  Il tente de s'approcher mais je recule.

    -Mel...

    -NE ME TOUCHE PAS ! Je hurle quand ses bras se tendent vers moi.

    -OK, OK, je ne te touche pas... mais calme toi. Je suis désolé... je cherchais juste a plaisanté, Mel...

    Je regarde l'homme qui est en face de moi, son ignorance m'énerve, sa gentillesse m'énerve... seulement quelques jours qu'il est présent dans ma vie et déjà je me sens perdu. J'avais réussi a trouver un certain équilibre avec ma thérapie, plusieurs moyens d'éviter les crises, les cauchemars ainsi que l'agressivité et lui...

    -Putain mais pourquoi t'est comme ça ?

    -Tu ne peux pas comprendre

    -Ah bon ? Et qu'est-ce qui te dit que je ne pourrais pas comprendre ? T'es qui pour croire ça ? Tu penses que t'es la seule à avoir vécu quelques choses de traumatisant ?

    Je le dévisage à mon tour, je ne sais que dire à cela. Lui qui aurait vécu quelques choses de traumatisant ? J'ai du mal à y croire... il est si... Parfait ! Si joyeux... on dirait que rien ne peux lui arriver !

    -Qui te dis que j'ai vécu des choses traumatisantes ! Tu ne me...

    -CONNAIS PAS ! Je sais ! Arrête de te répéter Mel.. J'ai bien compris que même après cette nuit, tu ne me laisserais pas te connaître... Merde ça m'a fait mal de te voir dans cet état. De te voir pleurer et souffrir en silence alors que je te tendais une main pour t'aider à calmer ta peine. Cela ne ce voit peut être pas, mais je sais ce que c'est d'être malheureux et d'en vouloir à la terre entière...  (Il ne m'écoute pas et s'approche de moi.) Je porte sur ma peau ma délivrance Bébé, le symbole de ma souffrance mais aussi celui de ma liberté, je ne te connais peut-être pas, mais toi non plus tu ignores tout de moi. Tu n'es pas la seule à avoir des secrets.

     

  • Perso : Chapitre 5

     

     

     

     

    Chapitre 5

     

     

    Je me souviens de ta bouche. De tes mains qui me touchent.

    L'Espoir Eternel (Jennifer)

     

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    Espoir : personne ou chose dans laquelle on espère. Sentiment qui porte à espérer. Fait d'espérer, d'attendre, avec confiance la réalisation de quelque chose.

    Voir aussi : espérance.

    « Laisse-moi être ton espoir. »

    Je n'avais pas eu vraiment envie de faire ce que nous nous apprêtions à faire. Mais l'amour comme l'envie est deux choses complexes et hésitantes. Avec des oui et des nons. Parfois, l'envie du cœur et totalement différente de celle de l'esprit. Un dit oui, l'autre hurle haut et fort jamais de la vie. Je déteste me faire toucher. Être serrer dans des bras. Me sentir bien près de quelques-unes. J'avais horreur de toutes ses choses. Simplement parce que je ne me sentais pas en sécurité. Ou bien le simple fait que je n'aimais pas ça.

    Les relations intimes ? Un « corps-à-corps » avec un mec ? Ça par contre et malgré tout... Tant qu'il n'y avait pas de sentiments, j'aimais ça. J'aime et j'aimerais toujours ça. N'importe qui aime ça. Même les borderlines et  les dépressifs comme moi asocial. Juste pour le côté corporel, l'échange. Le besoin. Le soulagement du désir constant qui né en soit. Le besoin physique. Tant qu'on n'y mêle pas les sentiments... Tous me convient.

    Je suis bizarre. Je l'ai toujours sus. Encore plus quand je me vois agir ainsi. Je suis censée le repousser, j'étais censée le repousser. Au lieu de ça... Je me laisse aller à des choses que je n'aurais jamais dû faire dans mon état. J'en avais envie de l'avoir si proche de moi. Près de moi.. Comme ça... J'avais envie de me laisser aller avec lui. De ne penser à rien... Je ne penser à rien... J'avais envie de lui.. et il m'a laissé prendre ce que j'avais envie : lui.

    ***

    -On ne devrait pas faire ça...

    Nous tombons sur mon lit au premier étage dans ma chambre. La pièce est plongée dans le noir. Chose normale à quand on ferme tous les voler durant toute la journée ou qu'une tempête menace.

    Benjamin rompt notre baiser. Son regard se plonge dans le mien. L'air sérieux malgré le désir. Celui que je vois dans ses yeux et que je sens contre ma cuisse.

    -On ne devrait pas faire ça, répète-t-il

    -Tu me l'as déjà dit...

    -Je le pense

    -Alors qu'est-ce que tu fais entre mes cuisses ?

    Ce n'est pas mon côté traumatiser de la vie qui parle là. C'est le désir sinon, jamais je ne m'aurais laissé allez comme ça, de plus avec un inconnu.

    Ma question le stoppe net. Ça y est lui aussi va se tirer. Il va me laisser la comme ça. Faire l'amour est un moment d'oubli pour ma part, de laisser aller. Et j'ai besoin de me laisser aller et d'oublier. Même si c'est avec lui... Même si c'est avec un inconnu.

    -Mel...

    -C'est toi qui m'as sauté dessus le premier.

    -Je sais...

    -Alors fini ce que tu viens de commencer...

    Ma main passe autour de sa nuque. J'essaie de l'attirer vers moi. Pour l'embrasser. Poursuivre ce que nous avons commencé.

    -Faire l'amour... Commence Benjamin

    -On ne fera pas l'amour.

    Il me regarde l'air surprit.

    -Alors tu veux que je finisse quoi ?

    Je ne fais pas l'amour moi. L'acte oui, l'appeler ainsi non. C'est trop émotionnel...

    -Ça.

    J'enroule mes jambes autour de sa taille. Presse mon bassin contre le sien et colle mes lèvres sur sa bouche.

    Je passe mes mains sous son t-shirt trempé. Mon corps collait contre le sien froid me donne des frissons. Je lui retire le vêtement qui lui cache son torse, dernière barrière pour mes mains sur sa peau. Dans le noir, je ne le distingue pas tellement. Mais mes doigts sur sa peau musclée si. Benjamin doit être un sportif comme son copain.

    Je m'attends à ce qu'il m'arrête, mais il ne fait rien. Je comprends qu'il rend les armes quand ses mains à lui glissent sur mon ventre. Vers mes seins. Sa caresse accélère mon rythme cardiaque. Et je me mords la lèvre quand il coince l'un de mes tétons entre ses doigts.

    Il s'arrête pour me retirer mon t-shirt. Il m'observe un instant. Je sens ses yeux sur ma poitrine, mon ventre et vers l'élastique de mon short.

    Il attend ma permission ou quoi ?

    -Tu es très belle.

    Allez chut.

    Ce ne sont que des phrases toute prête, comme un plat préparé à faire réchauffer aux micro-ondes. Rien que de belles paroles étudiées et mise en place par de gros connard qui ne rêvait que d'une seule chose : se faire des filles.

    Ben veut se faire des filles ? C'est pour ça qu'il me court après?! L'instant de quelques minutes, j'aurais cru qu'il était différent... qu'il cherchait autre chose que du sexe. Je pensais ça avant qu'il sorte cette phrase toute faite.

    Je fronce les sourcils et détourne le regard. Quatre mots et il a réussi à me faire douter.

    -Arrête Ben. Avec moi, ce genre de chose, tu oublies.

    -Je n'ai pas le droit de te dire que je te trouve belle ?

    Non

    Je ferme les yeux. J'essaie de trouver en moi le courage de sortir de son étreinte. De ses bras réconfortants. De sa peau, froide, mouillée par la tempête qui rage dehors. Je sens ses cheveux mouillés caressant mon visage. Son souffle chaud dans mon cou. Et ses bras... ceux qui se ferment sur ma taille.

    -Je t'ai trouvé belle dès l'instant où j'ai croisé ton regard revolver. Et je ne te dis pas ça pour te mettre dans mon lit... Bon même si on est dans le tien d'ailleurs... (Sa main glisse sur ma joue) Je ferai mieux de m'en aller je crois...

    Partir ? Maintenant ? Pourquoi ? Il n'a pas eu ce qui voulait...

    Je m'accroche à son jean. J'essaie de l'ouvrir. Voila trop de mots tuent les mots. Tout ça avait presque bien commencé.

    -Arrête Mel... tu le regretteras après.

    -On verra après... Vois le bon côté des choses, j'aurais une bonne raison de te dégager après...

    J'arrive à faire descendre la fermeture éclair de son jean. J'aperçois son caleçon Calvin Klein. OK, il se refuse rien.

    -Mel...

    Sa voix est menaçante. Elle m'effraie un peu.

    -QUOI ? Je hurle

    Ses mains vont à la rencontre des miennes, il les retire de son jean. Benjamin ne me laisse pas le temps de comprendre ce qu'il fait. Je me retrouve contre lui, protégeant du regard mon corps presque nu.

    -Je ne te comprend pas Mel... je ne sais jamais ce que tu veux.

    -C'est pourtant simple... tu m'as amené dans ma chambre... je t'ai sauté dessus, je t'ai déshabiller... tu croyais quoi ?

    J'essaie de sortir de son étreinte. Cela devient trop intime. Benjamin nous recouvre du drap. Et je me sens mal.

    -Qu'on discuterai...

    Parler moi ? Je ne parle pas. J'ouvre à peine la bouche chez ma psy. Je parlais avant, tout le temps, à vrai moulin à parole. Mais ça c'était avant.

    -J'ai pas envie de parler Ben...

    Je soupire, non, j'avais envie d'autres choses que ses mots. Je voulais ses mains sur mon corps, sa bouche sur ma peau. Son sexe enfouit profondément en moi. Je ne veux pas de ses mots. Je veux juste ce qui fait de lui un homme, c'est tout. Je ne suis pas prête à avoir plus. Ou à vouloir plus. Je veux l'oublie dans ses bras. Je ne cherche pas la tendresse, ni le réconfort... Encore moins la violence, ce que je crains par-dessus tout... juste l'oublie. Oublier ce monde quelques instants, avec lui, et grâce à lui.

    -Dis moi ce que tu veux... Mel aide moi à comprendre ce que tu veux...

    Son souffle contre mon oreille me chatouille. Lui cherche la proximité, je le vois. Il est collé à moi. Me protégeant de tout... sauf qu'il ignore que la seule chose dont il faut me protéger, c'est de moi-même.

    -Aide moi à comprendre pourquoi tu m'attire tellement alors que tu es... si...

    Si chiante, froide, agaçante ?

    -Parle moi tout simplement.

    -Non Ben...

    -Dis ce que tu veux alors ?!

    -Toi.

    Rends les armes Benjamin. Arrête de vouloir comprendre. Tu ne le pourras jamais. Tu es trop, toi, et moi, je suis trop moi. Tout ce qui m'arrive te dépasse... Arrête, je t'en supplie.

    J'écrase mes lèvres contre les siennes. Cherchant plus que de simple contact. Mes mains passent autour de ses épaules, je bascule sur lui. Prêt du but. Je glisse le long de son corps, pour le mettre complètement à nu. Il ne dit rien, ne quitte pas mes lèvres.

    Je regrette que les draps nous recouvrent. La seule et unique fois où nous coucherions ensemble et je ne le verrais pas.

    J'entends l'orage gronder à l'extérieur. Bonjour le stéréotype...

    Je suis désorienté, quand je comprends que je suis de nouveau sur le dos, Ben sur moi entre mes cuisses, mon short à déjà voler sur le sol. Et je me retrouve totalement nue.

    Ouais finalement, heureusement que je suis sous mon drap...

    Benjamin, qui, depuis notre récente rencontre ne fait que parler, ne dit pas un mot. Je trouve ça presque effrayant.

    J'ai le souffle court quand je sens sa main caresser ma peau, descendant jusqu'à l'une de mes jambes. Ses doigts glissent à l'intérieur de ma cuisse. Vers l'endroit où je veux qu'il soit.

    Le peu de fois où j'ai couché avec un homme. C'était souvent, sans sentiments, sans aucune envie de satisfaire l'autre. Juste une coucherie d'un soir. Du sexe. Sans partir à la recherche du plaisir de l'autre. Pas de caresses rien...

    Je l'ai regretté... ce comportement-là... je le regrette souvent.

    Et la avec Ben...

    Mes ongles entrent dans son dos quand je le sens. Là. Ses doigts caressant mon intimité avec douceur et envie.

    C'est trop pour mon petit cœur, et ce n'est pas assez pour mon envie et mon désir.

    -Je n'ai pas de préservatif, tu en as ?

    J'ouvre les yeux, instinctivement. Putain j'ai failli zapper sa... J'avale avec difficulté, me redresse dans ses bras... je tend mon bras vers ma table de chevet et tire le tiroir pour en sortir une boite neuve.

    -Je prends la pilule... mais... met en un quand même.

    Benjamin ne dit pas un mot de plus, il saisit la boite, l'ouvre, prend un préservatif, l'ouvre aussi, et le met sans difficulté. Je soupire soulagement. Au moins, je ne lui ferais pas de mal.

    J'apprécie quand même sa question. Il me montre une fois de plus qu'il est « responsable » chose que je ne suis absolument pas.

    Benjamin ne dit rien de plus. Il ne m'embrasse plus, et ne cherche pas vraiment mon regard. Je n'ai pas l'impression qu'il fait ça par envie.

    -Vient

    J'attire ses hanches contre les miennes. Son sexe près de l'entrer de mon corps.

    Je ne lui laisse pas vraiment le choix. Il le dirait s'il ne voulait pas ? Il le dirait...

    Sa tête tombe dans mon cou. Cacher dans mes cheveux. Doucement, sans brusquer les choses. Me laissant le temps de m'adapter à sa pénétration. Centimètre par centimètre, il prend possession de mon corps.

    J'essaie de ne pas me crisper quand je ressens une pointe de douleur. Je le trouve... Envahissant. Mais du bon côté.

    -Pardon, je ne voulais pas te faire mal...

    -Tu ne m'as pas fait mal... Continue.

    Mon rythme cardiaque s'accélère. C'est vraiment... Étrange ce que je ressens. Me retrouver comme ça avec Ben... faire... Coucher avec... je n'ai jamais ressenti ça avant avec mes anciens « amants ». J'aurais presque l'impression qu'on fait... l'amour. Ce qui se passe ne ressemble pas à une sauterie.

    Je ferme les yeux quand il est enfoui en moi totalement.

    -Ca va ?

    J'ouvre les yeux. Je sens le soulagement m'envahir quand je le vois me regarder.

    -Oui...

    J'aimerais demander si lui aussi va bien, mais... les mots ne sortent pas de ma bouche.

    Ben ne parle toujours pas. Pas que je m'attendais à échanger les banalités, parler de la pluie ou du beau temps... mais quelques choses me dérangent. Son silence. Il n'a pas l'air d'être quelques qui demeure dans le silence qu'importe la situation.

    Mon « amant » me sort de mes pensées en remuant les hanches. Je n'arrive pas à contrôler le gémissement qui s'échappe de ma bouche. Le sentir comme ça... C'est vraiment TROP !

    J'accompagne ses mouvements de hanche.

    Sa main vient à la rencontre de la mienne. Ses doigts serrent les miens.

    -L'espoir c'est comme l'amour, ce n'est pas un sentiment de faiblesses, c'est une force.

    Il ne m'a pas fallu longtemps pour arrivait à l'orgasme. Je me suis perdu dans l'écho de ses mots ainsi que dans le plaisir qu'il me donnait.

    Ben me regarde, droit dans les yeux quand je redescends sur terre. Lui aussi à le souffle court. Les yeux remplis de désir. Je ne sais plus où me mettre. J'ai le feu aux joues.

    Il n'est pas sorti de mon corps. Il reste à l'intérieur de moi. Sans bouger.

    -Je...

    J'ai la gorge nouée.

    -Laisse tomber Mel... j'ai compris, je me casse.

    Benjamin recule d'un mouvement de hanche. Je me regrette aussitôt. Sans m'en rendre compte, je remplis mes jambes autour de lui, l'emprisonnant.

    -Non reste...

    -Pourquoi voudrais-tu que je restes ? Après tout ce que tu m'as dis... Pourquoi voudrais-tu que je reste Mel ? Tu as eu ce que tu voulais ! Alors pourquoi ?

     

    Amheliie