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Slaves

  • EXTRAIT - Prologue Slaves, Tome 4.5 : Senan

    Coucou tout le monde ! ^^

    Ce soir petit extrait du prochain tome de SLAVES. Je vous dévoile le prologue en entier.

    Il sera consacré à SENAN.

    J'espère que le prologue sera vous intriguer.

    J'ai eu beaucoup de plaisir à me plonger dans la tête de Senan ;)

    !! ATTENTION RISQUE DE SPOILERS !!

    Bonne lecture à tous.

    RDV le 22 mai pour découvrir l'histoire complète.

    Pleins de bisous

    Amheliie

     

     

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    ***

    Prologue

     

     

    Saint-Empire Germanique, Frontière entre L'État Monastique des Chevaliers Teutoniques et la Pologne – Hiver 1328.

     

    Le froid du nord de l’Europe était diabolique à cette époque. Le paysage s’était recouvert d’une épaisse couche de neige blanche et le ciel n’avait pas retrouvé son bleu depuis une dizaine de jours. Il faisait gris et sombre. Les jours et les nuits se ressemblaient sans que nous arrivions à nous repérer dans le temps. L’hiver semblait sans fin.

    Même avec mon épais manteau de fourrure et les habits qui tentaient de me maintenir au chaud, je sentais le froid du blizzard me crisper les muscles, et me brûler les poumons.

    Je savais que cette traversée était de la folie, mais je devais m’assurer que notre territoire était en sécurité. Les rumeurs qui couraient à la frontière polonaise depuis un mois étaient trop inquiétantes pour les ignorer, sans compter ce que j’avais reçu.

    Je regardais le drapeau rouge avec la grande croix blanche de nos bannières, avec l’espoir de rentrer chez moi le plus rapidement possible.

    J’avais toujours connu la Guerre. Ce sentiment de danger et d’insécurité. Depuis ma naissance en début de l’an 1300, le monde n’avait pas cessé de traverser des périodes sombres. Entre la grande famine de l’an 1315 qui dura deux longues années et la peste noire qui décima la population européenne de moitié, la Guerre avec nos voisins de Pologne ne venait pas arranger la situation au cœur de l’Europe.

    Cela faisait dix-sept ans que l’Empire Germanique et l'État Monastique des Chevaliers Teutoniques se battaient contre les Polonais, qui suite à la Mort de leur Roi Venceslas en 1306, et à la demande d’aide des nobles de Pomérélie auprès des margraves de Brandebourg pour contester à Ladislas Ier de Pologne la succession du Duché de Poméranie, la région s’était retrouvée occupée à une exception près ; la citadelle de Dantzig. Ladislas demanda alors à son tour l'aide des chevaliers Teutoniques qui expulsèrent les Brandebourgeois de Dantzig deux ans plus tard. Mais les Polonais tardant à verser l’indemnité promise en échange du service rendu, les chevaliers refusèrent de céder la ville. Ce qui amena à l’obtention du contrôle de la Pomérélie et permit aux Chevaliers de créer un territoire où rallier leurs possessions prussiennes avec les frontières du Saint-Empire Romain Germanique. La Pologne, alliée des Chevaliers jusqu’à cette querelle, est devenue l’ennemi. La Guerre éclata et l’Empire Germanique alla prêter main forte à ses alliés les Chevaliers.

    J’avais été envoyé sur le front depuis six mois pour remplacer mon frère, fatigué de deux ans loin de notre terre natale. Quitter ma famille n’était pas chose facile, mais le devoir était plus grand. Je ne voulais pas décevoir mon père et lui faire honte. J’avais été un fils ainé exemplaire jusqu’alors. J’avais épousé une femme magnifique qui garantissait fortune à notre famille en ces temps sombres, je maniais l’épée avec talent et l’art de la Guerre n’avait aucun secret pour moi. J’étais une réussite.

    Puis, il y eut ce jour sombre où les affrontements avec les Polonais se sont faits plus virulents que d’ordinaire. Nous comptions de nombreuses pertes . Une tension palpable circulait au sein du campement, à l’effet que des troupes ennemies venant du Sud, des terres reculées de Transylvanie ou de Hongrie, commettaient des massacres sur leur route et se dirigeait dangereusement vers nos Terres. Je n’y prêtais pas vraiment attention. Ces rumeurs étaient si nombreuses et souvent fausses. Je refusais de me faire du souci en sachant pertinemment que nos familles à Magdebourg étaient en sécurité.

    Puis, une missive urgente est arrivée par un messager de confiance que Crescentia n’utilisait qu’en cas d’urgence. Mais elle l’avait utilisé cette fois-ci, et Siegmund n’aurait pas chevauché les pleines durant huit jours pour simplement m’avertir d’une requête sans importance. Cela concernait seulement deux sujets et d’après les quelques mots écrits à l’encre noire, cela ne concernait pas les nouvelles que j’espérais apprendre. Crescentia n’avait rien dit de concret dans sa lettre, elle m’avait simplement ordonné de rentrer avec nos hommes.

    J’avais décidé de séparer nos troupes en deux parties. L’une resterait près de la frontière pour contenir les attaques des Polonais, l’autre m’accompagnerait jusqu’à Magdebourg.

    Bartholomäus, le benjamin de notre famille, celui qui est resté, était certain que c’était un piège, qu’on voulait s’en prendre au premier héritier du Vassal de Magdebourg. Mais je connaissais ma femme, je savais qu’elle n’aurait pas pris un tel risque pour rien. Alors je suis parti.

    Notre bannière et sa centaine d’hommes avançaient lentement sur la route enneigée depuis une semaine déjà. Nous y étions presque. Magdebourg n’était plus qu’à une demi-journée de chevauchée, moins sans doute si nous continuons à avancer à ce rythme, nous serions arrivés à temps avant la tombée de la nuit.

    Je pourrai me réchauffer dans les bras de ma femme, et calmer ses nombreuses inquiétudes.

    Alors, nous avons avancé lentement et la tempête de neige cessa. Mon autre frère Emmerich put parler avec moi durant notre chevauchée. Il n’hésitait jamais à me faire part de ses craintes, et tout comme notre benjamin, il craignait que nous tombions dans un piège. Que la missive d’une femme ne pouvait pas être prise au sérieux.

    Jusqu’au bout, je lui tenu tête. J’ignorais ses confessions sur ses peurs et ses craintes. Un sentiment mauvais planait autour de nous. Emmerich avait la tête sur les épaules, et un instinct pour anticiper les événements. Il avait sans doute raison, comme souvent, mais je l’ignorais.

    Pourtant, je refusais de l’écouter et d’écouter ce que je ressentais au fond de moi. J’étais un chevalier, un homme de guerre qui connaissaient les tactiques de cet art à la perfection. Bien sûr que tout cela pouvait être un piège, mais il y avait beaucoup trop de zones d’ombre pour prendre le risque de ne pas être présent en cas de problème sur nos terres. Nous avions beaucoup à perdre.

    Je refusais de mettre en danger ma famille. Nous devions être là pour la protéger et non à l’autre bout du pays pour affronter des Polonais enragés depuis presque deux décennies. Notre absence ne se remarquerait même pas.

    J’avais peur de ce qui nous attendait, mais je ne devais pas le montrer. Je devais rester le Seigneur de Guerre digne et puissant. Mais j’avais peur. Comme un pressentiment que notre retour n’allait pas se passer comme prévu. Je sentais mon cœur battre à un rythme anormal au creux de ma poitrine, c’était comme lorsque les affrontements avec l’ennemi débutaient. Comme lorsque je n’étais pas certain de recroiser un jour les longs cheveux blonds de ma femme souriante.

    L’air autour de nous sentait la mort, c’était comme un cortège funéraire géant invisible qui nous emmenait directement à la tombe.

    Alors que nous approchions de l’entrée sud de la ville, la neige cessa de venir renforcer le manteau blanc sur les plaines à perte de vue. On voyait au loin Magdebourg et les fumées des cheminées se dissiper dans l’obscurité de la fin de journée.

    Les hommes se reposaient quelques minutes, pendant que je marchais dans la neige pour me dégourdir les jambes de plusieurs jours à chevaucher avec mon fidèle ami Moritz, un magnifique cheval noir.

    Je profitais de ces quelques instants en retrait, loin des remarques de mon frère et de mes conseillers qui désespéraient de me voir prendre cette direction. Ils avaient sans doute raison, mais je devais en avoir le cœur net.

    Mon corps en entier se figea lorsque je vis un fin rayon de soleil transpercer les nuages. Comme un résistant à cette tempête glaciale et sombre. Mes pas grincèrent dans la neige poudreuse. Sans hésitation, j’ai retiré mon gant pour que mes doigts glacés profitent de ce court instant de chaleur. C’était le bonheur. Sentir le soleil absent depuis plusieurs jours et son éternelle chaleur me caresser la peau comme le faisaient les douces mains de ma femme.

    Jamais je n’aurais pensé ce jour-là que cette faible lueur de soleil serait la dernière qui frôlerait ma peau.

    J’aurais aimé écouter ce sentiment qui me tordait les tripes et me chuchotait à l’oreille que Bartholomäus ne vivait pas dans la paranoïa constante. J’aurais aimé m’arrêter, prendre le temps de réfléchir plus. Mais l’amour m’a aveuglé. La peur de perdre ce qui m’était le plus cher m’a aveuglé. Et avec le recul, quels que furent mes choix, la fin aurait été la même. J’aurais simplement souhaité que ce qui s’est produit à la nuit tombée n’ait jamais existé.

     

  • Slaves, Tome 4 : Avenir Sombre - EXTRAIT 2 (SORTIE J-60)

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    — Faith ?

     

    Je sors la tête de la cuvette des toilettes en entendant la voix familière de mon amant provenir de la chambre.

     

    — Dans la salle de bains… je marmonne.

     

    En train de vomir tripes et boyaux.

    Bon sang, je n’aurais jamais pensé que les dires du docteur Wyatt se révéleraient si… violents. Je n’ai pas souvent été malade au cours de mes 26 ans, je ne sais pas ce que c’est d’être faible physiquement. Je suis épuisée, j’ai la sensation d’avoir couru un marathon puis traverser à la nage l’Hudson. Mon corps ne suit plus et je n’en suis qu’à deux mois ! Il m’en reste sept à tenir encore ! Et pour couronner le tout, mes seins me font un mal de chien, je ne fais que vomir, j’ai des maux de tête et des bouffées de chaleur. La grossesse c’est magnifique ? Pas pour le moment.

    Si je n’étais pas cloitrée dans notre appartement à la Maison Noire depuis deux semaines, personne ne pourrait se douter de ce qui se passe ne moi. Mon apparence n’a pas changé, tout semble encore très calme, alors qu’à l’intérieur de mon corps tout se met en marche.

    J’entends la porte de la salle de bains s’ouvrir quand une nouvelle vague de nausées s’empare de moi. Je m’accroche aux WC en tremblant lorsque je me remets à soulager mes maux d’estomac.

    Les pas de Dead résonnent sur le carrelage. Je le sens s’accroupir à mes côtés et entends un bruit semblable à un verre qu’on pose. Son odeur familière est plus supportable depuis qu’il a cessé d’utiliser son après-rasage.

     

    — Mon Ange ?

     

    Sa main se pose dans mon dos qu’il frotte comme pour me soulager et m’apporter son soutien.

     

    — Va-t’en, j’arrive à dire après avoir fait cesser la crise.

     

    Je tends la main pour tirer la chasse d’eau, Dead sort de la poche de son costume gris rayer son mouchoir de poche qu’il me tend. J’essaie de le faire fuir du temple du vomi et de la mauvaise humeur, mais il persiste à m’ignorer.

    On ne s’est pas beaucoup vu depuis notre visite chez le médecin. Dead est pas mal occupé avec les déboires de ses frères, et je ne peux pas lui en vouloir de vouloir prendre du temps à lui pour diriger la nouvelle de sa future paternité, qui va tout remettre en question. Et même si j’essaie de le faire partir, je suis heureuse de l’avoir auprès de moi.

    Je soupire, maudite soit ses hormones qui n’ont ni queues ni têtes.

     

    — Ca ne va toujours pas mieux ? me questionne-t-il.

     

    Je secoue la tête. Non j’ai l’impression que je vais finir par vomir mon estomac. Mis à part ça, la grippe est préférable.

    Je ne réponds rien, je préfère me taire que m’entendre dire de pareilles conneries.

     

    — Va-t’en où tu vas être dégouté à vie par cette vision, je tente à nouveau, lorsqu’une nouvelle vague de nausée se fait sentir.

     

    Je me tourne vers lui pour croiser son regard bleu nuit. Dead me sourit, mais je vois bien qu’il essaie de se retenir de rire. Il devrait, cela apaiserait cette tension entre nous.

    Le vampire saisit mes cheveux qu’il tient éloignés de la cuvette des toilettes pendant que je vomis.

    Je m’essuie la bouche et ma tête vient se poser sur son épaule. Je ferme les yeux en inspirant. Bon sang !

     

    — J’ai signé pour le meilleur et pour le pire, c’est le moindre que je puisse faire.

     

    — Me regarder vomir ? je renchéris.

     

    — Te soutenir.

     

    — En me regardant vomir.

     

    Le mâle esquisse un sourire. Je fais de même. Pour le meilleur et pour le pire ? Nos vœux prennent tout leur sens à cet instant. 

    Je reste quelques minutes avachi sur mon mari qui se contente de me serrer contre lui. J’attends de voir si ses nausées matinales ont décidé de me foutre la paix et visiblement c’est le cas.

     

    — Ça va mieux ?

     

    — Oui, mais je t’avoue être fatiguée.

     

    — C’est normal, rappelle-toi ce que le doc t’a dit.

     

    Oui, je n’ai plus qu’à attendre un mois que l’Alien dans mon ventre décide de se mettre en mode off le temps de grandir et de me laisser un peu de temps pour moi.

     

    — Tiens, bois.

     

    J’ouvre les yeux et découvre une vision d’horreur. Dead me tend un mug avec des petits chats tout mignons dessus sauf qu’il remplit de…  sang chaud. Une forte odeur de fer s’en émane et me donne de nouveau la nausée. Hors de question que j’avale ça !

     

    — C’est ton sang ? je l’interroge en me redressant.

     

    Dead marque un temps d’arrêt en me dévisageant.

     

    — Non.

     

    Je repousse la tasse d’un geste de la main, pour éloigner cette odeur.

     

    — Alors je ne boirai pas ça.

     

    Le vampire me sourit, amusé de ma réaction. Je tente de me relever, mais mes jambes ne semblent pas du même avis.

    Dead repose la tasse au sol, se lève et m’aide à faire de même. Sauf qu’une fois sur mes deux pieds, son bras enlace ma taille et me maintient debout face à lui.

     

    — Tu bois bien le mien.

     

    — C’est différent.

     

    Je sens le rouge me monter aux joues, je n’ai pas envie d’entrer dans ce débat où des tas de souvenirs érotiques me viendraient en mémoire. Boire son sang, ce n’est pas dans un but de me « nourrir », c’est purement du plaisir. Pour lui, comme pour moi. Un petit plus dans chacune de nos étreintes intenses.

    La main de Dead vient doucement caresser ma joue. Sa voix est calme et son regard apaisant, lorsqu’il me taquine.

     

    — Tu sais que tu vas devoir le faire dans quelques mois pour notre enfant.

     

    — Je vais encore plus malade qu’avant.

     

    Il se met à rire. Oh oui, je me demande comment je vais faire. C’est comme comparé un bon vin et une petite vinasse sans goût. Son sang face à celui des autres ne m’attire pas le moins du monde. Malheureusement il a raison et d’ici quelques mois, je devrais me forcer. Un mal pour un bien.

     

    — Allez, viens.

     

    Dead me surprend en me prenant dans ses bras, comme lorsqu’il m’a fait pénétrer dans notre maison en France après notre mariage. Je souris en glissant mes bras autour de son cou, je me blottis contre son torse dégageant une chaleur qui lui est propre. Mon vampire me fait quitter la salle de bains dans un silence calme, presque reposant. Je sens mes paupières se fermer, je ne vais pas faire long feu lorsque ma tête touchera l’oreiller.

    Nous pénétrons dans la chambre, il doit être dans les 10 heures, mais c’est comme si une éprouvante journée venait de s’écouler.

    Dead me dépose sur le lit, je frissonne. Je le regarde me dévisager avec une inquiétude qui ne me plait pas, je n’aime pas ne pas comprendre ce qui se passe dans sa tête.

    Je le retiens en saisissant son bras lorsqu’il tente de se lever.

     

    — Tu restes un peu avec moi ? Je lui propose.

     

    J’ai envie de passer un peu de temps à ses côtés avant de sombrer dans le sommeil. Mon vampire me sourit, il se penche pour me déposer un baiser chaste sur sa bouche.

     

    — Je reviens.

     

    Dead quitte la chambre et reviens quelques instants, muni de ladite tasse en se frottant les lèvres, il se rassoit à mes côtés sur le rebord du lit, et pose le mug vide sur la table de nuit.

    Un pincement au cœur me gagne, je l’ai rarement vu boire du sang qui n’était pas le mien, et savoir qu’il vient de le faire me fait mal.

     

    — C’est le mien que tu devrais prendre, je murmure.

     

    Dead me jette un regard en coin. Il me sourit tristement.

     

    — Tu n’es pas en état, mon Ange.

     

    Sa main se pose sur mes hanches.

     

    — Et puis je n’allais pas gâcher un si bon nectar, plaisante-t-il.

     

    — T’es ignoble avec moi ! je plaisante à mon tour.

     

    Le vampire retire sa veste de costume et sa chemise rapidement, dévoilant son torse tatoué d’un côté, il bouge si vite que le spectacle ne dure qu’un instant. Puis, il vient se blottir contre moi. Dead s’allonge dans le lit, me prendre dans ses bras, je me love contre son torse, savourant sa proximité et sa chaleur, je me laisse bercer par les sensations qui me gagnent.

     

    — Je voulais voir ce que c’était de t’obliger à faire ça dans quelques mois. Parce que depuis que j’ai goûté au plaisir de ton sang, j’ai du mal à revenir à l’original. Mais sache que lorsque tu seras obligé de faire la même chose, je saurais te récompenser avec quelque chose de dix fois meilleur.

     

    Son chuchotement résonne à mes oreilles et me fait sourire. J’aime ce genre de promesse et dans ce cas-là, je verrais les choses autrement, surtout s’il est là.

     

     

    Je sors de mes pensées brusquement lorsque je vois un verre au contenu suspect se présenter devant moi. Je fronce les sourcils et tente d’éloigner cette chose de moi, ce qui amuse Decease, bien décidé à me faire faire ce que le médecin veut que je fasse.

    Sauf que soudain, cette étape me parait amère et dure à franchir que je ne l’aurais cru, ce n’est pas tant boire du sang humain qui n’est pas le mien qui me dégoutte, mais plutôt le faire sans… Dead.

    Ce souvenir vient me hanter et me fait mal.

    J’en ai assez d’avoir mal et de refouler tout ça, je veux vivre ce genre d’événement avec lui, et j’aurais beau espérer tout ça, je sais pertinemment que j’affronterais ma grossesse seule.

    Je n’ai que le silence, je dois me montrer forte, ne pas montrer que cela me touche, rester cette femme, cette dure à cuir enceinte, cette battante.

    Je dois remettre un masque qui ne me plait pas.

    Decease me fait les gros yeux, je soupire et prends le verre rempli d’hémoglobine. Mon beau-frère fait de même avec le sien.

     

    — À la tienne !

     

    Le vampire vide le contenu d’un trait. Une expression de plaisir s’imprime sur son visage. Je ne réfléchis pas et espère secrètement éprouver autant de plaisir à avaler ce truc. Je ferme les yeux, porte le verre à ma bouche et vide le sang chaud.

    Un haut-le-cœur me gagne lorsque le goût acre du fer m’envahit, je ne sais pas par quel miracle j’arrive à avaler. Mais l’envie de tout refaire sortir me gagne. Bon sang c’est dégueulasse ! J’ai l’impression d’avoir collé ma bouche sur un bout de fer rouillé.

    J’entends rire Decease qui doit s’amuser de ma réaction. Comment ils font ? C’est ignoble !

    C’est clair, ce n’est pas son sang.

     

    — Bon sang, c’est dégoutant ! je me plains en reposant le verre.

     

    Decease me tend un verre de jus de pomme. Je l’accepte volontiers et l’avale rapidement pour faire cesser ce goût de métal persistant.

     

    — Pas plus que le nôtre, répond le mâle.

     

    Je secoue la tête, je ne suis pas d’accord sur ce point, l’idée de devoir le faire une fois par jour, même si c’est avaler le fond d’un verre comme un shoot, me répugne. Je compte bien lui faire comprendre.

     

    — Le vôtre est plus sucré. Le sang humain a un goût métallique ou cuivré, celui-là est particulièrement imbibé de fer.

     

    Decease se cale confortablement sur le fauteuil de salon, visiblement intrigué de ma constatation.

     

    — Et le nôtre ? m’interroge-t-il.

     

    Je lui souris en prenant le même air, amusé.

     

    — Comment est celui de Solenn ?

     

    — Comment est celui de Dead ?

     

    — Sucrée comme une friandise, je réponds.

     

    — Sucrée comme un bon fruit juteux, répond à son tour Decease, même si je préfère un autre fruit sucré chez elle.

     

    Je lui envoie un coussin à ma portée de main et nous nous mettons à rire quelques instants, me faisant oublier la tension de ce qui vient de se produire.

     

    — Et comment est le sang humain pour toi ? je le questionne.

     

    — Bon. Le goût métallique que tu ressens, je ne le sens pas. Ce n’est pas le goût qui compte, mais l’effet euphorisant et énergisant qu’il a.

     

    — Presque aussi bon qu’une pipe ou un orgasme ?

     

    Mon beau-frère se met à rire de bon cœur.

     

    — Voilà c’est ça. Donc demain, tu penseras en avalant ce truc dégoutant que c’est le meilleur orgasme que tu n’as jamais eu.

     

    Je soupire en levant les yeux au ciel. Ce n’est pas gagner du tout et même avec de l’humour. 

     

     

     

    Amheliie

  • Slaves, Tome 4 : Avenir Sombre EXTRAIT I - #Ray'sDay

     

    *** "Ray's Day" ; Fêtons la lecture, les auteurs et les lecteurs. ***

    Coucou tout le monde ! ^^
    Petite information intéressante à faire partager que j'ai trouvé today sur mon fil d'actualité Facebook ; le Ray's Day.
    Je ne connaissais pas du tout ! Et c'est une agréable surprise de le découvrir et de faire partager cet événement sur la Page:

    ...

    Qu'est-ce que le Ray's Day ?
    D'après le site : https://raysday.net/ (n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil ^^); "cette journée serait consacrer à la lecture. Une véritable célébration de l’acte de lire et de ceux et celles qui rendent possible cette magnifique communion : les auteurs et leurs lecteurs. (...) Il s’agirait d’une journée pour fêter la lecture, quel que soit le support : pas de gue-guerre papier vs numérique, ce qui compte, ce sont les histoires, leurs auteurs et les lecteurs. (...) le 22 août doit être le jour où la lecture s’offre et se partage gratuitement et librement. Les auteurs pourront poster sur leur site une nouvelle inédite, ou offrir l’un de leur livre seulement l’espace d’une journée, ou faire une lecture sur Youtube en direct, toutes les idées les plus folles sont autorisées et même fortement conseillées. (...) Enfin, les lecteurs ne seront pas en reste et seront invités à partager leur livre préféré, à se raconter, à faire partager leur expérience via les blogs et les réseaux sociaux.

    Alors, que faites-vous ce 22 août ? Quel est votre livre préféré et pourquoi ?

    Nous concernant, notre petite participation sera un extrait d'une de nos histoires Slaves T4, le prologue en entier. 

    Bon samedi à tous !!
    Des bizzz :* 

    Am & Mary

    PS: utiliser le hashtag ‪#‎RaysDay

     

    BONNE LECTURE A TOUS !!! ;)‬

     

     

     

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    PROLOGUE

     

     

    En enfer, de nos jours.

     

     

    La chaleur, toujours cette chaleur étouffante. Je pensais en être débarrassé de cette sensation de surchauffe il y a bien longtemps, mais elle est toujours là. Peut-être est-ce mes souvenirs et ma mémoire qui me joue des tours. Ils m’en jouent tellement. Ces impressions que tout est comme avant alors que plus rien ne l’est depuis un moment. Plus rien n’est vivant, et plus aucune sensation semblable aux ressenties d’un être qui vit ne m’habite. 

    Rien n’est frais ou agréable ici, tous se ressemblent. La vie n’a pas sa place en ses lieux, seuls les morts et les êtres les plus démoniaques se sentent à l’abri, chez eux. Chaque recoin sombre et chaque hurlement de douleurs nous rappellent que les Enfers qui bordent le Styx sont des lieux qu’on aimerait ne jamais connaitre. Les bonnes âmes n’ont rien à faire ici.

    Qu’est-ce que je raconte, je ne suis pas une bonne âme, j’ai tous les droits d’être ici. De plus je suis un élément important à la vie du « Maitre » de ces lieux. Sans moi, ce cher Mortem finirait par vraiment se lasser. Avoir un jouer à sa disposition le satisfait autant que son propre fils ainé aime avoir le sien. Maudits soient tous ces enfants.

    Je retire mes vêtements avec rapidité, la lueur des torches sur les murs caverneux éclaire l’immense piscine naturelle. Le cœur même du début de la source de cette eau où des centaines de milliers d’âmes sont piégées à jamais plus bas. Le bruit de l’écoulement le long des rochers résonne à mes oreilles comme le son d’une berceuse pour enfant.

    Je savoure ma solitude si rare depuis longtemps. Mes jambes marchent en direction de la bordure de ce lac en apparence inoffensive. Seulement en apparence, la réalité serait beaucoup plus douloureuse pour certains.

    Sans hésitation, je m’enfonce dans cette eau maudite qui m’aurait fait hurler des siècles de cela. À présent, je ne sens qu’une froideur touchant mon corps. Mais là encore, je ne suis pas certaine de le sentir réellement. J’espère que le Styx viendra à moi pour se confier comme il l’a si souvent fait. J’ai des tas de questions concernant ma dernière entrevue avec le futur, sur la destinée de plusieurs individus que je surveille attentivement.

    J’ai à peine le temps de savourer ce semblant de sensations qu’une voix sombre et amusée face à ce spectacle résonne à mes oreilles.

    J’avais oublié qu’ici, les rêves et les espoirs de chacun étaient voués à l’échec. On ne fait pas ce qu’on veut.

     

        — Je n’aurais jamais pensé que tu prennes goût aux eaux sombres et troublantes du Styx.

     

    Je soupire et me tournant pour faire face à l’intrus qui a décidé de rendre mon bain moins agréable.

    Sans même avoir besoin de réfléchir, je sais déjà à qui j’ai affaire : au maitre des enfers. Ce vieux et pénible Lucifer, aussi appeler par d’autre : la Mort.

    Il est appuyé contre un des murs à l’entrée, ses habits noirs le feraient presque disparaitre, mais sa peau blanche et ce regard démonique et malsain qui change de couleurs me confirment que ce n’est pas une illusion. Il est rentré d’une de ses expéditions et compte bien venir se distraire à mes côtés.

     

        — Tu oublies qu’elles ne me sont d’aucune hostilité.

     

    Ma voix est froide, lointaine et agacée. Même après une éternité à ces côtés, il ne cesse pas de m’insupporter. J’aurais pu m’habituer, mais non, rien n’y fait. La Mort est un être indigeste.

     

        — Pas plus qu’elles ne le sont pour moi, me répond-il dans un sourire.

     

        — Pourtant, tu aimes faire croire qu’elles le sont.

     

    Comme il aime faire croire tant de choses.

    Je le regarde écarter les bras avec fierté, il prend son air supérieur, démoniaque en me disant.

     

        — Je suis le maitre de ses lieux, rien n’y personne ne me résiste ou ne m’atteint.

     

    Je me retiens de rire alors que sa voix résonne dans la cavité souterraine. Faisant presque trembler les murs. Je me demande encore quand est-ce que ces pierres lui tomberont dessus, avec tant d’égo, un jour, il courra à sa perte, je l’espère encore.

    La Mort s’avance vers moi dans une démarche qui lui est propre. Il s’arrête au niveau d’un rocher, et s’assoie tout en me dévisagent, je n’aime pas ce regard malsain qu’il me porte. Tout comme je n’ai pas non plus cet air songeur sur son visage si effrayant. Il pourrait ressembler à un homme, il ressemble à un homme d’une cinquantaine d’années, ayant déjà bien vécu, mais ce n’est qu’une apparence. Tout est apparence avec lui.

     

        — Es-tu satisfait du cauchemar qu’ils vivent tous ?

     

    La Mort se met à sourire, dévoilant ses dents pointues, étirant son bouc noir finement taillé. Bon sang, comme il m’agace.

     

        — Oh je le suis. Étrangement, je ne me suis pas encore lassé du bordel qui règne à dix mille lieux d’ici. Cela faisait bien longtemps que la terreur et la douleur n’avaient pas envahi les cœurs de nos chers protégés. 

     

    Je lève les yeux au ciel, « nos protégés », il ne protège personne si ce n’est lui et ses intérêts.

     

        — Regrettes-tu ton choix ? je ne peux m’empêcher de demander, connaissant très bien la réponse.

     

    La Mort me jette un regard meurtrier, comme si pensait que Lui, le grand maitre des enfers et de la mort puisse regretter ces choix. On dirait que je l’ai insulté. Il faut dire qu’il ne lui en faut pas beaucoup pour être contrarié.

     

        — Non. Je regrette seulement que l’humaine soit si… téméraire. Si rebelle. J’ose espérer trouver un moyen de la calmer avant qu’il ne me prenne l’envie folle de la supprimer.

     

    Je remue dans l’eau trouble en poursuivant notre conversation avec ironie.

     

        — Vois le bon côté des choses, l’enfant qu’elle va élever aura du caractère. N’est-ce pas ce que tu souhaitais ? Un héritier fort pour ta Race parfaite issu de ta prophétie parfaite ?

     

    Mon acolyte éclate de rire, un rire qui me fait froid dans le dos.

     

        — Décidemment, tu ne changeras jamais. Tes pensées sont toujours aussi négatives, c’est agaçant. Sache que cet enfant ne me décevra pas contrairement aux autres que j’ai moi-même engendrés.

     

        — Justement, ce n’est pas ton enfant, je lui fais remarquer.

     

    La Mort me dévisage avec ces yeux rouges, je le vois pincer ces lèvres, j’aime le contrarier. Il est si facile de le mettre hors de lui ces derniers temps.

     

        — C’est ma descendance, c’est tout comme.

     

        — Je te trouve bien sûr de toi.

     

        — Il n’y a pas que toi qui peux lire dans ces eaux maudites ! hurle-t-il en se levant d’un coup.

     

    Je le dévisage en train de faire les cent pas, les poings serrés, il me maudit dans sa langue maternelle, comme il le fait si souvent, avant de continuer à me faire son laïus sur sa future descendante parfaite que je déteste.

     

        — D’autres suivront, tu verras, dans un siècle nous rediscuterons de l’avenir de ma descendance et des exploits qu’elle aura accomplis. Ce sera merveilleusement diabolique, un vrai régal vu que cet enfant aura dans le sang le mal en personne… Nous nous ennuyons tellement ces derniers temps, tu ne trouves pas qu’un peu de distraction serait la bienvenue ?

     

        — C’est sûr que jouir de ta compagnie n’est pas la chose la plus agréable qu’il soit, je lâche d’un ton amer.

     

        — Sans moi tu ne serais pas là. Je te trouve bien…

     

        — Pénible ? À qui la faute ? De toute façon, je n’ai plus à donner mon avis à ce sujet, vois-tu. Je ne suis plus une aide pour personne.

     

        — Pas la mienne en tout cas.

     

    Non, c’est certain, ce n’est jamais sa faute. Il n’est jamais là quand il s’agit d’agir intelligemment.

    Je le regarde méditer, il pense beaucoup ces derniers temps, planifiant déjà des siècles et des siècles de terreur à répandre avec sa maudite prophétie. Je le sens, quand il pense à l’avenir, il a ce petit rictus satisfait au coin des lèvres.

    Je pense que c’est le moment idéal pour le mettre hors de lui.

     

        — Tu devrais te méfier. Le destin te donne un avantage sur ton frère pour le moment. Mais cela devrait changer. Ta petite prophétie n’est pas prête de se plier aux bons vouloirs de tes fils. Elle va déclencher des événements qui ne pourront s’arrêter qu’à la fin. Personne ne pourra arrêter le venin qui se propage. Et tu seras un pion, comme ils le sauront tous.

     

    Un vent froid vient s’emparer de la gigantesque cavité. La Mot se retourne d’un geste brusque, prenant avec sérieux mes propos.

     

        — C’est moi qui contrôle la destinée de chacun. Je suis la Mort ! Parle !

     

    Je nage vers le bord, un sourire aux lèvres, incapable de retenir ma joie de le voir dans cet état. Au fil des siècles, j’ai atteint la même perfection que lui pour torturer l’esprit et la patience des autres. Surtout la sienne.

     

        — Tu n’as qu’à sauter toi-même dans cette maudite eau pour savoir, je murmure en sortant de l’eau.

     

    La Mort vient se poster devant moi, il est géant à mes côtés avec ces trois têtes de plus. Mais je ne me dégonfle plus, je sais qu’il ne pourra plus me faire de mal à présent. 

     

        — Ah, mais c’est vrai, on ne peut voir qu’une fois la même chose ! je poursuis.

     

        — Ne me cherche pas, me menace-t-il.

     

    J’écarte de lui pour enfiler mes vêtements, appréciant la sensation de voir mon pire adversaire perdre ces moyens. Sa susceptibilité devient amusante au fil des années.

     

        — N’oublie pas que tu ne pourras pas me blesser. Les joies de notre cohabitation.

     

    Je pose une main sur son bras pour l’énerver un peu plus. Il me repousse et ça me fait sourire. J’aime l’idée de l’avoir doublé sur ce coup-là.

     

        — Je crois bien que cette fois-ci. Tu ne pourras pas changer le cours des choses. Et ça, je me délecte d’avance de voir la rage se répandre en toi. L’avenir est en train de s’écrire, les choix que ta prophétie est en train de faire vont faire basculer le monde dans une destinée plus que tragique. Comment tu vas faire pour éviter tout ça ? Je me demande. Peut-être que je vais enfin m’amuser un peu.

     

    Je lui un regard satisfait en quittant cette cavité, savourant le plaisir d’avoir moi aussi déclenché un venin cher mon acolyte. C’est avec joie que j’accueille ces futurs événements, en sachant qu’il y a une possibilité qui nous permettrait d’arrêter tout ceci. Une chance que le destin décide de nous offrir.

    À présent, ce n’est plus qu’une question de temps pour que mon vœu le plus cher se réalise, en espérant que les actions de certains ne viennent pas engendrer des dégâts irréversibles.

     

    Amheliie