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Tome 5 : Nirvana

  • Blood Of Silence, Tome 5 : Nirvana - EPILOGUE

     

     

    Je descends de la moto puis m’étire de tout mon long. Je regarde l’engin que mon mari aligne a coté de celle de ses frères et je me demande si je vais vraiment regretter ces journées à avoir le cul dessus. Je suppose que oui, même si ce n’est pas ce qu’on fait de plus confortable pour voyager ça représente la liberté. Et ce mois en compagnie de Nir est tout à fait ce à quoi la liberté ressemble. Lui, moi, sa moto, les routes devant nous et rien d’autre.

    Nir descend à son tour et je jette un œil au club devant nous, je souris comme une idiote, nous voilà de retour à la maison. Et si j’ai aimé voyager au dos de Nir, j’aime aussi me dire que je suis chez moi.

    Partir c’est génial, quand on sait qu’on va rentrer. On savoure ces moments loin de tout, ces moments de retrouvailles par ce qu’on sait qu’ils vont prendre fin.

    Ils prennent fin ce matin et je ne regrette pas une minute passée sur la route.

    On en avait besoin, lui comme moi pour se retrouver, pour reformer notre nous et quoi de mieux que de revenir ou tout à commencer au Burning Man.

    Dix ans qu’on n’y avait pas mis les pieds et c’était comme dans mes souvenirs, énormes. Avec plus de monde, chaque année le festival prend en ampleur et pourtant il conserve son âme d’antan. La célébration de toutes les cultures et croyances et la liberté. Au Burning Man on peut tout se permettre sans se sentir juger et j’ai toujours apprécié cette liberté totale de mouvement et de pensée. Dormir sous une tente ne m‘était pas arrivé depuis trop longtemps, fumer à en vomir et s’endormir au milieu d’une allée pour ensuite se faire réveiller par une fête et y être invitée sans connaître une seule personne présente, c’est ça le Burning Man et je sais déjà que l’année prochaine j’y retournerai.

    Nir prend les sacs et s’approche de moi. Il regarde le club en baissant ses lunettes rondes qui lui donnent un charme fou.

    Je suis retombée amoureuse de mon mari durant ce mois. J’ai appris à connaître le nouvel homme qu’il est et j’en suis totalement folle. Il m’a captivé par ses histoires, Nir c’est raconté en envoutant son public, durant nos campings improvisés, devant un feu de camp il me racontait, le club, ses frères, leurs aventures souvent drôles et je pouvais l’écouter durant des heures.

     

    — Prête ? me demande Nir.

     

    Je fronce le nez en l’observant, sa peau plus foncée que quand on est parti et je le trouve sacrément beau. J’ignore si j’ai envie de le partager.

     

    — Quoi ? il demande en posant les sacs au sol.

     

    Il m’attire à lui, mes bras viennent directement encercler son cou.

     

    — J’aime bien t’avoir que pour moi.

     

    Il me sourit avant de venir m’embrasser. Ce mois a finalement été court, une fois le Burnng Man terminé on est parti sur la route au gré de nos envies avant de rentrer. Même si Nir était heureux, il était préoccupé je l’ai senti à ses regards qui cherchent un éventuel ennemi et a son téléphone qu’il n’a pas quitté une seconde.

    Il a fini par me parler, par me dire ce qui lui prend la tête au point de ne plus en dormir et j’ai pu l’aider. Je suppose que ça l’a libéré quelque part et il a commencé à se détendre, tout en restant prêt en cas de soucis et de retour inopiné au club.

     

    — Moi aussi, dit-il contre mes lèvres, mais la vie continue.

     

    Ses mains glissent sur mon corps pour me rapprocher de lui avant de pétrir mes fesses.

     

    — Mais certaines choses ne vont pas changer, il reprend, on fera l’amour où et quand on veut

     

    — Au milieu de la cuisine du club ?

     

    Il rit puis mordille mon cou.

     

    — Au milieu de la cuisine du club si t’en as envie.

     

    J’en ai envie, j’ai envie de baptiser chacune des pièces de notre nouvelle vie ici, ou chez lui pour que quand il ne sera pas là j’ai un souvenir à me remémorer.

     

    — T’as intérêt à tenir tes promesses je lance ne me reculant pour qu’on gagne le club.

     

    Nir récupère les sacs et me lance un clin d’œil. On avance jusqu’à l’entrée, en vérité je suis contente de retrouver tout le monde. Pussy m’a manqué, Gina et ses jumeaux, les chattes, les frères et même la grande gueule de Klaxon.

    On entre dans le club, la salle principale est déserte.

     

    — Va vraiment falloir leur faire travailler leur sens de l’accueil, lance Nir en posant les sacs près des tables.

     

    Il est encore tôt, la plupart doivent dormir et je suis bien partante pour qu’on fasse pareil. Je m’approche de Nir pour lui faire comprendre que quelques heures d’intimités en plus me vont très bien, quand des têtes surgissent de derrière le bar. Je sursaute en les entendant crier des bienvenues.

     

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    D’autres personnes arrivent du couloir et il ne manque que les cotillons pour célébrer notre arrivée.

     

    — Leur sens de l’accueil, hein… je murmure à Nirvana.

     

    Tout le monde nous rejoint et les embrassades commencent. Je souris heureuse de les retrouver avec leur joie de vivre contagieuses.

     

    — Alors ces vacances ? me demande Gina.

     

    — Épuisante, je réponds avec un clin d’œil.

     

    L’Italienne me tape l’épaule en riant.

     

    — M’en parle pas, des que je pars avec Liam je reviens plus crevé qu’a mon départ. Mais j’adore cette fatigue.

     

    Moi aussi j’adore cette fatigue celle qui m’alanguit des heures durant et je sais que même si on est rentrée elle ne partira pas.

    Les retrouvailles battent leur plein, il est à peine huit heures du matin est tout le monde est quand même venu nous accueillir. Je suis assez émue, surtout quand Harley traine Pussy sur ses jambes instables de nouvelles marcheuses pour me le rendre. Mon chat doit m’en vouloir de mon absence puisqu’il me fuit rapidement pour retourner jouer avec la fille de Lemon.

    Je discute avec les Hells, elle m’informe du planning pour les prochaines semaines à leur club où je vais faire le service et j’apprends par la même occasion qu’une des filles est partie. Elle aurait trouvé un mari. Ce sont des choses qui arrivent, on appelle ça le syndrome « pretty woman » dans le milieu et généralement ça finit mal, mais j’espère qu’elle sera assez intelligente pour faire quelque chose de sa vie et ne pas compter sur un homme pour l’entretenir.

    Mon mari s’apprête à disparaître avec le reste du club pour une de leur réunion. Il me rejoint un sourire éclatant sur son visage buriné par le soleil.

     

    — Tu vas pouvoir te passer de moi ? il demande.

     

    Je repense au bain qu’on a pris au Burning man, un bain de boue ou il « ma demandé la même chose avant de sortir et de me laisser dépêtrer avec la pente glissante pour m’extirper de la boue. Non, je ne pourrais plus me passer de lui, mais je peux le prêter quelques heures à ses obligations.

     

    — Je survivrai, je lance dans un soupir théâtral.

     

    Mon mari capture mon visage et pose rageusement ses lèvres sur les miennes pour un baiser dévorant qui en semble jamais s’arrêter. Et peut être qu’on aurait continué si des sirènes et des voitures qui entrent dans al cour du club ne nous avaient pas surpris.

    Nir se redresse, je regarde autour du moi, les autres membres semblent aussi inquiet que lui lorsque al porte s’ouvre sur tout un tas de flics, certains, fusil à la main qui prennent littéralement d’assaut le club.

     

    — C’est quoi ce putain de bordel ! grogne Klax.

     

    C’est à peu près ce que tout le monde se dit en voyant débouler toute la cavalerie dans l’enceinte du club.

    J’en reste bouche bée jusqu’à ce qu’une femme qui porte l’uniforme du shérif s’avance au milieu de ce débordement de testostérone. Harley et un des jumeaux pleure dans les bras de leur mère et les insultes pleuvent pour le reste.

     

    — Bonjour, messieurs, lance la shérif d’une voix profonde ou traine un soupçon d’accent anglais, je suis le shérif Walsh.

     

    — Et vous ne pouviez pas frapper pour vous présenter ? demande Liam agacé.

     

    Elle lui tend un sourire puis ses yeux bardés de lunettes observent les lieux.

     

    — Les surprises c’est sympa et tellement rare dans mon boulot.

     

    Elle s’avance, ses hommes planqués derrière elle prêt à tirer en cas de problème. J’ai l’impression d’être dans un vieux western ou le shérif vient faire le gros dur devant les malfrats pour leur montrer qu’il n’a pas peur.

     

    — Qu’est-ce que vous voulez ? demande Creed l’air froid qu’il arbore avec ceux qu’ils n’aiment pas.

     

    — Joli club, dit-elle en replaçant une mèche blonde derrière son oreille tombée de son chignon impeccable.

     

    — Shérif, reprend Hurricane si vous n’avez rien contre nous on va vous demander de partir. One st ne pleine réunion de famille comme vous voyez…

     

    Il montre les enfants du menton.

     

    — Et vous n’êtes pas invités. Mais une autre fois si vous voulez on passera prendre le thé à votre bureau.

     

    La shérif sourit, pas vraiment amusé et croise ses bras sur sa poitrine.

     

    — C’est donc vous le rigolo de la bande ?

     

    J’entends Savage rire et je me tourne vers les autres frères. Creed tente de rester impassible a coté de Sacha, Liam son fils dans les bras est soutenu par sa femme qui à Ireland dans les seins, Sean et Lemon affiche le même regard froid et dur, leur fille en fait pas mieux dans les bras de son père. Rhymes semble perplexe et examine la shérif sous toutes les coutures quant au duo Klax Savage, leurs regards, malgré l’amusement de l’irlandais laisse bien penser qu’ils ne sont pas du tout en train de rire. Nir pour sa part serre me regarde d’un air étrange. Il baisse les yeux sur nos mains jointes et je me rends compte que je sus en train de lui broyer la sienne.

     

    — Non, c’est vous, dit-elle en désignant Savage, un des deux Irlandais.

     

    Elle passe en revue chacun des autres membres, tantôt elle sourit, tantôt elle prend un air dur et je commence à me demander à quoi elle joue quand elle arrive devant Rhymes.

    Le Blood a l’air excédé qu’elle passe de lui à son jumeau en ricanant.

     

    — Messieurs Brown, j’ai beaucoup entendu parler de vous…

     

    — Ne croyez pas ce qu’on raconte, lance Rhymes, on est pire. Maintenant cassez-vous d’ici.

     

    Elle s’approche du Blood et lève les yeux sur les siens en posant son doigt sur son torse. Ma main serre celle de Nir un peu plus fort en craignant que tout ça ne dégénère.

     

    — Vous savez, dit-elle ne souriant, quand on m’a parlé de vous a mon élection, “j’imaginais le gang de gros durs qui compte les flingues et les kilos de soc au réveil. Au lieu de ça j’ai le droit à une jolie petite réunion de famille presque touchante.

     

    — Déçue ? demande Rhymes sans se démonter.

     

    — Presque, mais nous aurons tous le loisir d’en parler devant une tasse de thé et en compagnie de mes amis les fédéraux à mon bureau.

     

    Elle recule, alors que des jurons font surface au sien du club.

     

    — Embarquez moi tout ce qui porte un cuir et une paire de couilles, elle lance à ses hommes en faisant demi-tour vers la sortie.

     

    — Nir, je gémis en voyant ses frères se faire passer les menottes.

     

    — Ce n’est rien Sky, juste une démonstration de force ne t’inquiète pas.

     

    Mon mari se fait passer les menottes à son tour et j’ai de plus en plus l’impression de rêver. On a traversé beaucoup de chose en une vie Nir et moi, on n‘a pas toujours été là, l’un pour l’autre quand on en avait besoin et pourtant au fond de moi je sais que même si le voir se faire arrêter est dure, je ne l’abandonnerai pas. Je viens de comprendre que si j’ai récupéré l’homme de ma vie et une famille je récupère aussi le mauvais côté, les emmerdes, les flics et les trafics. Et pour al première fois de ma vie je n’ai pas peur, je ne vais pas fuir devant l’adversité parce qu’il a besoin de moi, parce que toutes ses femmes qui se regroupent autour de moi qui ont des enfants dans les bras et qui comme moi regarde celui qui partagent leurs vies s’en aller escorter par la police du comté sont ma famille.

    Et je ferais tout pour que cette famille soit heureuse et unie, pour Nir, pour notre vie et pour que le karma nous soit enfin favorable.

     

     MARYRHAGE

     

    À suivre…

  • 33)

     

    Nous y sommes. Après deux semaines d’attente et de huit clos, le rendez-vous avec les bandits du coin va enfin débuter. 

    Nous avons tous suivi les règles de cette rencontre. Nous ne sommes pas venus à plus de quatre par MC ou gang. L’Argentin est venu seul cependant. Le Black avec son bras droit et deux autres hommes, les Santorra ont fait de même. Les Evils, nouvel arrivant sont venus avec le Président des Présidents, le président du chapter du coin, le VP et le Sergent d’arme. De notre côté, je n’aurais pas dû être là, mais puisque Klax a choppé une putain de grippe, le clouant au lit en crevant comme seul un homme peut le faire en étant malade, je suis du voyage avec H, Creed et Rhymes.

    Le Black et l’Argentin ont décidé que cette rencontre se ferait dans un ranch paumé à la frontière entre la Géorgie, la Caroline du Nord et le Tennessee.

    C’est la première fois qu’on assiste à ce genre de sauterie avec autant de membres du banditisme. Les Evils sont assez dérangeaient si on les observe physiquement. Tatoués de partout, percés, démarchent nonchalante, bécanes customisées avec leurs noms et des graffs de démons. On a découvert leur logo, c’est une tête de démon à barbe, ses cornes sont des flammes et une croix catholique est inversée sur le haut des couleurs.

    Ils sont arrivés en retard bien évidemment.

     

    — C’est confirmé, les FED et l’ATF arrivent bientôt. Nous ne pourrons pas les éviter, donc nous allons devoir se la jouer gentleman et passer un accord pour que la paix demeure durant leur séjour sans pour autant mettre en parenthèse nos business, explique le Black au bout d’un moment.

     

    Le Black Prime a effectivement des infiltrés dans la police des villes alentour et chez le Shérif, un vieux bougre qu’on achète facilement.

    J’écoute sans intervenir dans l’échange, je laisse ça aux présidents.

     

    — Mes indics m’ont informé que le bureau du shérif du comté allait être réorganisé pour éviter que l’enquête fédérale qui démarrera à leur arrivée soit entachée par de possibles fuites. Mes gars vont être transférés ailleurs.

     

    Une sensation amère envahit l’ambiance dans ce petit champ devant le ranch. La tombée de la nuit rend la rencontre davantage plus inquiétante. On ne sait pas comment nous allons la terminer. Si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord, nous venons de tout nous griller et dès demain, une guerre de gang peut éclater. Le sang sera versé et il n’y aura plus que la vengeance qui nous intéressera.

    Autant dire que ce sera la merde la plus royale pour nous. Adrian et les Sons sont prévenus, si jamais cette rencontre n’aboutit pas à un pacte de cesser le feu, ils viendront nous prêter main forte pour nous défendre.

    Et personne chez les Bloods ne veut en arriver là.

    La nouvelle du Black Prime n’est pas rassurante. Plus d’indics, plus d’infos. Nous allons devoir tourner en étant aveugles. Ça ne sera pas pratique si nous n’avons pas un œil sur les

    Le Black finit d’expliquer ce qu’il sait sur le débarquement des FED d’ici quelques semaines. Nous l’avons appris juste avant que les Ritals n’arrivent ici au ranch, et le choc a encore du mal à passer. Cela va être compliqué pour tout le monde. Les business vont devoir être ralentis, nos faits et gestes seront contrôlés. Je me demande comment nous allons faire pour gérer nos livraisons avec des rats au cul.

    Putain de karma.

    Le silence se fait maitre du petit champ où est stationnées nos bécanes et véhicules. Nous nous dévisageons tous comme des chiens enragés prêts à se sauter dessus pour réclamer le sang versé.

    Nous n’avons rien à négocier nous, nous sommes là juste pour assister à la négociation entre les chefs de trafics.

    Ce sont les ritals qui prennent en premier la parole. Leur nain de chef, toujours en costume et dans un anglais où son accent ressort déclare d’un air supérieur :

     

    — Nous passerons par une autre route. Nos convois de drogues qui arrivent de New York dévieront vers l’Alabama pour livrer dans le sud. Mais dès que les flics se tireront, nous reviendrons, et nous leur donnerons une bonne excuse pour revenir à leur tour.

     

    Et il continue avec ces promesses de mort.

    Je jette un œil à H et Creed, ce dernier fume clope sur clope pour ne pas s’énerver. Je le sens tendu. Hurricane aussi même s’il l’exprime moins.

     

    — Vous savez très bien comment ça va se passer, déclare Hurricane, nous ne nous laisserons pas faire, mais nous ne tenterons rien tant que les FED seront là.

     

    — Ce que je crois, c’est qu’on a tous été pris pour des idiots. Nous avons tué votre branche des Santorra, mais nous ne sommes pas vos ennemis, lance à son tour l’Argentin.

     

    Il a retrouvé ses couilles le petit.

     

    — Les fédéraux sont notre principale menace pour le moment, renchérit Creed.

     

    Mon président est coupé par un rire grave provenant des Evils, resté calme jusqu’à maintenant. Le Président des Présidents du MC, un dénommé Abaddon Abe, un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux longs grisonnants et au regard sombre se met à applaudir en regardant son bras droit, le Président Zagan, un grand tatoué, le crâne rasé comme les militaires, percés de partout et aux yeux gris.

     

    — Vous savez quoi ? Vos promesses n’arrangeront pas nos problèmes. Le soucis étant qu’on s’est tous tapés sur la gueule pour le business, on ne pourra pas trouver un compromis pour qu’on puisse tous faire marcher nos affaires. Je propose qu’on règle une partie de nos comptes maintenant, et pour ça, je pense qu’une personne va pouvoir nous éclairer.

     

    — Pardon ? lance le Rital, qu’est-ce que tu racontes espèce de salopard ?

     

    Abe continue de se marrer avec sa grosse voix et quelque chose me dit que les Evils ne doivent pas être si innocents qu’ils tentent de le faire paraitre. Ils ne seraient pas venus s’ils n’avaient rien à se reprocher. À mon avis, il se passe un truc qu’on ne voit pas venir.

    Je sens la tension grandir de plus en plus entre nous.

     

    — Je propose qu’on retire les masques des traites pour expliquer à ces charmants messieurs ce qui se trame depuis plusieurs mois, poursuit le Grand Président des Evils Brothers.

     

    Il fait signe au président Zagan. Le biker regarde deux de ses hommes, le VP Caym et le Road Capitain Andras se déplacent, nous sommes tous sur nos gardes, à la recherche du moindre signe qui monterait qu’ils vont dégainer une autre et commencé à nous tirer dessus. 

    Au lieu de ça, nous les observons calmement se dirigeait vers le Black et l’Argentin.

    Qu’est-ce qu’ils foutent ?

     

    — Qu’est-ce que vous faites ? lance l’Argentin alors que les deux Evils le saisissent par les bras.

     

    Je fronce les sourcils, et l’incompréhension nous gagne tous alors que les deux bikers trainent l’Argentin au centre de nos rassemblements et le mettent à genou.

     

    — C’est quoi ce bordel, lâche le rital, on va m’expliquer ce qu’ils font !

     

    Zagan sort une clope qu’il allume en riant avant de se justifier.

     

    — Bande d’abrutis, on est au courant de tout ce merdier depuis des mois, et si on est venu, c’est parce qu’on se retrouve dans la merde. Mais avant d’essayer d’expliquer le pourquoi on est tous liés, laissons l’Argentin nous raconter une histoire.

     

    L’Argentin tente de se débattre, et de se relever, mais la Road Capitaine sort de derrière son dos son Beretta qu’il pointe sur la tête de notre boss.

    Tout le monde se raidit, on sent l’atmosphère devenir électrique, ma main vient se loger sur la crosse de mon arme, je suis prêt à tirer si jamais ça dégénère.

     

    — Woh, on se calme ! déclare Creed.

     

    — Qu’est-ce qu’il raconte, lance le Black d’un ton sec.

     

    Zagan applaudit en tirant sur sa cigarette.

     

    — Ne te pisses pas dessus l’Argentin, va y on t’écoute.

     

    L’Argentin nous dévisage tous en secouant la tête.

     

    — Je ne sais pas de quoi ils parlent, tente-il.

     

    Mais je ne sais pas pourquoi, je sens qu’il ment, tout comme Creed qui tire sur sa clope en le dévisageant d’un air méfiant.

    Ça sent mauvais.

     

    — Vous pensez que les armes viennent d’où ? poursuit Abe. Ce petit con n’est qu’un intermédiaire comme un autre en plus d’être une putain de taupe.

     

    Oh bordel. Le fournisseur de l’Argentin est en fait le MC des Evils ?

    Je dois avouer qu’on a jamais cherché à savoir de quelle branche provenaient les armes, nous ne sommes que des livreurs, nous ne stockons pas ni ne vendons. On ne cherchait pas à avoir les détails de nos histoires.

    Avec calme, Zagan se met à expliquer la raison de ce cirque.

     

    — On a usé d’une ruse pour semer le bordel. Nous sommes des bikers, pas des idiots, nous n’allions pas nous mettre à dos les Ritals, même si notre chapter du nord a essayé de faire les cons. Nous comptions sur les autres rivaux pour s’occuper du boulot. C’est l’Argentin nous a informés d’un tas de choses.

     

    — Comme ? lance amèrement le Black Prime pour essayer d’avoir une preuve.

     

    Rhymes me jette un regard inquiet alors que Creed et Hurricane sont tendus comme des piquets. En vérité, on est davantage impliqué qu’on ne le pensait.

    Putain de merde !

    Voyant que les choses s’apprêtent à lui échapper, l’Argentin commence à paniquer.

     

    — Je n’ai jamais cherché à trahir qui que ce soit ! lance-il.

     

    — Voyons, commente Zagan, c’est bien toi qui nous as dit que les Blacks voulaient se débarrasser des Ritals.

     

    Un vent froid, celui de la trahison s’abat sur nous. Je regarde Vyper. Son expression devient raide lorsqu’il comprend qu’on l’a dupé.

     

    — Ils ont buté le Black, se défend l’Argentin vers le Black, ce sont eux qui ont orchestré le massacre de la famille et du boss, Vyper, ils ont voulu nous tuer !

     

    Le Black Prime foudroie du regard son allié ainsi que les Evils qui se contentent de sourire. Ça va partir en couille, je le sens.

     

    — Vous…

     

    — Ouais, c’était eux, pas les ritals, affirme l’Argentin.

     

    C’est là que l’Argentin se met à nous avouer ce qu’il s’est passé. C’est un jeu de pions, où chacun a joué ses cartes pour tenter de gagner la bataille et l’État de Géorgie, point de passant menant vers le Sud. Pour remporter le gros lot, ils ont essayé de tous s’entretuer. Sauf que les plus malins ont été les Evils avant que le jeu ne se referme sur eux. Tout part d’eux.

    L’Argentin nous explique que les Evils ont voulu éliminer les deux concurrents installés en Géorgie, pour ça, étant infiltrés dans le réseau du Black depuis des années pour surveiller le petit gang, les Evils avaient une main sur ce qui se passait en interne.

    Mais lorsque les Ritals ont voulu partir également dans le sud, venant mettre en péril leur trafic d’armes en partenariat avec l’Argentin, les Evils ont décidé d’agir en déclarant une guerre de gang.

    Ils ont pris la décision de rayer de la carte leurs deux concurrents, à savoir : les Blacks, et les Santorra. En apprenant par le biais de l’Argentin que le Black First commençait à être emmerdé par les Santorra, les Evils ont décidé d’utiliser cette rivalité et de la mettre à profit. Les bikers ont alors orchestré la mort du chef des Blacks pour que son successeur le venge. N’ayant jamais eu affaire avec les Evils, les Blacks se vengeraient forcément sur les Ritals, seuls adversaires connus.

     

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    Mais là où le plan se corse, c’est que l’Argentin était également de mèche avec le gang du Black. Il a confié à Vyper après la mort de son chef l’idée des Evils. Le Black nous a alors engagés pour descendre les Santorra, et pour plus tard, nous obliger à descendre également le Chapter des Evils du Tennessee. Personne n’apprendrait que ça venait de la petite organisation étant donné que le Black nous enverrez nous et pas des mecs à lui. Lorsque les Santorra survivants voudraient se venger, ils iraient buter les Evils Brothers, principale adversaire des Italiens dans le nord du pays en apprenant qu’il s’agissait d’un groupe de blancs bikers et pas de noirs.

    La seconde erreur des Evils a été de faire confiance à l’Argentin qui a joué sur deux tableaux.  

     

    Les Santorra pensaient que c’était Evil Brothers qui avait tenté de les buter. Sauf qu’ils ignoraient que ce sont les Bloods donc le Black. Les Evils se sont alors retrouvés avec les Ritals au cul sans comprendre le pourquoi.

    Désormais, chacun se retrouve avec deux organisations qui veulent se descendre mutuellement. Les ritals veulent buter les Evils, et les Blacks, dont nous. Le Black veut buter les Ritals et les Evils, et les Evils veulent descendre les Blacks et les Ritals.

     

    — Vous n’êtes que des idiots ! conclut l’Argentin.

     

    Le VP des Evils lui envoie une baffe pour qu’il se taise, et vu ce qu’on vient d’apprendre, mieux vaut pour lui qu’il la ferme.

     

    — Nous avons un problème, se contente de dire Abe, visiblement vexé de s’être fait duper aussi.

     

    Je dois avouer sue je n’aurais pas cru l’Argentin aussi pervers et intelligent, je le pensais idiot, pas derrière une haute trahison, et le cul entre deux gangs.

    Le salopard !

     

    — Oui, confirme le Rital, nous avons un sérieux problème.

     

    Je regarde mes présidents, Creed termine sa clope. Il jette le mégot au sol, l’écrase du pied, et la seconde d’après, sans même hésiter, il dégaine son flingue et le pointe en direction de la tête de l’Argentin, le traitre.

     

    — À terre, exige Creed.

     

    — Vyper ! hurle l’Argentin à l’intention de son ami.

     

    Mais l’autre ne prend pas sa défense. Personne n’essaie de le retenir ni moi ni Rhymes et encore moins Hurricane, comme si chacun de nous savait que c’était ce qu’il fallait faire pour montrer qui nous sommes : un mc un vrai, un de ceux qui ne faut pas emmerder. Buter un traitre devant les yeux des autres chefs d’organisation, nous assure une certaine crédibilité.

    Mais bordel.

     

    — On n’aime pas les balances, déclare d’un ton froid et détaché le président à la cicatrice.

     

    Creed retire le cran de sécurité et sans l’ombre d’une hésitation, il appuie sur la détente et tire une balle dans le crâne de notre ancien boss.

    L’Argentin tombe raide mort sur le sol dans un bruit sourd, très vite accompagné par des applaudissements.

    Mon cœur s’emballe, et je vois qui réagit ainsi. Abe applaudit.

     

    — Bordel, ils sont chauds comme la braise ces gamins, je n’aurais pas cru que le MC des Blood Of Silence était si sanglant.

     

    Creed revient vers H sans un mot, sans même afficher une quelque conque expression. Il est froid, glacial comme à son habitude, dénué de colère. À croire que le Président vient de l’extérioriser en butant le traitre.

    Merde, comment on en est arrivé à devenir comme les pires de nos milieux ? À sortir notre arme, la brandir et tirer sans hésiter.

    Putain de karma, il nous fout dans une sacrée merde.

    Tout le monde dévisage le cadavre de l’Argentin. Je commence à croire que le sang excite les Ritals, ils semblent… satisfaits.

     

    — Je suppose que nous allons nous arranger pour trouver une solution provisoire pour nos business si on ne veut pas tous finir comme ça avant le départ des FED, déclare l’Italien.

     

    Le Black serre les poings.

     

    — Oui.

     

    S’en suit de longues minutes où les trois chefs de gangs discutent des itinéraires pour les livraisons de drogues et d’armes dans le sud. Les Ritals semblent trouver une solution provisoire, le Black garde la route principale pour la drogue.

    Tout le monde sait que ça ne va pas durer. Faire de grand détour pour arriver à Miami c’est de la folie, ça coute chez les intermédiaires. Lorsque les FED dégageront, on voudra tous s’approprier la route tranquille de Géorgie.

    Le seul hic, c’est les armes des Evils, leur drogue, ils feront autrement sans nous expliquer, mais les armes, nous étions leurs livreurs sans le savoir.

     

    — Pour que le business roule, lâche Abe, il faut la paix. Vous venez de buter notre plaque tournante vers le Sud, cela veut dire que nous allons devoir faire affaire messieurs.

     

    Putain.

    Je jure silencieusement alors que l’évidence se dessine : on va devoir bosser avec eux.

    Le Président du Chapter du Tennessee s’approche d’H et Creed, il tend sa main, un sourire sur le visage pour conclure cet accord de paix. Je remarque que les deux Bloods hésitent un instant avant que Creed ne lui rende sa poigne. Zagan l’attrape, H se raidit, mais le président des Evils parle suffisamment fort pour que j’entende également.

     

    — N’oubliez pas, les ennemis de mes ennemis sont mes amis, chuchote-t-il, la paix ne durera pas éternellement.

     

    Il le relâche et salue également H. S’en suit d’autres serrements de mains sur l’honneur pour assurer la paix durant ces prochains mois où le danger de la réalité de nos actes va roder.

    On salue à contrecœur les Ritals, puis le Black, on va devoir parler également, maintenant qu’on sait qu’il nous a envoyés au casse-pipe. Je doute que notre collaboration demeure. Nos business risquent de changer pour de bons.

     

    — Réfléchissez les Bloods, réfléchissez si nous voulons trouver une échappatoire à tout ça, conclut Zagan.

     

    — On reste en contact, messieurs, déclare Abe à son tour.

     

    Je reste figé face à ce retournement de situation.

    Nous venons d’obtenir un accord pour une paix de courte durée, où chacun va pouvoir préparer ses business avant l’arrivée des flics, mais également, préparer la vengeance. Une tonne de comptes devront se régler d’ici quelques mois.

    Les Evils Brothers seront sans doute notre sortie de secours des crochets du Black, mais également notre perte. La guerre n’aura peut-être pas lieu qu’avec les Ritals, sans doute, nous allons devoir combattre deux ennemis, dont un qui a la possibilité devenir un allié un temps pour descendre les Santorra, mais ensuite ? Que ce se passera-t-il ?

    Nir la vengeance est un plat qui se mange froid, et le nôtre, sera glacial.

    Je soupire en passant une main dans mes cheveux, le seul point positif dans ma vie en ce moment, c’est le retour de Sky. Si ça n’a pas été simple, depuis trois semaines et la mort de Josh, on essaie de se reconstruire ensemble doucement. Et c’est génial de se retrouver, de s’aimer de nouveau, d’être tout simplement ensemble, unis comme un mari et une femme le sont. Une voix dans ma tête ne cesse de me répéter que c’est ce qu’il me faudra, une conscience et une part de bonté extérieure pour survivre à ses temps, qui s’annoncent plus que violents et sanglants. Je crois que cette fois-ci, nous sommes définitivement dans une merde royale.

    Putain de karma.

     

     

    AMHELIIE

  • 32)

     

    Je caresse machinalement Pussy endormi dans mes bras en fixant le vide. Je crois que je suis encore un peu sous le choc. Pourtant tout à l’heure je pensais avoir repris pied dans la réalité en rentrant au club, après une douche revigorante. Mais il n’en est rien, je crois que je me rends compte maintenant des conséquences de cette soirée morbide.

    J’ai toujours écouté parler de cette histoire de battement d’ailes de paillons capable de créer une catastrophe à l’autre bout du monde. Je viens de le voir en direct. Mon battement d’ailes, où ma connerie a eu la pire des répercussions et mon mari a tué un homme. Jamais je n’aurais cru en arriver là, quand j’ai rencontré Josh. Si je savais à la minute où je l’ai vu que c’était une ordure je n’imaginais pas ce que notre rencontre allait provoquer dans le futur.

    Le karma peut sembler étrange, cruel parfois, mais il est toujours juste, alors je me dis que ce qu’il s’est passé ce soir est juste.

    Si ma mère m’écouter pensée ça elle me renierait. Elle se demanderait où est passée la seule chose qu’elle a tenté de m’inculquer, l’importance de chaque vie sur terre. Pour elle, chaque vie a un but, un destin à accomplir, que ce soit une fourmi ou un bourreau, chacun à sa place dans le monde pour une raison ou une autre. Mais peut-être que celle de Josh était de mourir ce soir. Oui, je pense que c’est ce que le destin avait prévu pour lui, une courte vie à torturer de pauvres femmes sous son emprise pour finir tué par l’homme de l’une d’entre elles. Peut-être bien que j’essaie juste de rester debout en cherchant des excuses.

    Je baisse les yeux sur Pussy qui s’étire dans mes bras. Je caresse son ventre en souriant, cette boule de poils est trop adorable, même sans testicules.

    Il miaule en essayant d’attraper mes doigts, allongés sur le dos contre mon bras. Je suis amoureuse de ce chat, parce que lui aussi le karma l’a mis sur ma route pour une raison et bientôt je comprendrais laquelle. En attendant, il me permet de ne pas trop penser.

    Nir est rentré il y a quelques minutes, il a filé directement dans sa chambre prendre une douche et il en avait sacrément besoin. L’odeur de cadavre carbonisé qu’il trainait derrière lui était nauséabonde.

    Voilà le monde de Nirvana, mon mari, celui qui s’attendrit devant un chaton tue des gens. Pas des innocents, pas des personnes au hasard, pas par envie, mais il enlève des vies quand même quand il le doit. Je sais Nirvana protecteur, il l’a toujours été, c’est un trait de caractère qui n’a pas changé chez lui, mais la violence si. Et quelque part c’est de ma faute. Si je ne l’avais pas abandonné, il n’aurait pas choisi cette vie. Je en lui reproche rien, encore moins d’avoir voulue m’aider, d’avoir mis fin au calvaire qu’est Josh, mais j’espère seulement qu’il ne s’en ira pas trop loin sur le chemin de la violence, qu’il gardera une part d’innocence, une part pure et non noyée sous le sang, pour qu’il en se perde pas en route.

     

    — T’es pas encore au lit ?

     

    Je sursaute dans mon fauteuil, Liam n’a fait aucun bruit en entrant dans la grande salle du club house et je comprends pourquoi en le voyant pieds nus.

     

    — Heu non, je réponds en rougissant devant son torse nu, je ne suis pas vraiment fatiguée.

     

    Il s’approche, un biberon vide à la main et pour seul vêtement un jean qui tombe bien bas sur ses hanches. Sa tête me laisse penser que lui dormait comme un loir, mais qu’un des jumeaux peut être même les deux à décider de troubler ce sommeil.

    Liam s’installe sur l’accoudoir du fauteuil à mes côtés et baille à s’en décrocher la mâchoire.

    Tout le monde dort au club ce soir, les présidents ont décrété qu’il ne fallait prendre aucun risque et nous voilà tous entassés au club. J’adore ça en fait, l’esprit communauté m’a toujours plu, il me rappelle mon chez moi de quand j’étais enfants.

     

    — Soirée difficile ? demande Liam.

     

    Je ricane en recommençant à caresser Pussy.

     

    — C’est le moins qu’on puisse dire.

     

    — Je pourrais te dire que tu vas t’y faire, mais c’est faux.

     

    Je crois surtout que je n’ai pas envie de m’y faire, parce que ça voudrait dire que c’est toujours comme ça et je ne veux pas que ce soit le cas.

     

    — Liam ?

     

    — Hum ? répond « l’Irlandais en se frottant le visage.

     

    — Je suis désolée, pour Gina, pour ce qu’il s’est passé l’autre soir et qu’elle ait été en danger. Je ne voulais pas que ça arrive, j’aime beaucoup Gina, je ne voulais pas…

     

    — Arrête, dit-il d’un ton las, je ne t’en veux pas Sky, pas plus que Gina d’ailleurs, seulement…

     

    Il baisse la tête et fait tourner le biberon dans ses mains avant de reprendre après une inspiration de courage.

     

    — Il y a certaines choses que tu ne sais pas, qui concerne Gina et qu’elle te dira si elle en a envie, mais ce qui s’est passé l’autre soir rappelle de mauvais souvenirs.

     

    Il relève la tête, ses yeux bleus plongent dans les miens et je crois que c’est la première fois que je vois cet homme triste.

     

    — Moi aussi, j’ai fait cette connerie, Sky, croire que ce que je ne disais pas n’affecterait pas ceux que j’aime et que je pourrais régler les choses sans impliquer mon entourage. Mais j’ai compris, douloureusement…

     

    Il secoue la tête et détourne le regard comme si c’était trop lourd. Je me penche en avant et pose ma main libre sur la sienne pour l’inciter à continuer.

     

    — Tellement douloureusement, il reprend, que c’est marqué au fer rouge dans ma tête. On ne peut jamais épargner ceux qu’on aime de nos problèmes Sky, d’une façon ou d’une autre ils y sont confrontés. Soit on leur laisse le temps de s’y préparer en leur faisant confiance, soit on est idiot et on tente de s’en charger seul en sachant que dans notre milieu, dans celui de la rue, celui qui se fout de la justice et qui n’a que pour loi celle du plus fort, quand quelqu’un veut te faire du mal, la première chose qu’il fait c’est s’en prendre à ta famille.

     

    Je serre sa main avant de me recaler dans mon siège en pensant qu’il a totalement raison. Je l’ai compris aussi, peut être moins douloureusement que lui, mais je sais que je ne cacherai plus rien à Nir. J’ai risqué la vie de trop de monde dans cette histoire pour recommencer.

     

    — Je crois que je l’ai compris, je reprends en baissant les yeux sur Pussy.

     

    — Mais ?

    Je relève la tête pour regarder l’irlandais que je trouve un brin trop perspicace à trois heures du matin.

     

    — Est-ce qu’il me pardonnera ?

     

    Liam se lève et me fait singe de le suivre. Il m’entraine dans le couloir des chambres et s’arrête devant celle de Nirvana.

     

    — Demande-lui, dit-il.

     

    Il prend Pussy de mes bras et je reste un moment à regarder cet homme que je ne connais presque pas, dont j’ai risqué la vie de sa femme être gentil avec moi. Je crois que si Nir ne me pardonne pas, je ne pourrais pas quitter ces gens sans sentir qu’on m’arrache un bout de moi. J’ai trouvé ma place avec Nir, avec eux et je voudrais al garder, je voudrais pouvoir appeler cet endroit chez moi et l’homme qui est derrière cette porte mon mari, pour autre chose qu’un bout de papier qu’on a signé il y a des années.

     

    — Merci, dis-je en souriant.

     

    — Bonne nuit Sky, mais ne faites quand même pas trop de bruit mon fils a le sommeil léger.

     

     

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    Liam repend le chemin inverse toujours avec son biberon à la main et Pussy dans les pattes qui a dû sentir le lait.

    J’ouvre la porte de la chambre de Nir, j’entends l’eau qui se coupe derrière la porte de la salle de bain entrouverte. Je ferme celle de l’entrée et reste appuyé contre à me demander comment je vais faire pour lui faire comprendre que mes intentions n’étaient pas mauvaises.

    Nir me tire de mes pensées en sortant de la salle de bain. Il a la tête baissée, les cheveux trempés lâchés qui gouttent sur son corps partiellement nu, recouvert seulement d’une serviette à la taille.

    Il s’arrête lorsqu’il me voit et je détaille l’homme que j’ai en face de moi. Il est parfait, grand fort, viril et sexy.

    Je lève les yeux sur son visage avec l’envie de franchir ses mètres qui nous séparent pour me jeter sur lui et me perdre avec son corps, aves sa force et ce désir que je lis dans ses yeux.

    On ne parlera pas ce soir, je n’en ai plus envie et lui aussi. J’ai envie de lui, de le sentir en moi et de ne faire qu’un avec mon mari pour effacer cette soirée étrange.

    Je fais un pas dans sa direction, Nir m’imite puis il s’arrête. Je fais pareil, je me rends compte des battements de mon cœur dans ma poitrine, ils sont violents, tout comme mon souffle erratique, je crois que je n’ai jamais autant désiré cet homme. Je crois que le feu qui nait dans mon ventre et entre mes jambes n’a jamais été aussi fort. Nir m’observe de son regard de braise, partout où il pose ses yeux le feu se propage et m’enveloppe.

    Il s’avance doucement, ses cheveux lâchés et son allure puissante me font penser à un lion et je n’ai qu’une envie être sa proie.

     

    — Sky, dit-il d’une voix sombre.

     

    Un frisson me gagne et tout dérape. Je romps les mètres qui nous séparaient et me jette dans ses bras. Nir me soulève contre sa peau humide et nos bouches se retrouvent, sauvagement avec envie. Je dévore ses lèvres, nos langues se mêlent, la chaleur de sa bouche me fait gémir et ce gout propre à Nir finit de m’enivrer. Ses mains sur mes fesses, il me presse contre lui avec rage et je n’attends qu’une chose le retrouver. Sa bouche mord mes lèvres avant de partir à l’assaut de mon cou, mes mains se pressent dans ses cheveux, le chatouillement de sa barbe mêlé à ses baisers me rend dingue.

     

    — Nir, je lance comme une supplique.

     

    Il me relâche et me laisse glisser le long de son corps, sentir son désir me fait tourner la tête j’ai tellement besoin de lui. Nir entreprend d’enlever mon t-shirt, je l’aide puis sa serviette tombe et entre nous se dresse son sexe. Je baise les yeux dessus en le prenant dans ma main. J’ai envie de le gouter, de le sentir dans ma bouche. Nir M’attire contre lui pour m’embrasser, mais je repousse sa bouche pour m’occuper de son corps. Ma main libre caresse ses muscles, mes lèvres se posent sur sa peau encore moite de la douche. Je trace des lignes avec ma langue entre ses pectoraux, m’attarde sur ses tetons pour ensuite glisser entre ses abdos. Ses muscles se contractent et ce qu’il dégage d’homme m’excite toujours plus. Je me laisse tomber à genoux devant lui. Nir baisse les yeux pour me regarder, e souffle court, je vois sa poitrine se soulever avec force et je souris contre son gland. J’aime qu’il soit si impatient, si proche du précipice et que sa chute dépende de moi.

    Ma langue lèche la perle salée a l’extrémité de son sexe, il ferme les yeux et marmonne des trucs incompréhensibles et je recommence a donner des coups de langue pour le tenter et le pousser un peu plus loin. Puis je l’engloutis dans me bouche. Je ferme les yeux en savourant de le sentir si dur et imposant entre mes lèvres. Nir gémit et je commence à le sucer. Ma bouche monte et descend sur sa queue dressée pendant que ma langue s’enroule autour. Une de ses mains se pose sur ma tête, dans mes cheveux qu’il tire un peu et l’autre caresse ma joue gonflée par sa présence.

    Je lève les yeux en le sortant de ma bouche pour le reprendre aussi tôt, et ce regard qu’il porte sur moi me donne des ailes, il fait de moi une femme désirée.

    Après quelques minutes supplémentaires de ce traitement, Nir s’éloigne de ma bouche. Ils e penche et me soulève dans ses bras, mes jambes s’enroulent autour de lui, ma poitrine nue vient se frotter a son torse et nous basculons sur le lit. Ses lèvres, ses mains, son souffle, son corps tout est sur moi et rend mon désir insupportable, je suis sur que s’il me touche je jouis immédiatement.

    Sa main caresse ma cuisse enroulée autour de lui, il remonte jusqu’à ma taille et baisse le short que je porte en guise de pyjama. Il s‘éloigne quelques secondes pour me l’enlever puis ses doigts frôlent mon ventre dans des caresses tentantes, mais pas assez fortes. Mon bassin se lève pour lui demander plus et derrière la barrière de ses cheveux je vois son sourire. Ce n’est pas ses doigts qu’il me donne c’est sa bouche.

    Je sans la chaleur de son souffle et l’agilité de sa langue sur mon sexe humide. Nir ne me ménage pas, il me dévore et je savoure chacune de ses caresses quand trop vite il s‘arrête.

    Il se redresse et rampe sur mon corps en le caressant toujours avec sa langue, mes tétons dressés se font mordiller et tout mon corps n’aspire qu’à jouir du sien.

    Son, sexe se presse à l’entrée du mien, je gémis en gigotant comme une anguille sous lui.

    Ses avant-bras se posent autour de mon visage dont il caresse les cheveux tendrement. Il m’observe comme s’il n’était pas vraiment sur que je sois là. Je sens mon cœur se gonfler d’amour pour cet homme, pour ce qu’il est au-delà d’un membre des Bloods, il est bon, drôle, gentil et intelligent et c’est mon mari.

     

    — Je t’aime je chuchote contre ses lèvres qui viennent à ma rencontre, je t’aime tellement Nir, je n’ai jamais cessé de t’aimer.

     

    Ses yeux se ferment, son front se pose sur le mien et il entre en moi, doucement. Mes bras s’enroulent dans son dos et je el serre à m’en couper le souffle en sentant chaque centimètre me pénétrer. C’est tellement bon que j’en ai les alarmes aux yeux, de me sentir sous lui, avec son corps pour me protéger de tout, même de moi et de mes conneries. Il s‘arrête une fois totalement en moi, mes yeux s’ouvrent pour l’observer, le souffle court en train de me dévisager.

     

    — Moi aussi, je t’aime dit-il ne me mettant en mouvement, je n’ai toujours aimé que toi.

     

    Sa bouche revient sur la mienne et la passion reprend. Nos corps s’aiment autant que nos cœurs et je suis bien. Je suis loin de cette nuit de cauchemar je suis avec mon mari que je retrouve et qui m’aime tout autant que je l’aime. Le karma scelle nos âmes dans cette étreinte pour que plus jamais nos vies ne soient séparées.

     

     

    MARYRHAGE