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Vampires et Rock Stars & Co - Page 13

  • Your Song - 29)


     

     

    Je pose le casque et prend quelques secondes seuls, enfermés dans une cabine de deux mètres carrés pour souffler. C’est fini. Je n’en reviens pas de l’avoir fait, d’avoir enfin enregistré un album. C’est la fin d’une belle aventure et le commencement de la prochaine qui s’annonce plus compliquée. La promo. J’ignore si je serais à la hauteur mais j’ai confiance, l’envie me fais me dépasser et je ne suis pas seul dans cette aventure. Elena sera là et comme toujours là où j’ai des lacunes elle les comblera.

    On vient de passer un mois dans ce studio, je l’ai plus vue que mon appartement ces derniers temps et je ne regrette pas une minute du temps passé ici. Le travail avec les musiciens, enregistrer, se tromper, rager, être crevé et vouloir tout envoyé boulet, écouter Arizona faire sa tyran, entendre Elena rire encore et encore et chanter avec elle. Même si ça été dure, si on a dépensé énormément d’énergie dans cet album il sera parfait.

    Je me lève en me frottant le visage, la dernière journée devait être simple, il ne manquait plus que ma voix sur une chanson et on avait terminé mais évidemment ça ne s’est pas passé comme prévus. La fatigue m’a fait faire n’importe quoi en début de journée, ma voix ne suivait plus et j’avais du mal à la placer. Mais on y est arrivé.

    Je rejoins les autres, Arizona est assisse en face de la table de son avec Zac qui lève son pouce en l’air en me voyant entrée pour me signifier que c’est bon. Je cherche Elena et la trouve endormis sur le fauteuil, ma veste sur elle pour se couvrir.

     

    -Elle est crevée, me lance Arizona, on est tous crevé et satisfait de ne plus voir les araignées de cet endroit.

     

    Elle récupère ses affaires rapidement en jetant un regard à sa montre.

     

    -Pressée ? je demande en prenant sa place à coté de Zac

     

    -Oui, dit-elle en allant vers la porte, on s’appel !

     

    Elle sort, on se jette un regard d’incompréhension avec Zac puis Arizona fait demi tour.

     

    -Beau boulot Jared !

     

    Elle lève son pouce à son tour en me faisant un clin d‘œil avant de repartir pour de bon cette fois.

     

    -Tu veux écouter ? demande Zac.

     

    J’acquiesce en me callant confortablement et il met la bande en route. Il touche à des dizaines de boutons et la mélodie nous parviens. Le son est si pur qu’on croirait que la guitare est à coté de nous. Je ferme les yeux en posant ma tête sur le dossier du fauteuil et ma voix résonne dans la pièce. Je souris, on sent que je ne suis pas au mieux de ma forme mais c’est correct.

    J’ouvre un œil en me redressant pour m’adresser à Zac mais il me devance.

     

    -Non, c’est parfait Jared.

    Je pense pouvoir faire mieux mais si le pro décide que c’est parfait je ne vais pas le contredire.

    Je me tourne vers Elena, elle commence à se réveiller et je me lève pour aller la voir. Je fait les quelques pas qui me séparent du canapé et m’accroupi au niveau de son visage. Elle est pâle, ses yeux ont encore du mal à s’ouvrir et je caresse doucement sa joue chaude du sommeil.

     

    -Hey la belle aux bois dormants, il va falloir se réveiller, le conte de fée est fini.

     

    Après avoir frotté ses yeux elle se redresse un peu, ses cheveux en bataille me font sourire ainsi que la marque de l’accoudoir du canapé sur sa joue.

     

    -Tu as terminé ?

     

    Je lui fais signe d’écouter la musique qui se diffuse dans la pièce et elle tend l’oreille en fronçant les sourcils. Je sens arrivé la remarque constructive de la prof de musique.

     

    -Tu peux faire mieux Jared.

     

    Je me lève et me tourne vers Zac qui a entendue.

     

    -C’est parfait, lance t-il.

     

    -Tu vois c’est parfait, on peut rentrer.

     

    Elena bougonne en se levant, entre elle est Zac c’est assez tendue. Son coté prof, qui maitrise tout et veut tout corriger ne va pas de paire avec les ambitions de l’ingénieur du son. Plus d’une fois le ton est monté, plus d’une fois l’un des deux a du sortir et exprimer sa colère autrement qu’en frappant son vis à vis. J’ai découvert une autre facette d’Elena quand elle a craqué, une qui m’a fait rire mais pas pour longtemps. La colère a eu vite fait de se retourner contre moi.

     

    Je traine Elena jusqu'à la porte tout en saluant Zac qu’on reverra demain pour fêter la fin de l’enregistrement. On sort du bâtiment, Elena baille à s’en décrocher la mâchoire, elle est tellement fatiguée qu’elle a du mal à marcher. Je la soutiens en riant, je suis épuisé aussi et j’ai hâte de retrouver mon lit, avec elle.

    On ne s’est pas beaucoup séparé ce dernier mois, elle commence à avoir plus d’affaires chez moi que chez elle et si on n’en parle pas, que ça se fait naturellement, j’ai du mal à me dire que demain elle retournera chez elle.

     

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    Son divorce s’annonce mal, elle s’accroche mais ne se bat pas. Elle lui cède tout, elle veut juste sa liberté et en finir au plus vite, mais lui ne voit pas les choses comme ça. Il se venge quelque part alors qu’il lui a pourris la vie durant des années. Il l’a perdue et maintenant il veut finir de la détruire mais ca n’arrivera pas, parce qu’il n’a plus d’influence sur elle, il n’a plus ce qui la retenait avant, la peur.

    J’ouvre la portière passager, Elena s’installe en baillant puis je fais le tour de la voiture pour monter à mon tour.

    Je tente de démarrer mais ma capricieuse de voiture ne veut pas.

     

    -Non, pas ce soir, lance Elena en tournant la tête vers moi.

     

    J’essaye de nouveau mais rien ne se produit. Je pose ma tête sur le volant, je n’ai pas le courage de jouer les mécaniciens à plus de 22h.

    Je sors mon portable pour appeler un taxi mais Elena m’en empêche en le prenant.

     

    -Arizona m’a raconté certaines choses, elle lance en se callant dans son siège.

     

    -Ne crois pas tout ce qu’elle raconte.

     

    Je détourne le regard sur le pare brise en sachant parfaitement de quoi elles ont parlé toutes les deux et j’ignore si j’ai l’envie la maintenant, avec la fatigue de lui en parler.

     

    -Je t’ai dit que ce qui c’était passé pendant cette tournée ne comptait pas mais, c’est faux, reprend elle, ça compte, parce que…

     

    Je me tourne vers elle, en entendant sa voix s’éteindre comme si les mots étaient trop lourds pour sortir. Elle a baissé les yeux sur ses doigts, un sourire triste au coin des lèvres en regardant la trace que son alliance a laissée sur son annulaire.

     

    -Je me rends compte ces derniers temps que quand on est malheureux on est capable du pire, pour se détruire ou pour détruire celui qui nous fait mal. On fait des choses pour faire taire la douleur et la rendre supportable sans penser aux conséquences mais…

     

    -Il ne te fera plus de mal, je la coupe, plus jamais.

     

    Son visage fatigué se relève sur moi, ses yeux brillent alors qu’on se dévisage. J’ignore ce qui se passe dans sa tête ni même comment elle peut imaginer qu’il a toujours ce pouvoir sur elle.

     

    -Je sais, elle reprend, mais toi, moi, on a ce pouvoir l’un sur l’autre et je ne sais pas si c’est réellement une bonne chose.

     

    Je secoue la tête, en dédaignant ses paroles, même si je comprends qu’elle ait peur de ses sentiments et des miens, surtout si Arizona lui a raconté mes conneries durant la tournée.

     

    -Je ne m’en prendrais jamais à toi.

     

    -Je sais.

     

    -Alors où est le problème ?

     

    -Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi.

     

    -Ca va de paire Elena. Aimer et souffrir c’est indissociables.

     

    Elle me sourit en comprenant l’inévitable, on se fera surement du mal, on s’en est déjà fait mais c’est ce qui fait l’amour. C’est puissant et tout ce qui amène de la force amène une faiblesse d’un autre coté.

     

    -Tu as perdue les deux personnes a qui tu tenais le plus et pourtant tu n’as pas peur d’aimer, de t’engager avec moi en sachant que tu en souffriras, ce n’est pas normal Jared.

     

    Je pose les yeux sur le volant que je serre dans ma main. Le cuir brille et je pense à mon frère au fait qu’il n’est plus là pour me voir au volant de sa voiture avec Elena à mes cotés. Qu’est ce qu’il penserait d’elle ? De nous ? De notre histoire un peu bancal mais qui reprend de bonnes bases pour j’espère construire notre futur ? Qu’est ce qu’il me dirait là, maintenant ?

     

    -C’est peut être pour ça que je n’ai pas peur de vivre. Parce que la douleur insupportable je connais, le manque, la colère, et toutes ces choses qui font mal je sais que je les aie déjà vécue et que je suis capable de les surmonter.

     

    Je me tourne vers elle, je me penche et prends son visage entre mes mains pour plonger mon regard dans ses yeux bleu.

     

    -Ce qui ne serait pas normal ce serait de passer à coté de toi par peur alors que tu me rends heureux. Je ne fonctionne pas comme ça, même si je n’élude pas le pouvoir que tu as sur moi, je sais que j’ai besoin de toi pour être en vie et ça me suffit.

     

    Elle pose son front contre le mien en soufflant.

     

    -Moi, j’ai peur dit-elle tout bas, mais ce n’est pas assez fort pour supplanter l’amour que j’ai pour toi et ce besoin de t’avoir avec moi. Qu’est ce que ça fait de nous Jared ?

     

    -Un couple ?

     

    Elle sourit en s’éloignant un peu de moi pour me regarder.

     

    -Un couple…tu es plus mature que moi sur ce sujet, plus…

     

    Elle baisse les yeux, comme gêné de se sentir inferieur à moi à ce niveau mais ce n’est pas une compétition. On ne choisie pas ce qu’on ressent, ce par quoi la vie a décidé de nous faire passer, les épreuves qu’elle met sur notre route et qui font de nous un être humain à part entière avec ses failles et ses forces. Je ne suis pas plus mature qu’elle je suis seulement passé par des chemins compliqués et qui m’ont très vite fait comprendre que même si l’insouciance est belle, elle n’est pas réel. Pour elle c’est différent, avec lui elle a voulue construire ce qu’elle n’avait pas, une famille présente et soudée tout en laissant de coté sa nature profonde. Elle s’est fourvoyée et en a payé le prix toutes ses années avec lui.

     

    -…fort, finit-elle par dire.

     

    Je relève son visage et pose mes lèvres sur les siennes, chaudes et douces.

     

    -Enfin un point pour moi, dis-je en la relâchant.

     

    Elle fronce les sourcils en se recalant dans son siège.

     

    -Et quel point ai-je selon toi ?

     

    -Le sexe évidement.

     

    -Evidemment, dit-elle en riant.

     

    Je tente de nouveau de démarrer et miracle, enfin le bruit du moteur résonne. Je soupire en attachant ma ceinture, cette voiture aura ma peau a force de me faire tourner en bourrique, a vouloir démarrer quand ça lui chante et tomber en panne toujours quand le moment ne s’y prête pas.

    Je pose mes mains sur le volant en me retraçant toutes ces fois où elle a fait son caprice en me laissant sur le carreau. Celle où j’aurais du me trouver de l’autre coté et où je n’aurais pas pu donner à T ma démo. Celle où je suis arrivé en retard au lycée pour notre premier rendez vous avec Elena et qui m’aurait fait raté le spectacle de ma prof au piano. A ma sorti d’hôpital quand elle a enfin compris que ça ne servait a rien de lutter contre ce qu’il y a entre nous. Sur le parking du bar dans le New jersey, après le pire concert de ma vie et où j’ai compris qu’elle était vraiment à moi. Sur le parking du lycée alors que je pensais l’avoir perdue et qu’elle s’est enfin rendue compte que je ne suis pas seulement là pour le bon coté mais aussi qu’elle peut compter sur moi. Et ce soir, où elle s’ouvre complétement à moi en me révélant ses doutes.

    Je me suis souvent demandé ce qui faisait les aléas de la vie, ce qui nous menait sur un chemin et pas un autre. Ce qui faisait qu’on prenait des décisions qui nous conduisaient à d’autres décisions. Quel était l’élément déclencheur ? Qu’est ce qui nous faisait arrivé à ces moment cruciaux où notre vie peut changer du tout au tout. Le destin, la chance, dieu ou bien une autre forme de fatalisme qu’on ne contrôle pas.

    Je serre le volant en comprenant aujourd’hui que même si mes choix je les aies faits par moi-même, si les miens comme ceux d’Elena n’ont pas toujours été les meilleurs, il y a cette force qui nous pousse à nous remettre en question et qu’on remet entre les mains d’une autre personne ou d’une autre entité incontrôlable. La mienne, c’est mon frère.

     

    Maryrhage

  • 11)


     

     

    Je dévisage Savage qui a l’air plus que sérieux en pointant son flingue sur moi. Il ne tira pas, je le sais autant que lui. Mais le fait est qu’il me menace et je ne suis pas sûr de bien l’encaisser. J’avance mon visage vers son flingue et pose mon front sur le canon froid.

    Savage ne me quitte pas du regard comme s’il s’attendait à ce que j’agisse pour tenter de le désarmer.

    Monsieur, je prends tout a la rigolade a lui aussi une limite apparemment et penser à ça me fait sourire.

     

    — Putain Père Noël il faut que je te le mette dans le cul pour que tu l’ouvres !

     

    — C’est l’idée que j’ai baisé hier qui te gêne ? Ou que ce ne soit pas toi que j’ai baisé ?

     

    J’appuie un peu plus fort mon front sur le canon, Savage ne bouge pas, il se contente d’affermir sa prise sur la crosse et de me regarder. Je sens cette tension entre nous, ces foutus non-dits et ce putain de désir m’envahir alors que pourtant je devrais être en train de lui mettre une raclée pour ce qu’il a fait. Mais non, ça me fait bander. Mais je ne veux pas en discuter, je veux oublier. Oublier que je bande pour un mec qui est mon frère et que ça n’a pas lieu d’être. Je veux oublier, mais je n’y arrive pas, parce qu’il est là, parce qu’il veut en parler et parce que lui n’a pas l’air d’avoir honte de ce qu’il ressent.

    Je ferme les yeux un instant, en inspirant en me disant qu’il faut que je recule, que je lui dise d’aller se faire foutre par un autre que moi, mais je ne bouge pas. Je serre les poings et rouvre les yeux pour chasser les images qui me passent par la tête, mais c’est encore pire. C’est Savage que j’ai en face de moi, ses putains de yeux verts qui ne cachent rien de ce qu’il ressent alors qu’il pointe toujours son flingue sur moi et son allure aussi bandante qu’elle ne ressemble à rien. Je lève les yeux sur lui et après avoir juré, je me redresse et me cale contre ma vitre. Hors de question de me jeter sur lui. Hors de question de nous donner ce qu’on veut tous les deux.

     

    — On ne baisera pas Savage, tu peux me buter si tu veux, mais toi et moi on ne sera jamais rien d‘autre que des membres d’un même club. Je ne suis pas un putain de pédé et tu ferais bien de ne pas l’être toi aussi si tu veux rester en vie.

     

    Je l’entends ricaner alors qu’il baisse son flingue. Je me fais violence pour ne pas le regarder et éviter la tentation.

     

    — T’as pas besoin de me baiser, tu me troues le cul rien qu’avec tes conneries.

     

    Je me tourne vers lui, je suis déjà assez agacé depuis hier pour qu’il rajoute d’autres problèmes qu’on pourrait nier. Je n’ai pas baisé hier, j’en étais incapable. Je ne pense qu’à lui et même sentir le corps d’une femme pourtant désirable ne m’a pas empêcher de penser à cet enfoiré. On doit rapidement terminer cette mission où je ne sais pas ce qu’on sera à la fin de cette histoire, mais une chose est sûre on n’en sortira pas indemne.

     

    — Contente-toi de ça alors.

     

    — Non, contrairement à toi je ne vais pas me défiler.

     

    — Je ne me défile pas.

     

    Savage se met à rire en jetant un coup d’œil à l’entrepôt où est l’italien. J’en suis à prier pour que cet enfoiré sorte de son trou et qu’on reprenne le boulot et qu’on évite cette conversation.

     

    — Si, dit-il en se retournant vers moi l’air plus que sérieux, tu te défiles Klax, tu fais comme si rien ne s’était passé, mais ça s’est passé. C’est là entre nous. Il faut régler ce problème.

     

    Je m’agite sur mon siège en pensant qu’il n’a pas tort, on devrait établir des bases à notre relation, savoir où l’on en est, mais non. Je ne peux pas. La honte me bloque. Ce qui est un comble quand on pense que je suis sans gène normalement, aucune barrière ne m’empêche de prendre du plaisir et aucune morale ne me casse les couilles, mais pas dans ce cas.

     

    — T’es homo? je demande en regardant tout sauf Savage.

     

    Si c’est le cas, il joue bien son rôle d’hétéro. Je l’ai vue plus d’une fois avec des femmes et il n’avait pas l’air de simuler son désir.

     

    — Non, je suis bi.

     

    Ma tête se tourne rapidement vers lui pour voir s’il se fout de moi, mais il a l’air sincère.

     

    — Sérieusement ?

     

    — Ouais.

     

    — T’as déjà couché avec une femme et un homme en même temps ?

     

    — Ouais.

     

    — Deux hommes ?

     

    — Ouais.

     

    — Bordel de merde ! Mais t’es vraiment une pédale alors !

     

    — Pas plus pédale que toi, mon frère.

     

    Je me laisse aller sur mon siège complètement atterré par ce que j’entends et par les images qui passent dans ma tête. Un nouveau fantasme nait dans mon esprit, Savage et une femme, leurs bouches à tous les deux sur moi alors que je me demande lequel des deux je vais prendre en premier. Mon jean devient étroit alors que je me fais un porno dans ma tête.

     

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    Je secoue la tête, ce n’est pas le moment. Comme si je n’avais pas assez d’images déplacées qui concernent le tatoué qui m’accompagne.

     

    — Passe-moi une clope, je lance en tendant la main vers Savage.

     

    — Tu vas t’en rouler un ici ?

     

    Je soupire, j’aimerai bien un bon joint pour me détendre, mais je me contenterai d’une clope pour le moment. Je ne peux pas prendre le risque de me faire prendre avec de la drogue pendant qu’on file l’autre enfoiré qui a décidé d’élire domicile dans ce foutu entrepôt.

     

    — Non, juste une clope.

     

    Savage sort son paquet et me donne une cigarette. J’enclenche l’allume-cigare en réfléchissant à ce que je viens d’apprendre de lui. Je n’arrive même pas à le regarder en sachant qu’il a déjà baisé avec un mec. Bordel ! Je me sens comme un puceau au milieu d’une orgie à ne pas savoir comment me contrôler. J’attrape l’allume-cigare et allume ma clope, la première bouffé me brule les poumons puis la nicotine s’infiltre dans mon corps et détend mes muscles.

     

    — L’Irlande, je demande, c’est pour ça que tu es parti ?

     

    — En quelque sorte.

     

    — Explique-moi.

     

    — Une autre fois.

     

    Je me mets à rire en secouant la tête, monsieur je veux qu’on parle à tout prix se défile !

     

    — Tu sais ce qu’on risque alors ?

     

    Je me tourne vers lui, il me sort son sourire en coin.

     

    — On ? Alors t’es enfin prêt à reconnaître ce qu’il y a entre nous ?

     

    — Je ne reconnais rien du tout enfoiré, je ne suis pas homo !

     

    — Une chose sur laquelle on est d’accord. Et ouais, je sais ce qu’on risque.

     

    Je remue des épaules, mon cuir me manque à cet instant, une sorte de protection contre l’homosexualité. Avec lui sur le dos, je sais à qui j’appartiens et quels sont les codes à respecter.

    Je tire frénétiquement sur ma clope puis j’ouvre la fenêtre pour évacuer la fumée qui commence à envahir l’espace.

     

    — Voilà, t’as eu ta discussion, si on apprend ce que tu es et…ce que tu me fais, on est mort. Y’a pas à aller plus loin, maintenant ne me fait plus chier avec ça ou c’est moi qui sort mon flingue et je n’hésiterai pas a tiré.

     

    — Ce que je te fais ? Qu’est-ce que je te fais Père Noël ?

     

    — Tu m’emmerdes !

     

    Savage allume une clope à son tour, je le regarde faire, et même s’il m’emmerde profondément je ne peux pas ignorer ce que je ressens quand je l’observe comme ça. Le désir, brut et tellement fort que ça m’en tort les tripes.

     

    — Ça, dit-il en tournant le visage dans ma direction, c’est ça que je te fais et que tu peux tenter de nier, mais je ne suis pas aveugle Klax.

     

    Il se penche vers moi, je ne bouge pas, comme pétrifié à l’idée de faire un geste qui en entrainerait d’autre que je ne maitriserai pas. Son visage à quelques centimètres du mien, j’arrive à sentir l’odeur de tabac qui émane de lui, il pose sa main sur mon entrejambe dur.

     

    — Tu bandes pour moi.

     

    Je déglutis en tentant de ne pas bouger, faire ce truc qui me démange, lever mes hanches et approfondir la sensation de sa main sur moi… et pourquoi pas me foutre à poil aussi !

    Je déconne complet !

     

    — Reconnais-le, lance Savage avec cette voix plus grave que d’habitude, et peut-être que j’arrêterai de t’emmerder.

     

    J’ai envie de l’envoyer se faire foutre, mais sa main qui me presse un peu plus fort me donne envie de l’allonger sur son siège et de lui donner raison. J’ai envie de le sentir sous mon corps et de lui dire que je le désire à m’en déchirer le ventre, mais heureusement pour moi le mafieux a décidé de bouger son cul. Je vois du coin de l’œil du mouvement devant l’entrepôt alors qu’on se dévisage avec Savage, que le vert de ses yeux me renvoie mon désir et que je cherche à me contrôler.

     

    — Le rital, je lance en soufflant.

     

    Savage me relâche puis se redresse. Je démarre rapidement alors que la voiture du mafieux s’avance pour sortir du parking. J’attends quelques secondes qu’elle s‘éloigne un peu et on part à sa poursuite. Je suis dans le brouillard, j’avance en pilote automatique encore sous l’effet Savage. Et les foutues questions qui déjà étaient nombreuses dans mon esprit sont maintenant une vraie tornade que je ne peux pas fuir éternellement. J’ai besoin de réponses sur ce que je suis, avant de devenir fou. Je ne suis pas comme Savage, à ce niveau, je ne vis pas le sexe avec désinvolture et sans me demander ce qui m’attire. J’ai besoin de me rassurer et de mettre des mots sur mon état, même si ce que je pourrais découvrir irait à l’encontre de ma vie.

     

     

    Maryrhage

  • Résumé Blood Of Silence, Tome 3 : Sean

     

     

    !! ATTENTION SPOILERS !!

    Ne pas lire si vous n’avez pas encore lu les trois premiers tomes et que vous ne souhaitez pas être spoilers sur le déroulement de l’histoire.

     

     

    BOOK TRAILER :


     

     

    Tome 3 : Sean =

     

     

    Ce tome se passe deux ans après le tome 2. Il est sur Sean. Il est réputé pour être le plus froid, et le moins « sympathique ». Il a une cicatrice sur l’œil gauche.

    Le Blood est libre de reprendre sa vie au sein du club qui a énormément évolué depuis leurs départs. Ils sont devenus plus structurés, et collent plus à l’image du MC des Sons. H et Creed sont toujours Présidents. Rhymes est nommé Vice-Président (VP), Klaxon est le Sergent d’Armes (celui qui règle les affaires), Nirvana est le Road Capitaine (celui qui trace les itinéraires) et Sean est le Geek de la bande. Liam et Savage n’ont pas de « rôles ».

    Ils ont créé un Club House à côté du bordel, les affaires vont très bien, ils sont respectés. Mais en deux ans, les choses ont changé également dans la ville. À commencer par les nouvelles arrivantes, un club de bikers cent pour cent féminins ; les Hell’s Pussy. Le MC possède un bordel, et une affaire de salon de tatouage.

    Dirigées par Sacha, la Présidente, elles sont 10. La Sergent d’Armes est Slayer, la Trésorière c’est Evy, la Secrétaire/Geek ; Malycia (Mal). La Road Capitaine : Delta. Les Prospects sont Janis & Brooklyn et les bikers sans affectations sont Raven et Piper.

    Lemon est la Vice-Présidente. C’est une femme au fort caractère, blonde, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et encore moins si son adversaire est un homme. Elle est tatoueuse. Elle a deux grands frères qui sont dans un gang de délinquants qui bossent également pour le black et ont d’autres petites affaires illégales. Ils lui pourrissent la vie.

    Alors que les deux clubs n’ont fait que se surveiller de loin, les Hell’s Pussy décident d’enfin faire connaissance pour peut-être créer un partenariat avec des affaires. Elles ont besoin de garde du corps pour leur bordel, leurs filles se font agresser. Et lors de cette rencontre, une puissante attirance entre Sean et Lemon se crée. Mais les deux bikers ont de la fierté, et un petit jeu s’instaure entre eux. Lemon veut Sean, et Sean veut Lemon. Leur but est de faire craquer l’autre et de succomber au désir qui les unit. De plus, cette attirance chez Lemon la laisse perplexe, elle n’a pas connu d’homme depuis un certain temps suite à une expérience traumatisante causée par ses tarés de frères (ils ont tué son dernier amant alors qu’ils étaient sur le point de coucher ensemble). Elle est un peu retissant à se laisser aller. Mais elle est emportée par le « jeu ».

    Sean cherche une relation sans prise de tête ni engagement, sauf que très rapidement leur attachement semble être plus profond qu’une simple histoire de sexe.

    En parallèle, les Blood acceptent de servir de garde du corps. Sean commence et cette nuit-là, le Maire de la ville en visite au Bordel des Hell’s va se faire tuer par une pute suite à son agression. Les Blood réagissent vite et se débarrasse du corps. Mais les flics et un nouvel shérif qui compte bien rayer de la carte les deux MC débarque prévenue par les voisins et embarque Sean et Lemon (ils ont trouvé de la cocaïne dans les locaux). Les deux passent la nuit en cellule et se laissent un peu emporter par la frénésie sexuelle qui les habite. À leur sortie, ils ont une réunion entre les deux MC pour établir un plan face à la disparition du maire. Klax, le sergent d’armes s’est débarrassé du corps. Les clubs décident de faire profil bas et comme si rien ne s’était produit. Lemon reçoit la visite de son frère ainé qui a appris pour son séjour en prison, il menace Sean et elle l’envoie boulet.   Sean et elle passent du temps ensemble, ils se tentent et continue leur petit jeu. Leur relation inquiète les membres des deux MC respectives.

    Liam et Gina vont se marier, et Sean invite Lemon à venir au mariage. Slayer, la meilleure amie de Lemon et Sergent d’Armes y va avec Klax (elle couche avec, et les deux filles habitent en collocation). Les Blood organisent l’enterrement de vie de garçon de Liam, ils le kidnappent (Klax, Sean et Savage qui est à présent devenu un Blood à part entière) Klax et Savage passent leur temps à s’engueuler. La tension entre eux est devenue ingérable et ils sont sur le point de se frapper à chaque instant. Le Shérif rend visite au bordel où il interroge les filles et Lemon. La présidente était venue la voir un peu auparavant pour en savoir plus sur ses relations avec Sean et Lemon remarque que Sacha et Creed se sont rapprochés. Le shérif embarque Lemon et les putes pour une garde à vue.

    Puis, le mariage entre Liam et Gina a lieu, les Sons Of Silence font leur retour. Et Lemon décide de rendre jaloux Sean qui la rend elle-même jalouse en se tapant un tas de nana sous ses yeux. Elle drague le VP des Sons, et Sean pète un câble. Ils se retrouvent en tête à tête dans la chambre de Sean. Ils font baisser un peu la tension entre eux, mais Lemon refuse de coucher avec lui. Sean lui dit qu’il ne veut rien lui promettre et le Hell’s met un terme à leur « relation ».

    Un mois se passe, Sean n’a pas revu Lemon. Les Blood vont voir le Black, il leur propose un marché bien payé : surveiller sa nièce qui deal pour lui dans sa maison à la campagne le temps que les flics se calment. Sean rencontre les frères de Lemon qui le menace. Sean et Klax sont envoyés soutenir les Hell’s Pussy qui sont aussi sur le coup. C’est Lemon et Slayer qui sont chargés du baby-sitting. Entre les deux bikers, se retrouver en tête à tête ne leur plait guère. Une nuit, Lemon en apprend plus sur le passé de Sean par Klax et sur le pourquoi il ne veut pas s’attacher. Sean s’en veut beaucoup suite à la mort de ses parents suite à un accident chez eux. Une fuite de gaz, il avait bu, et Rhymes a dû le sortir sans pouvoir sauver leurs parents. Il ne veut s’attacher à personne. Il ne parle pas beaucoup. Mis à part Rhymes et les Blood, les autres ne comptent pas. Il a beaucoup de mal avec les autres et tout ce qui touche à l’attachement. Sean et Lemon discutent, ils se « disputent » et finissent par succomber tous les deux. Ils couchent ensemble. Le lendemain, ils sont contactés par les Blood pour que Sean rentre, il a une audience avec le Shérif. Lemon l’accompagne. Tout le monde comprend ce qui s’est passé, ce qui agace Lemon, elle ne veut pas être prise pour une faible. Sean va à l’interrogatoire du Shérif qui le menace. On apprend que Klax a découpé le Maire et a éparpillé ses morceaux. Les Blood et les Hell’s décident de faire apparaitre de fausses preuves pour faire condamner le principal adversaire du Maire pour son meurtre. Sean va créer de faux document. Les deux rentrent par la suite pour veiller sur leur « protéger » qui s’est libéré et tente de s’enfuir, cette dernière blesse Lemon à la jambe dans sa fuite. Klax arrive à récupérer la nièce du black. Un médecin vient au soigné Lemon et Sean, à son chevet lui faire comprendre qu’il est en fait amoureux d’elle. Ils finissent par rentrer.

    Trois semaines plus tard, la relation Sean-Lemon est devenue plus stable, ils passent du bon temps ensemble seulement, sans prise de tête et sans véritable engagement si ce n’est qu’ils couchent seulement ensemble. Lemon découvre qu’elle est enceinte. Les Blood et les Hell’s font un point sur la situation concernant l’affaire du maire et leur plan semble marcher. Lemon donne rendez-vous à Sean le soir même et lui avoue qu’elle est enceinte. Le Blood prend cette annonce comme une trahison. Lemon veut qu’ils réfléchissent à deux concernant cet enfant, ils s’engueulent et Sean comprend qu’elle va le garder. Il lui lance un ultimatum, « si elle garde l’enfant entre eux c’est fini », et Lemon l’envoie boulet mettant un terme à leur relation. Elle décide de garder le bébé et l’annonce à ses sœurs qui sont ravies.

    Deux mois s’écoulent, Sean fait une sorte de dépression. Ses frères l’emmènent faire un road trip pour lui tirer les vers du nez. Il finit par leur avouer que Lemon est enceinte, et que c’est pour ça que c’est fini entre lui et Lemon. Ses frères l’engueulent, son jumeau surtout qui ne comprend pas sa décision. Sean s’énerve et s’en va.

    Pendant ce temps, Lemon va apprendre la nouvelle à ses frères, elle les menace et met un terme à toute relation avec eux s’il ne la laisse pas être une adulte et qu’il cesse leur « protection ».

    Sean rejoint Lemon, elle le rejette et il ne cherche pas vraiment à parler avec elle en essayant de se convaincre qu’ils seront mieux sans lui.

    Les deux MC finissent par avoir une réunion pour faire le point concernant toutes leurs affaires. À la fin de la réunion, Rhymes les presse de s’expliquer, et Lemon déballe son sac à Sean, lui avouant qu’elle l’aime toujours et qu’elle est malheureuse et en colère après lui. Mais qu’elle n’est plus certaine de lui faire confiance et de lui pardonner. Elle lui apprend qu’il va être père d’une petite fille. Sean craque et son frère vient l’épauler en lui disant que ce n’est pas trop tard. Le Blood va voir Gina, ils discutent un peu concernant son comportement et Lemon, et après une livraison, il va voir Lemon pour parler. Mais au lieu de s’expliquer, les deux finissent par coucher ensemble. À la fin du chapitre, Sean lui dit qu’il sera là pour leur fille. Mais Lemon n’a plus confiance, alors Sean lui prouve qu’elle peut compter sur lui. Ils vont au salon de tatouage et il lui demande de le tatouer. Et pendant que la Hell’s s’exécute, le Blood se livre à cœur ouvert. Elle lui tatoue le symbole celte de l’amour sur l’avant-bras en plus de leurs deux initiales. Lemon lui donne une seconde chance. Sean et Rhymes ont une conversation concernant Sean et leur passé (leur parent notamment), il lui dit d’enfin se pardonner. Sean commence à prendre son futur rôle au sérieux et va même jusqu’à acheter une voiture à Lemon pour qu’elle ne monte plus en moto. Ce qui créer un désaccord gentillet entre eux.

    Saut dans le temps de quatre mois, Lemon en est bientôt à la fin de sa grossesse, elle a emménagé dans une maison avec Sean et sa chienne (Zomby). Leur relation est plus seine et sérieuse, ils se font confiance et tout semble aller. Le soir, ils vont à une fête organiser par les Blood et Lemon fait un malaise en perdant du sang. Elle est conduite à l’hôpital et Sean apprend qu’elle a fait une hémorragie sérieuse qui risque de lui couter la vie à elle et à leur fille. Les médecins ne peuvent en sauver qu’une et Sean choisit sa femme même s’il sait que ça les détruira. Les docteurs arrivent à sauver Lemon et Sean va la voir, il est détruit et malheureux. C’est là qu’il apprend qu’en fait, ils ont pu sauver sa fille. Il va la voir, elle s’appelle Harley, il la prend dans ses bras et craque. Lemon finit par se réveiller, et découvre sa fille. Tout le monde la rencontre.

    Lemon et Harley rentrent chez eux, Sean et elle tentent de se faire à la vie de parent. Rhymes est très présent. Les Hell’s Pussy ont organisé une fête de naissance pour le premier bébé qui va lier leurs deux familles. Tout le monde est là. Lemon n’a pas eu de nouvelles de ses frères et s’est faite une raison. Lors de la fête, elle surprend Klax et Slayer en train de s’engueuler pour une raison qui lui échappe. Sa meilleure amie refuse de lui en dire plus. Sacha et Lemon ont par la suite une conversation sur sa relation avec Creed, on apprend que la Présidente à un passé plus que mystérieux.

    Le tome se termine sur une fusillade au Club House des Hell’s Pussy. Sean, Klax et Malycia sont blessés. Ce sont les frères de Lemon qui viennent se venger. On ne sait pas qui va survivre aux échanges de coups de feu.