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  • Election de la Meilleure Romance M/M !

     

     

    Coucou tout le monde !

    On a une petite information à faire partager ;)

    "The Hidden Face" a été nommé par la Page Facebook "Mille et une Pages" pour l'élection de la meilleure Romance M/M de l'année.

    Si vous voulez soutenir nos loulous footeux, c'est le moment !! ;)

     

    Lien vote : http://milletunepages.wordpress.com/2014/12/17/election-de-la-meilleure-romance-mm-2014/

    Demain retour de VRS avec T ^^

     

    Bisous et merci pour tout !!!

     

    Am et Mary

     

    (Lien de la page Facebook  Mille et une pages : https://www.facebook.com/pages/Mille-et-une-pages/206617459500128)

  • 31) Discutions

     

     

     

        –   MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS BON SANG !

     

    Je regarde Amy me hurler dessus, en tenant un mouchoir dans sa main. Elle pleure, et je la comprends, elle s’est fait du souci pour moi, elle n’a pas compris et je pense qu’elle tente encore de comprendre pourquoi j’ai agi ainsi.

    Je tente à nouveau de m’approcher d’elle, mais Amy lève une main pour me stopper, comme si elle n’allait pas supporter ma présence. J’ai envie de la réconforter, la tenir dans mes bras et lui demander pardon pour la peine que je lui ai faite, même si aucun d’entre eux ne semble comprendre mes réelles motivations : j’ai fait ça dans l’unique but de les protéger de Lowell.

     

        –   Amy… je murmure d’une voix douce, comme celle que j’utilise pour calmer ma fille.

     

        –   Oh non pas de « Amy… » ! Je veux des réponses Sonny ! Je veux comprendre pourquoi tu as fait ça ! Tu as une fille ! Que l’autre imbécile tu le quittes, ça, je pourrais tenter de le comprendre, parce que je suis ton amie, et que les amies comptent avant les mecs, mais… tu as une fille !

     

    Je soupire, je sais, j’ai une fille, un petit trésor, ce bout de moi qui est ma vie et sans qui j’ai du mal à rester humaine avec tout ce qui nous arrive. Elle est cette part d’innocence qui me maintient sur les rails… et c’est pour cela, pour son bien et pour la protéger du danger, pour qu’elle conserve cette innocence que j’ai fait le dur choix de l’a laissé à son père.

     

        –   Je l’ai fait pour elle, pour son bien…

     

    Ma meilleure amie m’interrompt à nouveau alors qu’elle tente d’essuyer les larmes de sa colère.

     

        –   Oh non, pas de « pour son bien » ! Tu n’as jamais compris pourquoi ta mère t’avait abandonné, tu lui en as toujours voulu c’était ce que tu voulais pour ta fille ? Qu’elle t’en veuille ?!

     

    Je me demande si elle m’en veut qu’à moi seulement. Tout comme je me demande ce que j’ai raté en m’en allant. Le sujet qui me taraude est celui-ci : Elle avec Pete ? Oui, mais à quel prix ? Une part au fond de moi me dit que ma meilleure amie est en train de se défouler du mal qu’ON lui fait. Je ne suis pas la seule fautive, le principal se trouve derrière nous, dans la salle de réunion.

    Je décide de décoller mes fesses de la porte de la chambre pour venir m’installer à côté d’elle sur le lit, Amy me fait les gros yeux, mais rien y fait. Elle a besoin de moi.

    Je passe un bras autour de ses épaules et l’attire contre moi, comme lorsqu’elle avait un chagrin d’amour et qu’elle pensait que ce mec-là était le bon, qu’il serait l’homme de sa vie et le père de ses enfants. Amy est sensible, peut-être de trop, mais c’est ce qu’il nous faut. Il nous faut ce quelqu’un qui nous rappelle que tel ou tel événement nous touche, que ce n’est pas un drame de pleurer les injustices qu’on a le droit d’être malheureux, épris, amoureux, en colère. Amy est cette réserve d’émotion, celle qui nous permet de nous sentir encore humains face à toutes ses horreurs qui nous enlèvent toute humanité.

    Si ma meilleure amie résiste dans un premier temps à mon étreinte, elle finit par craquer complètement. Le stresse de cette nuit ne doit pas arranger les choses, j’imagine, très bien dans quel état de stresse elle a du être. Elle a beau être forte et avoir baigné dans mon monde : celui des chasseurs, où le bruit des balles, les interruptions à trois heures du matin dans l’appartement avec un boucan pas possible et les plaies à recoudre à cinq heures dans la salle de bains, font partie de son quotidien. Amy est ainsi, habituée à baigner dans un monde dont on ne l’imaginerait pas acteur. Sauf qu’à la différence, si nous nous décidons par X ou Y raisons que les émotions qui se déclenchent en nous doivent être résorbées le plus vite possible, elles, elle les laisse s’évacuer. C’est nous qui avons tort, à certains moments, se libéré émotionnellement

     

        –   Non, je voulais la protéger, de ce monde dans lequel nous avons grandi Amy… tu sais, j’ai compris ma mère, enfin, sur certains points je l’ai comprise. Elle était une chasseuse qui était devenue maman dans un moment difficile dans sa vie. Avec une menace, une menace dont il fallait qu’elle me protège. Je ne serais l’expliquer, mais à la minute où Low l’a menacée…

     

    Je ferme les yeux, en me taisant quelques secondes, je revois l’image de mon ancien boss mal rasé, dans cette ruelle, ce regard mauvais sur mon petit ange, et ses mots, ceux qui l’a menacé elle et tous ceux que j’aimais. Je savais qu’il était sérieux, il ne plaisante pas avec cela, et mes instincts se sont enclenchés comme un tac, comme un verrou que l’on tourne pour se protéger du reste.

    J’inspire et chasse ce mauvais souvenir pour me concentrer sur mes explications, celle que mes proches doivent savoir.

     

        –   Il vous a tous menacés Amy… tous… et ses mots, seigneurs ses menaces étaient… je n’ai pas pu, tu comprends ? Ce qu’il m’a dit m’a fait comprendre mes faiblesses, et à engendrer en moi un puissant besoin de protection, si du sang devait être versé, ce serait le mien et le sien un point c’est tout. J’aurais fait exactement le même sacrifie que ma mère et je ne l’aurais pas regretté.

     

    Amy se redresse pour me faire face, elle a les yeux rougis et semble s’être calmé, mais je sais qu’elle a toujours peur et qu’elle m’en veut, je suis partie droit vers la mort, elle le sait, et doit savoir tout un tas de choses sur mes agissements. Même si elle connait cette partie sombre en moi, la voir en live puissance milles c’est une autre chose.

    Ma meilleure amie sort un autre mouchoir de ses poches et s’essuie les yeux avant de me regarder, face à face.

     

        –   Je ne remets pas tes talents de chasseuses, je sais comment tu te bas… justement je le sais ! Je sais ce que c’est d’avoir ce que tu as, je n’ai peut-être pas suffisamment les gênes pour être comme toi, mais je le comprends puisque j’ai grandi dans NOTRE monde. Mais Sonny… commence-t-elle d’une voix rauque et douce à la fois, tu ne te rends pas compte de ce que tuas engendré en partant.

     

    Je baisse les yeux, honteuse, et étrangement envahie d’une boule au ventre. Je ne suis pas bien, et surtout en entendant les paroles d’Amy qui sonnent étrangement bien à mes oreilles, comme le sermon que j’aurais du avoir depuis le début, et dont je n’ai pas eu le courage d’avoir avant. Il n’y a qu’elle qui me dit ce qu’elle a sur le cœur sans y réfléchir au préalable.

     

        –   Je pensais qu’en ne sachant pas le pourquoi… je murmure d’une voix à peine audible, qu’en apprenant que Low serait mort, vous pourriez vous reconstruire.

     

    Amy me secoue pour que je la regarde droit dans les yeux. Je vois de l’étonnement sur son visage d’ange bordé par ses cheveux blonds.

     

        –   Sans toi ? Mais Sonny ! reprend Amy la voix tremblante, sans toi, quelle vie veux-tu reconstruire ? Il n’y a plus Harold ! On a déjà suffisamment pleuré la mort dans notre entourage. Tu es la maman de Liv ! Tu es la compagne et l’âme sœur de T, tu es sa vie ! Et moi ? Tu es mon amie, ma sœur, sans toi, je suis perdu, abandonné sans ressources, sans soutien. Tu es l’amie de Pete, de Sacha, tu comptes pour nous, et une vie sans toi n’aurait pas été une vie, puisque tu es l’un de nos piliers…

     

    Le regard d’Amy se voile autant que le mien, bon sang, je ne vais pas m’en sortir indemne, ses derniers jours m’ont achevé. Je sens une larme m’échapper, bon sang, non, j’ai déjà suffisamment pleuré.

     

        –   Tu as pensé bien faire, mais tu t’es trompé et c’est la faute de Low… mais en partie la tienne, tu aurais du nous faire confiance, reprend Amy.

     

        –   Je sais.

     

        –   Non tu ne sais pas… tu ne sais pas les blessures que tu nous as causées et qui mettront du temps à se refermer. Tu ne sais pas ce que ta fille a enduré en ton absence, elle a beau être un bébé, elle sent tout, elle a tout ressenti, le manque de sa mère, la douleur de son père, notre inquiétude, elle a senti que tu l’as laissé comme toi tu as ressenti le manque de ta mère. Quelle cicatrice tue lui as laissé Sonny ? Et T ? Tu as pensé à ta destinée ? Tu as pensé une minute à ce que tu avais ressenti TOI lorsqu’il t’a fait pareil ? T n’est pas toi Sonny, il est fort pour toi, mais avec toi. Sa force et sa faiblesse c’est toi. Il était complètement anéanti Sonny, je te jure, je ne l’ai jamais vu ainsi. (Elle se tait quelques secondes avant de reprendre) À lui, qu’est-ce que tu lui as laissé comme cicatrice ?

     

    Je détourne le regard, mon cœur me serre, seigneur comme j’ai mal de cette situation, mal de mon geste que je ne regrette pas, et de ses semaines qui nous sépare.

    T me fuie, T m’aime, mais il me fuit, il a peur et je suis trop fière, trop lâche ou bien trop indécise sur mon avenir ici pour répondre à ses demandes qu’il n’ose faire.

    Pourtant j’ai besoin de lui, un besoin viscéral de le retrouver, d’obtenir son pardon pour ne plus avoir à vivre avec cette douleur de destinée abandonnée.

    Je ne réponds rien, mais Amy sait que j’ai compris, j’ai un nœud dans la poitrine, et une furieuse envie de sortir de cette pièce pour ne pas m’effondrer. Je me lève sans préavis, et marche en direction de la porte pour sortir, mais la voix d’Amy me stoppe dans mon élan.

     

        –   Moi je te pardonne pour ce que tu as fait. Les autres aussi te pardonneront d’ici peu, mais T… c’est à toi de te faire pardonner ta fuite, c’est à toi de le reconquérir, mais surtout, c’est à toi de prendre ton courage à deux mains pour répondre à toutes ses questions qu’il se pose.

     

    Je ne réponds pas tout de suite, prise par une boule d’émotion, elle a raison sur toute la ligne.

     

        –   Merci Coloc de mon cœur, je lance, sans rien de plus.

     

        –   Je suis là pour ça…

     

    Je lui souris, cette femme est formidable, et de bon conseil même si c’est un désastre en ce qui concerne sa vie sentimentale actuelle et même si elle ne m’a rien dit, je ne me gêne pas de lui dire ce que je pense :

     

        –   Pete n’est pas facile, mais il va finir par comprendre que t’aimer n’est pas quelques choses de mal et qu’il mérite de se laisser aller avec toi. Insiste, tu le mérites vraiment, et lui aussi.

     

    Amy ne dit rien, mais je ne lui en laisse pas le temps. J’ouvre la porte en envoyant un baiser, et marche en direction de la salle de réunion, l’esprit bien occupé.

    La question, du « tu fais quoi maintenant », n’a pas été encore posé. Personne n’ose, où pas encore en ce qui concerne Low, cela je pourrais le gérer, je pense avoir compris que je ne pourrais pas continuer toute seule, bien que oui, ma part de chasseuse le sais, on pourrait continuer, elle, moi et Alec, mais ce se finirait dans un bain de sang, où le mien tacherait aussi le sol. Et à présent, je ne suis pas certaine de vouloir cette fin-là, je ne sais pas si je supporterais à nouveau de partir loin de ma fille et de son père.

    Avec T c’est… étrangement douloureux. Sa présence à mes côtés me parait si loin, il y a cette distance qu’il impose, cette froideur que je ne lui connais pas à mon égard. Bien sûr il m’aime, mais il m’en veut, et il a peur de ce que je pourrais faire à nouveau. Mon vampire n’ose pas poser les questions, et je n’ose pas non plus lui donner les réponses.

    Je ne sais pas où nous en sommes, je ne sais pas non plus si on va réussir à sortir la tête de l’eau de cette histoire, s’il réussira à taire cette peur et à me pardonner.

    Il me manque, ils m’ont terriblement manqué, mais j’ignore quelles séquelles j’ai laissées à vie en agissant pour leur bien. Un bien, que moi seule, juge ainsi. Les autres me voient comme une suicidaire égoïste qui voulait mener sa guerre en solo. Mais Amy a raison, c’est à moi de mettre au clair les choses pour une bonne foi pour tout. Je sens dans l’air que les prochains jours vont être décisifs, et que nous n’aurons peut-être plus le temps de refermer ses plaies et d’éteindre cette colère.

     

     

     

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    ***

     

     

    Je regarde T qui se tient à l’autre bout de la pièce, notre fille dans les bras, il ne l’a lâche pas souvent. C’est elle et lui, plus qu’elle et moi, ils ont une relation père-fille très forte, chacun est le soutien dont l’autre à besoin, le soutien à cette peine, que moi j’ai causée, et dans ces moments-là, où ils se tiennent loin de moi, où lorsque nous étions ce soir, dans le même lit sans se toucher, chacun de son côté, le dos tourné à l’autre, évitant tout contact, refoulant ses désirs, et le besoin d’avoir l’autre, dans ces cas-là, je m’en veux de n’être pas comme n’importe qui.

    Mon cœur se serre, j’essaie de me convaincre que la peinture est encore trop fraiche pour cicatriser comme il faut, mon retour est trop récent, beaucoup trop bouleversant. Il y a trop de questions sans réponse, beaucoup trop, et peu de temps pour y répondre.

    Arrête de te dégonfler et pense à ce qu’Amy t’a dit.

    Oui c’est ça, je dois me concentrer sur ça, et lorsque j’aurais un moment, lorsqu’Alec aura fini de trouver suffisamment d’information pour avoir un interrogatoire, et une fois que ce dernier sera fini, je prendrais mon vampire dans mon bureau et on parlera vraiment.

    Très bonne idée.

    Je jette un œil sur la salle de réunion étrangement vide. Il n’y a que T, moi, Russel qui joue avec des M&M’s, Sacha qui écrit quelques choses et Alec qui tape sur l’ordinateur… où est Pete ?

     

        –   Pete, où vas-tu ? demande la voix de mon amant.

     

    Nous nous tournons tous vers Pete qui est à la porte. Il tient dans ses mains ses clés de voiture.

     

        –   Je vais voir Kim.

     

    Kim ? À cette heure alors qu’on a besoin de lui pour le soldat ? Qu’est-ce qu’il se passe… le regard qu’il a et la tête qu’il fait n’indique rien de bon.

     

        –   Pourquoi ? je demande en fronçant les sourcils.

     

        –   Elle n’est… (il se tourne vers T), elle m’a appelé, elle n’avait pas l’air bien.

     

        –   Où est-t-elle ?

     

    Pete hésite, et je n’aime pas l’attention que T porte à la batteuse du groupe. Merci la destinée, merci cette jalousie qui monte en moi et que j’espère, il sent. Mais T ne me regarde pas, il m’évite encore mal à l’aise, et préfère se concentrer sur ¨Pete.

     

        –   Elle est chez Harold c’est ça ? Reprends mon compagnon.

     

    Notre ami hoche la tête et la décision se prend rapidement et sans appel. T remet en place la tétine de notre fille et il la donne à Sacha qui sursaute, mais qui accepte le paquet sans sourciller, avoir Liv dans les bras semble même le détendre. Il passe devant moi rapidement avant de prendre les clés de Pete.

     

        –   Je vais aller la chercher dans ce cas. On aura plus besoin de toi ici… que moi.

     

        –   T tu devrais rester avec… commence Pete, gêné.

     

        –   Non, Jai besoin de sortir, conclut le vampire.

     

    Non T, tu as besoin de me fuir.

    Sans rajouter un mot de plus, ni même sans se retourner, il quitte le QG pour aller faire je ne sais quoi, et ça me bouffe. Je n’aime pas ça.

     

     

    ***

     

     

     

        –   Alors, raconte-moi maintenant ce que tu allais faire de Pete, après l’histoire du raid chez mon pote, il doit bien y avoir une fin ?

     

    Je dévisage mal à l’aise la scène qui se déroule sous mes yeux, Pete, Russel et moi-même dans une salle d’interrogatoire plongé dans le noir, seulement éclairé par une ampoule au-dessus des hommes. Le soldat, MacTaylor, un trentenaire, est ligoté sur une chaise, et saigne déjà de plusieurs coups reçus. Je n’ai pas vouloir participé, seulement regarder. Je pense que Sacha veut me tester en m’obligeant à être là. De plus j’ai l’esprit bien trop occupé sur l’avenir, sur ma fille qui dort aux côtés d’Amy, et sur mon vampire je ne sais où avec son ex.

    Non, je ne suis pas bien, mais je tente d’entendre des bribes de conversations.

     

        –   Nous devions amener l’immortel à Lowell dans trois jours, lance MacTaylor.

     

    Pete croise les bras, il observe attentivement, le crâne chauve qu’ils ont commencé à questionner depuis vingt minutes déjà, le vampire est bien remontés à ce que je vois.

     

        –   À Lowell ? Ce ne serait pas plutôt… Alina ? demande-t-il.

     

    Je tends l’oreille, cette information est importante, j’avais le doute ses derniers temps qu’ils fonctionnent toujours ne binôme sur toutes les affaires.

     

        –   Non, Low voulait être présent pour l’arrivée de l’immortel. Ils travaillent ensemble, surtout pour cette mission.

     

    Voilà une bonne chose de faite. Ce MacTaylor est un bon élément.

     

        –   Il t’a dit pourquoi ? Renchéris Russel en réajustant son poing américain pour que le soldat le voie bien.

     

        –   Non, il veut juste pouvoir en profiter avant de l’amener au camp pour que d’autres puissent faire pareil avant de le vendre au plus offrant.

     

    Le mec répond trop vite pour quelqu’un d’à l’aise, il est tendu et je le comprends, Russel n’est pas réputé lui non plus pour jouer avec la dentelle.

    Les questions se mettent à fuser maintenant que l’Anglais a compris que l’autre était déstabilisé.

     

        –   Quand cette vente aurait-elle lieu ?

     

        –   Aucune idée, j’ai été payé pour ramener l’immortel, le reste, ce sont des échos.

     

        –   Pourquoi toi en étant humain ? interroge Pete, impassible.

     

        –   Je n’en sais rien…

     

    Russel ne lui laisse pas le temps de finir qu’il lui en met une.

     

        –   Bien sûr que tu sais, tu en sais beaucoup plus que ce que tu laisses paraitre ! À mon avis, ce n’est pas la première fois que tu fais ça.

     

        –   C’était la première.

     

    L’Anglais lève son poing, celui avec le poing américain et lui adressent un second coup.

     

        –   Mauvaise réponse ! Je parierais même que tu sors tout droit du camp des chasseurs canadien non ? Ou que tu as servi pour l’armée. T’as pas besoin de répondre, je le sais déjà. Mais ce que je veux savoir c’est où ont lieu les ventes.

     

    Le soldat se remet à cracher, son arcade saigne, déjà qu’on a du le remettre sur pied, je crois qu’on va devoir recommencer si Russel ne se calme pas.

     

        –   Je ne sais pas ! lance MacTaylor en gémissant, je sais seulement que le point de rendez-vous est un entrepôt à la sortie de la ville (nom ville), il a l’air abandonné, mais c’est là le repaire, où l’on garde les cibles, et où les chasseurs sont.

     

        –   Lowell y vit ? je demande.

     

    C’est la première fois que je parle depuis que nous sommes là, ce qui me vaut un regard en coin de mes compatriotes.

     

        –   Non, il fait des aller et venu fréquemment entre là-bas et le camp.

     

        –   Tu m’as l’air bien informé pour quelqu’un qui ne savait rien… qui t’es en réalité aux yeux de ses gros connards ?

     

    MacTaylor se tait quelques instants, il crache du sang au sol, et lève le visage pour faire face à Pete à sa droite.

     

        –   Je baisais avec la journaliste, lâche-t-il simplement.

     

        –   Tu baises avec Alina ?! je demande froidement.

     

    Voilà qui pourrait expliquer pourquoi il en s’est autant. C’est un gros avantage que nous avons, et une chance que Pete ne l’est pas tué lui plutôt que l’autre. Nous aurions sans doute fait chou blanc. Mais MacTaylor d’après Alec et les recherches qu’il a faites, a été congédié de l’armée après avoir été capturé par des extrémistes qui l’ont torturé pour obtenir des renseignements. À mon avis, s’il parle c’est parce qu’il souffre de traumatisme qu’il ne veut pas revivre inconsciemment. Les quelques coups que l’Anglais lui a donnés ont dû suffire à briser sa carapace pour qu’il parle.

    Certaines blessures ne se referment jamais, ce qui nous apporte à nouveau un avantage. La menace des coups contre des renseignements qu’il semble nous donner de bon cœur.

     

        –   Et elle te faisait des confidences sur l’oreiller, renchérit Russel avec ironie, oh comme c’est touchant ! Pourquoi te parler à toi, pauvre merde humaine ?

     

        –   Parce que je suis spécialisé dans les opérations spéciales. L’uniforme lui a plus et effectivement… elle me parle.

     

    Ça nous le savons, c’est pour ses talents que le sergent MacTaylor était employé, lui et son copain mort étaient de vrai pro qui ont servi en Afghanistan. Ils savaient ce qu’ils faisaient, malheureusement ils sont tombés sur Pete.

     

        –   Qu’est-ce que  tu sais d’autres ? questionne Russel

     

        –   Non, parle-nous plutôt de ta mission, comment vous communiquez ? demande Pete en s’accroupissant.

     

        –   On ne communique pas. On part de la base, avec un délai de retour. Tant qu’il n’est pas dépassé, personne ne s’inquiète.

     

        –   Les fameux trois jours, répète Russel.

     

        –   Oui.

     

        –   OK. Maintenant, parle-moi du nombre de chasseurs présent dans le repaire.

     

    Le soldat se tait quelques minutes, sans doute pour se remémorer de bons moments.

     

        –   Dix-neuf plus douze humains. Ils doivent être trente-cinq aux maximums, annonce-t-il visiblement sur de lui.

     

        –   Combien de vampires étaient retenues à ton départ ? renchérit Pete

     

        –   Une dizaine.

     

    Russel sort une carte du bâtiment de sa poche, à la tête étonnée du Marines, je comprends qu’il vient lui-même de comprendre qu’on a un tour d’avance sur lui.

    L’Anglais et Pete terminent d’obtenir les renseignements nécessaires pour notre prochaine réunion, le soldat nous explique comment est agencé le repaire, où sont les armes et les rondes. Je suis étonné de la vitesse à laquelle ce dernier balance, mais à voir la peur dans ses yeux, celle qu’il tente de cacher comme Marshall, je sais que c’est elle qui le rend causant. Je suis plutôt soulagé que ça aille vite, j’ignore qu’elles auraient mes réactions face à un interrogatoire musclé, les séquelles de celui de Marshall persistent encore. Quelques jours seulement se sont passés, et bien que je ne le montre pas, c’est dur pour moi.

    Perdue dans mes pensées et dans la réflexion, je ne vois même pas que l’interrogatoire du soldat se termine, il faut que Pete vienne me secouer l’épaule pour que je redescende sur terre.

     

        –   Sonny ?

     

    Je lève les yeux vers lui, son regard est différent depuis que je suis rentré,e je pense que lui aussi doit m’en vouloir, mais c’est autre chose, j’ai l’impression qu’il ne me reconnait plus et qu’il ne sait pas comment envisagé les choses et mes intentions. Je sais qu’il sait tout, et je sais aussi qu’il craint le pire.

     

        –   Oui ? je renchéris sur le même ton.

     

        –   Tu viens, on va faire un débriefe dans la salle de réunion.

     

    Mon attention se porte MacTaylor que Russel a du shooter le temps de la réunion, le soldat à l’air de dormir même s’il pisse le sang.

     

        –   Pete, qu’est-ce que vous allez faire ? je demande

     

        –   Tout dépend de beaucoup de chose, répond le vampire.

     

    À nous y voilà ! Enfin un qui ose demander.

     

        –   C'est-à-dire ?

     

    Mon ami et bassiste croise le bras face à moi. Il fait très sérieux, il l’est, et je sais qu’il a à me dire des choses qui ne me plairont eut être pas, mais il le faut pourtant.

        –   Tout dépend de ce que tu comptes faire après cette réunion. Tu as toujours ta place aux côtés de Sacha, mais qui ne nous dit pas qu’en ayant toutes les informations nécessaires pour vaincre Low, tu ne vas pas t’en aller ?

     

        –   Cette fois-ci… c’est différent, vous ne me laissiez pas partir.

     

        –   C’est clair… mais qu’en est-il de toi. Es-tu réellement avec nous comme ton pote Alec, ou cherches-tu encore des réponses ?

     

    Je regarde mon ami, je tente de mettre le plus de conviction possible dans mes mots.

     

        –   Je suis sûr d’une chose, je veux anéantir Low, et je ne peux pas le faire seule. Donc… je suis avec vous.

     

    Ma réponse n’a pas l’air de convaincre à 100% le vampire, et je le comprends, moi-même je ne suis pas tellement sur de moi, tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas prête de repartir, mais décider de me la jouer solo au dernier moment ? Ca je ne le sais pas encore.

     

        –   On devra parler de beaucoup de chose Sonny. Tu as beaucoup de choses à dire, avec T surtout.

     

    Il défend son meilleur ami c’est normal, dans l’histoire, c’est moi la méchante.

     

        –   Je sais et on le fera avant de partir aux rendez-vous, avant ses trois jours, on s’expliquera Pete, je ne veux pas que notre relation souffre encore. Tout comme notre amitié, ce que tu voudras savoir, je te le dirais.

     

    Le vampire hoche la tête, et je sais qu’il viendra vers moi.

     

        –   Tu as suivi l’interrogatoire alors.

     

        –   Oui.

     

        –   Tu avais l’air ailleurs pourtant.

     

    Je descends du meuble où j’étais jusqu’à présent assise, il y a tout un tas d’objets pour faire parler les gens dedans.

    Je ne sais pas pourquoi, mais je m’arrête dans l’élan qui allait me faire sortir pour barrer la route au vampire et lui dire, moi aussi ce que j’ai à dire.

     

        –   Je réfléchis à notre avenir Pete, et je pense que tout va se jouer dans trois jours lorsque nous retournerons à leur repaire. Mais puisqu’on en est au prérèglement de compte, laisse-moi te dire une chose ;  si tu n’étais pas immortel et si tu n’avais pas la garantie de revenir vivant de ce futur raid, est-ce que tu aimerais que ta relation reste aussi indécise avec Amy ? Quand est-ce que tu vas arrêter de jouer au con ? C’est beau de me faire des reproches Pete, mais le peu que j’ai vu de toi et d’Amy, je sais que fait tout de travers. Elle n’est pas Kim, elle ne l’a remplacera pas Amy, est Amy et que ça te plaise ou non, elle t’aime, alors arrête d’être un connard et assume. Il faut avancer dans la vie Pete, et toi tu recules sans cesse.

     

    Pete me dévisage perplexe et confus. Oh il peut l’être, mais il n’a pas à jouer les innocents, il sait très bien de quoi je veux parler.

     

        –   Merci à toi pour tes conseils Pete, sache que je compte m’expliquer vraiment avec T, pour tout remettre dans l’ordre avant ce Raid, tache d’écouter les miens et de faire pareil. Le jeu en vaut la chandelle et tu mérites enfin qu’on t’aime.

     

    Sans dire un mot de plus, et fière et agacé à la fois que Pete, mon ami soit si distant avec moi, je quitte la salle d’interrogatoire laissant le vampire stoïque. Moi aussi je sais faire ma petite mise en scène et moi aussi, je comptais bien lui faire une série de reproches. À la différence de Pete, je connaissais déjà les solutions à mes problèmes. Il ne me reste plus qu’à trouver un peu de temps pour retrouver ma destinée, lui demander pardon et espérer que ce n’est pas trop tard pour se retrouver, retrouver son corps, lui, et notre amour le vrai et pas celui que nous avons fait souffrir.

     

    Amheliie

     

     

     

  • 30) Cry Baby Cry

     


     

     

    Je sors de la douche dans un nuage de vapeur, je l’ai prise brulante en espérant surement me réchauffer mais c’est peine perdue. J’ai l’impression d’être vide a l’intérieur que plus rien n’occupe mon corps alors qu’elle est là. J’ai seulement ce battement habituel qui me rappelle qu’elle est en vie mais à part ça, il n’y a rien. C’est frustrant de vouloir savoir et d’avoir peur en même temps d’en apprendre trop.

    Je sors un jean de la penderie et l’enfile avant de sortir de la chambre. Je n’y ai remis les pieds qu’hier quand Liv ne voulait pas cesser de pleurer. Apres avoir tout tenté pour la calmer j’ai pensé que peut être Sonny lui manquait et je ne me suis pas trompé. A peine je l’ai posé sur l’oreiller de sa mère imprégné de son odeur qu’elle s’est calmé. On a dormis là tous les deux, enfin Liv a dormis moi j’ai plutôt ressassé et c’est ce qui m’a motivé à sortir de ma léthargie, Liv a besoin de sa mère, toutefois je n’ai pas pensé à l’inverse.

    Je sors de la chambre torse nu, ma peau est encore chaude de la douche quand j’entends des pleurs venir de la chambre de Liv. Je m’arrête et essaye de battre cet instinct qui me ferait entrer et la prendre dans mes bras pour la consoler. J’avance et m’écroule contre le mur près de la porte ouverte de la chambre. Sonny pleure. Etrangement ça me fait du bien de l’écouter pleurer autant que ça me fait de la peine de la savoir triste. J’écoute ses sanglots et les mots qu’elle arrive à prononcer à notre fille entre coupé de pleurs. Elle a besoin d’elle autant que Liv a besoin de sa mère, c’est elle qui lui rend son âme de femme et de mère et non plus celle de cette chasseuse que j’ai vu jusqu’à présent.

    Je me lève et reste sur le pas de la porte pour les regarder toutes les deux s’accrochant l’une à l’autre et  Liv commence à pleurer en sentant les soubresauts de sa mère. Elles sont belles toutes les deux et je ne pensais plus les revoir ainsi tout en l’espérant. Liv pleure de plus belle et Sonny tente de la calmer. Je fais demi-tour jusqu’au salon, et approche de ma guitare qui trône toujours à sa place habituelle alors que je ne l’ai pas touché depuis Londres. Elle brille, Madame Fernandez met un point d’honneur à l’entretenir et je l’en remercie car en ce moment on peut dire que je la délaisse. Je n’ai plus gout à la musique, plus d’envie ni d’inspiration, a quoi bon ? Mais ce soir j’en ai envie, pour elles et peut être essayé de mettre des mots sur ce que je ressens. La musique a toujours eu ce pouvoir sur moi, celui d’exprimer tout ce qui se cache a l’intérieur de moi et à chaque fois cela sonné juste comme une séance chez le psy ou on sait avoir avancé après avoir relâché ce que seul un professionnel inconnue est capable d’encaisser. La musique est ma thérapie.

    Je prends ma guitare et retourne vers la chambre, j’entre, Sonny lève les yeux vers moi alors qu’elle se balance sur le rocking chair avec Liv toujours en pleure. Ma chasseuse tente de sécher ses larmes et de me les cacher mais justement c’est ce que je veux voir, je veux qu’elle pleure et qu’elle me montre que sous toute cette froideur il y a encore son cœur. Je m’installe au sol en face d’elles et accorde rapidement ma guitare. Je suis détendue, toujours en colère mais détendue parce qu’elle est là et qu’à partir de sa présence tout est possible. Le bon comme le pire mais je ne pense qu’au bon surtout maintenant qu’elle a retrouvé Liv.

    J’inspire et naturellement mes doigts viennent gratter les cordes, je ressens un frisson sur ma nuque comme si quelqu’un venait me chatouiller pour me donner sa bénédiction, que ce que je fais est bien. Tellement longtemps que je n’ai pas tenue cette guitare et quand je lève les yeux, tellement longtemps que je ne les ai pas vu toutes les deux dans les bras l’une de l’autre. Liv commence à se calmer alors que je trouve un rythme doux, un de ceux qu’elle préfère et Sonny détourne a nouveau les yeux pour me cacher leur humidité. Je la regarde faire et les mots sortent tous seul.

    *Cry baby cry

    Show me your heart

    Lets talk about your soul

    Cray baby cry

    Let your tears flow

    Force dam that coldness

    Cry baby cry

    Come warm our hearts

    Too long away from you

    Cry baby cry

    Do not hide from me

    Let me see this part of you

    Cry baby cry

    No matter if it is weak

    This is the one I love

     

    Les yeux de Sonny ne se détournent plus et même si elle ne pleure plus j’y vois à présent tout l’amour qu’elle a pour nous, je retrouve ma chasseuse celle qui m’ rendue dingue et que je connais. L’autre, celle que j’ai découverte ces derniers jours n’est pas faite pour cette vie, celle d’une famille, certes elle est forte mais avec nous elle devient faible. Je ne veux pas qu’elle renie cette partie d’elle mais je ne veux pas non plus qu’elle prenne le dessus sur l’autre. Je veux les deux cotés qui font ce qu’elle est en tant que femme, mère, destinée et chasseuse, c’est un tout avec un peu de chacun de ses cotés. J’espère qu’elle voit a qu’elle point elle s’est détourné de tout en voulant être plus forte qu’elle ne peut le supporter en nous ayant dans sa vie et que la solution n’est pas de nous évincés, mais de faire avec nous.

    Sonny se lève, Liv profondément endormis dans ses bras, elle la dépose doucement dans son lit et la regarde en souriant se reposer de ces évènements. Je regarde ma chasseuse, son corps sous son jean et me reviens l’image d’elle de ce matin, son corps nue et ce que mon esprit embrumé par le désir a noté, elle a maigri. Mon regard glisse du bas vers le haut de son corps et elle me surprend à la reluquer. Je détourne les yeux comme si je n’avais pas le droit de faire ça alors que pourtant elle est à moi, la regarder, la désirer c’est normal et s’inquiéter pour son bien être aussi, je deviens stupide. Je soupire et m’apprête à me relever quand Sonny se met à 4 pattes devant moi et s’approche doucement avec ce regard que doivent avoir les prédateurs envers leur proie. Je sens mon sexe se durcir rien qu’en regardant son visage rougie par ses larmes, l’effet qu’elle me fait reste le même, peut-être même plus fort dû au manque. Elle s’avance jusqu’à n’être qu’a un cheveu de mon visage, je sens son souffle sur ma peau et son odeur qui ravive ma faim.

    -Je t’aime dit-elle doucement les yeux plongés dans les miens avec toute la sincérité dont elle est capable pour me le montrer sans notre lien.

    Je la crois, je sais qu’elle m’aime, même si j’en ai douté, à présent je le sais.

    Je colle mon front contre le sien, sa peau est brulante.

    -Je t’aime, je réponds simplement en essuyant du pouce la dernière larme sur sa joue.

    La voir pleuré a eu un effet choc sur moi, je ne sais pas encore s’il est bon mais il m’a apaisé.

     

    ***

     

    Sonny sort de la chambre après s’être douché et je la regarde s’avancer jusqu’à la cuisine. Elle ne porte qu’un tee shirt, un des miens, mes doigts se resserrent sur la cuillère que je tiens dans ma main, l’espace de quelques secondes je me demande si elle porte quelque chose dessous. Je sais aux pointes de ses seins visibles sous le tissu qu’il n’y a pas de soutien-gorge mais plus bas ? Mes yeux divaguent sur son corps, ses cuisses plus fines qu’habituellement mais toujours aussi belles et tentantes

    -T, ça crame.

    Sonny et l’odeur de brulé qui commence à se reprendre dans la cuisine me sorte de ma contemplation je me retourne et tente de retrouver mon calme en éteignant le feu sous la casserole. Je sers le poulet au curry dans les assiettes accompagné de riz, l’envie de cuisiner m’a prise ce soir je doute qu’elle ait bien mangé ces derniers jours et mon instinct de protection envers elle est plus que présent. Je me retourne et pose les assiettes sur le bar avant d’aller m’asseoir à ses côtés. Je décide de garder mes yeux sur l’assiette et pas sur elle, je n’ose pas la toucher, par peur que ce ne soit pas réel que mon rêve s’évapore si je vais trop loin et si je veux être honnête avec moi-même parce que j’ai peur qu’elle me quitte encore. J’ai peur de replonger en elle et qu’elle vienne à partir de nouveau. Sonny commence à manger doucement, sa bouche émet un soupir de soulagement quand la nourriture passe ses lèvre et  j’imagine autre chose dans sa bouche qui la ferait soupirer comme ça.

    -Comment tu as connue Alec ? Je demande pour rompre le silence troublé seulement par les bruits de fourchettes alors que j’ai des centaines de questions en tête.

    -C’est une vieille connaissance que j’utilisais pour mes recherches. C’est un geek, un bon geek.

    -Tu as couché avec lui ?

    Sonny s’apprêter à porter sa fourchette à sa bouche et stoppe son geste pour me regarder.

    -C’était il y a longtemps.

    Je ne dis rien et retourne à mon assiette je joue plus avec la nourriture que je ne l’aval. Je ne lui en veux pas, je ne vais pas lui reprocher tous les mecs qu’elle a eus avant moi-même si je préférais ne pas avoir à mettre un visage sur chaque nom.

    -T…

    -Je t’ai menti, je la coupe.

    Sonny se tourne vers moi attendant la suite.

    -Quand tu étais enceinte et que je t’ai dit que je serais là pour Liv quoi qu’il arrive, je t’ai menti. Tu étais paniqué à l’idée que tu ne survives pas à cet abouchement et je ne voulais pas t’inquiéter plus alors je t’ai menti.

    Sonny fronce les sourcils et je sens qu’elle va se mettre en colère.

    -Je ne suis pas Harold Sonny, je ne suis pas capable de tant d’abnégation. A la minute où tu quittes cette terre je te rejoindrai quoi qu’il en soit. J’aime Liv mais elle aura besoin d’un père et sans toi ce n’est pas ce que je serais. Tu vois finalement, je souris, je suis comme toi capable d’abandonner ma fille pour son bien.

    -Pourquoi tu me le dit maintenant ? Pourquoi pas avant que je ne…

    -C’est le seul mensonge que je t’ai dit, le reste ça n’a toujours était que la vérité. Et tu peux me reprocher Low mais mon but n’était pas de mourir mais seulement de nous libérer de lui.

    Je soupire et me frotte les yeux.

    -Il t’a eu. Son but a toujours était de nous séparer et en te disant cela il a réussie, tu es partis mener ta guerre toute seule. Tu as eu seulement besoin d’une minute avec lui pour prendre ta décision. Mais venir m’en parler ne t’as pas effleuré l’esprit.

    Je suis calme mais je n’arrive pas à ne pas lui reprocher son manque de confiance en moi.

    -T, est ce que tu es en train de me dire que tu es jaloux ?

    -Je suis jaloux de l’influence qu’il a sur toi, je suis jaloux que tu lui fasses plus confiance qu’à moi !

    -Je ne lui fais pas confiance !

    -Alors pourquoi tu l’as cru bon dieu !?

    -Parce que je sais de quoi il est capable !

    -Et moi ? Je ne suis pas capable de protéger ma famille ? C’est ce que tu pense Sonny, tu me prends pour un faible alors que putain je suis un vampire, je suis ta destinée, je mourrais pour toi !

    Sonny me dévisage et j’essaye de me calmer, crier ne servira à rien à part réveiller Liv.

    -Je ne suis peut-être pas un gros macho et je sais que tu es forte mais j’ai quand même un minimum de fierté et savoir que tu ne me crois pas capable de vous protéger Liv et toi me rend dingue en plus du reste.

    Sonny éclate de rire et je sers les poings pour ne pas enrager plus que nécessaire. Elle trouve ça drôle moi je trouve ça humiliant.

    -Je n’ai jamais pensé ça de toi dit-elle après s’être arrêté, jamais je ne t’ai considéré comme quelqu’un de faible. Ce n’est simplement pas ton combat T.

    -Si c’est le tiens, c’est le miens, on partage tout toi et moi le bon comme le moins bon et ça aussi. Et ça n’a rien à voir avec Harold même si évidement je veux me venger pour ça mais je comprends l’injustice Sonny, et c’est des vampires qui souffrent de toutes ces conneries. Ok je ne suis pas un militant du » front de libération des vampires » mais je sais à quel point la torture de tes compatriotes les chasseurs peut faire mal.

    -Je suis comme eux T.

    Sa voix n’est qu’un murmure alors que ses yeux me fuient. J’évite de penser à ce moment de ma vie à Low et à ses actes sur moi, je fuis, comme je fuis tout habituellement, la douleur que ça engendre en moi.

    -Non, justement tu n’es pas comme eux et certainement pas comme Low

    -Tu ne sais pas ce que j’ai fait…

    -Si, je sais, mais à la différence de Low toi tu n’y prends pas de plaisir.

    Je sens la main de Sonny sur mon bras alors que je revois le visage de cet enfoiré, ses yeux remplis de plaisir et son sourire alors qu’il s’adonnait sur moi à ses pires vices…et ses paroles sur Sonny.

    -T, sa main me serre, dit moi.

    Je me lève, je n’ai plus faim ou plutôt faim d’autre chose, dès que je pense à lui j’ai besoin de m’approprier Sonny c’est inconscient mais j’ai besoin de savoir qu’elle est à moi et plus à lui. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui je ne suis plus sûr de rien et je préfère aller me coucher que lui poser la question qui remettrait tout en cause quant à savoir ce qu’elle envisage de faire à présent concernant sa guerre solitaire.

     

     

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    ***

    PETE

    Je roule sur le corps d’Amy et pose immédiatement ma main sur sa bouche pour ne pas qu’elle crie. Elle se débat quelques secondes sous moi alors que ses yeux s’ouvrent surpris puis, son corps se calme en voyant que ce n’est que moi. Ses yeux m’interrogent et je puise le plus de calme possible dans mes paroles pour ne pas l’effrayer d’avantage.

    -Il y a quelqu’un dans l’appartement. Je vais me lever tu vas te glisser sous le lit sans bruit et ne plus en bouger.

    Ses yeux s’écarquillent de surprise et de peur mêlé.

    -Tu ne sors pas de sous le lit avant que je ne vienne te chercher.

    Je l’interroge du regard et attend qu’elle acquiesce d’un signe de tête pour la relâcher et me lever. Je l’entends à peine bouger pour faire ce que je lui aie demandé alors que j’enfile un jean et récupère une arme dans le tiroir de la commode. J’avance jusqu’à la porte et arme le flingue en essayant de faire le moins de bruit possible. Nos visiteurs nocturnes le sont tout autant que moi, si je n’étais pas un vampire je ne les entendrais pas circuler dans l’appartement. Je vois le rayon d’une lampe torche à travers l’entrebâillement de la porte qui s’éloigne tout droit vers la deuxième chambre. Ils sont deux, j’entends deux sortent de pas différent sur le parquet du salon puis plus rien une fois qu’ils ont ouvert la porte de la chambre, qui elle a de la moquette et étouffe leur pas. Je sors de la chambre et me place directement derrière le canapé, la lumière reviens et mon rythme cardiaque n’accélère pas d’un pouce, je me maitrise et surtout je ne risque rien. C’est nouveau et étrange d’appréhender le danger en sachant ne pas risquer ma vie. Ce n’est pas plus exaltant, c’est même le contraire ca perd tout son sens, rien n’est dangereux à présent. Je risque juste de perdre ceux que j’aime.

    Je reste baissé et passe derrière le bar de la cuisine alors que la lumière se redirige vers le salon. Les intrus ont fait choux blanc dans la première chambre et se dirige vers la seconde. Je me lève pointe mon arme en direction des pas et tire. J’atteins un des deux hommes, il tombe à terre contre le mur alors que la détonation résonne encore dans la pièce. Je vise le second mais il m’éblouie avec sa lampe et c’est lui qui me tire dessus. La balle frôle mon épaule et m’écorche la peau, la douleur est là mais je ne flanche pas quand j’entends un autre tir, différent du sien et du mien. La lumière se baisse et j’aperçois Amy, nue,  une arme à la main braqué sur le deuxième mec. Il est à terre et seulement blessé à la jambe. Je passe par-dessus le bar avant qu’il ne récupère ses esprits et son arme et tir sur Amy. Elle a bien fait de ne pas le tuer ça facilitera les choses pour savoir qui ils sont et ce qu’ils veulent. Le deuxième est mort. Je m’accroupi en face de celui qu’Amy a désarmé en essayant de ne pas penser a ça pour le moment, il geint en se tenant la jambe, je fais le tour de sa personne d’un œil critique, son équipement est au top, leur façon de faire et leur discrétion sans parler du fait qu’ils soient humains ne laissent que peu de possibilité.

    J’écoute l’arme d’Amy tombé et me tourne à demi vers elle sans la regarder.

    -Va t’habiller.

    Elle ne bouge pas après quelques secondes et je lui redemande plus fort pour qu’elle sorte de son état de choc, dans l’immédiat on n’a pas le temps de gérer ça.

    Amy finit par bouger et se rendre compte qu’elle est nue pendant que je tiens en joue notre ami et récupère mon téléphone sur la table basse.

    -T’es qui ? je demande tout en appuyant sur la touche d’appel.

    L’intrus braque son regard bleu sur moi et me sourit.

    -Allo ?  me répond une voix ensommeillée à l’autre bout du téléphone.

    -Rien à signaler ? je demande sans préambule

    J’entends T bouger et soupirer puis un silence.

    -T ?

    -Qu’est ce qu’il y a ?

    -Deux mecs viennent de forcer ma porte et d’entre chez moi.

    -Quoi ?

    -Exactement ce que je viens de dire. Prends ta fille, Sonny, des affaires pour plusieurs jours et descend jusque chez moi. Soit prudent.

    Je raccroche et range mon téléphone dans la poche de mon jeans en braquant toujours l’homme au sol. Je m’approche de lui et appuie sur sa blessure avec mon pied.

    -Vous êtes qui ?

    Il gémit et sert les dents mais ne dit rien. Amy sort de la chambre et je ne tiens pas à ce qu’elle voit ce mec ce vidé de son sang alors que c’est elle qui a tiré mais elle ne doit pas resté à rien faire au risque de craquer.

    -Dans l’autre chambre, il y a des cordes dans le placard emmène-moi s’en une et prépare des affaires, on va partir.

    Amy s’exécute sans un mot. Je me retourne vers notre invité et appuie un peu plus fort sur sa jambe.

    -Qui ? Je demande à nouveau

    -Va te faire foutre…

    Je souris à mon tour et écrase carrément sa jambe quand Amy reviens dans le salon.

    -Pete… dit-elle doucement

    J’enlève mon pied de sa blessure et attrape la corde qu’elle me tend pour attacher les mains de cet enfoiré dans son dos. Il ne parlera pas facilement mais j’avance dans mes interrogations quand je vois le tatouage sur sa nuque. Un Marines. Tout du moins un ancien Marines et on sait bien qui bosse avec l’armée dans la liste de nos ennemies.

    Je finis d’harnacher le Marines quand ma porte s’ouvre et que T déboule dans mon salon l’air ahuri accompagné de Sonny qui sort du lit mais reste alerte.

    -Sonny !

    Elle détourne les yeux du cadavre et vois Amy puis s’avance vers elle et fait la chose à ne pas faire si on ne veut pas qu’une personne craque, elle la prend dans ses bras et la rassure pour qu’elle se sente en sécurité ce qui fait que la peur ne la maintiens plus et Amy lâche prise dans les bras de Sonny. Malheureusement le temps nous manque pour s’épancher sur les problèmes de chacun, pour le moment il faut se concentrer sur le plus important, partir d’ici.

    -C’est quoi ce bordel ?! Me demande T.

    La scène a quelque chose de comique, T avec sa fille dans le porte bébé, un cadavre à ses pieds et un futur autre cadavre si on ne soigne pas rapidement la blessure de l’autre, pendant que Sonny et Amy se console l’une l’autre. Je soupire et range mon flingue dans mon jeans avant de me diriger vers ma chambre pour enfiler un pull et une paire de basket.

    -Plus tard T, là il faut partir on ne sait pas s’il y en a d’autre.

    T me fixe un instant comme pour essayer de savoir s’il peut me faire confiance. J’hausse les sourcils, il est sérieusement en train de se demander ça ? Il finit par acquiescer et s’en retourne vers Sonny qui elle ne pose pas de questions trop accaparer par Amy. Je sors de la chambre et attrape le Marine pour le relever, il gémit mais aucun son ne sort de sa bouche quand je le traine derrière moi après avoir récupérer le sac fait par Amy.

    On sort rapidement dans le couloir, l’ascenseur arrive tout aussi vitet et j’espère qu’on aura le temps de sortir de l’immeuble avant que les flics n’arrivent. Les voisins ont dû  saturer leur standard après le bruit des coups de feu. On ne s’arrête pas et on descend directement dans le parking. Je me dirige vers la voiture d’Amy et fait signe à T de venir avec moi. Il laisse Liv a Sonny qui elle accompagné d’Amy va prendre la voiture de T. J’ouvre la portière et balance le Marines à l’arrière de la New Bittle sans ménagement et m’installe à côté de lui pendant que T prend le volant.

    -QG ? me demande mon pote

    J’acquiesce en le regardant dans le rétro puis récupère un foulard qui traine sur le siège passager, il sent Amy, pour couper la vue de l’intrus avec. T sort du parking et on entend les sirènes de la police se rapprocher.

    ***

    On est arrivé sans encombre, Sacha a envoyé ses nettoyeurs à mon appart et c’est arrangé avec les hautes autorités pour enterrer l’affaire après quelques coups de fils qui l’ont énervé. Notre ami Marines est en ce moment même en train de se faire soigner et je commence à lâcher doucement la pression après avoir fait un compte rendue à tout le monde des évènements. On est tous en vie, pour le moment c’est le principal mais quand je regarde Amy assise sur le lit de l’une des chambres à disposition de l’armée de l’anglais, un thé à la main je me dis que s’aurait pu être pire. Mais je vais la laisser se reposer et on verra ca plus tard. Je la laisse avec Sonny et m’en retourne dans la salle de réunion.

    -Alec est toujours là ? je demande a Sacha

    -Oui, on l’a mis dans une chambre et enfermé, ce mec est un emmerdeur.

    -Un emmerdeur utile, lance Sonny derrière moi.

    Je suis assez d’accord avec elle.

    -On a besoin de lui, il sera plus rapide que nous

    -Pour faire quoi ? demande Sonny en se plaçant devant moi comme si j’allais faire du mal à son ami.

    -Pour rentrer dans la base de données des Marines.

    Tout le monde me regarde comme si j’avais perdu la raison, étant donné qu’on ne sait rien sur ce mec ils doivent penser que c’est impossible jusqu’à ce que Sonny éclaire les autres

    -Les plaques…

    -Oui, même un ancien Marines garde les siennes sur lui, c’est une habitude qu’on a du mal à perdre de sentir le métal froid autour du cou.

    Je me souviens du jour où j’ai posé les miennes j’avais l’impression de me perdre, de ne plus avoir d’identité.

    -OK lance Sacha, Chris, va chercher l’emmerdeur et je vais aller voir si notre ami a bien ses plaques sur lui.

    Ils sortent de la pièce et Russel, silencieux jusque-là, nous rappel sa présence.

    -Qu’est ce qu’elle vous veut pour vous envoyer des militaires humains ?

    Je ne sais pas ce qu’elle veut, surement nous tuer, le but ultime d’Alina n’en reste pas moins T alors pourquoi chez moi ? S’en prendre à moi pour l’atteindre. Je souris, elle est mal tombé.

    -On ne sait même pas si elle la joue solo ou si Low et derrière tout ça et avec…

    -Et toi tu vas encore la jouer solo ? demande l’anglais en coupant Sonny qui le mitraille de son regard bleu.

    -Ferme ta gueule l’anglais ou je te la fait fermer.

    T retiens Sonny par le bras qui allait surement faire ce que T viens de dire. Pour l’instant le « cas Sonny » n’est pas la priorité, même si moi aussi j’aimerai savoir ce qu’il en est de ses intentions, elle est dans notre camp et pour le moment c’est l’essentiel. J’ai vu Marshall, j’ai vu ce qu’elle lui a fait et quand je la regarde, quand je vois ses mains et quand je pense à ce que j’ai partagé avec elle je me rends compte qu’on ignore tout d’une personne tant qu’elle n’est pas confronter de près à la mort, que ce soit la sienne ou celle de ceux qu’elle aime.

    On écoute les jérémiades d’Alec dans le couloir avant de le voir passer la porte, ce mec n’arrête donc jamais.

    -Tu vas me dire ce que tu veux ? il demande à Chris qui soupire en le faisant entrer.

    Alec s’arrête prés avoir passé le seuil et nous dévisage un par un, Russel, moi, T puis Sonny.

    -Buffy ! Heureux que tu sois en vie !

    Sonny lui sourit alors qu’il lui fait un clin d’œil.

    -Bon qu’est ce que vous voulez parce que là vous me faites louper un épisode de Desperate Housewiwes.

    -On a besoin de tes talents lui répond Sonny

    -Va falloir être plus précise Buffy parce que des talents ce n’est pas ce qui manque chez moi

    T grogne et Alec soupire en le lorgnant.

    -On a besoin de toi pour entrer dans la base de données des Marines, je reprends afin qu’on arrive à notre but sans trop tourner autour du pot.

    -On se la joue colabo maintenant BUFFY, fini les plans kamikaze ?

    Sonny s’avance vers lui et Sacha entre en brandissant les plaques

    -Oui, on la joue colabo Alec.

    Elle prend les plaques des mains de Sacha et les tend au geek qui s’en empare pour les déchiffrer puis comme s’il était chez lui, Alec s’installe à un ordinateur et commence son travail.

    -Il m’épate, me dit doucement Sonny, il n’a rien demandé en échange

    -Ne crie pas victoire trop vite Buffy…

    Je laisse Alec bosser et repart voir si Amy va bien. Au fond j’espère qu’elle dort ça m’évitera la discussion. On ne parle pas avec Amy, on se voit elle commence à dire mon prénom et je la fait taire en l’embrassant, ensuite on passe notre temps l’un dans l’autre. Je ne veux pas parler, mettre des mots sur ce qu’on est ou qualifier notre relation. Je sais que c’est ce qu’elle veut, qu’elle a besoin de savoir où on va mais pour le moment le flou me convient. Elle n’insiste pas pour le moment mais un jour viendra où elle me mettra, comme elle sait si bien le faire, sur le fait accompli et je n’aurais pas le choix.

    J’ouvre la porte de la chambre, Amy est prostré sur le lit, son visage se relève à mon entrés, il est pale et les larmes ont rougis ses yeux.

    -Comment tu te sens ?

    Un ricanement me répond et je comprends la stupidité de ma question mais que dire sinon ça ? Je me laisse tomber sur le lit à côté d’elle et prend sa main qu’elle n’arrête pas de triturer.

    -Amy…

    -Pourquoi tu es distant après…ça

    Je soupire et regarde ses yeux, cette peur qu’il y a encore et ce choc d’avoir tiré sur quelqu’un.

    -Il est en vie Amy.

    -Alors pourquoi tu m’en veux ?

    Je reste figé un instant, elle le sent. Finalement Amy me connait trop bien alors que même moi j’ai du mal à savoir qui je suis.

    Je relâche sa main et me lève, je ressens cette peur que j’ai eu quand je l’ai vue avec son arme, je la revois nue dans mon salon a tiré sur un homme alors que cette balle aurait pu être pour elle.

    -Je t’avais demandé de rester sous le lit.

    -Je ne suis pas cette femme Pete, je ne suis pas de celles qu’on met avec les enfants dans un canot de sauvetage ! Je ne suis pas une chasseuse, je ne suis pas aussi forte que Sonny mais je sais me défendre !

    -Je suis immortel Amy ! Immortel !  Tu n’avais pas à mettre ta vie en danger, la mienne ne risque rien !

    -Je t’aime dit-elle avant de se radoucir, je t’aime et je ne veux pas que tu souffres, tout immortel que tu sois la souffrance tu la ressens.

    Je détourne les yeux en déglutissant, ses paroles résonnent en moi comme si elle tombait dans un puits sans fonds je ne veux pas qu’on parle de ça, de sentiments et de ce qu’on est.

    -Ce n’est pas le moment Amy.

    -Ca n’est jamais le moment Pete, c’est bien ça le problème.

    Je soupire, ce qui s’est passé l’a plus retourné que je ne le pensais et c’est comme si elle avait décidé que le temps allait le lui manquer.

    -Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu attends de moi Amy ?

    Elle s’approche, son regard est déterminé et je regrette déjà ma question.

    -Que tu me dises pourquoi on en est là toi et moi, pourquoi soit on partage tout soit on a le sexe, pourquoi on ne peut pas avoir les deux ?

    Je n’ai aucune réponse à ces questions si ce n’est un « parce que » puérile et inutile. Je franchis le dernier pas qui nous sépare et prend son visage entre mes mains. Elle tente de se dégager quand ma bouche s’approche de la sienne mais je la retiens.

    -Pas cette fois Pete, cette fois tu vas me répondre.

    Je souris, non cette fois non plus je ne répondrai pas.

    -Ca m’excite quand tu t’énerve et que tu fais la rebelle ça me donne envie de te baiser à n’en plus finir.

    Je vois passer la colère et le désir dans ses yeux en approchant mes lèvres des siennes. Sa bouche s’ouvre j’ai envie de m’y engouffrer mais mon portable coupe tout quand U2 Résonne dans la pièce.

    With or without you
    Avec ou sans toi
    With or without you
    Avec ou sans toi
    I can't live
    Je ne peux pas vivre
    With or without you
    Avec ou sans toi

    Amy s’écarte a peine de moi et son sourire n’a rien de sincère, les paroles sont plus qu’explicitent quand on sait qui m’appel. Je sors mon portable et décroche laissant Amy s’éloigner de moi.

    -Allo ?

    -Tu sais ce qu’Harold a écrit en dernier ?

    -Kim ça va ?

    Sa voix est étrange.

    -« Acheter des post-it » sur un post it ! C’est la dernière chose qu’il a noté !

    Elle se met à glousser comme une collégienne et je soupire en comprenant qu’elle est complètement ivre. Kim ne glousse pas habituellement, son rire est fin et cristallin quelque chose digne d’une mélodie là, on dirait un ogre.

    -Où es-tu ?

    -Tu ne trouve pas ça drôle ?

    Non pas trop dans l’immédiat mais si on en reparle plus tard surement que je glousserai comme toi.

    -Où es-tu Kim ?

    -Chez Harold, finit-elle par dire en soupirant.

    -OK ne bouge pas je viens te chercher.

    Je raccroche et me tourne vers Amy qui me regarde de nouveau avec colère et je suis bien content d’avoir quelque chose à faire qui va m’éloigner un moment d’elle, le temps qu’elle se calme.

    -Je vais…

    -C’est bon j’ai compris.

    Je m’approche d’elle, finalement se quitter sur ces mots ne m’enchante plus.

    -On est bien comme ça Amy, pourquoi tu veux tout changer on peut juste continuer et voir ou ça nous mène.

    Ses sourcils font un bond vers le haut de son front, je crois que ce n’était pas la chose à dire mais tant pis elle a raison sur un point on doit se mettre d’accord sur au moins ça.

    -C’est ce que tu as fait avec elle ? Tu as laissé le temps pour voir où ça vous menez ?

    J’ai un mouvement de recul devant la virulence de ses propos, ce ne sont pas tant les paroles mais plus l’intonation de sa voix, un tel mépris que je ne lui connaissais pas. Amy bascule son poids d’une jambe à l’autre et détourne le regard alors que je la dévisage.

    -Non, dis-je d’un ton froid, avec elle le dénouement était prévisible.

    -Je suis désolé, dit-elle en passant ses mains dans ses cheveux l’air gêné.

    Elle a l’air à bout et jusqu’à maintenant je n’avais pas vu que ça la pesait autant. Je ne veux pas lui faire du mal mais je ne veux pas non plus m’engager avec elle plus que ce qu’on a à présent. Le flou m’éclaire, aussi étrange que ça puisse paraitre et surement à cause de Kim justement, j’ai besoin de ne pas penser à l’avenir de ne pas me projeter vers un futur incertain. Ne rien prémédité me permet de ne pas m’inquiéter et surtout si demain tout est fini, je ne regretterai rien.

    -Si c’est trop dur pour toi, si…, je baisse les yeux en sentant que mes paroles ne sonnent pas justes, tu veux qu’on arrête là…

    -Alors c’est ça ? Si je te dis que c’est fini tu ne feras rien

    Non je ne ferais rien, je sais par expérience qu’on ne retient pas quelqu’un contre son gré et si c’est mieux pour elle, même si j’en souffrirais, je la laisserai partir.

    -Je ferais ce que tu voudras.

    -Je veux que tu arrêtes de fuir ! Bon dieu on dirait T !

    -Je ne fuis pas !

    -Alors qu’est-ce que tu fais !?

    -Je nous préserve !

    Le silence retombe, Amy secoue la tête et se laisse tomber sur le lit.

    -Mais de quoi tu nous préserve Pete ? Du bonheur ?

    -Non justement, définir tout ça lui donner du sens c’est déjà s’enfermer dans quelque chose que pour l’instant je ne veux pas. Pourquoi rendre compliqué ce qui est simple

    -Ce n’est simple que pour toi. Le sexe c’est bien mais ce n’est pas ce que je veux avec toi, je veux ce qu’on partageait avant en plus du sexe. Pete avant on était amis et tu me parlais tu…pourquoi maintenant qu’on couche ensemble tu ne le faits plus ?

    Je m’approche et m’agenouille devant elle pour caresser son visage, ses yeux brillent et je redoute les larmes.

    -Je ne sais pas Amy,  je sais seulement que je suis bien avec toi et que je ne veux pas te perdre mais je ne veux pas non plus te  faire souffrir. Je suis désolé.

    Elle relève son visage et me sourit, peut être un sourire un peu forcé.

    -Moi aussi je suis désolé d’exiger certaine choses que tu n’es pas en mesure de me donner, mais j’ai besoin de stabilité pour être sereine. Je sais c’est stupide mais le flou me fait peur, ne pas savoir où je mets les pieds me fait peur. Et voir les choses changer entre nous, même si je me doutais que ce serait différent, me met mal à l’aise parce que je ne sais pas ce que tu en penses, j’ai besoin de savoir.

    Je me penche et l’embrasse alors que ses derniers mots meurent sur ma bouche.

     

    -J’ai besoin de toi, dis-je contre ses lèvres, pour le moment c’est tout ce que je sais.

     

    Maryrhage

     

    *Pleure baby pleure

    Montre-moi ton cœur

    Laisse parler ton âme

    Pleure baby pleure

    Laisse couler tes larmes

    Force le barrage de cette froideur

    Pleure baby pleure

    Viens réchauffer nos cœurs

    Trop longtemps éloignés de toi

    Pleure baby pleure

    Ne te cache pas de moi

    Laisse moi voir cette part de toi

    Pleure baby pleure

    Peu importe si c’est faible

     

    C’est celle que j’aime