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31) Discutions

 

 

 

    –   MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS BON SANG !

 

Je regarde Amy me hurler dessus, en tenant un mouchoir dans sa main. Elle pleure, et je la comprends, elle s’est fait du souci pour moi, elle n’a pas compris et je pense qu’elle tente encore de comprendre pourquoi j’ai agi ainsi.

Je tente à nouveau de m’approcher d’elle, mais Amy lève une main pour me stopper, comme si elle n’allait pas supporter ma présence. J’ai envie de la réconforter, la tenir dans mes bras et lui demander pardon pour la peine que je lui ai faite, même si aucun d’entre eux ne semble comprendre mes réelles motivations : j’ai fait ça dans l’unique but de les protéger de Lowell.

 

    –   Amy… je murmure d’une voix douce, comme celle que j’utilise pour calmer ma fille.

 

    –   Oh non pas de « Amy… » ! Je veux des réponses Sonny ! Je veux comprendre pourquoi tu as fait ça ! Tu as une fille ! Que l’autre imbécile tu le quittes, ça, je pourrais tenter de le comprendre, parce que je suis ton amie, et que les amies comptent avant les mecs, mais… tu as une fille !

 

Je soupire, je sais, j’ai une fille, un petit trésor, ce bout de moi qui est ma vie et sans qui j’ai du mal à rester humaine avec tout ce qui nous arrive. Elle est cette part d’innocence qui me maintient sur les rails… et c’est pour cela, pour son bien et pour la protéger du danger, pour qu’elle conserve cette innocence que j’ai fait le dur choix de l’a laissé à son père.

 

    –   Je l’ai fait pour elle, pour son bien…

 

Ma meilleure amie m’interrompt à nouveau alors qu’elle tente d’essuyer les larmes de sa colère.

 

    –   Oh non, pas de « pour son bien » ! Tu n’as jamais compris pourquoi ta mère t’avait abandonné, tu lui en as toujours voulu c’était ce que tu voulais pour ta fille ? Qu’elle t’en veuille ?!

 

Je me demande si elle m’en veut qu’à moi seulement. Tout comme je me demande ce que j’ai raté en m’en allant. Le sujet qui me taraude est celui-ci : Elle avec Pete ? Oui, mais à quel prix ? Une part au fond de moi me dit que ma meilleure amie est en train de se défouler du mal qu’ON lui fait. Je ne suis pas la seule fautive, le principal se trouve derrière nous, dans la salle de réunion.

Je décide de décoller mes fesses de la porte de la chambre pour venir m’installer à côté d’elle sur le lit, Amy me fait les gros yeux, mais rien y fait. Elle a besoin de moi.

Je passe un bras autour de ses épaules et l’attire contre moi, comme lorsqu’elle avait un chagrin d’amour et qu’elle pensait que ce mec-là était le bon, qu’il serait l’homme de sa vie et le père de ses enfants. Amy est sensible, peut-être de trop, mais c’est ce qu’il nous faut. Il nous faut ce quelqu’un qui nous rappelle que tel ou tel événement nous touche, que ce n’est pas un drame de pleurer les injustices qu’on a le droit d’être malheureux, épris, amoureux, en colère. Amy est cette réserve d’émotion, celle qui nous permet de nous sentir encore humains face à toutes ses horreurs qui nous enlèvent toute humanité.

Si ma meilleure amie résiste dans un premier temps à mon étreinte, elle finit par craquer complètement. Le stresse de cette nuit ne doit pas arranger les choses, j’imagine, très bien dans quel état de stresse elle a du être. Elle a beau être forte et avoir baigné dans mon monde : celui des chasseurs, où le bruit des balles, les interruptions à trois heures du matin dans l’appartement avec un boucan pas possible et les plaies à recoudre à cinq heures dans la salle de bains, font partie de son quotidien. Amy est ainsi, habituée à baigner dans un monde dont on ne l’imaginerait pas acteur. Sauf qu’à la différence, si nous nous décidons par X ou Y raisons que les émotions qui se déclenchent en nous doivent être résorbées le plus vite possible, elles, elle les laisse s’évacuer. C’est nous qui avons tort, à certains moments, se libéré émotionnellement

 

    –   Non, je voulais la protéger, de ce monde dans lequel nous avons grandi Amy… tu sais, j’ai compris ma mère, enfin, sur certains points je l’ai comprise. Elle était une chasseuse qui était devenue maman dans un moment difficile dans sa vie. Avec une menace, une menace dont il fallait qu’elle me protège. Je ne serais l’expliquer, mais à la minute où Low l’a menacée…

 

Je ferme les yeux, en me taisant quelques secondes, je revois l’image de mon ancien boss mal rasé, dans cette ruelle, ce regard mauvais sur mon petit ange, et ses mots, ceux qui l’a menacé elle et tous ceux que j’aimais. Je savais qu’il était sérieux, il ne plaisante pas avec cela, et mes instincts se sont enclenchés comme un tac, comme un verrou que l’on tourne pour se protéger du reste.

J’inspire et chasse ce mauvais souvenir pour me concentrer sur mes explications, celle que mes proches doivent savoir.

 

    –   Il vous a tous menacés Amy… tous… et ses mots, seigneurs ses menaces étaient… je n’ai pas pu, tu comprends ? Ce qu’il m’a dit m’a fait comprendre mes faiblesses, et à engendrer en moi un puissant besoin de protection, si du sang devait être versé, ce serait le mien et le sien un point c’est tout. J’aurais fait exactement le même sacrifie que ma mère et je ne l’aurais pas regretté.

 

Amy se redresse pour me faire face, elle a les yeux rougis et semble s’être calmé, mais je sais qu’elle a toujours peur et qu’elle m’en veut, je suis partie droit vers la mort, elle le sait, et doit savoir tout un tas de choses sur mes agissements. Même si elle connait cette partie sombre en moi, la voir en live puissance milles c’est une autre chose.

Ma meilleure amie sort un autre mouchoir de ses poches et s’essuie les yeux avant de me regarder, face à face.

 

    –   Je ne remets pas tes talents de chasseuses, je sais comment tu te bas… justement je le sais ! Je sais ce que c’est d’avoir ce que tu as, je n’ai peut-être pas suffisamment les gênes pour être comme toi, mais je le comprends puisque j’ai grandi dans NOTRE monde. Mais Sonny… commence-t-elle d’une voix rauque et douce à la fois, tu ne te rends pas compte de ce que tuas engendré en partant.

 

Je baisse les yeux, honteuse, et étrangement envahie d’une boule au ventre. Je ne suis pas bien, et surtout en entendant les paroles d’Amy qui sonnent étrangement bien à mes oreilles, comme le sermon que j’aurais du avoir depuis le début, et dont je n’ai pas eu le courage d’avoir avant. Il n’y a qu’elle qui me dit ce qu’elle a sur le cœur sans y réfléchir au préalable.

 

    –   Je pensais qu’en ne sachant pas le pourquoi… je murmure d’une voix à peine audible, qu’en apprenant que Low serait mort, vous pourriez vous reconstruire.

 

Amy me secoue pour que je la regarde droit dans les yeux. Je vois de l’étonnement sur son visage d’ange bordé par ses cheveux blonds.

 

    –   Sans toi ? Mais Sonny ! reprend Amy la voix tremblante, sans toi, quelle vie veux-tu reconstruire ? Il n’y a plus Harold ! On a déjà suffisamment pleuré la mort dans notre entourage. Tu es la maman de Liv ! Tu es la compagne et l’âme sœur de T, tu es sa vie ! Et moi ? Tu es mon amie, ma sœur, sans toi, je suis perdu, abandonné sans ressources, sans soutien. Tu es l’amie de Pete, de Sacha, tu comptes pour nous, et une vie sans toi n’aurait pas été une vie, puisque tu es l’un de nos piliers…

 

Le regard d’Amy se voile autant que le mien, bon sang, je ne vais pas m’en sortir indemne, ses derniers jours m’ont achevé. Je sens une larme m’échapper, bon sang, non, j’ai déjà suffisamment pleuré.

 

    –   Tu as pensé bien faire, mais tu t’es trompé et c’est la faute de Low… mais en partie la tienne, tu aurais du nous faire confiance, reprend Amy.

 

    –   Je sais.

 

    –   Non tu ne sais pas… tu ne sais pas les blessures que tu nous as causées et qui mettront du temps à se refermer. Tu ne sais pas ce que ta fille a enduré en ton absence, elle a beau être un bébé, elle sent tout, elle a tout ressenti, le manque de sa mère, la douleur de son père, notre inquiétude, elle a senti que tu l’as laissé comme toi tu as ressenti le manque de ta mère. Quelle cicatrice tue lui as laissé Sonny ? Et T ? Tu as pensé à ta destinée ? Tu as pensé une minute à ce que tu avais ressenti TOI lorsqu’il t’a fait pareil ? T n’est pas toi Sonny, il est fort pour toi, mais avec toi. Sa force et sa faiblesse c’est toi. Il était complètement anéanti Sonny, je te jure, je ne l’ai jamais vu ainsi. (Elle se tait quelques secondes avant de reprendre) À lui, qu’est-ce que tu lui as laissé comme cicatrice ?

 

Je détourne le regard, mon cœur me serre, seigneur comme j’ai mal de cette situation, mal de mon geste que je ne regrette pas, et de ses semaines qui nous sépare.

T me fuie, T m’aime, mais il me fuit, il a peur et je suis trop fière, trop lâche ou bien trop indécise sur mon avenir ici pour répondre à ses demandes qu’il n’ose faire.

Pourtant j’ai besoin de lui, un besoin viscéral de le retrouver, d’obtenir son pardon pour ne plus avoir à vivre avec cette douleur de destinée abandonnée.

Je ne réponds rien, mais Amy sait que j’ai compris, j’ai un nœud dans la poitrine, et une furieuse envie de sortir de cette pièce pour ne pas m’effondrer. Je me lève sans préavis, et marche en direction de la porte pour sortir, mais la voix d’Amy me stoppe dans mon élan.

 

    –   Moi je te pardonne pour ce que tu as fait. Les autres aussi te pardonneront d’ici peu, mais T… c’est à toi de te faire pardonner ta fuite, c’est à toi de le reconquérir, mais surtout, c’est à toi de prendre ton courage à deux mains pour répondre à toutes ses questions qu’il se pose.

 

Je ne réponds pas tout de suite, prise par une boule d’émotion, elle a raison sur toute la ligne.

 

    –   Merci Coloc de mon cœur, je lance, sans rien de plus.

 

    –   Je suis là pour ça…

 

Je lui souris, cette femme est formidable, et de bon conseil même si c’est un désastre en ce qui concerne sa vie sentimentale actuelle et même si elle ne m’a rien dit, je ne me gêne pas de lui dire ce que je pense :

 

    –   Pete n’est pas facile, mais il va finir par comprendre que t’aimer n’est pas quelques choses de mal et qu’il mérite de se laisser aller avec toi. Insiste, tu le mérites vraiment, et lui aussi.

 

Amy ne dit rien, mais je ne lui en laisse pas le temps. J’ouvre la porte en envoyant un baiser, et marche en direction de la salle de réunion, l’esprit bien occupé.

La question, du « tu fais quoi maintenant », n’a pas été encore posé. Personne n’ose, où pas encore en ce qui concerne Low, cela je pourrais le gérer, je pense avoir compris que je ne pourrais pas continuer toute seule, bien que oui, ma part de chasseuse le sais, on pourrait continuer, elle, moi et Alec, mais ce se finirait dans un bain de sang, où le mien tacherait aussi le sol. Et à présent, je ne suis pas certaine de vouloir cette fin-là, je ne sais pas si je supporterais à nouveau de partir loin de ma fille et de son père.

Avec T c’est… étrangement douloureux. Sa présence à mes côtés me parait si loin, il y a cette distance qu’il impose, cette froideur que je ne lui connais pas à mon égard. Bien sûr il m’aime, mais il m’en veut, et il a peur de ce que je pourrais faire à nouveau. Mon vampire n’ose pas poser les questions, et je n’ose pas non plus lui donner les réponses.

Je ne sais pas où nous en sommes, je ne sais pas non plus si on va réussir à sortir la tête de l’eau de cette histoire, s’il réussira à taire cette peur et à me pardonner.

Il me manque, ils m’ont terriblement manqué, mais j’ignore quelles séquelles j’ai laissées à vie en agissant pour leur bien. Un bien, que moi seule, juge ainsi. Les autres me voient comme une suicidaire égoïste qui voulait mener sa guerre en solo. Mais Amy a raison, c’est à moi de mettre au clair les choses pour une bonne foi pour tout. Je sens dans l’air que les prochains jours vont être décisifs, et que nous n’aurons peut-être plus le temps de refermer ses plaies et d’éteindre cette colère.

 

 

 

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***

 

 

Je regarde T qui se tient à l’autre bout de la pièce, notre fille dans les bras, il ne l’a lâche pas souvent. C’est elle et lui, plus qu’elle et moi, ils ont une relation père-fille très forte, chacun est le soutien dont l’autre à besoin, le soutien à cette peine, que moi j’ai causée, et dans ces moments-là, où ils se tiennent loin de moi, où lorsque nous étions ce soir, dans le même lit sans se toucher, chacun de son côté, le dos tourné à l’autre, évitant tout contact, refoulant ses désirs, et le besoin d’avoir l’autre, dans ces cas-là, je m’en veux de n’être pas comme n’importe qui.

Mon cœur se serre, j’essaie de me convaincre que la peinture est encore trop fraiche pour cicatriser comme il faut, mon retour est trop récent, beaucoup trop bouleversant. Il y a trop de questions sans réponse, beaucoup trop, et peu de temps pour y répondre.

Arrête de te dégonfler et pense à ce qu’Amy t’a dit.

Oui c’est ça, je dois me concentrer sur ça, et lorsque j’aurais un moment, lorsqu’Alec aura fini de trouver suffisamment d’information pour avoir un interrogatoire, et une fois que ce dernier sera fini, je prendrais mon vampire dans mon bureau et on parlera vraiment.

Très bonne idée.

Je jette un œil sur la salle de réunion étrangement vide. Il n’y a que T, moi, Russel qui joue avec des M&M’s, Sacha qui écrit quelques choses et Alec qui tape sur l’ordinateur… où est Pete ?

 

    –   Pete, où vas-tu ? demande la voix de mon amant.

 

Nous nous tournons tous vers Pete qui est à la porte. Il tient dans ses mains ses clés de voiture.

 

    –   Je vais voir Kim.

 

Kim ? À cette heure alors qu’on a besoin de lui pour le soldat ? Qu’est-ce qu’il se passe… le regard qu’il a et la tête qu’il fait n’indique rien de bon.

 

    –   Pourquoi ? je demande en fronçant les sourcils.

 

    –   Elle n’est… (il se tourne vers T), elle m’a appelé, elle n’avait pas l’air bien.

 

    –   Où est-t-elle ?

 

Pete hésite, et je n’aime pas l’attention que T porte à la batteuse du groupe. Merci la destinée, merci cette jalousie qui monte en moi et que j’espère, il sent. Mais T ne me regarde pas, il m’évite encore mal à l’aise, et préfère se concentrer sur ¨Pete.

 

    –   Elle est chez Harold c’est ça ? Reprends mon compagnon.

 

Notre ami hoche la tête et la décision se prend rapidement et sans appel. T remet en place la tétine de notre fille et il la donne à Sacha qui sursaute, mais qui accepte le paquet sans sourciller, avoir Liv dans les bras semble même le détendre. Il passe devant moi rapidement avant de prendre les clés de Pete.

 

    –   Je vais aller la chercher dans ce cas. On aura plus besoin de toi ici… que moi.

 

    –   T tu devrais rester avec… commence Pete, gêné.

 

    –   Non, Jai besoin de sortir, conclut le vampire.

 

Non T, tu as besoin de me fuir.

Sans rajouter un mot de plus, ni même sans se retourner, il quitte le QG pour aller faire je ne sais quoi, et ça me bouffe. Je n’aime pas ça.

 

 

***

 

 

 

    –   Alors, raconte-moi maintenant ce que tu allais faire de Pete, après l’histoire du raid chez mon pote, il doit bien y avoir une fin ?

 

Je dévisage mal à l’aise la scène qui se déroule sous mes yeux, Pete, Russel et moi-même dans une salle d’interrogatoire plongé dans le noir, seulement éclairé par une ampoule au-dessus des hommes. Le soldat, MacTaylor, un trentenaire, est ligoté sur une chaise, et saigne déjà de plusieurs coups reçus. Je n’ai pas vouloir participé, seulement regarder. Je pense que Sacha veut me tester en m’obligeant à être là. De plus j’ai l’esprit bien trop occupé sur l’avenir, sur ma fille qui dort aux côtés d’Amy, et sur mon vampire je ne sais où avec son ex.

Non, je ne suis pas bien, mais je tente d’entendre des bribes de conversations.

 

    –   Nous devions amener l’immortel à Lowell dans trois jours, lance MacTaylor.

 

Pete croise les bras, il observe attentivement, le crâne chauve qu’ils ont commencé à questionner depuis vingt minutes déjà, le vampire est bien remontés à ce que je vois.

 

    –   À Lowell ? Ce ne serait pas plutôt… Alina ? demande-t-il.

 

Je tends l’oreille, cette information est importante, j’avais le doute ses derniers temps qu’ils fonctionnent toujours ne binôme sur toutes les affaires.

 

    –   Non, Low voulait être présent pour l’arrivée de l’immortel. Ils travaillent ensemble, surtout pour cette mission.

 

Voilà une bonne chose de faite. Ce MacTaylor est un bon élément.

 

    –   Il t’a dit pourquoi ? Renchéris Russel en réajustant son poing américain pour que le soldat le voie bien.

 

    –   Non, il veut juste pouvoir en profiter avant de l’amener au camp pour que d’autres puissent faire pareil avant de le vendre au plus offrant.

 

Le mec répond trop vite pour quelqu’un d’à l’aise, il est tendu et je le comprends, Russel n’est pas réputé lui non plus pour jouer avec la dentelle.

Les questions se mettent à fuser maintenant que l’Anglais a compris que l’autre était déstabilisé.

 

    –   Quand cette vente aurait-elle lieu ?

 

    –   Aucune idée, j’ai été payé pour ramener l’immortel, le reste, ce sont des échos.

 

    –   Pourquoi toi en étant humain ? interroge Pete, impassible.

 

    –   Je n’en sais rien…

 

Russel ne lui laisse pas le temps de finir qu’il lui en met une.

 

    –   Bien sûr que tu sais, tu en sais beaucoup plus que ce que tu laisses paraitre ! À mon avis, ce n’est pas la première fois que tu fais ça.

 

    –   C’était la première.

 

L’Anglais lève son poing, celui avec le poing américain et lui adressent un second coup.

 

    –   Mauvaise réponse ! Je parierais même que tu sors tout droit du camp des chasseurs canadien non ? Ou que tu as servi pour l’armée. T’as pas besoin de répondre, je le sais déjà. Mais ce que je veux savoir c’est où ont lieu les ventes.

 

Le soldat se remet à cracher, son arcade saigne, déjà qu’on a du le remettre sur pied, je crois qu’on va devoir recommencer si Russel ne se calme pas.

 

    –   Je ne sais pas ! lance MacTaylor en gémissant, je sais seulement que le point de rendez-vous est un entrepôt à la sortie de la ville (nom ville), il a l’air abandonné, mais c’est là le repaire, où l’on garde les cibles, et où les chasseurs sont.

 

    –   Lowell y vit ? je demande.

 

C’est la première fois que je parle depuis que nous sommes là, ce qui me vaut un regard en coin de mes compatriotes.

 

    –   Non, il fait des aller et venu fréquemment entre là-bas et le camp.

 

    –   Tu m’as l’air bien informé pour quelqu’un qui ne savait rien… qui t’es en réalité aux yeux de ses gros connards ?

 

MacTaylor se tait quelques instants, il crache du sang au sol, et lève le visage pour faire face à Pete à sa droite.

 

    –   Je baisais avec la journaliste, lâche-t-il simplement.

 

    –   Tu baises avec Alina ?! je demande froidement.

 

Voilà qui pourrait expliquer pourquoi il en s’est autant. C’est un gros avantage que nous avons, et une chance que Pete ne l’est pas tué lui plutôt que l’autre. Nous aurions sans doute fait chou blanc. Mais MacTaylor d’après Alec et les recherches qu’il a faites, a été congédié de l’armée après avoir été capturé par des extrémistes qui l’ont torturé pour obtenir des renseignements. À mon avis, s’il parle c’est parce qu’il souffre de traumatisme qu’il ne veut pas revivre inconsciemment. Les quelques coups que l’Anglais lui a donnés ont dû suffire à briser sa carapace pour qu’il parle.

Certaines blessures ne se referment jamais, ce qui nous apporte à nouveau un avantage. La menace des coups contre des renseignements qu’il semble nous donner de bon cœur.

 

    –   Et elle te faisait des confidences sur l’oreiller, renchérit Russel avec ironie, oh comme c’est touchant ! Pourquoi te parler à toi, pauvre merde humaine ?

 

    –   Parce que je suis spécialisé dans les opérations spéciales. L’uniforme lui a plus et effectivement… elle me parle.

 

Ça nous le savons, c’est pour ses talents que le sergent MacTaylor était employé, lui et son copain mort étaient de vrai pro qui ont servi en Afghanistan. Ils savaient ce qu’ils faisaient, malheureusement ils sont tombés sur Pete.

 

    –   Qu’est-ce que  tu sais d’autres ? questionne Russel

 

    –   Non, parle-nous plutôt de ta mission, comment vous communiquez ? demande Pete en s’accroupissant.

 

    –   On ne communique pas. On part de la base, avec un délai de retour. Tant qu’il n’est pas dépassé, personne ne s’inquiète.

 

    –   Les fameux trois jours, répète Russel.

 

    –   Oui.

 

    –   OK. Maintenant, parle-moi du nombre de chasseurs présent dans le repaire.

 

Le soldat se tait quelques minutes, sans doute pour se remémorer de bons moments.

 

    –   Dix-neuf plus douze humains. Ils doivent être trente-cinq aux maximums, annonce-t-il visiblement sur de lui.

 

    –   Combien de vampires étaient retenues à ton départ ? renchérit Pete

 

    –   Une dizaine.

 

Russel sort une carte du bâtiment de sa poche, à la tête étonnée du Marines, je comprends qu’il vient lui-même de comprendre qu’on a un tour d’avance sur lui.

L’Anglais et Pete terminent d’obtenir les renseignements nécessaires pour notre prochaine réunion, le soldat nous explique comment est agencé le repaire, où sont les armes et les rondes. Je suis étonné de la vitesse à laquelle ce dernier balance, mais à voir la peur dans ses yeux, celle qu’il tente de cacher comme Marshall, je sais que c’est elle qui le rend causant. Je suis plutôt soulagé que ça aille vite, j’ignore qu’elles auraient mes réactions face à un interrogatoire musclé, les séquelles de celui de Marshall persistent encore. Quelques jours seulement se sont passés, et bien que je ne le montre pas, c’est dur pour moi.

Perdue dans mes pensées et dans la réflexion, je ne vois même pas que l’interrogatoire du soldat se termine, il faut que Pete vienne me secouer l’épaule pour que je redescende sur terre.

 

    –   Sonny ?

 

Je lève les yeux vers lui, son regard est différent depuis que je suis rentré,e je pense que lui aussi doit m’en vouloir, mais c’est autre chose, j’ai l’impression qu’il ne me reconnait plus et qu’il ne sait pas comment envisagé les choses et mes intentions. Je sais qu’il sait tout, et je sais aussi qu’il craint le pire.

 

    –   Oui ? je renchéris sur le même ton.

 

    –   Tu viens, on va faire un débriefe dans la salle de réunion.

 

Mon attention se porte MacTaylor que Russel a du shooter le temps de la réunion, le soldat à l’air de dormir même s’il pisse le sang.

 

    –   Pete, qu’est-ce que vous allez faire ? je demande

 

    –   Tout dépend de beaucoup de chose, répond le vampire.

 

À nous y voilà ! Enfin un qui ose demander.

 

    –   C'est-à-dire ?

 

Mon ami et bassiste croise le bras face à moi. Il fait très sérieux, il l’est, et je sais qu’il a à me dire des choses qui ne me plairont eut être pas, mais il le faut pourtant.

    –   Tout dépend de ce que tu comptes faire après cette réunion. Tu as toujours ta place aux côtés de Sacha, mais qui ne nous dit pas qu’en ayant toutes les informations nécessaires pour vaincre Low, tu ne vas pas t’en aller ?

 

    –   Cette fois-ci… c’est différent, vous ne me laissiez pas partir.

 

    –   C’est clair… mais qu’en est-il de toi. Es-tu réellement avec nous comme ton pote Alec, ou cherches-tu encore des réponses ?

 

Je regarde mon ami, je tente de mettre le plus de conviction possible dans mes mots.

 

    –   Je suis sûr d’une chose, je veux anéantir Low, et je ne peux pas le faire seule. Donc… je suis avec vous.

 

Ma réponse n’a pas l’air de convaincre à 100% le vampire, et je le comprends, moi-même je ne suis pas tellement sur de moi, tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas prête de repartir, mais décider de me la jouer solo au dernier moment ? Ca je ne le sais pas encore.

 

    –   On devra parler de beaucoup de chose Sonny. Tu as beaucoup de choses à dire, avec T surtout.

 

Il défend son meilleur ami c’est normal, dans l’histoire, c’est moi la méchante.

 

    –   Je sais et on le fera avant de partir aux rendez-vous, avant ses trois jours, on s’expliquera Pete, je ne veux pas que notre relation souffre encore. Tout comme notre amitié, ce que tu voudras savoir, je te le dirais.

 

Le vampire hoche la tête, et je sais qu’il viendra vers moi.

 

    –   Tu as suivi l’interrogatoire alors.

 

    –   Oui.

 

    –   Tu avais l’air ailleurs pourtant.

 

Je descends du meuble où j’étais jusqu’à présent assise, il y a tout un tas d’objets pour faire parler les gens dedans.

Je ne sais pas pourquoi, mais je m’arrête dans l’élan qui allait me faire sortir pour barrer la route au vampire et lui dire, moi aussi ce que j’ai à dire.

 

    –   Je réfléchis à notre avenir Pete, et je pense que tout va se jouer dans trois jours lorsque nous retournerons à leur repaire. Mais puisqu’on en est au prérèglement de compte, laisse-moi te dire une chose ;  si tu n’étais pas immortel et si tu n’avais pas la garantie de revenir vivant de ce futur raid, est-ce que tu aimerais que ta relation reste aussi indécise avec Amy ? Quand est-ce que tu vas arrêter de jouer au con ? C’est beau de me faire des reproches Pete, mais le peu que j’ai vu de toi et d’Amy, je sais que fait tout de travers. Elle n’est pas Kim, elle ne l’a remplacera pas Amy, est Amy et que ça te plaise ou non, elle t’aime, alors arrête d’être un connard et assume. Il faut avancer dans la vie Pete, et toi tu recules sans cesse.

 

Pete me dévisage perplexe et confus. Oh il peut l’être, mais il n’a pas à jouer les innocents, il sait très bien de quoi je veux parler.

 

    –   Merci à toi pour tes conseils Pete, sache que je compte m’expliquer vraiment avec T, pour tout remettre dans l’ordre avant ce Raid, tache d’écouter les miens et de faire pareil. Le jeu en vaut la chandelle et tu mérites enfin qu’on t’aime.

 

Sans dire un mot de plus, et fière et agacé à la fois que Pete, mon ami soit si distant avec moi, je quitte la salle d’interrogatoire laissant le vampire stoïque. Moi aussi je sais faire ma petite mise en scène et moi aussi, je comptais bien lui faire une série de reproches. À la différence de Pete, je connaissais déjà les solutions à mes problèmes. Il ne me reste plus qu’à trouver un peu de temps pour retrouver ma destinée, lui demander pardon et espérer que ce n’est pas trop tard pour se retrouver, retrouver son corps, lui, et notre amour le vrai et pas celui que nous avons fait souffrir.

 

Amheliie

 

 

 

Commentaires

  • cc,
    et prends ca ds les dents Pete !!!
    hate de lire ce qui va se passer entre Sonny et T
    j'espere que Kim n'a pas fait de betise
    enfin vivement la suite
    merci et bizzz

  • Hey Pepette ^^
    Ouii Bien fait pour Pete ! Il est con la ! M'énerve moi ausis d'être indécis lol
    Moi aussi hate d'avoir la suite ;)
    J'espère aussi pour Kim, je sais pas du tout ce qui va se passer :p
    Mercii pour ton com's
    Pleins de bisous

  • Wahou tout un rente dedans pete et sonny
    Vive la confrontation sonny et T
    Kim est la fouteuse de trouble je trouve
    J'ai l'impression qui va se passer quelques choses pendant que T est partie chercher kim
    Vivement la suite

  • Hey Meli ^^
    T'as vu ca ! C'est Rock N roll ^^ !
    Moi aussi Hate ^^
    La suite très vite ;)
    Bizzz et mercii pour ton com's

  • Wahou tout un rente dedans pete et sonny
    Vive la confrontation sonny et T
    Kim est la fouteuse de trouble je trouve
    J'ai l'impression qui va se passer quelques choses pendant que T est partie chercher kim
    Vivement la suite

  • Ouuuuuh c'est tendu là!!! Vite vite vite la suite!! ;-)

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