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Blood Of Silence, Tome 6 : Rhymes, Epilogue

 

Rhymes

EPILOGUE

***

 

 

Nous y voilà. On aura attendu cette rencontre autant qu’on la redoute. Les fédéraux ont enfin quitté le coin et les Ritals n’ont pas tardé à rappliquer. Ils ont la vengeance dans le sang, une envie d’en finir que je comprends. Je n’ai envie que d’une chose, que cette merde prenne fin, j’espère seulement que ce ne sera pas à nos dépens. Les Evils sont plutôt confiants, comme si quoi que sorte de cette rencontre, ils en sortent vainqueur. Or, on est tous sur la sellette, chacun veut tuer l’autre clan pour racheter la vie de ceux qui sont tombés. L’objectif, maintenant que nous sommes en bons termes avec les Evils, c’est de trouver un compromis avec les Santorra pour mettre fin à tout ça diplomatiquement. On est prêt à marchander pour ça, à se plier à quelques exigences, parce que la paix n’a pas de prix et qu’on a trop à perdre à entrer en guerre contre une branche de la mafia. Mais, si on n’a pas le choix, s’ils sont trop exigeants on ne se laissera pas faire.

Les Ritals entrent dans la vieille baraque en ruine qui va servir de décor à cette réunion. Les Evils sont déjà là, au complet, c’est rare de voir leur club en entier, c’est signe que l’affaire à son importance et qu’on peut s’attendre à tout. De notre côté, tout le monde est là aussi, assurer nos arrières est primordial.

Les Santorra, leur chef en tête font leur entrée dans leurs beaux costumes italiens et s’arrêtent à une distance de sécurité des deux clubs de bikers.

 

— Messieurs, lance le chef des Ritals en nous lançant un regard menaçant.

 

Nos présidents et celui des Evils s’avancent et le salut à leur tour. L’ambiance est plus que tendue, on sent que chacun évalue l’autre et qu’il est prêt à tirer au moindre dérapage. J’inspire et me concentre sur les mouvements des ritals en écoutant la conversation qui se tient entre les leaders.

Je déteste cette sensation, celle qui me dit qu’on doit veiller à tout, qu’on ne peut pas se permettre une minute d’inattention sinon on y laisse la vie.

 

— On a tissé de nouveaux liens à ce que je vois ? commence l’italien.

 

— On a toujours bossé avec eux, indirectement, et vous le savez, répond Ab.

 

Le Rital sourit en secouant la tête.

 

— Votre nouvelle petite alliance incluait de tuer les blacks ?

 

— On n’avait pas le choix, lance H, il y avait une balance dans leur rang.

 

— Évidement. Et comme vous avez le souci du travail bien fait, vous avez repris leurs affaires.

 

— C’est quoi le problème ? demande Creed en s’avançant nerveux.

 

— Le problème petit merdeux de Blood, c’est que la trêve a été rompue sans mon consentement, que vous avez fait justice vous-mêmes alors que vous vouliez la paix tant que les fédéraux étaient dans le coin. Le problème, enfoiré, c’est que vous vous êtes foutus de ma gueule !

 

H retient Creed par le bras, la tension augmente d’un cran, les armes s’enclenchent et chacun est prêt à défendre son clan. Mon cœur accélère, putain de merde, je n’ai pas envie d’assister à une tuerie, je n’ai pas envie de voir mes frères tombés ou d’entrer dans une nouvelle vendetta. On doit régler le problème diplomatiquement sinon on n’en finira jamais.

 

— On a sauvé votre cul en les butant. Vous seriez en taule à cette heure-ci si on n’avait rien fait.

 

Tout le monde se tourne vers moi, je parle calmement et avec conviction, ils devraient nous dire merci d’avoir réglé leur merde au lieu de nous fustiger ainsi. Personne ne serait là si on avait laissé les Blacks en vie. Bien sûr qu’on en a tiré parti mais il ne peut pas nous le reprocher, c’est nous qui avons fait le sale boulot, à nous de recevoir la récompense.

 

— Vous voulez régler cette guerre entre nous, arrêter les tueries et que le business reprenne ? questionne l’italien.

 

— Vous croyez qu’on est là pourquoi ?

 

— Je veux un passage vers La Floride pour ma cam.

 

— Pas question, lance H.

 

La tension augmente d’un cran, le rital à l’air prêt à exploser. Instinctivement je me rends compte qu’on s’est tous avancé, qu’on encadre nos présidents et que les mafieux ont fait de même. Bon dieu, on dirait des bâtons de dynamites alignés qui ne demandent qu’une étincelle pour exploser. Je regarde mes deux présidents, si d’habitude l’un est plus calme que l’autre, aujourd’hui il n’y a pas de différence, les deux sont prêts à en découdre.

Je ne leur aie rien dit encore concernant Tennessee, je ne sais pas s’ils sont vraiment concernés, mais tout me laisse penser que oui. Seulement, je me souviens comme si c’était hier de ce qu’il s’est passé quand cette femme est entrée dans leurs vies. Ils se sont retrouvés depuis, ils ont reconstruit leur amitié et amener cette nouvelle, risque de la briser de nouveau. Cependant, ce n’est pas à moi d’en juger, ce n’est pas à moi de décider pour eux alors je leur dirais, mais pas maintenant. Pas tant que la situation ne sera pas plus calme.

 

— Vraiment ? La paix ne vous intéresse plus on dirait.

 

Je sens qu’il se fout de nous, comme s’il cherchait un prétexte de plus pour tous nous descendre.

 

— Soit vous me laissez ce passage, soit je le prends de force.

 

Des jurons résonnent de notre côté, je jette des rapides coups d’œil à mes frères, ils ont tous leurs têtes des mauvais jours, tous tendus et tous prêts à défendre nos intérêts coute que coute. Les ritals nous cherchent, j’ignore ce qu’ils manigancent mais clairement, ils ne sont pas venus sans une idée de génie dans leurs têtes.

 

— On ne peut pas, reprend Creed, même si on le voulait, on a assuré notre fournisseur que le territoire était à nous.

 

L’italien se met à rire.

 

— On peut trouver un moyen de s’arranger, tente Abaddon.

 

— Oui, on peut. Le deal est simple, vous me cédez votre passage et on est quitte.

 

Le silence s’installe, les présidents jaugent le Santorra, un peu trop sûrs de ce qu’ils avancent. On ne va rien lui céder et quelque chose me dit qu’il est parfaitement au courant qu’il n’obtiendra rien.

 

— Sinon ? demande le président des Evils.

 

— Sinon, je n’oublie pas qui a descendu mes hommes, il répond en lançant un regard à chacun des Blood.

 

H et Creed se jettent un regard l’un comme l’autre savent qu’on ne sortira pas de cette entrevue sans que du sang soit versé. Je le vois, le rital n’est pas clair, ses demandes sont trop arrêtées pour quelqu’un qui veut négocier. On ne cèdera rien, parce qu’on ne veut pas et surtout, le cartel, lui ne nous épargnera pas si on deal avec leur territoire les ritals.

 

— Ce n’est pas possible, je reprends, vous savez parfaitement qu’on ne peut pas, vos exigences n’ont aucune chance d’aboutir à quelque conque terrain d’entente. Bordel vous cherchez quoi au juste !?

 

L’italien se retourne vers ses hommes sans répondre à ma question, il inspire et secoue la tête l’air de réfléchir. Il prend son temps. La tension augmente alors qu’il ne daigne même pas nous regarder. Les clubs sont concentrés, l’atmosphère devient un peu plus pesante. Je ne comprends pas où il veut en venir. Ce manège qui dure va aboutir à quoi ? On se regarde avec mes frères, l’incompréhension règne entre nous, on se demande tous à quelle sauce le rital va nous manger.

C’est là que tout bascule. Sans que nous arrivions à le prévoir, le chef des Santorra révèle ses intentions.

L’action se passe tellement vite que personne ne peut réagir, le temps semble se figé alors qu’une poignée de seconde s’écoule entre le moment où le Rital se retourne, une arme à la main qu’il sort de je ne sais où, il braque la tête d’un des Blood et le coup part sans l’ombre d’une hésitation. Le son retentit entre les murs abandonnés. Figé par le choc et l’incompréhension de ce qu’il vient de se passer, je vois impuissant, le corps de mon frère s’écrouler au sol, un trou béant sur le front.

Mon cœur fait une embardée dans ma poitrine.

Il est mort.

Le Rital vient de tuer l’un des nôtres.

Un hurlement de rage résonne, il nous faut moins d’un instant pour que tout le monde dégaine ses armes, prêt à riposter. Le choc n’efface pas la haine, l’adrénaline nous pousse à ne pas réfléchir. Le sang appelle le sang, perdu dans la douleur, nous allons franchir une ligne dangereuse, et avant que les tirs ne reprennent, les Evils nous arrêtent en nous bloquant le passage, un démon devant chaque Blood, nous empêchant de tirer.

 

— Ne faites pas ça ! hurle Zagan.

 

Le conseil fait échos en nous, si nous tirons, nous serons tous morts et les Evils le savent. Ma main tremble alors que mon doigt se pose sur la sécurité. Ma poitrine me fait mal.

 

— Casse-toi ! hurle un Blood décidé à ne pas rester impassible.

 

Je vois mon frère retirer le cran de sécurité, Andras, le Road Captain réagit tout aussi vite. Il saisit le bras du Blood, le tord, l’arme tombe au sol. Il lui assène un coup violent dans la mâchoire pour le stopper avant de le saisir dans ses bras pour le piéger.

Cette tentative nous fait perdre la raison. On tente de passer de se frayer un chemin jusqu’au rital, les lieux se noient dans un besoin violent de faire justice immédiatement. De verser le sang de chacun de ces enfoirés.

Il est mort.

On entend des rires provenant des Ritals. La douleur frappe dans chacune de nos poitrines. Je résiste à la prise du Sergent d’Armes des démons qui est venu me barrer la route. Mes frères se déchainent, un second coup de feu résonne, la balle part se loger dans la poutre, nous figeant tous. J’observe les Ritals qui nous bougent pas. Mon cœur palpite, je m’attends à ce que d’autres coups pleuvent, mais rien.

 

— Pas maintenant, lance Zagan d’une voix calme, pas maintenant sinon vous allez tous y rester !

 

Dans quel monde vivent ces enfoirés ! Un de nos frères vient de tomber à nos pieds et il nous demande de ne pas répondre.

Les Evils doivent faire preuve de violence pour nous maintenir hors de portées des Santoras qui prennent leur disposition. Ils reculent pour se mettre en sécurité, un sourire satisfait sur leur visage. Fiers d’avoir vengé les leurs en usant de fourberies pour nous prendre l’un des nôtres.

Je n’arrive pas à y croire que le corps d’un Blood est étendu sur ce sol, à pisser le sang.

Ce n’est pas possible, ça ne peut pas nous arriver, pas après tout ce qu’on a fait pour éviter ça.

 

— Lâche-moi ! Lâche-moi enfoiré, ou je te bute comme ces Ritals ! hurle un des Blood, sa voix trahissant sa colère et la douleur qui en découle.

 

Mes frères sont sous le choc, ils ne quittent pas des yeux le corps à terre. Je crois qu’on l’est tous mais qu’on réagit différemment. J’ai l’impression de perdre pied, de manquer de souffle, d’être dans un cauchemar. C’est impossible que ce soit notre réalité. Je m’attends à voir mon frère se relever, nous montrer qu’il va bien. J’attends que la douleur et le choc me réveillent d’un mauvais rêve. Je veux me réveiller, réaliser que je suis auprès de Robyn, et qu’au petit matin, je franchirais la porte du club en sachant très bien que tout ça n’aura pas existé.

Nergal résiste à ma force, il garde mon arme levée en l’air pour éviter que je n’appuie sur la détente. C’est un corps à corps que je sais perdu d’avance, la douleur m’affaiblit, elle nous affaiblit tous. Ça fait tellement mal.

 

— Maintenant on est quitte, lance le rital derrière les Evils, ne vous approchez plus de ma famille ou c’est tout votre club que je bute.

 

Ses mots ne font que raviver la tension. Les insultes pleuvent, chacun déverse sa haine comme il peut, dans des menaces alors qu’on est impuissant face à ce qui s’est produit.

Avec une indifférence la plus totale, les Santorra quittent les lieux en pressant le pas, bien conscient qu’à la seconde où les Evils nous lâcheront, nous ne répondrons plus de rien. La fureur me gagne. Qu’ils partent alors que l’un de nous est mort, qu’ils profitent de notre stupeur pour s’enfuir comme des lâches.

Lorsqu’on entend les sons des pneus sur le sol poussiéreux, les bikers nous relâchent.

Je bouscule le Sergent d’Armes des Evils, ce dernier reste calme, alors chacun des Blood encore en vie encaisse le choc du cauchemar qui se dresse devant nos yeux. Je m’attends à ce que le geste conscient des Evils ne soit la victime de notre rage, mais il ne se passe rien de ça. Nous restons prostrés à se dévisager, en essayant de chercher dans l’autre, une confirmation que ce n’est pas réel. J’ai rarement eu une telle envie de meurtre alors que mes nerfs sont en train de lâcher. Je refuse de regarder le sol, de voir le regard de mon frère perdu dans la mort.

Ça ne peut pas être vrai. Ça ne peut pas…

La part lucide de mon esprit sait qu’il a raison, mais la douleur domine, la colère, la rage de voir la vie de l’un des nôtres partir ainsi, prend plus de place. Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qu’on a fait ? Je ne vois que le désastre, que le mal et la douleur, que la perte d’un des nôtres, comme ça, d’un coup sans qu’on puisse faire quoi que ce soit, sans qu’on l’ait vue venir et j’ai mal. Mal de voir un de mes frères à terre, à me demander si tout est vrai, si ce que je vois, si ce que je ressens dans ma poitrine qui me fait douter de la réalité c’est produit.

Ça ne peut pas être vrai.

Pourtant, lorsqu’un hurlement de douleur résonne dans la veille baraque, un cri à déchirer le cœur, un cri que je n’aurais jamais cru entendre, je prends conscience de ce qui se passe devant mes yeux. C’est notre réalité : un de nos frères est mort.

 

 

A suivre…

 

MARYRHAGE

Commentaires

  • Je suis morte
    Je savais que vous alliez faire ça
    Les filles purée !
    C'est pas vrai !

  • Cc les filles,
    Vous etes horribles
    Et il va falloir qu'on attendent combien de temps pr savoir ?

  • NON sérieux les filles vous allez nous laisser avec tout ces doutes!!!. vous avez tuez un de nos chouchous. j'espère que c'est raccer parce que les autres, ce serait juste HORRIBLE. en tout cas, il était encore génial ce tome là, vous êtes douées. Hâte d'avoir la suite

  • c'est une horrible chose à faire les filles !!! maintenant, on va se torturer pour imaginer la suite en attendant le dernier livre.

  • Arght ! Sadiques. Ce sera dur d'attendre pour la suite. Superbe histoire, ça monte vraiment crescendo, j'espère lire très bientôt la version définitive.

  • Je vous déteste je vous hais.... vous êtes 2 petites méchantes... comment vous pouvez faire ça chaque tome est de plus en plus difficile à terminer haaaaaaa zut crotte hein am je te jure je sais pas comment tu fait pour la supporter. Mary comment tu peux nous laisser comme ça.... aller filez dans vos chambre toutes les 2 je veux plus vous voir...

  • bordel, les filles !Vous nous avez fait le coup avec le tome de sean et vous nous le refaite avec rhyme !Vous êtes sadique ,ses inhumain de nous laissé comme sa .Super tome bravo les filles.

  • Mon dieu j'ai le coeur en miette...

  • Nooooooon c'est pas possible c'est quoi cette fin vous pouvez pas nous faire sa snifff

  • je suis désespérée! j'ai lu tous les slaves du 1 au 6 et j'attends la suite avec impatience! pour patienter, je me suis dit, allez on va lire des Blood of Silence croyant qu'il y avait uniquement 5 tomes! et là c'est le drame, il va falloir attendre les 2 Tomes à venir. bêtement je viens de lire l'épilogue de Rythmes et je suis à fond!!! Vos histoires sont trop prenantes et géniales pour nous tenir en haleine comme ça! qui peut me dire quand nous aurons les suites de Slaves et de Blood ?

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