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Le Cri du Coeur, Chapitre 17

 

 

 

Chapitre 17

 

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Logan,

Si tu lis cette lettre, c’est que je suis partie. Comme toi, à de nombreuses reprises, j’ai décidé de prendre le largue, de quitter le navire en partant loin.

Cette fois-ci, ce n’est pas toi qui fais un choix, mais moi. Ce n’est pas toi qui t’en vas, mais moi. Ce n’est pas toi qui me quittes, mais moi.

C’est moi.

Je m’étais dit qu’un jour il serait temps de nous dire adieux, jamais je n’aurais cru faire ça, dans une chambre d’hôtel donnant sur la Piazza Navona, lors d’une belle nuit froide où les gens dorment, et où seules les lumières de la place offrent une vue spectaculaire sur cette magnifique ville qui est devenue la tienne.

Rome, cette ville qui abrite l’état qui fait de toi, ce que tu vas être d’ici peu de temps.

Jamais je n’aurais cru qu’on se dirait adieu ainsi, une nuit remplaçant tant d’autres qui n’arriveront jamais. Rêvant d’une vie qui n’arriverait pas non plus. Qu’avons-nous fait de ses derniers Logan ? Elles devaient nous appartenir, mais nous avons pris des chemins différents de celles que j’aurais aimées empruntées à tes côtés.

Je m’apprête à te quitter et cela me semble être la chose la plus difficile à faire de toute ma vie. Comment l’as-tu fait plusieurs fois ? Quand on aime, on ne se sépare pas normalement, pourtant, autour de nous, dans le monde entier et depuis la nuit des temps, s’aimer ne suffit pas. Ce serait beaucoup plus simple, mais comme la vie, l’amour ne l’est pas.

Ça aurait dû l’être pour nous deux, tout avait si bien commencé Logan. Une amitié comme beaucoup nous envierait, un amour tremblant et secret que seuls les adolescents peureux ont peur de se relever, un avenir silencieux qui se dessiner devant nous. C’était trop beau, c’était trop… surfait, trop irréel pour devenir une réalité.

Pourtant, en grandissant, en fréquentant les Grands Hommes d’un autre homme qui n’a rien à leur envier, je me suis rendu compte que notre amour avait été une réalité. Pas du genre qu’on aimerait qu’il soit, mais il a existé. Il existe encore, d’une manière plus discrète et plus pudique, sans doute moins intense que lorsqu’on est adolescent.

On s’est aimé comme des fous Logan. On s’est aimés comme rares les gens s’aiment. Avec une passion dévorante qui nous a blessés et finit par nous dévorer.

On s’est aimé comme on aime le grand amour, celui qu’on ne rencontre qu’une fois dans son existence.

Je suis tombée amoureuse de toi sans m’en rendre compte, comme une habitude, comme lorsqu’on respire, à force, on ne se rend pas compte que nos poumons s’emplissent d’air. On ne réfléchit plus à en aspirer, on le fait, comme par automatisme. Je suis tombée amoureuse de toi comme on respire.

Mais lorsque je m’en suis rendu compte, j’ai craint l’étouffement, le manque d’air, l’apnée. Au fond j’ai cessé de respirer le jour où j’ai commencé à t’aimer. Et comme l’adolescente que j’étais, naïve et un brin insouciante, j’ai remplacé quelque chose de primordial par toi. Là a été ma première erreur.

Il y en a eu d’autres, beaucoup d’erreurs où je t’ai tenu pour responsable alors que les choix, c’était moi qui les faisais.

Je ne t’ai pas pardonné de m’avoir délaissé pour lui, parce que malgré tout, tu m’aimais, mais j’espère que tu me pardonnes pour toute cette haine que notre amour a engendrée. J’aimerais qu’on se quitte le cœur soulagé, libre de toute cette rancœur. Je ne veux me souvenir que du bon.

Cette nuit après vingt-cinq ans nous avons fait l’amour, c’est étrange lorsque j’y pense. Il y a des années je t’avais supplié de me donner ma chance, et cette fois-ci, il n’y a pas eu de demande. Juste l’envie, deux corps qui s’attirent, s’aiment, et se désirent.

On s’est aimé une nuit Logan et plusieurs fois. Tu m’as donné la chance que je te réclamais depuis des années et sans doute, tu ne comprendras pas mon choix. Même si je sais qu’au fond, bien sûr que tu le comprends.

Parfois on s’aime trop. Parfois on s’aime trop vite et trop fort. Parfois on y survit, et d’autres on s’y brûle les ailes.

J’ai eu beau te crier mon amour, tu es resté sourd. Mais au fur et à mesure des années, j’ai l’impression que nous nous sommes tout dit.

L’amour c’est beau, mais l’amour, ça fait mal.

L’amour n’était pas si loin, dommage qu’il se termine une nuit comme celle-ci. Mais nous avons eu droit à un « nous », l’espace de quelques heures, loin de la réalité et de ce que nous vivons au quotidien et c’est énorme.

Sache qu’une question n’a cessé d’envahir mon esprit lorsque je te regardais dormir cette nuit. Rester ou partir ?

Nous avons craqué, comme si nous devions le faire, nous avons vécu ce que nous avions à vivre, même si ce fût cours. Parce qu’il serait égoïste maintenant de te demander de choisir. J’étais peut-être ton test Logan, peut-être que tu voulais t’assurer de faire le bon choix, peut-être qu’à ton réveil tu culpabiliseras et tu seras perdue, mais sache que tu n’as pas à en faire en réalité.

Il y a sept ans, tu as décidé de t’engager auprès d’une cause, auprès d’une croyance. Et même si je ne l’ai pas compris tout de suite, au fil des années j’ai su. J’ai su à quel point tu étais bon et heureux, même si tout n’était pas parfait à mes yeux.

Peut-être que si ton monde avait été différent, avec d’autres règles et d’autres codes, je t’aurais accompagné, j’aurais adoré être à tes côtés, te voir rendre le monde plus beau à ton niveau.

Mais tu as raison, je ne suis pas une femme d’ombre, je suis une femme, et une femme ne mérite pas cette vie-là. Elle ne mérite pas de souffrir de l’absence, de l’ignorance et du secret. Vivons heureux, vivons cachés ? Je n’y crois pas Logan, même si durant des années, j’y ai cru. J’y ai cru à bout de souffle, aujourd’hui, ce souffle, il a disparu.

Alors, souviens-toi de nous comme nous étions avant de devenir des adultes que la vie a séparés. Souviens-toi de notre complicité, de ces après-midi côte à côte à observer les nuages gris de Londres dans un parc. Souviens-toi des rires, mais oublie les pleurs. Souviens-toi de mon sourire lorsque tu douteras. Souviens-toi de Dante, il a souvent les mots justes lorsque ça ne va pas. N’oublie pas de croire en toi Logan. Je t’en prie, ne nous fais pas regretter cette vie l’un sans l’autre. Je crois en toi et en tes mots maintenant que tu m’as prouvé ce que tu voulais réaliser. C’est le projet de toute une existence de vouloir faire changer les choses. C’est un projet intense et courageux de tenter de laisser une

Promets-moi que tu ne regretteras pas Logan, c’est sans doute ma plus grande peur à ton égard qu’un beau matin tu te réveilles et te rende compte que tout ceci était une erreur.

Je vais faire pareil. Je vais rentrer à Baltimore poursuivre ma vie tout comme tu vas rester à Rome poursuivre la tienne. T’engager pour de bon et faire bouger les choses à ta façon. Quel travail de titan, il t’attend.

Il y a tant de choses qui tournent autour de toi. Tant de choses qu’il me faudrait plus que quelques feuilles de papier pour te les dires.

Souvent, on a pensé que j’étais une écorchée vif. Oui, mon cœur l’air, cet organe dans ma poitrine qui n’a jamais censé de de te crier à quel point il était fou de toi. Il criait, criait, il a tellement hurlé Logan, tellement qu’il s’en est brisé.

Tant d’amour pour une seule personne, cela devrait être interdit. Pourquoi ton Dieu ne l’a pas interdit ? Est-ce que tu l’aimes autant que moi je t’aime ? C’est une question délicate qui n’aura sans doute jamais de réponse, mais ce n’est pas grave. Avec la force des années, j’ai compris qu’il y avait plusieurs amours. Le palpable, celui que nous partageons et l’autre, plus complexe que tu partages avec lui.

Ces deux jours avec toi m’ont fait comprendre que l’amour ne se sauve pas de tout, et certainement pas de lui-même. Que parfois, s’aimer si fort, autant que toi et moi nous le faisons ça n’avait pas de but, si ce n’est l’autodestruction.

Je te regarde Logan cette nuit et j’aurais aimé avoir la certitude que lorsque tu te réveilleras, tu changeras d’avis, tu me diras, « Brey, ne faisons pas ça ». Mais nous le savons que tu ne le feras pas.

Je m’en vais, et je sais que ce sera plus facile pour toi et pour moi, Logan.

Sache qu’il est difficile et douloureux de t’aimer. Mais on t’aime comme on aime une seule fois dans une vie : éperdument.

Je te garde à jamais dans mon cœur, là où une place aussi grande que le centre de la terre t’appartient.

Dante reste ici, dans son pays d’origine où il a connu ça lui aussi, un chagrin d’amour incompréhensible pour une femme hors d’atteinte.

J’étais Dante, et tu as été cette femme.

Je t’ai aimé, mais tu étais hors d’atteinte.

Je me suis brulée, et nous sommes tombés.

Il y a pire que de tombée amoureux, nous aurions pu simplement tombés dans le vide. Mais certains disent que c’est un peu la même chose, l’impact avec le sol est douloureux. C’est sans doute vrai, mais lorsqu’on l’a déjà connu, on ne ressent plus rien. On garde seulement le bon. Je ne garderai que le bon de nos retrouvailles Logan. Je n’oublierais pas ton corps contre le mien et cette alchimie qui nous animé cette nuit.

On ne peut pas l’oublier, c’est certain.

Tu restes à tout jamais celui qui détient une grande place dans mon cœur.

Je t’aime malgré tout, peut-être un peu plus sérieusement et raisonnablement qu’il y a bientôt dix ans.

 

Au revoir.

 

Aubrey

 

 

PS : ne tente pas de me retenir, nous n’avons jamais été doués pour les adieux. Mais sache que… « il y a ceux que l’on croise, que l’on connait à peine qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi-heure et changent le cours de votre vie. »

Tu m’as davantage accordé qu’un instant, tu m’as accordé une vie, que tu as changée.

 

 AMHELIIE

 

Commentaires

  • Je suis dead(joli jeu de mot lol)
    En larmes et en colère
    Ton texte est magnifique mais je resterais pour la team#Logan forever
    L'Amour avec un grand A

  • Je suis dead(joli jeu de mot lol)
    En larmes et en colère
    Ton texte est magnifique mais je resterais pour la #Team Logan forever
    L'Amour avec un grand A

  • Ho NON pas ça , une lettre d'adieu ? Juste Logan prouve le lui bon sang !

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