Wicked Game - Episode 3 : Chapitre 2

Ian se releva alors que Julia le dévisageait probablement avec la bouche béante. A vrai dire, à part ses dernières paroles  qui tournaient en boucle dans sa tête elle n’était plus sur du reste.

-Tu…c’est…

Julia inspira et passa ses mains sur son visage avant de se redresser et de réaliser ce qu’il venait de dire. Ca n’avait aucun sens ! On frappa a la porte ce qui l’a fit sursauter et elle regarda son amant s’éloigner comme si de rien était. Elle entendit une brève conversation avant que Ian ne revienne dans la chambre un costume sortis du pressing dans la main. Son cerveau lui disait qu’il venait d’ouvrir la porte totalement nue mais elle ne s’y attarda pas. Non, ce qui retenait son attention c’était qu’il l’avait quitté parce qu’elle lui avait dit qu’elle l’aimait ! Ca n’avait aucun sens ! Quelle personne fait ça ? Qui s’évapore dans la nature comme un mirage quand on vient de lui dire qu’il compte pour quelqu’un ?

-Ecoute Julia, ce que je veux dire c’est que…

-Stop dit-elle avant qu’il ne dise autre chose qui lui ferait encore plus mal. Tu es partis parce que je t’ai dit je t’aime ? Demanda-t-elle sur un ton incrédule tellement elle avait peine à y croire.

Ian déposa son costume sur le lit avant de s’approcher d’elle et de tenter de la prendre par les épaules mais Julia se déroba. Non elle ne voulait pas le sentir sur elle, sentir ses mains sur sa peau, pas maintenant.

-Oui, dit-il en capitulant.

-Pourquoi ? Ça n’a pas de sens Ian !

Julia releva les yeux sur son visage, ses yeux verts lui renvoyaient une pitié qu’elle ne voulait pas et la colère fit place en elle.

-Tu savais que je ne voulais que du sexe, aujourd’hui comme il y a dix ans et toi, tes sentiments tout ça, je n’en voulais pas.

-Mais Ian, on a passé deux ans ensemble, tu croyais quoi ? Evidement que je t’aimais sinon je ne serais pas resté si longtemps avec toi juste pour du sexe ! Bon dieu mais ne me dit pas que tu ne le savais pas avant cette nuit-là !

-Non, je ne le savais pas, ou peut être que je n’ai pas voulu le voir, prend le comme tu veux mais ça ne change rien.

-Bien sûr que ça change tout ! Si tu le savais et que tu as continué c’est que ça ne te gênait pas tant que ça jusqu’à ce que je te le dise et…merde Ian deux ans et toi tu ne ressentais rien pour moi ? Rien ?

Ian se détourna et Julia fit un pas vers lui pour le retenir. Hors de questions qu’il se dérobe maintenant, il ne fera pas comme il y a dix ans en la laissant sans aucune réponse.

-Ian…

Il se retourna en inspirant avant de retrouver son regard froid, où même la pitié n’avait plus sa place.

-Non, rien à part un profond respect pour toi et c’est pour ça que je suis partis, pour éviter ce qui se passe à présent.

Julia le relâcha, la colère brulait dans ses veines et c’est sans réfléchir que sa main vint s’abattre sur la joue de Ian.

-Va te faire foutre Ian !

Il la regarda un instant et un sourire ironique naquit sur le coin de ses lèvres. Elle venait de lui donner raison mais qu’importe il le méritait après tout. Julia se dirigea à grand pas vers la commode où était posé sa valise qu’elle n’avait pas pris la peine de déballer et en tira les premiers vêtements qu’elle trouva avant de les enfiler rageusement.

-Qu’est ce que j’aurais dû faire Julia ? Faire comme si de rien était et continuer alors que je n’étais pas amoureux de toi ? Jusqu’à quand ?

-Je ne sais pas dit-elle en refermant le bouton de son jean, mais certainement pas me laisser comme ça sans aucune explication.

Elle referma sa valise, enfila ses chaussures et s’avança vers la porte, les nerfs à fleur de peau.

-Une personne qui en respecte une autre ne s’évapore pas dans la nature sans explications. C’est tout ce que je voulais Ian.

***

A quoi tout ça rimait ? Pourquoi avoir voulu Julia, la rejeté la vouloir à nouveau pour la repousser ensuite ? Il y avait eu beaucoup de femmes qui l’avait « intéressé » mais Julia c’était différent, il y avait en elle quelque chose qui l’attirait plus qu’habituellement mais quoi ? Ca, Ian l’ignorait comme il ignorait pourquoi il ne pouvait s’empêcher d’être cruel avec elle. Comme si mettre un mur entre eux, un mur infranchissable de  conneries, allez l’aider à tirer un trait. Non, en fait il a tout fait pour que ce soit elle qui tire un trait et il avait eu le résultat escompté. Alors, bon dieu, pourquoi il s’en préoccupait ?

Ian soupira une énième fois et se concentra sur le pavé de document étalé sur son bureau. Impossible de se concentrer aujourd’hui, impossible de penser à autre chose qu’a Julia. Mais pourquoi ? Il l’avait eu, c’était son objectif pourtant il avait comme un gout amer qui sentait trop l’inachevé. Et ça ce n’était pas normal.

Il y a dix ans il avait réussie à partir sans regret, avec parfois un peu de nostalgie mais aujourd’hui c’était différent. Il ne pensait qu’à elle, a ses paroles et sa stupéfaction et il se demandait sans cesse qu’est ce qu’elle avait espéré.

Ian se recala dans son siège en comprenant qu’il ne voulait pas décevoir Julia. Bon dieu depuis quand il se préoccupait des autres ? Depuis quand ce qu’une femme ressent l’intéresse et l’inquiète ? Qu’est ce qu’elle lui avait fait pour qu’il se sente minable à présent alors qu’il devrait jubiler d’avoir obtenue son corps ?

Toutes ces questions, ces inquiétudes et ce sentiment de culpabilité Ian ne les connaissaient pas habituellement et ressentir ce genre de choses étaient trop déstabilisant. La preuve, il était incapable de se concentrer sur des taches simples qu’il avait l’habitude de faire et même savoir qu’il avait racheté l’entreprise des japonais pour un prix dérisoire ne lui apportait aucune joie. Il avait gagné encore et pourtant il ne s’en souciait pas. Habituellement il a cette fierté d’avoir su et pu être le plus fort mais aujourd’hui, définitivement, rien ne tournait rond.

 

***

 

 

 

Julia se laissa tomber dans son canapé las du voyage et de tout le reste. La maison était dans le noir, les volets fermés et pour l’instant elle ne comptait pas laisser rentrer la lumière. La jeune femme sentit le premier sanglot sortir et ensuite les barrières érigées cédèrent toutes à coup de torrent de larmes.

Elle s’en voulait d’avoir était si stupide, elle en voulait a Ian de l’avoir entrainé dans tout ça et aussi elle n’acceptait pas ses paroles. Julia avait passé des années à se demander pourquoi et même son imagination n’avait pas envisagé ça. Pourtant elle aurait dû s’en douter, il est question de Ian, d’un homme froid qui ne prend pas en compte les sentiments mais seulement ses envies. Et Julia était clairement une épine dans son pied à l’époque, dont il ne comptait pas s’encombrer. Bon dieu comment était-ce possible d’être aussi stupide ? L’amour se dit-elle entre deux reniflement, oui l’amour rend con et bride la raison.

Julia s’étendit sur le canapé, épuisé mais ne ferma pas les yeux. Même dans le noir elle pouvait voir le salon, elle le connaissait par cœur mais quelque chose manquait cruellement a cette maison, ou plutôt quelqu’un. Zac. Sa présence ici était si naturelle, habituel et rassurante que la maison sans lui devenait terne. Julia se remit à sangloter, elle pouvait bien déverser des torrents de larmes, après tout sa vie était devenue un gouffre sans fond d’où elle ne reviendrait jamais. Elle pouvait bien rejeter la faute sur Ian, mais il n’y avait bien qu’une coupable : elle ! Julia n’était pas dupe et c’était peut-être ce qui lui faisait le plus mal, elle avait tout foutu en l’air pour rien. La jeune femme avait voulu se venger, au final elle s’était encore, laissé avoir. Elle avait voulue des réponses, résultat elle ne se sentait pas mieux voir même pire. Et pour finir, cette escapade Newyorkaises n’avait servi qu’à l’éloigné définitivement de Zac. Pour ce qui est de Ian, pensât-elle en colère de nouveau rien qu’a évoquer son nom, les 7 plaies d’Egypte pouvait bien s’abattre sur lui qu’elle n’en avait rien à faire.

O oui, a présent Ian était du passé, rangé, remisé enfouie loin très loin dans son esprit qu’il était impossible de le faire remonter. Alors pourquoi elle se sentait mal en l’évoquant, pourquoi elle ressentait encore ce pincement au cœur que l’on a quand quelqu’un qu’on aime nous a fait du mal ?

Julia se redressa, décider à prendre une douche et à chasser toute pensée cohérente de son cerveau par un  bon shampoing.

 

Maryrhage