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  • Book Trailer "MADNESS"

     

     

    Hey tout le monde !
    Ce soir pas de chap ni d'extrait, mais un book trailer sur.... MADNESS !!!! ^^
    Il est tout chaud
    N'hésitez pas à donner votre avis ^^

    Bon visionnage !!...

    Bizz
    Mary & Am

     

     


  • Slaves Tome 3 : Révélation, EXTRAIT (2)

     

     

    Hey tout le monde!

    Ce soir pas de chapitre de VRS, cette semaine non plus, on s'excuse pour cette petite pause, entre les vacances, et la correction des footeux qui est très longue, (gros pavé le bébé, plus de 700 pages)  On a hâte avec vilaine qu'il sorte !

    Mais on va passer "quelques jours" avec SLAVES, et deux gros extraits vont être publié, ce soir, et vendredi.

     

    Quelques autres petites infos aussi sur l'avancement du tome, j'en suis à 9 chapitres sur 25, j'espère d'ici la fin du concours sur le tome 3.5, j'aurais atteint les 10 chapitres (et plus !!! ^^) et qu'il sera fini d'ici la fin de l'année.

     

    Mercredi, j'annoncerais la date de sortie. (Enfin !! J'ai été super vilaine de ne rien dire^^)

     

    J'espère que le tout vous plaira, n'hésitez pas à donner votre avis ^^

     

    Bonne lecture ;)

     

    Bizz

     

    Amheliie

    PS : l'extrait qui suit n'est pas la version final. Il risque d'y avoir quelques petites modifications lors de la relecture.

     

     

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         –  (…) Nous sommes des vampires ne l’oublions pas, nous aimons le pouvoir. La conquête, les plus âgés d’entre nous ont connu les siècles de découvertes. Se taper dessus pour prendre le continent de l’autre, c’est bien l’une des rares choses qui nous fassent encore vibrer.

     

         –  Tu oublies les cuisses de ta femme Aldéric.

     

    Nos trois regards se tournent vers Bastide qui décide enfin de nous rejoindre dans la conversation. Les trois hommes se mettent à rire, partageant un moment de complicité que seul un membre du sexe opposé peut comprendre.

    Drac tape l’épaule de son bras droit, en lui donnant de bonnes claques.

     

         –  Mon pauvre Henry, les cuisses de ma femme ne me font plus vibrer comme il y a trois cents ans. Tu ne vas pas me dire que celles de la tienne t’excitent toujours autant.

     

    Bastide hoche la tête en affichant un air décontracté, première fois de la soirée d’ailleurs.

     

         –  Quand je l’a prend par derrière oui, comme ça je n’ai pas à la voir ni à faire semblant de l’écouter pendant qu’on baise.

     

    Drac lève sa main et vient taper dans celle de son bras droit. Henry se tourne ensuite vers nous, et affiche un air moqueur.

     

         –  Je crois que le seul qui prend son pied avec sa femme c’est bien Dead.

     

    Bastide me jette un coup d’œil, je lève les yeux au ciel, je vis depuis bientôt deux ans, avec une communauté de mâle vampire, qui bien que portant un costume, savent parler comme des Chartier en petit comité.

     

         –  Je n’ai pas à me plaindre, renchérit Dead, habitué à ce genre de remarque.

     

         –  Mec c’est parce que tu l’aimes ta femme, on en rediscutera dans cinquante ans, quand elle te bassinera pour la mettre enceinte et avoir des vierges à boire plutôt que ta propre carotide.

     

    Je serre la main de mon amant, en priant pour qu’il parle à ma place, soudainement gêner, la conversation est vraiment intime je trouve.

    Dead, comme à son habitude, maitre de ses sentiments, trouve de quoi renchérir.

     

         –  J’aime ma femme, et je l’ai épousé parce que je l’aimais « mec ». T’as épousé la tienne et tu l’as transformé seulement parce qu’elle te suçait bien et qu’à l’époque, l’avoir comme épouse te permettait d’avoir une place importante dans la société.

     

    Bastide dévisage mon vampire, son verre de Whisky à la main, abasourdie que Dead est pu lui sortie ça comme ça. J’ai comme l’impression que ces deux-là s’apprécient parce que Drac apprécie Dead. Je m’attends à devoir affronter une série de rentre-dedans, très vampirique et macho au plus haut point, sur la façon d’aimer sa femme ou pas… mais le français me surprend.

     

         –  Exact « mec ». Décidément, tu me le ressortiras sans cesse !

     

         –  Tu ne me branchais pas sur ma femme.

     

    Le français termine son verre d’alcool d’un trait, en lançant un clin d’œil à Dead.

     

         –  Tu n’avais pas de femme encore, t’avais que des histoires sans lendemain. Dead le serial-baiseur, ce connard en a fait jouir plus d’une pendant qu’on suppliait la notre de bien vouloir nous laisser la baiser sans lui faire de gosse, dans une autre vie j’aurais aimé être gay…

     

    J’interromps le vampire sans réfléchir, ses remarques « m’amusent », ça façon de parler de la famille en public, prônant l’égalité, et l’augmentation de la population humaine, alors qu’en privée, ça à l’air d’être un drame.

     

         –  Pour des hommes d’engagements, vouloir fonder une famille n’a pas l’air de vous tenter.

     

    Bastide me foudroie du regard, je crois qu’il n’aime pas qu’on le contredise. Aldéric, calme cette soudaine tension, en parlant :

     

         –  Faith, tu as vu comment est Charlotte ? Ou même Marjorie ? Est-ce que tu aurais envie de faire un enfant avec elles ?

     

    Je souris, ma bonne compassion me tuera un jour.

     

         –  Elles changeraient peut-être non ?

     

    Drac et Bastide se mettent à rire, et je les comprends, je suis certaine que RIEN ne pourra faire changer ses glaçons.

     

         –  Non, Charlotte n’a pas changé en trois cents ans. Elle ne changera plus. Je préfère me préserver d’une descendance élevée par ma femme…

     

         –  T’as qu’à saisir les Tribunaux, plaisante Dead.

     

    Je repense à notre sujet de conversation sujet avant que les femmes et le sexe viennent altérer les explications du dirigeant français Drac. Ce sont bien des hommes, car lorsqu’il s’agit de cuisses, rien d’autre n’est plus important.

    Ah ses hom… vampires !

     

    Amheliie ©

     

  • Dangerous Heartbeat, Chapitre 15 : Quelque part à la fin de toute cette haine, Il y a une lumière devant qui brille dans la tombe, C'est la fin de toute cette souffrance.

     Hey tout le monde !

    Dernière chapitre avant l'épilogue ;)

    Sniff c'est bientôt fini... ^^

    Bonne lecture à tous !

     

    Bizz

     

    Amheliie

     


     

     

    Dawn

    CHAPITRE 15

    Quelque part à la fin de toute cette haine

     Il y a une lumière devant qui brille dans la tombe

     C'est la fin de toute cette souffrance1

     

     

     

    Je crois que je suis sous le choc.

    J’ai encore l’esprit figé dans le souvenir de la vision tremblante de mes mains couvertes de sang, comme si j’avais une image sous les yeux qui m’empêchait de voir qu’à présent, elles étaient dépourvues de trace rouge.

    Ses  mains me renvoient en pleine figure ce qui s’est passé, me rappelant que non, je ne rêve pas. J’ai bien eu le sang de mon amant sur moi, tachant ma robe blanche. Je sens toujours l’humidité du tissu qui s’est collé au corps sans vie de l’homme qui jusqu’à présent, respirait.

    Autour de moi, tout semble au ralenti, j’entends des voix, je sais qu’on me parle, mais je n’arrive pas à me concentrer. Je reste figé sur ce que mes yeux ont vu, sur ce que mon esprit a retenu. Les cris de peur, la cohue, le mouvement de foule. Le regard perdu de Wolf qui sombrait dans le néant. Son visage figé par le choc et la douleur. Et ce sang, seigneur tout ce sang, il y en avait de partout. J’en ai de partout sur moi. La plaie béante de sa poitrine n’arrêtait pas de saigner…cette chaleur qui se dissipe peu à peu.

    J’ai l’impression d’être dans un cauchemar, ou un film d’action, celui qui finit mal. Ceux dans lesquels le héros ne survit pas. Oui, j’ai la sensation de ne plus être dans la réalité, car, ce que je suis en train de vivre, ne peux tout simplement pas ce produire pour de vrai. C’est invraisemblable !

    Pourquoi j’ai l’impression que tout s’effondre ? Le château de cartes s’écroule, comme le roi de pic s’est couché.

    Je dévisage mes mains qui ne sont plus ensanglantées, mais l’image persiste, et ma vue devient trouble. Non, je ne dois pas pleurer, je ne dois pas paniquer non plus, je dois rester forte. Wolf n’est pas encore mort, il est seulement…

    En train de se vider de son sang dans une salle d’opération, comme il l’a fait dans tes bras.

    Bon sang !

    Je sens de l’humidité sur mes joues, que rapidement, je viens essuyer. Rob apparait devant moi, il a retiré sa veste de costume noir, défait sa cravate de la même couleur, et sortie sa chemise blanche tachée de sang. Il est au téléphone avec quelqu’un. Il n’y a que lui et moi dans ce hall d’attente à côté des salles d’opération. Nous n’avons échangé presque aucun mot. Pourtant Rob aurait des choses à me dire étant donné ce qui s’est passé. On se soutient mutuellement dans ses longues minutes d’attentes où chaque instant peut basculer dans le chaos.

    J’ai peur de voir franchir un médecin de ses portes sans vitres. J’ai peur d’une nouvelle que je n’arriverais pas à accepter.

    Je suis tellement en colère à l’intérieur, mélanger à l’incompréhension, au choc. J’en veux à n’importe qui, n’importe quoi. Je pense, je n’arrête pas de penser à ce que je ne lui ai pas dit, à ce que j’aurais aimé lui dire si jamais ce soir, il ne s’en sort pas.  Je regrette de ne pas lui avoir dit que je le voulais lui que je n’avais pas à réfléchir d’attendre ou pas pour savoir si je le veux dans ma vie, en temps que compagnon, amis et amant. J’ai besoin de l’avoir dans ma vie, je ne pensais pas le retrouver, et dès que j’ai pu, j’ai paniqué et réclamer du temps pour me poser et peser le pour et le contre. Tout était déjà réfléchit, c’était inévitable lui et moi, sans concession, sans réfléchir, c’était prévisible depuis des années. Wolfgang Carpenter était pour moi, l’homme qu’il me fallait, qu’importe ses défauts, tout est différent lorsqu’il ne s’agit plus que notre relation.

    Et si jamais, ce soir il ne s’en sort pas, je n’aurai eu droit qu’à une seule journée de joie à ses côtés, une seule. Après douze ans de séparation, et dix-sept autres à se chamailler. Je n’aurais jamais eu Wolfgang à moi, j’aurais eu des miettes, et des remords. S’il ne survit pas, il ne saura jamais à quel point j’ai pu l’aimer durant toutes ses années, à quel point, tout ce qu’il m’a dit qu’il voulait, je le voulais aussi.

    Je sors de mes pensées en entendant Rob revenir vers moi, il s’assoit à mes côtés, toujours au téléphone. Il a l’air épuisé.

     

        –   Non papa, je n’ai toujours pas de nouvelle… non… on attend avec Dawn… elle va comme une femme qui a vu son compagnon se prendre une balle… je lui dirais… oui je t’appelle dès que j’en sais plus… embrasse maman.

     

    Rob raccroche, il soupire et s’appuie contre le dossier de la chaise en plastique bleu et très inconfortable. Il se tourne vers moi, son visage tente de paraitre moins inquiet.

     

        –   Dawn ? T’es avec moi ?

     

        –   Je crois, je réponds d’une voix sans sentiments.

     

        –   Ça va ?

     

    Je lève les yeux vers lui, puis vers les portes restées closes depuis que nous sommes arrivés. Ma poitrine se serre, mon rythme cardiaque s’accélère, et une boule insupportable se noue au creux de mon ventre.

     

        –   J’ai peur Rob, je lâche en tremblant.

     

    Rob se penche vers moi, il remet en place sur mes épaules, sa veste de costume.

     

        –   Moi aussi j’ai peur, me confie-t-il.

     

    Je reste figé sur l’expression que le frère Carpenter dégage, la peur marque son regard. Elle est omniprésente dans cette

     

        –   Je ne suis pas faite pour monde Rob, je suis l’opposé de ce que vous êtes.

     

        –   Effectivement, tu n’es pas de notre monde Dawn, tu ne l’es plus depuis longtemps. Tu es tellement mieux que tout ça. (Rob soupire, il secoue la tête, comme dégoutter) tellement mieux qu’une vie remplie de danger qu’engendre notre métier. On aurait jamais dû te faire revenir, tu n’aurais pas à vivre ça à présent. Je suis désolé.

     

        –   Tu n’as pas tiré toi Rob.

     

        –   Non, mais ça n’enlève pas le mal.

     

    Non c’est sur, ça n’enlève en rien la douleur qui né dans ma poitrine.

     

        –   C’était ton père au téléphone ? je demande.

     

        –   Oui, il a appelé Lud pour avoir des infos.

     

        –   La police à quelques choses ?

     

    Rob secoue la tête, je ne suis guère étonné. Pourquoi il aurait des pistes ? Après tout, si ça vient de « l’interne » du milieu, les flics ne sauront rien. Mais je sais qu’il y aura une enquête.

     

        –   Et… est-ce que toi tu sais quelques choses ? Je poursuis.

     

    Je me connais, je préfère parler de tout et de rien, de tenter d’occuper mon esprit plutôt que de penser à ce qui fait mal.

    Rob me regarde longuement, je pense qu’il est en train de comprendre un paquet de choses en l’espace de quelques minutes.

     

        –   Mon frère t’a tout dit alors…

     

        –   Oui.

     

    Je m’attends à recevoir une correction made in Robert Carpenter, avec regard noir, et menace, mais il n’en fait rien.

     

        –   Je ne peux pas lui en vouloir. Douze ans c’est long, c’est cruel. Il a tellement sacrifié.

     

        –   Douze ans à se sacrifier pour sa famille, effectivement Rob, c’est long, et c’est cruel. Surtout quand on voit le dénouement de tout ceci… est-ce que tu penses que ce sont vos associés ?

     

        –   Je ne pense pas, je suis sur. J’attends seulement de voir comment va Wolf, pour me pencher sur l’affaire et tuer celui qui a tenté de buter mon frère.

     

    Je décèle beaucoup de colère dans les mots de Rob, c’est ce qui se produit lorsqu’on touche à un membre de la famille Carpenter. Le besoin de vengeance est grand. Et je sais avec certitude qu’ils se vengeront, quel que soit l’état de Wolf.

    Le silence revient dans ce couloir sinistre. J’ai sommeil, je pense que c’est les nerfs qui commencent à lâcher peu à peu.

     

        –   Dawn ?

     

    Rob me fait sursauter.

     

        –   Oui ?

     

        –   J’ai besoin de savoir un truc.

     

        –   Je t’écoute.

     

        –   Si jamais Wolf s’en sort… est-ce que tu vas rester avec lui ? Entrer dans nos vies ? Es-tu prête à supporter notre monde ?

     

    Je dévisage le frère de mon amant, je m’apprête à répondre, lorsque les mots m’échappent. Il y a quelques instants de cela, j’étais sur de moi, prête à dire oui, à tout ce que Wolf voulait et maintenant qu’une autre personne me le dit, j’hésite.

    Bordel je suis complètement chamboulé !

     

        –    Rob c’est… écoute… même si…

     

        –   Même si tu l’aimes… tu n’es pas sûr de rester.

     

    Je dévisage mon beau frère, comment il a fait pour deviner mon doute.

     

        –   Il m’a déjà laissé pour mon bien… je ne peux pas, je ne sais pas si j’ai assez de force pour entrer dans votre monde même si je vous porte une profonde affection depuis l’enfance, tes frères et toi, vous êtes comme de ma famille et… ça m’a fait mal lorsque j’ai appris que tout ce que je pensais été faux. Et aujourd’hui, j’ai la preuve sous mes yeux que votre monde est ce que les rumeurs disent… je suis celle qui fait tomber les méchants, celle qui enquête sur les méchants, je ne suis pas la journaliste qu’on embauche pour redorer le blason des méchants. Je n’aurais pas du être celle qui tombe amoureuse du méchant. Rob, regarde-moi et soit sincère, qu’est-ce que ton frère a de bon aujourd’hui ? Plus rien… Il blanchit de l’argent, tue les gens qui se mettent en travers de son chemin ! Il est malsain, égoïste, froid et blessant même envers les gens qu’il aime. Je ne peux pas l’aimer… pas en sachant que du sang coule sur ses mains. Pas en sachant qu’à chaque fois qu’on sortirait il risquerait de se prendre une balle parce qu’il a les flics aux trousses ou que ses associés ont des doutes sur lui… pourtant, je l’aime et je suis toujours là. Je suis perdu Rob.

     

    Je suis perdu et à deux doigts de m’effondrer.

     

        –   Tu te trompes… tu as toujours était ça dose de bien Dawn. Qu’est-ce qu’il va faire à présent si tu veux t’en aller ? Et toi ?

     

    Voyant que je n’arrive pas à répondre à cette question, Rob passe un bras autour de mes épaules et vient me coller contre lui, comme pour me réconforter.

     

        –   Dawn tu es perdu, ne pense pas à attendons de voir ce que nous dira…

     

        –   Monsieur Carpenter… ?

     

    Rob et moi nous nous tournons brusquement vers un homme en tenue de chirurgien. Nous nous levons de nos sièges pour faire face au médecin. Mon cœur bat à toute allure.

    C’est le moment.

     

        –   Rob Carpenter, je suis le frère de Wolfgang.

     

    Rob serre la main du chirurgien en se présentant. Ce dernier se tourne vers moi.

     

        –   C’est…

     

        –   Une amie, je réponds.

     

    Voyons la tête que pond le chirurgien, Rob s’empresse de me corriger.

     

        –   Sa compagne. Dawn est la compagne de mon frère.

     

        –   Sachez que le règlement stipule que seule la famille a le droit d’être ici.

     

        –   Comment va mon frère plutôt ?

     

    Le chirurgien retire son calot bleu, il pousse, un profond soupire. Ce n’est pas bon, quand un médecin fait une tête pareil, c’est rarement pour annoncer une bonne nouvelle.

     

        –   Votre frère est dans un état critique Monsieur Carpenter, il a perdu beaucoup de sang. La balle qu’il a reçue a créé une plaie au niveau du ventricule gauche du cœur, l'atteinte du ventricule droit est de meilleur pronostic que celle du ventricule gauche, mais il ne faut pas se fié seulement au pronostic.  Votre frère un putain de chanceuse, il est arrivé en état de mort apparente aux urgences ce qui rendait ses chances de survie quasiment nulle. La balle a fait des dégâts provocants une importante hémorragie au niveau du thorax. Nous avons réussi à retirer la totalité du projectile qui n’était pas sortie suite au tir, nous le remettrons à la police. Nous avons noté une commotion cérébrale due au choc de sa chute aussi. Je pourrais vous dire avec certitude, qu’à quelques centimètres près, votre frère y passait sur ce trottoir.

     

        –   Et maintenant ?

     

        –   Maintenant, il a été placé en soin intensif, il est sous respirateur, et divers appareils, que je lui retirerai lorsque je jugerai son état satisfaisant. Je ne me prononcerais pas sur un pronostic vital en vous affirmant que votre frère est hors de danger. 75 % des patients décèdent dans la première vingt-quatre heures de l’incident. Nous verrons comment Monsieur Carpenter supporte le retour d’opération, c’est à lui désormais de se battre pour survivre.

     

    J’ignore pourquoi, la boule de stress ne me quitte pas. La peur est toujours présente, parce que même si je sais qu’il n’est pas mort, je n’ai pas la certitude qu’il est hors de danger.

     

        –   Est-ce qu’on peut le voir ? je demande.

     

        –   Pas plus de deux personnes à la fois.

     

        –   Quand est-ce qu’il va se réveiller ?

     

    Le chirurgien soupire, comme si mes questions l’agaçaient.

     

        –   Je ne peux pas être certain, dans le meilleur des cas, demain, sinon, dans les jours qui survient. Je reviendrais vers lui pour voir si le respirateur lui sera nécessaire ou pas dans quelques heures.

     

        –   Merci doc, lance Rob.

     

        –   J’ai fait mon boulot.

     

        –   Dawn ? Tu viens ?

     

    Je dévisage Rob, il attend une réaction de ma part. Je découvre chez lui, une personnalité que je ne pensais pas découvrir. Celle du grand frère inquiet pour son petit frère entre la vie et la mort. Je n’avais jamais vu sur le visage de Rob, pareille expression.

    L’homme en costume tâché du sang de son frère, Rob nous attendait aux portes de la salle de réception, il a tout vu, et s’est jeté sur son frère lorsque celui-ci à toucher le sol. Wolf m’avait dit qu’entre eux, ça n’allait pas fort, mais dans un drame comme celui-ci, les broutilles ont s’en moque.

    Il ne m’a même pas demandé ce que je faisais là, il m’a simplement emmené avec lui. Les parents de Wolf sont rentrés il y a peu de temps, sa mère n’arrivait pas à tenir. Le stress d’être ici a complètement chamboulé cette femme, son enfant entre la vie et la mort, l’anéanti, elle s’est évanouie deux fois, alors le père de Wolf a décidé de l’a ramené chez eux. Je sais que Ludwig ne devrait pas tarder à nous rejoindre, il est en ce moment même avec l’avocat chez les flics pour tenter de comprendre ce qui s’est produit.

    Moi aussi je tente de comprendre ce que s’est passé, pourquoi on a tiré sur Wolfgang. J’ai compris, avec les confidences de mon amant qu’il n’était pas quelqu’un au blason très propre. C’est un homme d’affaires corrompu par l’illégalité, mais qui joue avec le feu auprès des flics. Si jamais quelqu’un le savait, ou bien, se pourrait’il que ses « associés » aient jugés que les vagues vis-à-vis de cette enquête puissent leur nuire et que mon amant soit devenu une menace ? C’est sans doute ça, sans doute que quelqu’un à juger que Wolf était devenu trop dangereux.

    Rob me dévisage longuement, il attend un signe de ma part, est-ce que je vais avoir le courage de m’en aller ? Est-ce que je juge la situation trop insupportable ? Est-ce que je vais avoir la force d’entrer dans cette chambre en sachant que tout se joue encore et que je peux très bien le toucher ce soir, et le perdre pour de bon demain ?

    Je ferme les yeux, et sans réfléchir plus, je rejoins Rob, je ne serais pas de taille à être autre part qu’ici, même si cet hôpital désert me terrorise.

    Rob nous emmène devant la chambre 1480 du service de soin intensif, le couloir est plongé dans le noir, il est tard et tout semble s’être arrêté pourtant.

    Lorsque je pousse la porte de la chambre, je sens cette sensation de froid et d’aseptiser propre aux chambres d’hôpital. La pièce est peu éclairée, les stores sont tirés, et seule la lumière au-dessus du lit est allumée. Des bips et des bruits de machines résonnent, ma poitrine me serre, tellement c’est inquiétant comme atmosphère. Je pense craquer en voyant Wolf entendu, pâle et livide allongé sur ce lit. Il est tellement faible et donne une vision de lui que je ne lui connaissais pas. Je suis partagé entre l’envie de partir de cette pièce qui n’évoque rien de rassurant, et rester quoiqu’il arrive.

    Je regarde Rob tirer l’un des sièges pour s’asseoir aux côtés de son frère, il me fait signe de prendre le seconde siège de l’autre côté. Je ne réfléchis pas, je marche, et pars m’asseoir à mon tour. J’hésite quelques secondes à saisir sa main, mais je finis par craquer. Sa main est froide entre mes doigts. Wolf apparait si froid.

    Je m’étais retenue toute la soirée de pleurer, mais à cet instant, je ne peux plus. Je m’effondre dans cette chambre calme où rien ne peut me rassurer et apaiser mon inquiétude. Rob reste, il ne dit rien, et j’apprécie tout de même sa présence, même si ce n’est que du silence. Après tout, il n’y a rien à dire.

                                           

     

    ***

     

     

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        –   Monsieur Carpenter.

     

    Je quitte la contemplation du vide pour dévisager la personne qui a rompu ce silence pesant. Un homme d’une cinquantaine d’années referme la porte de la chambre de Wolf. Il a l’air… froid.

    Nicholas, le père de Wolf, assis à côté de moi, ferme son journal, tout comme moi, il dévisage ce visiteur qui ne s’est pas encore présenté. Seule la famille a le droit de venir voir Wolf. Une semaine qu’on organise des rondes avec les membres du clan Carpenter. Wolf n’est jamais seul. On attend tous qu’il décide de se réveiller. C’est lui qui a toute les cartes en main. Le plus gros du « travail » a été fait, il a survécu aux premières heures de l’opération, puis aux premières vingt-quatre heures, et aux deux premiers jours sans déclencher des complications… personne ne comprend pourquoi il met autant de temps à reprendre connaissance.

    Le visiteur me dévisage à son tour.

     

        –   Mademoiselle…

     

        –   Dawn Teal, je réponds, d’un ton méfiant.

     

    Le père de Wolf se lève de sa chaise, il vient saluer l’homme qui vient d’entrer dans la chambre, en lui tendant une main amicale. Cet homme est vraiment l’exemple même de l’individu poli et courtois dans n’importe quelle situation. Je crois bien que c’est le seul entre nous tous, à rester maitre de lui.

     

        –   Inspecteur Murphy, Monsieur Carpenter.

     

    Je me fige en entendant son nom… Murphy… l’agent du FBI.

    Nicholas arrête de lui serrer la main en comprenant qui il est. C’est lui.

     

        –   C’est donc vous celui qui est responsable de tout ça, je lâche d’un ton peu accueillant.

     

    Le flic décide de m’ignorer ce qui me déplait.

     

        –   Je suis l’agent du FBI qui collabore avec Wolfgang, je ne suis pas celui qui a appuyé sur la gâchette de l’arme à feu qui a mis votre fils dans ce lit. Je suis seulement celui qui est chargé de l’enquête concernant mon meilleur indict.

     

        –   Vous avez des pistes ? demande Nicholas.

     

        –   Peut-être avons-nous les mêmes.

     

    Le regard assassin que s’échangent les deux hommes veut tout dire. Ils sont en concurrence sur cette affaire, le premier qui trouvera le coupable à tout ceci sera le grand « gagnant » et fera

     

        –   Mais non, mon enquête est au point mort. Seulement, nous pensons que l’agression est sans doute liée, à l’enquête préliminaire concernant le blanchiment d’argent et le viol de la pute. Les vagues de cette enquête ont eu des répercussions dans les milieux moins connus de votre entreprise Monsieur Carpenter, ceux qui a pu affoler vos associés et leur donner la brillante idée de s’en prendre à votre fils.

     

    L’agent du FBI montre du doigt Wolfgang étendu sur son lit inerte. Il dégage une vision plus qu’inquiétante.

     

        –   Et pourquoi Wolfgang en particulier ?

     

    Murphy passe une main dans ses cheveux gris, un rire ironique s’échappe de ses lèvres.

     

        –   Voyons, votre fils est celui qui se montre le plus. Il est le plus détestable, et c’est celui qui va sans doute prendre votre place dans quelques années. L’homme à abattre c’était lui.

     

    Je lâche la main de Wolf que je ne lâche quasiment jamais, pour serrer les poings, je n’aime pas cet homme, ce qu’il envoie est mauvais.

     

        –   Donc vous pensez que c’est l’un de leurs associés qui a orchestré la fusillade. Que comptez-vous faire inspecteur contre ça ?

     

        –   Moi ? Rien, puisque je ne trouverais rien. Mais je sais que justice sera rendue. Mais Monsieur Carpenter ne vous attendait pas à ce que je vous laisse agir sans vous compliquer la tâche. Je venais vous informer qu’une enquête allait être ouverte.

     

    Nicholas Carpenter hoche la tête, le flic se tourne vers moi, je le massacre du regard, à part venir rependre sa haine il n’a rien fait d’autre. Je ne connais pas cet homme, mais à cet instant, je le hais.

    Il s’apprête à quitter la chambre lorsqu’une information lui revient à l’esprit.

     

        –   Ah et une dernière chose… Si jamais votre fils s’en sort, nous accepterons de rompre notre « contrat ». Votre avocat trouvera sans problème un motif pour l’annuler, et nous ne nous y opposerons pas. Je pense que ce qui vient de se passer ainsi que l’enquête préliminaire qui devrait se tasser d’ici quelques semaines pour de bons, vont anéantir sa couverture, garder un indic qui ne nous est plus utile serait stupide.

     

    Je dévisage l’agent du FBI, je croirais rêver ! Je me lève d’un bond de ma chaise, en le pointant du doigt.

     

        –   Vous êtes une putain de raclure !

     

        –   Mademoiselle, ne me forcez pas à vous arrêter pour outrage à agent.

     

    J’ignore sa remarque tout comme il m’a ignoré depuis son entrée dans la chambre.

     

        –   Vous acceptez de le laisser tranquille si jamais il s’en sort ! Regarder ce que vous avez fait ! Avec toutes vos conneries, il s’est pris une balle ! Merde ! Il va peut-être mourir ! Il est sans doute déjà en train de…

     

    Je n’arrive pas à finir ma phrase. Bon sang, je croirais halluciner !

     

        –   Je tenais à vous annoncer la nouvelle moi-même, monsieur Carpenter. Mon service et moi, allons seller ou faire disparaitre les preuves concernant notre accord avec votre fils pour le protéger d’éventuelles menaces ou fuite dans le futur.

     

        –   Si mon fils s’en sort, souligne Nicholas.

     

    Murphy nous offre un sourire forcé. J’ai l’impression que lâcher Wolfgang l’emmerde profondément.

     

        –   Bien entendu. Mais si jamais votre fils ne survit, nous tâcherons de protéger sa mémoire…

     

        –   J’ai une question ! je demande sans sympathie. Sans cet incident, vous auriez fait preuve de… coopération ? Vous l’auriez laissé partir aussi… « Facilement » ?

     

    L’agent me répond au tact au tact, ce qui me prouve qu’il connait la réponse depuis longtemps.

     

        –   Non, nous aurions négocié plus ardemment.

     

        –   Vous faites ça seulement par pitié pour un mourant c’est ça ?

     

    Murphy s’adresse au père de mon amant, le ton qu’il emploie me fait de la peine, tant il me renvoie en pleine figure que les gens, en dehors de sa famille, n’aiment pas Wolf.

     

        –   Je n’aime pas votre fils, monsieur Carpenter, je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi… insupportable. Il est l’image même de l’homme pourri par le pouvoir. Et même lorsque je l’ai mis sur le fait accompli en lui imposant cette mission d’informateur, il a su tourner ce handicap à son avantage. Votre fils est le pire individu que j’ai rencontré dans ma carrière, il est indescriptible tellement il est unique dans son genre. Alors non, je n’aurais aucun sentiment de compassion pour lui, à l’égard de ce qu’il est, je regretterais seulement la source qu’il était… Je ferais parvenir à votre avocat les papiers.

     

        –   Merci inspecteur.

     

    J’admire Nicholas Carpenter, je n’aurais jamais remercié un homme qui insulte son fils dans le coma et sans la possibilité de se défendre.

    Je n’ose même pas imaginer la réaction qu’aurait eue Wolf en ayant entendu de pareilles « insultes » le concernant, surtout, venant de l’homme qui lui a pourri la vie durant douze ans.

     

        –   Je parle en temps que père, et je compatis tout de même à votre douleur Monsieur Carpenter.

     

    Sans dire un mot de plus, l’inspecteur Murphy quitte la chambre froide de Wolf. Je reporte mon attention sur mon amant. Il n’a pas bougé, et je désespère.

     

        –   Ma belle ?

     

    Je me tourne vers Nicholas qui rassemble sa veste de costume et ses affaires qu’il a apportées pour la journée.

     

        –   Nous devrions rentrer, les visites sont finies.

     

    Je secoue la tête.

     

        –   Je veux rester… je… je n’ai pas la force de rentrer chez moi toute seule sachant que lui l’est…

     

        –   Tu es certaine ?

     

        –   Oui, je veux être là si jamais…

     

    Nicholas hoche la tête à son tour. On ne parle pas beaucoup tous, après tout, il n’y a rien à dire d’autre. C’est fait, on ne peut pas revenir en arrière, nous devons attendre tout simplement.

    Le temps est simplement très long.

     

        –   Je rejoins sa mère, elle n’est vraiment pas bien. Tiens-moi au courant, quoi qu’il se passe, je préférerais entendre ta voix.

     

        –   D’accord.

     

    Nicholas Carpenter vient m’embrasser le front. Il me laisse seule la seconde d’après. J’ai apprécié passer cette journée avec lui. Il a su détendre l’atmosphère pesante, il m’a parlé de son fils lorsqu’il était petit et des débuts de Wolf dans la société. J’apprécie vraiment ce père de famille qui se donne entièrement.

    J’ai reçu des SMS de mes parents, d’Aubrey aussi qui s’excusait pour tout ce qu’elle avait dit. Marco aussi m’a envoyé un SMS, Jax est passé. Mais aucun n’a réussi à alléger cette douleur dans ma poitrine.

    Je dévisage Wolf, nous sommes tous les deux à nouveau. Et ce silence me fait terriblement mal. Il me manque.

     

        –   Tu verrais ta tête Wolf, tu fais pitié. Je te rassure, tu ne me donnes pas envie d’utiliser mes charmes sur toi dans cet état.

     

    Je tente de rire, mais en réalité, je n’ai qu’une envie, c’est pleurer. Je pense que je viens de vivre la pire semaine de ma vie. Et je ne crains, que les jours qui vont suivre ne vont être guère mieux. Wolf ne va pas mieux. Je ne comprends rien du baratin des médecins, je vois seulement qu’il ne se réveille pas. Alors certes, il y a une petite évolution, ils lui ont retiré le respirateur hier, mais ce n’est pas assez à mes yeux. Je serais rassuré lorsque je l’entendrais m’appeler de nouveau canard. En attendant, je n’ai que la peur dans cette chambre d’hôpital qui respire la mort.

    Je serre ma main dans celle froide de Wolf. Ses mains si masculines, aux veines qui sortent. Elles sont agréables au toucher. Je caresse son bras, la chambre est calme, trop calme. Les bruits des machines m’angoissent, tant je passe mon temps à les écouter.

    Je regarde d’un œil Wolf endormie. Il n’a même pas l’expression de quelqu’un qui dort, il est livide.

    Ma voix est rauque lorsqu’elle rompt le silence de la chambre.

     

        –   Je ne t’aurais même pas eu à moi. Si tu meurs Wolf, je n’aurais aucun souvenir de toi et de moi. Tu oublies les douze ans que tu as à rattraper.

     

    Voilà que je me mets à parler toute seule.

     

        –   Est-ce le karma qui se venge Wolf ? Est-ce la vie et le destin qui ont décidé que tu n’avais pas le droit au bonheur après avoir rependu autant de haine ?

     

    Je sais que je n’ai pas à réclamer quoi que ce soit, des centaines de personnes rêverait de le voir mourir, mais pas moi. Car même s’il est le pire connard au monde, l’individu le plus infâme tant il est agaçant, il reste celui que j’ai toujours connu, celui que j’ai toujours aimé. Wolfgang n’est pas celui qu’il parait être, il cache tellement bien son jeu… il mérite de vivre un instant de bonheur dans cette vie de merde.

     

        –   Je t’en supplie Wolf… ne me laisse pas une fois de plus. Pas après cette nuit, pas en m’ayant dit que tu m’aimais, pas après m’avoir fait espérer que je pourrais enfin t’avoir après toutes ses années. Je t’en prie, tu n’as pas le droit de me quitter à nouveau.

     

    Ça, ça devrait le réveiller, il adorerait que je le supplie.

    Je remarque que ma vue devient floue, et je m’énerve contre moi-même de craque. Je ne peux pas craquer ! Car si je craque, je suis fichue.

     

        –   On a toujours dit que les raclures et la mauvaise graine, la haine et la méchanceté, entretenaient ! Que les pires d’entre nous survivaient à tout ! Alors c’est le moment d’être le plus grand connard Wolf ! Montre-moi que douze ans à être le pire des salops ça te réussit !

     

    Je fixe le lit, comme convaincu que mes mots auront de l’impact.

     

        –   Bon sang ! Elle est où la justice dans tout ça ! Elle est où la balancent du bien et du mal ! Tu as sans doute était le pire des emmerdeurs, l’homme à qui ont à souhaiter la mort plus souvent qu’on ne l’a salué, mais tu as tellement sacrifié ! Tu n’es pas parfait, tu ne le seras jamais, tu resteras un enfoiré, mais tu as le droit de vivre un instant de bonheur ! Tu as le droit d’avoir un peu de répit après tant de sacrifices ! (je ferme les yeux, serrant les paupières pour ne pas pleurer) tu avais le droit de m’avoir moi enfin.

     

    Trop tard.

    Je m’effondre à nouveau, sur la même chaise que lorsque j’ai élu domicile dans cette chambre. Tout ce que j’avais enfoui en moi sort d’un coup, c’est un mélange entre douleur et soulagement.

     

        –   On ne tue pas… la vermine si facilement Duck.

     

    Je me fige en entendant ses mots qui ne sont qu’un faible murmure. Est-ce que je rêve ?

     

        –   Wolf…

     

        –   On ne tue pas si… facilement… un homme qui n’a toujours pas eu de réponse… concernant la femme qu’il aime… Un homme qui a douze ans à rattraper.

     

    J’essuie mes yeux pour y voir plus clairement et croise un regard fatigué. Celui de Wolf.

     

        –   On ne tue pas Wolfgang Carpenter… quand il aime et qu’il a tout à perdre.

     

    Il serre ma main. Je note qu’il a du mal à s’exprimer. Sa voix est rauque, ensommeiller. Depuis quand il somnole ? Je me le demande. Depuis quand est-il réveillé ? Je n’en sais rien. Mais je m’en fiche. Il me parle ! Je ne rêve pas.

     

        –   Oh Wolf…

     

    Je suis pitoyable à pleurer comme une âme en peine. Mais c’est plus fort que moi.

     

        –   Merde… je t’aime, je n’allais pas te laisser seule… dans ce monde de merde. Tu t’ennuierais sans moi.

     

    J’embrasse le dos de sa main tout en continuant de sangloter. J’ai l’impression que je ne me calmerais pas d’aussitôt. J’ai tellement eu mal, tellement eu peur de le perdre. Il m’a fait vivre l’enfer ce connard durant une semaine. Je pensais ne plus jamais entendre sa voix.

     

        –   Duck, ne pleure pas… je ne vais pas mourir.

     

    Je n’arrive pas à ne pas pleurer justement !  

    Derrière le rideau de larmes qui me voile le regard, j’arrive à m’énerver contre lui.

     

        –   On ne sait pas ce qui se passera demain espèce de connard !

     

    Je me fige en le voyant… sourire ?

     

        –   Pourquoi tu souris ? je demande d’une voix méconnaissable.

     

        –   Parce que j’aime… entendre ta voix. Tant que tu me traites de connard… c’est que je suis assez vivant pour t’en faire voir de toutes les couleurs.

     

    Wolf ferme les yeux, il est essoufflé et visiblement très fatigué. Je sèche mes larmes du revers de la main. Il faut qu’il se repose, et que j’aille prévenir les médecins.

     

        –   Arrête de parler, je murmure.

     

        –   Arrête de pleurer.

     

    Il est drôle lui. Il me fait vivre l’enfer, et il exige sur un lit d’hôpital que je ne pleure plus ? Pas de doute, c’est bien Wolfgang Carpenter en face de moi. Même à moitié mourant, il arrive à me donner des ordres pour avoir le dernier mot.

     

        –   Je ne peux pas m’en empêcher Wolf !

     

        –   Pourquoi ?

     

        –   Parce que pour une fois, je suis heureuse.

     

    Wolf émet une sorte de ricanement, très vite étouffé par un gémissement de douleur. Quel idiot. Son visage se crispe. Il a mal.

     

        –   Aie…

     

        –   Ne ris pas.

     

        –   Ne me fais pas rire canard… j’ai mal, je ne suis pas en état de rire… de ton comportement.

     

    J’arrive à sourire malgré l’émotion, le voir être lui, me remplis de joie, même si rien n’est encore certain, son réveil est la preuve que c’est un dur à cuir qui ne compte pas se laisser faire aussi facilement.

    Mon dur à cuir.

     

        –   Tu te moquais de moi ? je demande en embrassant sa main.

     

        –   Oui.

     

        –   Pourquoi ? Il n’y a rien de drôle dans le fait de me voir pleurer.

     

    Wolf ouvre les yeux, et tourne lentement la tête vers moi. Le regard qu’il me lance me va droit au cœur et je manque de partir à nouveau dans une crise de larmes.

     

        –   Je ris parce que tu es tellement contradictoire canard… tu pleures de joie alors que je souffre le martyr dans ce putain de lit d’hôpital, et que je suis trop naze pour jouer mon rôle d’homme et te prendre dans mes bras pour te consoler de t’avoir fait vivre ça. Je trouve la vie, incroyablement salope.

     

        –   Tu es en vie Wolf, c’est tout ce qui compte à mes yeux.

     

    Mon amant serre sa main dans la mienne, j’ai l’impression que ce geste veut dire tout ce qu’il n’ose ou n’arrive pas à me dire à cet instant. Il ferme les yeux comme s

     

        –   Viens contre moi.

     

        –   Wolf… je dois prévenir les infirmières d’abord…

     

        –   Ne me force pas à devenir vulgaire Duck… ai pitié du con qui souffre dans ce lit, je n’ai rien de sexy ni d’autoritaire avec ma voix rauque et épuiser. Viens contre moi et arrête de discuter.

     

    Je le retrouve comme je l’avais quitté. Un Wolfgang autoritaire, qui sait exiger ce qu’il veut. Je me lève de ma chaise, retire mes chaussures et viens m’allonger contre lui. Je prends soin de ne pas m’appuyer sur son corps endolori. La joie envahit mon être ainsi que le soulagement de me retrouver près de Wolf. Même si je ne fais que de le tenir contre moi, sa tête posée contre la mienne, j’ai à présent le réconfort que j’attendais : lui.

    Nous restons un moment comme ça, dans le silence, savourant la chaleur de l’autre. Je pense m’endormir comme Wolf, lorsque ce dernier me sort de mes pensées.

     

        –   Je n’ai plus le choix maintenant.

     

        –   Quoi ?

     

    Je lève les yeux pour le regarder, il a la tête baissée pour m’apercevoir. Ses joues sont râpeuse due à la barbe qui a poussé, mais ça ne lui enlève pas son charme, même s’il est un peu pâle.

     

        –   Je vais devoir t’épouser.

     

        –   Qu’est-ce que tu racontes comme conneries, mon pauvre…

     

    Lentement Wolf vient poser une de ses mains sur celle que j’ai mise sur son torse.

     

        –   Tu m’as fait la plus belle déclaration d’amour que la terre est portée… (Wolf inspire, essoufflé) Ma mère m’a bien élevé… je suis dans l’obligation d’épouser… celle qui me dit dans la même phrase que je suis le pire connard au monde… mais qui m’aime quand même.

     

    Je souris en voyant le regard meurtri qu’il me lance, c’est plus fort que lui, il tente de profiter de la situation.

    TU ne m’auras pas Carpenter ! Même si te dire oui serait tenté, avec ton regard de pauvre homme blessé.

     

        –   Je ne t’épouserais pas.

     

        –   Tu ne peux rien refuser à un mourant.

     

        –   Tu n’es pas mourant. Tu vas vivre.

     

    Wolf appuie sa tête contre la mienne. Ses doigts serrent les miens.

     

        –   Oh oui… je vais vivre… je vais te faire chier durant les trente prochaines années Duck… et tu vas adorer.

     

    Je me serre contre lui, tout en prenant soin de ne pas lui faire mal. Le pire, c’est que je sais qu’il a raison. Je vais savourer ses prochaines années, comme je n’ai jamais pu le faire ses dix dernières. Je vais aimer Wolfgang Carpenter, comme jamais personne ne l’a aimé, sans doute, je dois être folle, d’aimer quelqu’un comme lui, d’aimer sa vision du monde, son comportement imbuvable, sa méchanceté, et ce caractère de gros connard. Mais je l’aime, et l’amour nous fait éprouver des choses folles. Comme celle d’aimer un méchant.

     

    Amheliie

     

    : Extrait de la chanson « House on a Hill » de The Pretty Reckless