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  • 32)

     

    Je caresse machinalement Pussy endormi dans mes bras en fixant le vide. Je crois que je suis encore un peu sous le choc. Pourtant tout à l’heure je pensais avoir repris pied dans la réalité en rentrant au club, après une douche revigorante. Mais il n’en est rien, je crois que je me rends compte maintenant des conséquences de cette soirée morbide.

    J’ai toujours écouté parler de cette histoire de battement d’ailes de paillons capable de créer une catastrophe à l’autre bout du monde. Je viens de le voir en direct. Mon battement d’ailes, où ma connerie a eu la pire des répercussions et mon mari a tué un homme. Jamais je n’aurais cru en arriver là, quand j’ai rencontré Josh. Si je savais à la minute où je l’ai vu que c’était une ordure je n’imaginais pas ce que notre rencontre allait provoquer dans le futur.

    Le karma peut sembler étrange, cruel parfois, mais il est toujours juste, alors je me dis que ce qu’il s’est passé ce soir est juste.

    Si ma mère m’écouter pensée ça elle me renierait. Elle se demanderait où est passée la seule chose qu’elle a tenté de m’inculquer, l’importance de chaque vie sur terre. Pour elle, chaque vie a un but, un destin à accomplir, que ce soit une fourmi ou un bourreau, chacun à sa place dans le monde pour une raison ou une autre. Mais peut-être que celle de Josh était de mourir ce soir. Oui, je pense que c’est ce que le destin avait prévu pour lui, une courte vie à torturer de pauvres femmes sous son emprise pour finir tué par l’homme de l’une d’entre elles. Peut-être bien que j’essaie juste de rester debout en cherchant des excuses.

    Je baisse les yeux sur Pussy qui s’étire dans mes bras. Je caresse son ventre en souriant, cette boule de poils est trop adorable, même sans testicules.

    Il miaule en essayant d’attraper mes doigts, allongés sur le dos contre mon bras. Je suis amoureuse de ce chat, parce que lui aussi le karma l’a mis sur ma route pour une raison et bientôt je comprendrais laquelle. En attendant, il me permet de ne pas trop penser.

    Nir est rentré il y a quelques minutes, il a filé directement dans sa chambre prendre une douche et il en avait sacrément besoin. L’odeur de cadavre carbonisé qu’il trainait derrière lui était nauséabonde.

    Voilà le monde de Nirvana, mon mari, celui qui s’attendrit devant un chaton tue des gens. Pas des innocents, pas des personnes au hasard, pas par envie, mais il enlève des vies quand même quand il le doit. Je sais Nirvana protecteur, il l’a toujours été, c’est un trait de caractère qui n’a pas changé chez lui, mais la violence si. Et quelque part c’est de ma faute. Si je ne l’avais pas abandonné, il n’aurait pas choisi cette vie. Je en lui reproche rien, encore moins d’avoir voulue m’aider, d’avoir mis fin au calvaire qu’est Josh, mais j’espère seulement qu’il ne s’en ira pas trop loin sur le chemin de la violence, qu’il gardera une part d’innocence, une part pure et non noyée sous le sang, pour qu’il en se perde pas en route.

     

    — T’es pas encore au lit ?

     

    Je sursaute dans mon fauteuil, Liam n’a fait aucun bruit en entrant dans la grande salle du club house et je comprends pourquoi en le voyant pieds nus.

     

    — Heu non, je réponds en rougissant devant son torse nu, je ne suis pas vraiment fatiguée.

     

    Il s’approche, un biberon vide à la main et pour seul vêtement un jean qui tombe bien bas sur ses hanches. Sa tête me laisse penser que lui dormait comme un loir, mais qu’un des jumeaux peut être même les deux à décider de troubler ce sommeil.

    Liam s’installe sur l’accoudoir du fauteuil à mes côtés et baille à s’en décrocher la mâchoire.

    Tout le monde dort au club ce soir, les présidents ont décrété qu’il ne fallait prendre aucun risque et nous voilà tous entassés au club. J’adore ça en fait, l’esprit communauté m’a toujours plu, il me rappelle mon chez moi de quand j’étais enfants.

     

    — Soirée difficile ? demande Liam.

     

    Je ricane en recommençant à caresser Pussy.

     

    — C’est le moins qu’on puisse dire.

     

    — Je pourrais te dire que tu vas t’y faire, mais c’est faux.

     

    Je crois surtout que je n’ai pas envie de m’y faire, parce que ça voudrait dire que c’est toujours comme ça et je ne veux pas que ce soit le cas.

     

    — Liam ?

     

    — Hum ? répond « l’Irlandais en se frottant le visage.

     

    — Je suis désolée, pour Gina, pour ce qu’il s’est passé l’autre soir et qu’elle ait été en danger. Je ne voulais pas que ça arrive, j’aime beaucoup Gina, je ne voulais pas…

     

    — Arrête, dit-il d’un ton las, je ne t’en veux pas Sky, pas plus que Gina d’ailleurs, seulement…

     

    Il baisse la tête et fait tourner le biberon dans ses mains avant de reprendre après une inspiration de courage.

     

    — Il y a certaines choses que tu ne sais pas, qui concerne Gina et qu’elle te dira si elle en a envie, mais ce qui s’est passé l’autre soir rappelle de mauvais souvenirs.

     

    Il relève la tête, ses yeux bleus plongent dans les miens et je crois que c’est la première fois que je vois cet homme triste.

     

    — Moi aussi, j’ai fait cette connerie, Sky, croire que ce que je ne disais pas n’affecterait pas ceux que j’aime et que je pourrais régler les choses sans impliquer mon entourage. Mais j’ai compris, douloureusement…

     

    Il secoue la tête et détourne le regard comme si c’était trop lourd. Je me penche en avant et pose ma main libre sur la sienne pour l’inciter à continuer.

     

    — Tellement douloureusement, il reprend, que c’est marqué au fer rouge dans ma tête. On ne peut jamais épargner ceux qu’on aime de nos problèmes Sky, d’une façon ou d’une autre ils y sont confrontés. Soit on leur laisse le temps de s’y préparer en leur faisant confiance, soit on est idiot et on tente de s’en charger seul en sachant que dans notre milieu, dans celui de la rue, celui qui se fout de la justice et qui n’a que pour loi celle du plus fort, quand quelqu’un veut te faire du mal, la première chose qu’il fait c’est s’en prendre à ta famille.

     

    Je serre sa main avant de me recaler dans mon siège en pensant qu’il a totalement raison. Je l’ai compris aussi, peut être moins douloureusement que lui, mais je sais que je ne cacherai plus rien à Nir. J’ai risqué la vie de trop de monde dans cette histoire pour recommencer.

     

    — Je crois que je l’ai compris, je reprends en baissant les yeux sur Pussy.

     

    — Mais ?

    Je relève la tête pour regarder l’irlandais que je trouve un brin trop perspicace à trois heures du matin.

     

    — Est-ce qu’il me pardonnera ?

     

    Liam se lève et me fait singe de le suivre. Il m’entraine dans le couloir des chambres et s’arrête devant celle de Nirvana.

     

    — Demande-lui, dit-il.

     

    Il prend Pussy de mes bras et je reste un moment à regarder cet homme que je ne connais presque pas, dont j’ai risqué la vie de sa femme être gentil avec moi. Je crois que si Nir ne me pardonne pas, je ne pourrais pas quitter ces gens sans sentir qu’on m’arrache un bout de moi. J’ai trouvé ma place avec Nir, avec eux et je voudrais al garder, je voudrais pouvoir appeler cet endroit chez moi et l’homme qui est derrière cette porte mon mari, pour autre chose qu’un bout de papier qu’on a signé il y a des années.

     

    — Merci, dis-je en souriant.

     

    — Bonne nuit Sky, mais ne faites quand même pas trop de bruit mon fils a le sommeil léger.

     

     

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    Liam repend le chemin inverse toujours avec son biberon à la main et Pussy dans les pattes qui a dû sentir le lait.

    J’ouvre la porte de la chambre de Nir, j’entends l’eau qui se coupe derrière la porte de la salle de bain entrouverte. Je ferme celle de l’entrée et reste appuyé contre à me demander comment je vais faire pour lui faire comprendre que mes intentions n’étaient pas mauvaises.

    Nir me tire de mes pensées en sortant de la salle de bain. Il a la tête baissée, les cheveux trempés lâchés qui gouttent sur son corps partiellement nu, recouvert seulement d’une serviette à la taille.

    Il s’arrête lorsqu’il me voit et je détaille l’homme que j’ai en face de moi. Il est parfait, grand fort, viril et sexy.

    Je lève les yeux sur son visage avec l’envie de franchir ses mètres qui nous séparent pour me jeter sur lui et me perdre avec son corps, aves sa force et ce désir que je lis dans ses yeux.

    On ne parlera pas ce soir, je n’en ai plus envie et lui aussi. J’ai envie de lui, de le sentir en moi et de ne faire qu’un avec mon mari pour effacer cette soirée étrange.

    Je fais un pas dans sa direction, Nir m’imite puis il s’arrête. Je fais pareil, je me rends compte des battements de mon cœur dans ma poitrine, ils sont violents, tout comme mon souffle erratique, je crois que je n’ai jamais autant désiré cet homme. Je crois que le feu qui nait dans mon ventre et entre mes jambes n’a jamais été aussi fort. Nir m’observe de son regard de braise, partout où il pose ses yeux le feu se propage et m’enveloppe.

    Il s’avance doucement, ses cheveux lâchés et son allure puissante me font penser à un lion et je n’ai qu’une envie être sa proie.

     

    — Sky, dit-il d’une voix sombre.

     

    Un frisson me gagne et tout dérape. Je romps les mètres qui nous séparaient et me jette dans ses bras. Nir me soulève contre sa peau humide et nos bouches se retrouvent, sauvagement avec envie. Je dévore ses lèvres, nos langues se mêlent, la chaleur de sa bouche me fait gémir et ce gout propre à Nir finit de m’enivrer. Ses mains sur mes fesses, il me presse contre lui avec rage et je n’attends qu’une chose le retrouver. Sa bouche mord mes lèvres avant de partir à l’assaut de mon cou, mes mains se pressent dans ses cheveux, le chatouillement de sa barbe mêlé à ses baisers me rend dingue.

     

    — Nir, je lance comme une supplique.

     

    Il me relâche et me laisse glisser le long de son corps, sentir son désir me fait tourner la tête j’ai tellement besoin de lui. Nir entreprend d’enlever mon t-shirt, je l’aide puis sa serviette tombe et entre nous se dresse son sexe. Je baise les yeux dessus en le prenant dans ma main. J’ai envie de le gouter, de le sentir dans ma bouche. Nir M’attire contre lui pour m’embrasser, mais je repousse sa bouche pour m’occuper de son corps. Ma main libre caresse ses muscles, mes lèvres se posent sur sa peau encore moite de la douche. Je trace des lignes avec ma langue entre ses pectoraux, m’attarde sur ses tetons pour ensuite glisser entre ses abdos. Ses muscles se contractent et ce qu’il dégage d’homme m’excite toujours plus. Je me laisse tomber à genoux devant lui. Nir baisse les yeux pour me regarder, e souffle court, je vois sa poitrine se soulever avec force et je souris contre son gland. J’aime qu’il soit si impatient, si proche du précipice et que sa chute dépende de moi.

    Ma langue lèche la perle salée a l’extrémité de son sexe, il ferme les yeux et marmonne des trucs incompréhensibles et je recommence a donner des coups de langue pour le tenter et le pousser un peu plus loin. Puis je l’engloutis dans me bouche. Je ferme les yeux en savourant de le sentir si dur et imposant entre mes lèvres. Nir gémit et je commence à le sucer. Ma bouche monte et descend sur sa queue dressée pendant que ma langue s’enroule autour. Une de ses mains se pose sur ma tête, dans mes cheveux qu’il tire un peu et l’autre caresse ma joue gonflée par sa présence.

    Je lève les yeux en le sortant de ma bouche pour le reprendre aussi tôt, et ce regard qu’il porte sur moi me donne des ailes, il fait de moi une femme désirée.

    Après quelques minutes supplémentaires de ce traitement, Nir s’éloigne de ma bouche. Ils e penche et me soulève dans ses bras, mes jambes s’enroulent autour de lui, ma poitrine nue vient se frotter a son torse et nous basculons sur le lit. Ses lèvres, ses mains, son souffle, son corps tout est sur moi et rend mon désir insupportable, je suis sur que s’il me touche je jouis immédiatement.

    Sa main caresse ma cuisse enroulée autour de lui, il remonte jusqu’à ma taille et baisse le short que je porte en guise de pyjama. Il s‘éloigne quelques secondes pour me l’enlever puis ses doigts frôlent mon ventre dans des caresses tentantes, mais pas assez fortes. Mon bassin se lève pour lui demander plus et derrière la barrière de ses cheveux je vois son sourire. Ce n’est pas ses doigts qu’il me donne c’est sa bouche.

    Je sans la chaleur de son souffle et l’agilité de sa langue sur mon sexe humide. Nir ne me ménage pas, il me dévore et je savoure chacune de ses caresses quand trop vite il s‘arrête.

    Il se redresse et rampe sur mon corps en le caressant toujours avec sa langue, mes tétons dressés se font mordiller et tout mon corps n’aspire qu’à jouir du sien.

    Son, sexe se presse à l’entrée du mien, je gémis en gigotant comme une anguille sous lui.

    Ses avant-bras se posent autour de mon visage dont il caresse les cheveux tendrement. Il m’observe comme s’il n’était pas vraiment sur que je sois là. Je sens mon cœur se gonfler d’amour pour cet homme, pour ce qu’il est au-delà d’un membre des Bloods, il est bon, drôle, gentil et intelligent et c’est mon mari.

     

    — Je t’aime je chuchote contre ses lèvres qui viennent à ma rencontre, je t’aime tellement Nir, je n’ai jamais cessé de t’aimer.

     

    Ses yeux se ferment, son front se pose sur le mien et il entre en moi, doucement. Mes bras s’enroulent dans son dos et je el serre à m’en couper le souffle en sentant chaque centimètre me pénétrer. C’est tellement bon que j’en ai les alarmes aux yeux, de me sentir sous lui, avec son corps pour me protéger de tout, même de moi et de mes conneries. Il s‘arrête une fois totalement en moi, mes yeux s’ouvrent pour l’observer, le souffle court en train de me dévisager.

     

    — Moi aussi, je t’aime dit-il ne me mettant en mouvement, je n’ai toujours aimé que toi.

     

    Sa bouche revient sur la mienne et la passion reprend. Nos corps s’aiment autant que nos cœurs et je suis bien. Je suis loin de cette nuit de cauchemar je suis avec mon mari que je retrouve et qui m’aime tout autant que je l’aime. Le karma scelle nos âmes dans cette étreinte pour que plus jamais nos vies ne soient séparées.

     

     

    MARYRHAGE

  • 31)

     

    Mon cœur bat vite lorsque j’entends la porte d’entrer s’ouvrir suivis des pas du mac de Sky. Une colère née en moi quand je l’entends prononcer son nom, et comme un claquement de doigts, je perds mon self-control. Je sors mon flingue, retire le cran de sécurité, enclenche le silencieux et quitte ma planque en une fraction de seconde.

    Je découvre Josh, une main caressant la joue de Sky. Le peu que je vois suffit à me mettre hors de moi. L’homme qui se tient debout face à ma femme est grand, bien habillé, il possède un air sur de lui et un sourire que je vais rapidement lui faire avaler.

     

    — Sky, dans la salle de bain ! je hurle.

     

    Je vois le mac se tourner vers moi, surpris. Je constate que cet idiot est seul, ses potes doivent être déjà en train de bouffer le sol.

    Il me foudroie du regard, et lève sa main pour baffer la joue de Sky. Ma femme n’a pas le temps de reculer que la violence du geste la fait trébucher. Son corps tombe, elle se tient la joue, je peux voir une marque rouge apparaitre sur sa peau.

    La tension se fait de plus en plus présente dans le studio miteux, je sens la haine ressortir de chaque pore de ce salopard. Je n’aime pas la façon dont il regarde Sky, ni même la promesse silencieuse qu’il lui fait de se venger. Je le vois lever le pied.

     

    — SALOPE ! gueule le mac, tu te fous de ma gueule !

     

    Il s’apprête à lui donner un coup pied quand j’interviens en braquant mon arme sur sa tête.

     

    — N’essaye même pas, je le menace d’une voix tranchante.

     

    Le mac se rappelle soudain de ma présence. Il se fige en me lançant un regard outré de s’être fait aussi facilement duper, d’un côté je le comprends, les femmes savent tellement bien nous baiser. On n’est jamais méfiant, mais alors lui, je crois que c’est le type le plus débile que j’ai rencontré dans nos business. À croire qu’il ne faut pas un bac plus dix pour taper et terroriser des filles.

     

    — Alors c’est vous, le prince charmant tatoué qui pense pouvoir la sortir de là, crache Josh avec colère.

     

    Je jette un coup d’œil à ma femme qui se remet debout, la claque était violente et avec ce qu’il s’est passé ses dernières quarante-huit heures, ça ne m’étonne pas de la voir mal. Quand ce cirque sera fini, il faudra qu’elle voie un doc.

     

    — SKY ! je hurle, dégage !

     

    Elle me jette un regard apeuré que j’ignore, on n’a pas le temps pour ça. Je la tire en arrière, et enfin Sky réagit. Je l’entends faire les trois pas nécessaires pour pénétrer dans sa minuscule salle de bain, suivis du son du verrou qu’on tourne.

    Nous voilà seuls, face à face avec l’enfoiré qui a osé menacer ma femme.

     

    — C’est bien moi, mec, et tu te trompes si tu penses t’en sortir comme ça, je reprends d’un air sérieux.

     

    Le Josh secoue la tête en riant amèrement.

     

    — Mes gars vont débarquer lorsqu’ils ne me verront pas revenir, tente-t-il.

     

    Je laisse échapper un son amusé.

     

    — Tu crois sérieusement que je suis venu tout seul ? Mec, tu t’en es pris aux mauvaises personnes en faisant ton petit effet sur notre parking. T’as essayé de kidnapper deux femmes à groupe de bikers, on ne parle pas d’une dispute dans un bar, mais d’une putain d’agression.

     

    — Sky est à moi, elle bosse pour moi, elle me doit beaucoup, marmonne Josh.

     

    Mon doigt se pose sur la détente, je le regarde un instant, puis, je dévie ma trajectoire et viens coller une balle dans le genou de cet enfoiré. Le coup est étouffé par le silencieux, mais pas les cris de ce porc qui laisse échapper sa douleur en se laisser tomber sur le parquet miteux. Derrière moi, je chasse le cri de surprise de Sky.

     

    — N’ouvre pas la porte, Sky ! je lance assez fort pour qu’elle m’entende.

     

    Je m’approche du bourreau de ma femme et le regarde se tordre dans tous les sens en constatant sa plaie. Ouais, il n’aura même pas le temps de voir ce que ça donne de marcher avec une canne.

     

    — Sky, c’est ma femme, enfoirée. Elle n’appartient qu’à moi, et je ne la fous pas sur un trottoir.

     

    Je m’approche de lui alors qu’il gémit comme une fille en se tenant la jambe. Le sang commence à tacher le sol, Raccer va devoir frotter comme un dingue.

    Je le vois gémir de douleur et me supplier silencieusement du regard de l’épargner. Il croyait quoi ? Qu’on se sort aussi facilement d’un merdier pareil ? Dans quel monde il vit ?

     

    — Tu m’as tiré dessus connard ! se plaint Josh, tu vas vite le payer !

     

    Il roule sur le côté, je le vois tenter d’attraper quelque chose, très vite je comprends qu’il s’agit d’une arme. Je n’hésite pas, un deuxième coup part dans son bras, le type n’est même pas assez intelligent pour sauver sa peau.

    Un autre hurlement rempli de douleur s’échappe de sa gorge, il me foudroie du regard avec haine, et je ne bronche même pas. Ça ne me fait rien de le tuer, il n’a que ce qu’il mérite. On n’est pas un homme lorsqu’on s’en prend à une femme, on n’est rien lorsqu’on les utilise pour se remplir les poches. Ce mec ne mérite pas de vivre.

    Je reste accroupi vers lui en soupirant.

     

    — T’n’as pas le choix mec, d’habitude, on est du genre à accorder le bénéfice du doute, à cogner pour faire retenir la leçon…

     

    Mon poing atterrit dans sa tête de rat pour illustrer mes propos. Josh tombe à la renverse en crachant du sang, en plus d’être une nana, il n’a aucun savoir-vivre.

    Je marche vers lui, mon pied rencontre malheureusement son ventre, Josh se cambre en grognant. Je m’accroupis pour être à sa hauteur, ma main libre vient appuyer sur son genou pour voir l’étendue des dégâts. C’est vraiment moche, et ça semble faire super mal si je me fie au cri étouffé qu’il lance.

    Je m’essuie sur son jean de marque en le regardant attentivement. Ce n’est pas mon genre de faire durer les choses, mais au fond de moi, ça me défoule de lui en faire baver. Ce mec a cru qu’il pouvait se ne prendre à nous, à Sky, à Gina, au club sans en payer les conséquences ? Il se trompe. Cet événement a foutu en rogne l’irlandais, et ça ne m’étonnerait pas qu’il ait usé de ses talents de tireurs sur les gars d’en bas.

     

    — Malheureusement pour toi, je poursuis, t’as ramené ta gueule un peu tardivement et on n’a pas le temps de simplement te donner une leçon. De plus, je ne suis pas certains que tu comprendrais. Pas vrai ?

     

    Josh essaie de me donner un coup de pied avec sa jambe valide, mais mis à part se vautrer davantage, il ne fait rien d’autre.

     

    — Donc, t’es un problème qu’on doit régler rapidement, je continue, tu sais ce qui va se passer ?

     

    — Je vais te buter, mes gars vont te descendre d’une minute à l’autre, enrage Josh en me crachant dessus.

     

    Je le dévisage en prenant un air agacé et diverti. J’attrape sa tête en tirant sur ses cheveux pour retenir sa tête. Je vérifie que son arme est suffisamment loin pour qu’il ne puisse pas l’attraper. Aucun risque de ce côté-là. Le mec pisse tellement le sang entre sa jambe et son bras qu’il n’aurait pas la force de les utiliser.

     

    — Mec, mes frères se sont déjà occupés de tes potes à l’heure qu’il est. Comme je te l’ai dit, tu t’en es pris à la mauvaise personne. Au lieu de lâcher l’affaire avec Sky en voyant qu’elle était revenue vers moi, t’as voulu jouer, mais t’as perdu. Et ça va te couter la vie.

     

    Une part de moi est surprise de la froideur que j’affiche face à mes actes. Mais les épreuves de ces dernières années nous ont appris à se forger, à devenir plus dur et moins tendre. On ne peut pas montrer de la compassion envers des gars qui n’hésiteraient pas à retourner leur veste et aller toquer chez le FBI pour venir foutre la merde. On ne doit plus laisser de parasites autour de nous, de potentiels ennemis qui pourraient devenir des balances, pas avec les temps qui courent.

     

    — Tu ne me descendras pas, sale enfoiré, tu ne sais pas qui je suis… continue Josh dans son délire.

     

    Je pointe mon flingue contre sa tempe, il se raidit et commence à trembler comme une fillette.

     

    — Tu n’es personne et tu vas crever comme un inconnu qui cherchait la merde, comme un petit bandit qui sera rayé de la liste des délinquants dans un fichier, on ira cramer ton corps, et tu disparaitras comme la poussière. Oublie Sky mec, elle a retrouvé son mari, et je peux t’affirmer que je ne laisserais plus un taré comme toi s’en approcher.

     

    Josh se met à rire de bon cœur, je crois qu’entre la douleur et sa débilité, son cerveau n’arrive plus à lutter. Le grand blond secoue la tête en lâchant :

     

    — T’es peut-être son mari, mais moi je la baisais, et je la faisais baiser par tous les mecs pour qu’elle puisse manger, boire et se loger, t’aurais dû la voir, elle n’était qu’un putain de trou ! C’est un trou ! Une salope ! N’est-ce pas SKY ? Tu lui as dit comme t’étais une grosse pute !

     

    Mon sang ne fait qu’une tour en moi, la colère explose et la rage de l’entendre parler ainsi de la femme que j’aime décide pour moi. Je le relâche, sa tête cogne le sol, Josh rit toujours en me regardant. Il marmonne des horreurs sur Sky, et je perds patience.

    Je m’écarte d’un pas, lève mon arme à hauteur de sa tête, et sans même hésiter, je dévisage cette ordure, et tire trois coups dans sa tête. Les bruits sont toujours un peu atténués par le silencieux. Je sais qu’on n’aura pas d’emmerde avec le voisinage étant donné qu’il y a toujours du boucan dans ses quartiers malfamés, un coup de feu, ce n’est rien. Plusieurs ? Une banalité dont tout le monde se fou.

    Je reste un instant à regarder le corps sans vie de Josh, et l’espace d’une fraction de seconde, je me rends compte à quel point on a changé. Avant, on n’aurait jamais eu une telle facilité pour descendre ceux qui nous posaient problème, on aurait beaucoup pesé le pour et le contre, on aurait peut-être tenté autre chose, mais plus maintenant.

    Désormais, nous sommes pieds et poings liés dans notre milieu, où la violence et le sang sont les seules possibilités de vengeance.

    Je sors mon téléphone, compose le numéro de Klaxon que je connais par cœur et l’appelle. Le frère décroche au bout de la première sonnerie.

     

    — J’ai un autre paquet, je souffle.

     

    — OK, on en a trois autres nous. Ça a été ?

     

    Je souffle en ressentant l’envie de me fumer un truc pour détendre la tension qui règne dans mon corps à cet instant.

     

    — Ouais, plus de gueule que de courage.

     

    — Ton paquet il pisse le sang ? me demande Klax en laissant échapper un rire.

     

    J’observe la grosse tache de sang sous le corps de Josh, sa tête est dans un sale état, il est défiguré, et je commence à croire que j’aurai peut-être dû me calmer avant de presque vider mon chargeur sur lui, sans une once d’hésitation.

     

    — Ouais, et y’a pas que ça qui tache le parquet.

     

    — Tu fais chier Nir.

     

    Je me laisse aller à un rire avant de raccrocher, les gars ne devraient plus tarder à arriver pour l’emballer et le transporter à l’arrière du fourgon, direction le crématorium où on va prendre u abonnement là-bas si ça continue.

    Je range mon flingue et mon portable, puis, je me dirige vers la porte de la salle de bain et toque deux fois en murmurant :

     

    — Sky ?

     

    Ma femme ne répond, alors j’insiste avant de soupirer et de renchérir :

     

    — C’est fini, il est mort, et ses potes aussi. On en parlera plus, Josh n’existe plus, et nos secrets viennent de crever avec lui d’accord ?

     

    J’entends un reniflement, puis de quelques pas et du verrou. La porte s’ouvre, et ma tête brune se jette contre moi en laissant échapper la pression.

    Je sais qu’elle a tout entendu, je sais de quoi elle me sait capable.

    Ma femme hoche la tête, je l’attire contre moi, elle laisse échapper la pression, et depuis longtemps, j’ai la sensation d’avoir agir correctement. Notre monde, n’est plus comme celui d’avant, nous avons changé, tout a changé. Je ferme les yeux en embrassant son crâne, tout en espérant que ce type d’événement n’arrivera plus dans notre vie personnelle. On doit se retrouver plus calmement, sans emmerde.

    Si t’écoutes le karma, sache que c’est à toi de jouer, enfoiré !

     

     

    ***

     

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    — Dites donc les gars, faut pas vous faire chier, lancent Freddy avec son accent du sud.

     

    On l’aide à fourrer le dernier gars, après celui-là, il ne restera plus aucune trace de nos actes de cette nuit. On a descendu toute la bande de Josh, et on vient de passer la nuit avec Klax à aider Freddy, le gars du crématorium à bruler le corps. Il nous a remis également les cendres de Scream, on a fait une magnifique urne, sans nom qu’on disposera dans le club, derrière le bar.

    Je récupère mon souffle alors que Freddy entreprend de faire les derniers réglages. Je suis crevé, mon corps me fait mal de l’effort, ces enfoirés n’étaient pas en sucre, ils pesaient encore plus lourd une fois mort.

     

    — C’est toujours un plaisir de bosser avec toi Freddy, déclare Klaxon.

     

    Le croque-mort se met à rire en nous faisant un signe de la main. Mon meilleur pote est aussi dégueu que moi, entre la transpiration due à la chaleur du four, et le sang, on ressemble à deux mecs qui ont passé une sale nuit.

    Ça a été le cas.

     

    — Tu passes chercher les cendres demain matin ? Ça devrait être bon.

     

    — Parfait, répond Klax.

     

    Le sergent d’armes cherche sa liasse de billets dans sa poche arrière, et la fourre dans la poche de chemise de travail de Freddy. C’est une énorme liasse.

     

    — N’oublie pas, dans les WC d’un chiotte publique, y’a tellement de gens qui pissent et chient dedans que tes traces seront vite effacer, jamais chez toi, nous informe Freddy.

     

    Je comprends que ce sont des conseils que Klax doit appliquer, je sais que son taff de Sergent d’Armes l’amène à faire des actes très loin d’être catholique, mais passer un marché avec le rameur du coin semble moins risqué que découper des cadavres.

     

    — Je note, à plus tard, Freddy.

     

    Le mec tourne un bouton de son four, et un bruit sourd me fait sursauter. Bordel, j’ai hâte de rentrer pour ne plus sentir l’odeur de brûler et la chaleur. Je rêve d’une douche et d’une clope.

    Klax me fait signe qu’on y va. Il emporte avec lui, l’urne noir mat, celle de Scream. Je le suis, et nous quittons tranquillement alors que le jour se lève, le crématorium par la porte de service.

    En chemin, malgré le froid, on retire nos t-shirts dégueula.

    Je sais qu’on brulera tout une fois arrivée au MC, jean, et t-shirt. Il n’y a que nos cuirs qu’on a épargnés et qui dorment sur les sièges du pick-up de Creed.

    Klax me lance les clés pour que je conduise, je les attrape au vol et finis par demander, un brin curieux :

     

    — Tu fais quoi à ce mec pour qu’il t’apprécie autant ?

     

    Klax se laisse aller à un rire en retirant à son tour son t-shirt. Il grogne face au froid avant d’ouvrir la portière et de déclarer :

     

    — Hé bien, je m’arrange avec les Hell’s pour qu’il est quelques soirées au Pink, ainsi que quelques branches que tu fais pousser chez toi, mec.

     

    Je me fige en le foudroyant du regard.

     

    — Tu quoi ? je répète.

     

    Klax s’installe à sa place, l’air de rien. Quel con !

     

    — Tu croyais quand même pas que tu fumais autant ? J’ai toujours ta clé, mon pote, et parfois, tes quelques plans, m’arrange bien.

     

    Je monte à mon tour en lui lançant un coup dans l’épaule.

     

    — Enfoiré.

     

    — Mais de rien.

     

    Je comprends que je ne rentre vraiment pas souvent chez moi pour ne pas m’en être rendu compte avant.

     

    — Sky en a dégagé plus de la moitié, je l’informe.

     

    Klax se met à rire en jurant.

     

    — Bordel, ces nanas elles sont chiantes.

     

    Je souris, démarre le pick-up en lui lançant un regard en coin, remplis de sous-entendu.

     

    — À qui le dis-tu, je souffle.

     

     AMHELIIE