32)
Je caresse machinalement Pussy endormi dans mes bras en fixant le vide. Je crois que je suis encore un peu sous le choc. Pourtant tout à l’heure je pensais avoir repris pied dans la réalité en rentrant au club, après une douche revigorante. Mais il n’en est rien, je crois que je me rends compte maintenant des conséquences de cette soirée morbide.
J’ai toujours écouté parler de cette histoire de battement d’ailes de paillons capable de créer une catastrophe à l’autre bout du monde. Je viens de le voir en direct. Mon battement d’ailes, où ma connerie a eu la pire des répercussions et mon mari a tué un homme. Jamais je n’aurais cru en arriver là, quand j’ai rencontré Josh. Si je savais à la minute où je l’ai vu que c’était une ordure je n’imaginais pas ce que notre rencontre allait provoquer dans le futur.
Le karma peut sembler étrange, cruel parfois, mais il est toujours juste, alors je me dis que ce qu’il s’est passé ce soir est juste.
Si ma mère m’écouter pensée ça elle me renierait. Elle se demanderait où est passée la seule chose qu’elle a tenté de m’inculquer, l’importance de chaque vie sur terre. Pour elle, chaque vie a un but, un destin à accomplir, que ce soit une fourmi ou un bourreau, chacun à sa place dans le monde pour une raison ou une autre. Mais peut-être que celle de Josh était de mourir ce soir. Oui, je pense que c’est ce que le destin avait prévu pour lui, une courte vie à torturer de pauvres femmes sous son emprise pour finir tué par l’homme de l’une d’entre elles. Peut-être bien que j’essaie juste de rester debout en cherchant des excuses.
Je baisse les yeux sur Pussy qui s’étire dans mes bras. Je caresse son ventre en souriant, cette boule de poils est trop adorable, même sans testicules.
Il miaule en essayant d’attraper mes doigts, allongés sur le dos contre mon bras. Je suis amoureuse de ce chat, parce que lui aussi le karma l’a mis sur ma route pour une raison et bientôt je comprendrais laquelle. En attendant, il me permet de ne pas trop penser.
Nir est rentré il y a quelques minutes, il a filé directement dans sa chambre prendre une douche et il en avait sacrément besoin. L’odeur de cadavre carbonisé qu’il trainait derrière lui était nauséabonde.
Voilà le monde de Nirvana, mon mari, celui qui s’attendrit devant un chaton tue des gens. Pas des innocents, pas des personnes au hasard, pas par envie, mais il enlève des vies quand même quand il le doit. Je sais Nirvana protecteur, il l’a toujours été, c’est un trait de caractère qui n’a pas changé chez lui, mais la violence si. Et quelque part c’est de ma faute. Si je ne l’avais pas abandonné, il n’aurait pas choisi cette vie. Je en lui reproche rien, encore moins d’avoir voulue m’aider, d’avoir mis fin au calvaire qu’est Josh, mais j’espère seulement qu’il ne s’en ira pas trop loin sur le chemin de la violence, qu’il gardera une part d’innocence, une part pure et non noyée sous le sang, pour qu’il en se perde pas en route.
— T’es pas encore au lit ?
Je sursaute dans mon fauteuil, Liam n’a fait aucun bruit en entrant dans la grande salle du club house et je comprends pourquoi en le voyant pieds nus.
— Heu non, je réponds en rougissant devant son torse nu, je ne suis pas vraiment fatiguée.
Il s’approche, un biberon vide à la main et pour seul vêtement un jean qui tombe bien bas sur ses hanches. Sa tête me laisse penser que lui dormait comme un loir, mais qu’un des jumeaux peut être même les deux à décider de troubler ce sommeil.
Liam s’installe sur l’accoudoir du fauteuil à mes côtés et baille à s’en décrocher la mâchoire.
Tout le monde dort au club ce soir, les présidents ont décrété qu’il ne fallait prendre aucun risque et nous voilà tous entassés au club. J’adore ça en fait, l’esprit communauté m’a toujours plu, il me rappelle mon chez moi de quand j’étais enfants.
— Soirée difficile ? demande Liam.
Je ricane en recommençant à caresser Pussy.
— C’est le moins qu’on puisse dire.
— Je pourrais te dire que tu vas t’y faire, mais c’est faux.
Je crois surtout que je n’ai pas envie de m’y faire, parce que ça voudrait dire que c’est toujours comme ça et je ne veux pas que ce soit le cas.
— Liam ?
— Hum ? répond « l’Irlandais en se frottant le visage.
— Je suis désolée, pour Gina, pour ce qu’il s’est passé l’autre soir et qu’elle ait été en danger. Je ne voulais pas que ça arrive, j’aime beaucoup Gina, je ne voulais pas…
— Arrête, dit-il d’un ton las, je ne t’en veux pas Sky, pas plus que Gina d’ailleurs, seulement…
Il baisse la tête et fait tourner le biberon dans ses mains avant de reprendre après une inspiration de courage.
— Il y a certaines choses que tu ne sais pas, qui concerne Gina et qu’elle te dira si elle en a envie, mais ce qui s’est passé l’autre soir rappelle de mauvais souvenirs.
Il relève la tête, ses yeux bleus plongent dans les miens et je crois que c’est la première fois que je vois cet homme triste.
— Moi aussi, j’ai fait cette connerie, Sky, croire que ce que je ne disais pas n’affecterait pas ceux que j’aime et que je pourrais régler les choses sans impliquer mon entourage. Mais j’ai compris, douloureusement…
Il secoue la tête et détourne le regard comme si c’était trop lourd. Je me penche en avant et pose ma main libre sur la sienne pour l’inciter à continuer.
— Tellement douloureusement, il reprend, que c’est marqué au fer rouge dans ma tête. On ne peut jamais épargner ceux qu’on aime de nos problèmes Sky, d’une façon ou d’une autre ils y sont confrontés. Soit on leur laisse le temps de s’y préparer en leur faisant confiance, soit on est idiot et on tente de s’en charger seul en sachant que dans notre milieu, dans celui de la rue, celui qui se fout de la justice et qui n’a que pour loi celle du plus fort, quand quelqu’un veut te faire du mal, la première chose qu’il fait c’est s’en prendre à ta famille.
Je serre sa main avant de me recaler dans mon siège en pensant qu’il a totalement raison. Je l’ai compris aussi, peut être moins douloureusement que lui, mais je sais que je ne cacherai plus rien à Nir. J’ai risqué la vie de trop de monde dans cette histoire pour recommencer.
— Je crois que je l’ai compris, je reprends en baissant les yeux sur Pussy.
— Mais ?
Je relève la tête pour regarder l’irlandais que je trouve un brin trop perspicace à trois heures du matin.
— Est-ce qu’il me pardonnera ?
Liam se lève et me fait singe de le suivre. Il m’entraine dans le couloir des chambres et s’arrête devant celle de Nirvana.
— Demande-lui, dit-il.
Il prend Pussy de mes bras et je reste un moment à regarder cet homme que je ne connais presque pas, dont j’ai risqué la vie de sa femme être gentil avec moi. Je crois que si Nir ne me pardonne pas, je ne pourrais pas quitter ces gens sans sentir qu’on m’arrache un bout de moi. J’ai trouvé ma place avec Nir, avec eux et je voudrais al garder, je voudrais pouvoir appeler cet endroit chez moi et l’homme qui est derrière cette porte mon mari, pour autre chose qu’un bout de papier qu’on a signé il y a des années.
— Merci, dis-je en souriant.
— Bonne nuit Sky, mais ne faites quand même pas trop de bruit mon fils a le sommeil léger.
Liam repend le chemin inverse toujours avec son biberon à la main et Pussy dans les pattes qui a dû sentir le lait.
J’ouvre la porte de la chambre de Nir, j’entends l’eau qui se coupe derrière la porte de la salle de bain entrouverte. Je ferme celle de l’entrée et reste appuyé contre à me demander comment je vais faire pour lui faire comprendre que mes intentions n’étaient pas mauvaises.
Nir me tire de mes pensées en sortant de la salle de bain. Il a la tête baissée, les cheveux trempés lâchés qui gouttent sur son corps partiellement nu, recouvert seulement d’une serviette à la taille.
Il s’arrête lorsqu’il me voit et je détaille l’homme que j’ai en face de moi. Il est parfait, grand fort, viril et sexy.
Je lève les yeux sur son visage avec l’envie de franchir ses mètres qui nous séparent pour me jeter sur lui et me perdre avec son corps, aves sa force et ce désir que je lis dans ses yeux.
On ne parlera pas ce soir, je n’en ai plus envie et lui aussi. J’ai envie de lui, de le sentir en moi et de ne faire qu’un avec mon mari pour effacer cette soirée étrange.
Je fais un pas dans sa direction, Nir m’imite puis il s’arrête. Je fais pareil, je me rends compte des battements de mon cœur dans ma poitrine, ils sont violents, tout comme mon souffle erratique, je crois que je n’ai jamais autant désiré cet homme. Je crois que le feu qui nait dans mon ventre et entre mes jambes n’a jamais été aussi fort. Nir m’observe de son regard de braise, partout où il pose ses yeux le feu se propage et m’enveloppe.
Il s’avance doucement, ses cheveux lâchés et son allure puissante me font penser à un lion et je n’ai qu’une envie être sa proie.
— Sky, dit-il d’une voix sombre.
Un frisson me gagne et tout dérape. Je romps les mètres qui nous séparaient et me jette dans ses bras. Nir me soulève contre sa peau humide et nos bouches se retrouvent, sauvagement avec envie. Je dévore ses lèvres, nos langues se mêlent, la chaleur de sa bouche me fait gémir et ce gout propre à Nir finit de m’enivrer. Ses mains sur mes fesses, il me presse contre lui avec rage et je n’attends qu’une chose le retrouver. Sa bouche mord mes lèvres avant de partir à l’assaut de mon cou, mes mains se pressent dans ses cheveux, le chatouillement de sa barbe mêlé à ses baisers me rend dingue.
— Nir, je lance comme une supplique.
Il me relâche et me laisse glisser le long de son corps, sentir son désir me fait tourner la tête j’ai tellement besoin de lui. Nir entreprend d’enlever mon t-shirt, je l’aide puis sa serviette tombe et entre nous se dresse son sexe. Je baise les yeux dessus en le prenant dans ma main. J’ai envie de le gouter, de le sentir dans ma bouche. Nir M’attire contre lui pour m’embrasser, mais je repousse sa bouche pour m’occuper de son corps. Ma main libre caresse ses muscles, mes lèvres se posent sur sa peau encore moite de la douche. Je trace des lignes avec ma langue entre ses pectoraux, m’attarde sur ses tetons pour ensuite glisser entre ses abdos. Ses muscles se contractent et ce qu’il dégage d’homme m’excite toujours plus. Je me laisse tomber à genoux devant lui. Nir baisse les yeux pour me regarder, e souffle court, je vois sa poitrine se soulever avec force et je souris contre son gland. J’aime qu’il soit si impatient, si proche du précipice et que sa chute dépende de moi.
Ma langue lèche la perle salée a l’extrémité de son sexe, il ferme les yeux et marmonne des trucs incompréhensibles et je recommence a donner des coups de langue pour le tenter et le pousser un peu plus loin. Puis je l’engloutis dans me bouche. Je ferme les yeux en savourant de le sentir si dur et imposant entre mes lèvres. Nir gémit et je commence à le sucer. Ma bouche monte et descend sur sa queue dressée pendant que ma langue s’enroule autour. Une de ses mains se pose sur ma tête, dans mes cheveux qu’il tire un peu et l’autre caresse ma joue gonflée par sa présence.
Je lève les yeux en le sortant de ma bouche pour le reprendre aussi tôt, et ce regard qu’il porte sur moi me donne des ailes, il fait de moi une femme désirée.
Après quelques minutes supplémentaires de ce traitement, Nir s’éloigne de ma bouche. Ils e penche et me soulève dans ses bras, mes jambes s’enroulent autour de lui, ma poitrine nue vient se frotter a son torse et nous basculons sur le lit. Ses lèvres, ses mains, son souffle, son corps tout est sur moi et rend mon désir insupportable, je suis sur que s’il me touche je jouis immédiatement.
Sa main caresse ma cuisse enroulée autour de lui, il remonte jusqu’à ma taille et baisse le short que je porte en guise de pyjama. Il s‘éloigne quelques secondes pour me l’enlever puis ses doigts frôlent mon ventre dans des caresses tentantes, mais pas assez fortes. Mon bassin se lève pour lui demander plus et derrière la barrière de ses cheveux je vois son sourire. Ce n’est pas ses doigts qu’il me donne c’est sa bouche.
Je sans la chaleur de son souffle et l’agilité de sa langue sur mon sexe humide. Nir ne me ménage pas, il me dévore et je savoure chacune de ses caresses quand trop vite il s‘arrête.
Il se redresse et rampe sur mon corps en le caressant toujours avec sa langue, mes tétons dressés se font mordiller et tout mon corps n’aspire qu’à jouir du sien.
Son, sexe se presse à l’entrée du mien, je gémis en gigotant comme une anguille sous lui.
Ses avant-bras se posent autour de mon visage dont il caresse les cheveux tendrement. Il m’observe comme s’il n’était pas vraiment sur que je sois là. Je sens mon cœur se gonfler d’amour pour cet homme, pour ce qu’il est au-delà d’un membre des Bloods, il est bon, drôle, gentil et intelligent et c’est mon mari.
— Je t’aime je chuchote contre ses lèvres qui viennent à ma rencontre, je t’aime tellement Nir, je n’ai jamais cessé de t’aimer.
Ses yeux se ferment, son front se pose sur le mien et il entre en moi, doucement. Mes bras s’enroulent dans son dos et je el serre à m’en couper le souffle en sentant chaque centimètre me pénétrer. C’est tellement bon que j’en ai les alarmes aux yeux, de me sentir sous lui, avec son corps pour me protéger de tout, même de moi et de mes conneries. Il s‘arrête une fois totalement en moi, mes yeux s’ouvrent pour l’observer, le souffle court en train de me dévisager.
— Moi aussi, je t’aime dit-il ne me mettant en mouvement, je n’ai toujours aimé que toi.
Sa bouche revient sur la mienne et la passion reprend. Nos corps s’aiment autant que nos cœurs et je suis bien. Je suis loin de cette nuit de cauchemar je suis avec mon mari que je retrouve et qui m’aime tout autant que je l’aime. Le karma scelle nos âmes dans cette étreinte pour que plus jamais nos vies ne soient séparées.
MARYRHAGE