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Addicted To You

  • Epilogue


     

    Douze ans plus tard…

     

     

    Je saute sur place pour évacuer la pression. Autour de moi, les gens s’activent, des photographes de presse nous mitraillent, les gérants du stade courent dans tous les sens pour que tout soit parfait avant l’envoi du match. C’est le premier de la saison.

     

    — Shelton !

     

    Je me tourne vers le coach Kimmel, le plus connu de la conférence de l’Ouest où je joue actuellement. C’est lui qui m’a recruté d’ailleurs il y a cinq ans pour jouer chez les Suns de Phoenix. Avant ça, j’étais chez les Lakers de Los Angeles pendant quatre ans, et les Golden State Warriors pendant trois ans. Les leaders du championnat NBA de la conférence Ouest. Ils m’ont repéré lors de ma dernière année en NCAA avec les Wildcats. Un recruteur est venu me voir peu de temps avant la March Madness et m’a dit « petit si tu remportes ce trophée, tu as ta place chez les Warriors. » c’était mon ultime chance, la dernière avant d’aller implorer le doyen de l’université de m’accorder encore un an en équipe universitaire. Je n’en ai pas eu besoin. Deux mois plus tard, nous étions dans le célèbre Lucas Oil Stadium et nous brandissions le trophée.

     

    — Oui coach ? je demande en m’approchant de lui.

     

    C’est un homme d’une cinquantaine d’années, des cheveux bruns grisonnants, une barbe de plusieurs jours, il est en costume et sa cravate rouge est légèrement de travers.

     

    — Quelqu’un te demande près des vestiaires.

     

    Je fronce les sourcils.

     

    — Un journaliste ?

     

    Il soupire en me faisant les gros yeux. Il n’aime pas les questions stupides, ni même parler. Il ne pense que basket et le reste l’indiffère. Ses coups de gueules en conférence de presse sont légendaires et si personne ne veut d’incident, mieux vaut ne pas lui laisser une bouteille pleine d’eau devant lui, sinon il arrose tout le monde.

     

    — Va voir, les pompons girls n’ont pas encore remué leur cul, tu as le temps.

     

    Il me frappa amicalement l’épaule. Mes coéquipiers me sifflent, quelle bande de cons. Ils pensent toujours que j’ai une admiratrice ou une fan hystérique depuis mon transfert ici et qu’une femme m’a sauté dessus sans raison.

    On s’entend bien sinon, je suis Capitaine de l’équipe cette saison, une nouveauté, mais ça à l’air de plutôt plaire à mes collègues.

    En pensant « collègues », je pense à mes véritables potes qui doivent être dans les spectateurs ce soir. Ils n’ont pas eu la même chance que moi. Zane a arrêté le basket il y a trois ans suite à une rupture des ligaments croisés du genou. Il a fait une mauvaise chute en se réceptionnant et sa jambe à tout prit. Il est resté longtemps out avant de comprendre qu’il le serait définitivement. Maintenant il entraine les Wildcats d’Arizona.

    Et Kaleb a préféré poursuivre des études pour rejoindre la filiale familiale lorsque sa copine et femme à présent lui a appris qu’elle était enceinte à la fin de l’année 2013.

     

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    Je quitte le rang et marche en direction des vestiaires où je croise une vingtaine de personnes qui m’arrête pour me souhaiter bonne chance.

    Puis j’arrive devant les vestiaires où quelques-uns de mes collègues qui sortent sont contents et lorsque je la vois, je comprends, et un sourire satisfait se dessine sur mon visage.

    Memphis est là.

     

    — Et bien, tu ne m’embrasses même pas ?

     

    Je souris en voyant Memphis me fait les gros yeux, amusés. C’est une sacrée surprise, je ne pensais pas qu’elle pourrait se libérer ce soir. Mais elle est là.

     

    — Poupée…

     

    Je m’approche d’elle et la prends dans mes bras avant de l’embrasser chastement pour éviter des scandales et des rumeurs stupides de la part de la presse.

    Elle n’a pas changé, elle est toujours ma gothique, ses cheveux sont noirs, ses yeux ont repris une couleur normale, mais elle les maquille toujours de la même façon avec du noir. Ses fringues sont noires également, mais ils font plus femme. Elle est superbe. Et notre couple en surprend plus d’un lorsqu’on nous voit, et je m’en fou. Douze ans après, j’en suis toujours raide dingue et ce n’est pas près de s’arrêter.

    Memphis est officiellement devenue psychiatre il y a deux ans. Après dix longues années d’études. Ce fut très intense, mais elle y est arrivée et je suis fier d’elle. L’idée d’avoir une femme médecin m’excite énormément. Jouer au docteur est devenu l’un de mes passe-temps favoris lorsque je ne suis pas en déplacement.

    Car oui, maintenant, c’est ma femme. Memphis Shelton. On s’est mariés il y a dix ans, c’était de la folie, une demande sur un coup de tête, mais au final une bonne décision. Je venais d’être accepté chez les Warriors, j’ai dû déménager sur la côte Ouest. Memphis a dû rester à l’Université d’Arizona. On était séparé une bonne partie de la semaine, on passait notre temps dans les avions. 3h30 et 1400 bornes en avion nous séparés. Et j’ai eu peur. J’ai flippé à l’idée que cette « célébrité » toute née ne nous détruise. Alors un soir, je lui ai simplement posé la question. D’abord je me suis fait pourrir, puis elle a accepté et à la fin de l’année en cours on s’est marié. Son père pensait que je l’avais mise enceinte, mes sœurs pensaient que j’étais inconscient et mes parents étaient scandalisés, ils le sont toujours et n’approuvent pas ma vie malgré les preuves plus que flagrantes que j’ai réussies, mais on l’a quand même fait.

    On a connu des hauts, et puis bien sûr des bas. Mais dans l’ensemble, pas de grosses conneries qui mènent à une séparation.

    Je continue toujours ma thérapie chez un psy, j’en aurais jusqu’à la fin de mes jours. On n’est jamais complètement guérie, mais j’ai dû quitter les DASA à cause de ma célébrité. Mon psy dit que mon addiction est stabilisée, et j’en suis plutôt soulagé.

     

    — Et moi, je n’ai pas le droit à un bisou ?

     

    Je souris en quittant les lèvres douces de Memphis. Je m’accroupis et dévisage la petite personne auquel appartient cette voix.

     

    — Et ma deuxième poupée, viens par là…

     

    J’écarte mes bras et ma fille vient s’y loger, j’embrasse sa joue en la serrant contre moi. Lyra à cinq ans. Elle a de longs cheveux bruns et des taches de rousseurs sur le nez et les joues. Ses yeux sont verts comme sa mère et… j’en suis complètement dingue.

    On l’a appelé comme ça parce qu’on voulait une idée originale et Memphis trouvait tous les prénoms moches alors, je lui ai proposé Lyra. C’est la constellation dans laquelle brille la célèbre étoile Vega. Dans la légende on raconte que c’est l’instrument de musique de l’enchanteur Orphée, le musicien qui est allé jusqu’à émouvoir Hadès pour récupérer sa douce Eurydice au royaume des morts, est une petite constellation enchâssée entre Hercule et le Cygne. Et lorsque je l’ai vu la première fois, ma fille m’a totalement envouté. Son prénom lui va très bien.

    Et dans notre vie, ça, on ne l’avait pas prévu. Mais quelle surprise inattendue.

    Je revois encore la tête de Memphis un matin, alors que je préparais le petit déjeuner dans notre appart. Elle est arrivée en marchant doucement, elle s’est assise sur le tabouret près du plan de travail et a posé le test de grossesse positif juste à côté des toasts et de mon assiette de bacon. Memphis m’a simplement dit « je suis enceinte. » et j’ai cramé mes œufs.

    La question de savoir si on allait garder ce bébé ou pas s’est posé un dixième de seconde. Pourtant, on aurait pu y réfléchir plus sérieusement. Est-ce qu’on est prêt à devenir parent ? Non on ne l’est jamais. Il y aura toujours un meilleur moment, une situation moins compliquée, des carrières à mener. Je ne savais pas si je voulais renouveler mon contrat avec les Lakers, Memphis était en pleine année de Résidant à l’Hôpital. Ce n’était pas vraiment pratique. On avait déjà du mal à s’occuper de Caroline, alors d’un bébé…

    Mais l’évidence s’est dressée devant mes yeux. On s’était mariés, on était amoureux, on gagnait bien notre vie, j’étais pro, j’avais du temps libre la plupart du temps, et Memphis était la femme de ma vie. Je lui ai simplement répondu « c’est parfait » et Memphis s’est mise à pleurer en riant. C’était très bizarre, et je me suis dit que j’avais intérêt à m’y habituer. Le plus sympa vient après, les hormones en ébullition, l’envie constante de faire l’amour, on a passé huit mois super. Et pire, est en dernier, lorsqu’elle me regardait avec des envies de meurtres à la naissance de notre fille, avec en sous-entendu « plus jamais tu ne viendras fourrer ta queue au bon endroit ».

    C’est à cette période que j’ai compris ce que voulait dire « pour le meilleur et pour le pire ». Bien que le pire se soit également transformé en meilleur. Et je n’ai jamais regretté notre choix d’avoir notre fille. Bien que les grasses matinées se sont écourtées, et que les câlins torrides doivent se faire après 21h.

    J’ai signé chez les Suns de Phoenix et on est revenu s’installer dans notre région. Memphis voulait que notre fille grandisse près de nos parents et j’étais d’accord.

    Mon attention est soudainement accaparée par le vêtement que porte Lyra.

     

    — Mais, c’est mon nouveau maillot ?

     

    Ma fille hoche la tête, fière d’elle. Il y a même le patch C de capitaine rajouté. Le t-shirt lui va un peu trop grand, mais elle est magnifique, et à y regarder plus prêt, ma femme porte également mon maillot. Ce qui la rend très sexy.

    Je me redresse en la prenant dans mes bras, et elle salue mes coéquipiers qui continuent de sortir des vestiaires.

     

    — Toi aussi tu portes mon maillot, je lance à Memphis en ne la quittant pas des yeux.

     

    Ma gothique se mord légèrement la lèvre et je sens déjà mon corps réagir à sa proximité. Memphis fait un pas vers moi. Sa main vient caresser mon numéro de jouer, et son visage se rapproche de mon oreille.

     

    — Et je ne porte rien d’autre en dessous.

     

    Je lui lance un regard noir en jurant et je me prends une remarque de ma fille qui n’aime pas qu’on dise de gros mots. Trop bien élever cette gamine.

    Je ne quitte pas des yeux sa mère et je vois naitre en elle une lueur qui ne la jamais quitté en douze ans, celle du désir brut et intense, celui qui nous prend à chaque fois que nous nous retrouvons après une longue ou courte séparation. Je suis même étonnée qu’on n’ait pas réussi à faire un petit frère à notre fille avec le nombre de fois où notre mariage est consommé.

     

    — Lyra, ma puce, tu veux bien aller rejoindre Oncle Greg, s’il te plait ? demande Memphis à notre fille.

     

    Je la pose sur le sol, et Lyra court dans le sens inverse pour sans doute rejoindre son oncle qui doit l’attendre au niveau des journalistes.

    Nous restons face à face, à nous dévisager alors que la tension grimpe entre nous.

     

    — Alors, Madame Shelton, que me proposez-vous ?

     

    Memphis se met à rire en secouant la tête.

     

    — Tu sais que ton match commence dans un quart d’heure.

     

    — Donne-moi dix minutes et tu auras le temps de voir la fin de la danse des pompons girls. Tes joues n’auront pas encore fini de reprendre leur couleur normale avant que tu ne rejoignes ta place dans les gradins.

     

    Je vois déjà les joues de ma femme prendre une couleur que j’adore et je sais qu’elle est déjà conquise.

    Je l’attire contre moi, un petit gémissement s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle sent ma queue contre son ventre. Je suis déjà plus que prêt et très partant.

     

    — Seth…

     

    — Je suis certain qu’un séjour entre les cuisses de ma femme juste avant le début du match ne peut que me porter chance.

     

    Je regarde autour de nous, il n’y a presque plus personne, ils vont tous près de l’entrée du gymnase pour entendre le discours du Président du Club.

     

    — Memphis…

     

    Ma voix en dit long sur ce que j’ai envie de lui faire.

    Ma gothique lève les yeux au ciel en embrassant rapidement ma bouche avant de s’écarter.

     

    — Dix minutes alors.

     

    — Huit et je te promets que les bruits du gymnase masqueront tes cris.

     

    — Prétentieux !

     

    Mais elle aime ça.

    Je saisis la main de Memphis et l’entraine dans nos vestiaires. Nous pénétrons dans la grande pièce qui sent le déodorant et la javel. Je verrouille la porte, regarde dans toutes les rangées de casier que personne ne soit encore présent, et je nous emmène près des WC. Je nous glisse à l’intérieur de l’un d’eux et Memphis se jette sur moi. Bien décidé à me laisser abuser de son corps avant mon match et j’en suis ravi. Cette femme est extraordinaire et c’est la mienne, elle m’aime et je l’aime. Et c’est tout ce qui compte à présent.

     

     

     

    FIN

     

    Amheliie