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  • Fucking Love #2 - For You - Chapitre 19

    Chapitre 19

    Jax

     

     

    Janvier

     

    Deux semaines plus tard.

     

     

    Après des vacances fantastiques malgré le plâtre de Sage, revenir à la réalité n’a pas été simple. Les parents de Dereck sont formidables, ils m’ont donné l’impression de faire partie entièrement de la famille. Notre séjour là-bas a été des plus intenses. Je ne suis pas habitué à tout ça et Sage non plus, mais les Cole sont comme Dereck : entier. Il n’y avait aucune raison de ne pas nous accepter puisque nous étions le quotidien et l’autre partie de la vie de leur fils. Sa mère n’a pas cessé de me poser des questions, elle est tendre et maternelle. Le genre de femme qui me fait penser à Scarlett en plus… simple. Moins pin-up. Taylor Cole a pris soin de Sage et nous a libéré quelques heures à plusieurs reprises pour que mon amant me traine dans la ville qui la vue grandir.

    Dereck m’a montré des tas de choses. Les coins les plus célèbres de Sydney, ceux plus personnels. C’étaient des moments hors du temps. Je les ai chéris comme jamais. Partir en Australie avec Dereck, c’était clore la découverte de cet homme secret.

    Ces vacances nous ont énormément rapprochés. Rien que ma décision de le laisser entrer dans nos vies de nouveau était un grand pas. Je n’attendais rien, j’espérais un peu, mais je voulais voir si Dereck serait suffisamment fou pour vouloir suivre ma cadence. Il voulait qu’on y aille à mon rythme, et mon rythme m’a poussé à désirer qu’on avance.

    Toutes ces histoires m’ont montré que rien n’est certain, il suffit d’une ombre pour que l’obscurité revienne. On a suffisamment perdu de temps durant ces mois de doute, certes justifiés, mais qui au final, nous ont mené à l’inévitable : nous.

    Dereck emménage petit à petit. Sage est ravie, elle ne cesse d’en parler. C’est concret désormais, ce n’est plus provisoire, dans l’attente de « et si » qui ne viendront peut-être jamais. Ils sont là, ça continue de me faire flipper et en même temps, ça me procure tellement de bonheur que je refoule cette peur. Dereck n’est pas Bell. Nous sommes des adultes qui ont fait le choix d’être semble, malgré tout un tas d’obstacle, malgré le regard des autres, malgré l’adversité et la nouveauté. C’est ainsi. Comme toutes les étoiles dans ce putain de ciel et l’amour que je porte à ma fille. Je suis tombé amoureux d’un homme alors que je n’étais pas prédestiné à ça. J’ai eu le cœur brisé par une femme qui se recolle petit à petit à côté d’un mec extraordinaire.

    J’ai de la chance qu’il soit là, dans chacun des combats que nous avons à mener depuis notre rencontre, Dereck est cette ancre solide sur laquelle je peux m’appuyer.

    Et il sera là ce soir, quand je rentrerai pour lui annoncer le verdict du juge. Celui qui est tombé il y a vingt minutes à peine.

    Nos existences viennent encore de changer.

     

    — J’imagine que tu dois être satisfait ?

     

    Je sors de mes pensées en voyant Bell se ternir devant moi. Je me suis isolé dans le parc en face du palais de justice pour prendre l’air et me faire à cette idée.

    Apparemment, on semble enfin avoir un point en commun avec Bell : la surprise mêlée à la déception.

     

    — Pas vraiment, je soupire, et toi ?

     

    Bell hausse les épaules, son visage féminin est marqué par les doutes, on dirait qu’elle est au bord de l’explosion. Je la comprends. Tant de pression pour tout ça…

    Mon ex s’assied à mes côtés. Je ne dis rien, j’attends que Bell ne rompe ce silence qu’elle est déjà venue briser. Je n’ai plus rien à dire de ce côté-là. Cette histoire a une clôture, peut-être pas celle que j’aurai souhaité dans mon orgueil, mais elle semble… juste.

     

    — On s’est livré bataille pour finalement perdre tous les deux.

     

    Un sourire amusé me gagne. Le destin aura eu raison de nous. Le juge a décidé de ne pas prendre parti. Apparemment, ça s’est joué aux derniers moments.

     

    — Je te remercie de ne pas avoir utilisé l’incident avec Sage pour faire pencher la balance, poursuit Bell, gênée. James n’a pas cessé de me dire que ça aurait pu jouer en ta faveur. Tu as été très… compréhensif.

     

    Je me tourne pour lui faire face, la mère de ma fille culpabilise encore. Jamais elle n’apprendra que ce n’est pas elle, la responsable. Je n’ai pas assez confiance en elle pour lui parler de l’affaire de Vinz. Mais cette frayeur lui a permis de redescendre sur Terre, Bell s’est rendu compte qu’elle pouvait perdre sa fille. Qu’un enfant n’était pas qu’un simple objet. Que l’éducation n’était pas une distraction. Elle a tout à apprendre encore, mais ma fille a besoin d’elle. Ça me tue de le reconnaitre, mais je l’ai vu. Au cours de ces dernières semaines, après notre périple en Australie, Sage voulait partager du temps avec Bell. Je ne pouvais pas aller contre ses désirs. Qui suis-je pour la priver de sa mère au final ? Je serai devenu un monstre. Je l’ai compris au travers de ma fille, lorsqu’elle me parlait de Bell, de ce qu’elle faisait pour elle. Des souvenirs qu’elles tentaient de partager ensemble pour se construire une relation qui n’avait jamais pu éclore.

    Chacun mérite une seconde chance, aussi compliqué que ça soit de l’admettre, le jugement ne me dérange plus. Il est juste et offre beaucoup de possibilités. Il va me permettre de lâcher les rênes et apprendre à Bell à se comporter comme une mère. C’est Sage notre priorité. Mes désirs n’ont pas leur place.

     

    — Je ne l’aurai jamais fait Bell. Je n’ai pas changé à ce point, je jure. La colère parlait pour moi ce jour-là.

     

    L’ambiance entre nous devient plus tendue, mais pas de manière brusque, non, il règne une certaine… mélancolie entre nous, assis, sur ce banc.

     

    — Non, c’est vrai, tu es toujours le même.

     

    En plus âgé et en différent quand même.

    Je soupire en pensant à tout ça. L’Australie m’a permis de faire le point, et j’ai l’impression d’avoir pris quelques années en y réfléchissant.

    J’avance, dans chaque cheminement de mon existence, et il était temps de le faire.

     

    — Je ne sais pas si je te pardonnerai un jour pour ce que tu as fait à notre famille, je murmure, mais je peux avancer, parce qu’il est hors de question que Sage continue de grandir dans cette situation. On ne peut pas se déchirer Bell, pas pour notre fille. Ça ne veut pas dire que je te pardonne ni que je n’oublie, encore moins que je te fasse confiance. Mais je veux croire que tu seras enfin la mère que Sage mérite même si la méfiance que j’ai à ton égard n’a pas de limites. Tu es sa mère, je n’ai pas le droit de t’en priver, tout comme tu n’avais pas à vouloir me la prendre. Nous devons être adultes, mais surtout des parents, ensemble.

     

    Je ne peux pas la rayer définitivement de ma vie, je dois faire avec son retour. Et pour notre fille, je préférerai que nous ne nous détestions pas.

     

    — Même si ça te coûte.

     

    — Même si ça me coûte, je confirme, sans la quitter des yeux. J’espère que tu penseras la même chose. Après tout, tu n’as peut-être pas obtenu la garde de Sage, mais tu l’auras un week-end sur deux, un soir par semaine et la moitié des vacances scolaires. Je ne voulais que tu n’aies rien du tout au départ. Mais j’accepte que tu puisses avoir tout ça.

     

    Le regard clair de Bell s’humidifie, et mon cœur vrille en la voyant. Je la trouve enfin, cette parcelle qui s’allume en elle, celle qui me rappelle une femme que j’ai tellement aimée. Comme un fou, à m’en damner et à faire n’importe quoi pour la garder. J’étais jeune et vraiment naïf de croire que tout pourrait aller. La vie m’a appris que ça n’était pas si simple. Et après un rapide détour dans le monde du porno pour m’apprendre des tas de choses me concernant, après six ans à élever un enfant, je commence à me trouver un peu sage.

     

    — Je suis désolée, Jaxson, pour ce que je t’ai dit, s’excuse soudainement Bell.

     

    Elle essuie quelques larmes traitresses aux coins de ses yeux.

     

    — Je sais pourquoi je suis tombée amoureuse de toi quand nous avions seize ans. Et je ne te déteste pas d’être avec un… homme. Tu as raison, je suis égoïste et maintenant que j’ai obtenu en partie ce que je voulais, je relâche la pression. Je suis désolée, répète Bell.

     

    La femme parfaite et imbuvable que j’ai côtoyée depuis des mois se brise petit à petit. Pour la première fois, je n’ai pas l’impression que ça ne soit pas sincère, même si je reste sur mes gardes, même si Bell lève enfin un masque, j’apprécie de la voir redescendre de son nuage.

     

    — Mon mari fait croire qu’il comprend, mais en vérité, je doute, poursuit Bell dans sa confession du siècle. Quand je lui ai appris pour mon passé, il a été très choqué. Il vient d’une famille assez… conservatrice. S’il n’était pas vraiment tombé amoureux de moi, je crois qu’il m’aurait quitté sur-le-champ. C’est lui qui m’a convaincu d’entamer des démarches pour obtenir la garde partagée de Sage. Ça lui semblait impensable autrement. Quant à moi, je… je pensais que je ne mériterais pas d’être une mère après tout ça. Mais James n’aime pas être regardé du doigt. Il ne supportait pas l’idée de ne pas être ce couple parfait, et moi… j’ai fini par penser pareil.

     

    Bell sourit tristement en essayant de ne pas trop anéantir son maquillage malgré son émotion. Je veux bien croire que ce procès pour la garde de notre fille n’a pas été simple pour elle aussi, tout comme j’entends une version de l’histoire plus vraie que la première.

     

    — Mon discours fait très prétention, mais Jax, je n’ai jamais menti quand j’ai dit que je n’avais pas cessé de penser à elle.

     

    Bell fouille dans son sac à main, elle en sort une photographie très abimée, mais qui n’a pas perdu de son charme. Mon cœur se serre devant une telle vision.

     

    — Elle ne me quitte jamais depuis six ans.

     

    C’est la première photo de nous trois. Celle prise à la maternité quelques heures après la naissance de Sage. On semble très heureux. À des milliers de kilomètres d’ici, et de penser que l’avenir ne serait pas clément avec nous. On s’aimait, comme on aime à vingt ans. Avec la passion des lendemains glorieux qui ne connaitront jamais l’ombre des doutes, et la fougue d’une jeunesse qui ne réfléchit pas toujours.

    On a quand même réussi à faire de belles choses ensemble, c’est indéniable.

     

    — Je n’étais pas prête Jax, murmure Bell en fixant la photo, je pensais l’être et… j’ai eu peur. Et dans la peur, j’ai voulu fuir la difficulté. Je n’aurai jamais dû, j’ai été lâche avec Sage. Je n’ai pas cru en nous comme toi tu l’as fait. Il n’y a pas un jour ou je ne regrette pas.

     

    L’organe dans ma poitrine se serre. Elle me l’a déjà dit tout ça, mais pour la première fois depuis longtemps, ça sonne vrai.

     

    — Je ne te l’ai jamais dit, mais… tu as fait un magnifique boulot, poursuit Bell sans me regarder. Elle est parfaite. Elle te ressemble tellement. Tu l’as élevé comme un chef. Sage est tellement… géniale. Je suis…

     

    Son corps tremble, Bell essuie de nouveau ses joues en respirant. Elle me jette un regard triste et bouleversé à la fois. Elle me fait penser au Dereck du café, quand il me suppliait de l’écouter et de lui pardonner pour ce qu’il avait fait.

     

    — Je ne te demande pas de me pardonner, surtout pas après tout ce que j’ai fait. Mais j’espère que tu me donneras une seconde chance pour que nous puissions avancer dans l’avenir et partager la vie de Sage comme nous aurions dû le faire si je n’étais pas partie.

     

    — On a fait quelque chose de magnifique ensemble, Bell, je déclare sans hésitation. Et pour elle, je suis prêt à prendre ce risque.

     

    Ma confession fige mon ex-petit ami. Sans doute, elle s’attendait à devoir ramper, mais non. Même si je n’oublie rien, même si je reste méfiant, je veux mettre fin à cette lutte maintenant que nous sommes fixés sur notre sort. Sage sera toujours sous ma garde, près de moi, et elle pourra voir sa mère. Je ne la perdrai pas même si je devrais la partager désormais. Je ne dois pas oublier qu’elle n’est pas qu’à moi.

     

    — Je suis désolée, répète de nouveau Bell.

     

    — Je sais.

     

    Et je comprends que c’est sincère, sinon, elle ne le dirait pas autant. Je me surprends à glisser un bras autour de ses épaules pour l’attirer contre moi. Bell succombe dans mes bras, et je la réconforte, comme avant. Parce que même si nous avons changé, même si nous nous sommes aimés puis déchirés, il reste encore une part de ces Jax et Bell qui se sont adorés. Mon cœur ne peut pas être à ce point éteint, pas quand il s’agit de ma fille et de son bonheur. L’intelligence n’est pas de rester braquer dans ses idées, c’est de les faire évoluer, au risque d’être surpris.

    Je ne pardonne pas, mais j’avance.

    Pour elle, pour Sage.

     

     

    ***

     

     

     

    — Nous avons une bonne nouvelle à vous annoncer, je commence.

     

    Mon partenaire me jette un regard amusé, on a parié sur la façon dont on allait leur annoncer. Dereck a remis la vidéo à Scarlett, mais apparemment, elle ne l’a pas encore visionné, sinon, nous aurons eu un retour. On s’est dit qu’officialiser notre relation pour débuter l’année serait une bonne nouvelle parmi tant d’autres. Surtout que tout le studio est présent pour ce brunch de rentrée.

    Face à mon court silence, je vois se dresser des sourires divertis. Une ambiance palpable nait dans la pièce de séjour, celle qui me dit qu’il se trame un truc.

    Je ne tarde pas à en avoir le cœur net. Zane a pitié de moi.

     

    — Dois-tu nous annoncer que tu es avec Dereck ?

     

    — Vous ne baisez plus pour de faux ? poursuit Lake.

     

    Un rire les gagne, je les dévisage comme un idiot en me demandant diable comment ils savent. Nous n’avons jamais rien montré depuis le retour de Dereck. Aucune intimité en dehors de chez moi. Rien au studio… mais nous sommes-nous trahis autrement ?

    Je jette un regard à mon amant qui termine son café d’un trait. Il m’offre un clin d’œil complice, celui voulant dire que ce n’est pas grave. Sommes-nous mauvais acteurs ?

     

    — Alors ce n’est plus une nouvelle, poursuit Dereck.

     

    — Plus vraiment, rétorque Leila.

     

    Comment ont-ils su ?

    Ma question doit se lire mon visage, j’encaisse le choc, un brin honteux d’avoir voulu me cacher de cette famille qui m’a toujours accueilli et ne m’a jamais jugé malgré mes différences. Je sais que je n’aurai pas besoin de m’expliquer, d’essayer de leur faire comprendre pourquoi mon silence, pourquoi nous avons décidé avec Dereck de nous cacher. Chacun pige ma situation, chacun a été confronté à ça. À ce moment où on finit par se foutre de l’avis des autres et où on s’assume pour dire ce qu’on est, qui on aime.

    Ce moment est arrivé pour nous. Et si Dereck le voit comme un événement simple, pour moi, c’est plus compliqué. C’est tout un regard sur moi qui va changer…

    Pas tant que ça quand j’observe mes proches.

    Comment ont-ils su ? je me répète en boucle.

    Dereck glisse un bras autour de mes hanches, comme pour me soutenir.

     

    — Sage me l’a dit à l’hôpital, je crois que ta gosse supporte mal les médocs, déclare Brooks, je n’allais pas garder cette info pour moi, Lake devait être au courant.

     

    — Comme son père se moque Mack.

     

    Chacun se met à nous taquiner un instant avant que notre patronne n’intervienne. Scarlett était restée silencieuse jusqu’alors. Elle ne semble pas surprise. Et je me demande si elle n’a pas déjà eu des échos de notre show au Gentlemen’s Club.

     

    — Je vous observe presque tous les jours tourner des scènes, les rater ou les réussir. Je ne suis pas aveugle. J’ai vu que vous aviez changé. Que vos gestes n’étaient plus si joués, poursuit Scarlett. J’ai vu beaucoup d’hommes s’approcher du point de non-retour par le sexe. Quand il cesse de n’être qu’un art pour devenir plus que ça. Je ne saurai dire quand je vous ai vu basculer, mais j’espérais que c’était ce que vous souhaitiez. C’est une très bonne nouvelle, elle nous fait plaisir, confirme Scarlett. On veut que vous soyez heureux, et évidemment que nous n’avons rien contre ça.

     

    Cette femme que je connais depuis toujours semble lire en moi comme un livre ouvert. Elle s’approche de nous, ses mains saisissent mon visage, nos regards ne se quittent pas quand elle rassure mes craintes.

     

    — On s’en fou des étiquettes Jax, tu es toujours le même, sauf que désormais tu es avec quelqu’un. Jamais nous te jugerons. Alors, ne t’inquiète pas. Tu seras toujours notre GAY FOR PLAY, même si ton cœur appartient à un homme.

     

    Elle m’embrasse sur la joue, je la serre contre moi alors que nos enfoirés de collègues applaudissent pour nous féliciter. Leur réaction ne m’étonne pas, même si je la redoutais un peu, comme toujours.

    On se prend quelques vannes et on apprend que nous n’avons pas été si discrets que ça. Mason avait des soupçons depuis notre live au Gentlemen’s par exemple. Mais tous se rejoignent sur un point : c’était dans nos regards et nos gestes que nous nous trahissions. Comme quoi, quand on aime, on ne compte pas et on ne peut pas le cacher.

    La matinée se poursuit et de détend. Je suis moins nerveux et je m’autorise même ma première marque de tendresse en public avec Dereck. Autant dire le putain de grand huit pour moi. Mon amant ne cesse de rire et de me taquiner à ce sujet. Il savait que c’était important pour moi ce moment.

    On parle des projets à venir et du reste. Je remarque qu’Archer reste discret. Il lève son verre en affichant un air triste. L’acteur blond, si jovial et passionnant n’est pas d’humeur à rire.

     

    — Je tiens à vous informer que nous débuterons les castings d’ici quelques jours, intervient Scarlett. Nous avons reçu pas moins de cinquante candidatures ! Archer sera le principal intéressé à mener ces rencontres, mais vous êtes les bienvenues.

     

    En l’absence de Demon qui est parti un mois à New York pour l’affaire, A se retrouve en solitaire. Je n’ai pas encore eu l’occasion de trouver le moment adéquat pour parler avec lui de tout ça, mais j’ai l’impression que la nouvelle lui ait tombé dessus avec violence. Sans doute, ne s’attendait-il pas à tout ça.

    Il a l’air d’avoir le cœur d’un homme brisé quand je l’observe. Ce regard triste quand on voit quelqu’un qu’on aime nous échapper. Ce regard hante souvent Archer. Surtout quand il s’agit de Demon. Et dans cette lutte auquel il ne peut pas participer, l’acteur semble voir se profiler à l’horizon, une chute dangereuse qu’il ne pourra pas éviter.

    Sa participation aux castings, je la vois comme un affront envers Demon, un moyen de le blesser, comme lui le blesse sans même le vouloir.

    Et si jamais l’un d’eux ose dire à nouveau qu’il n’y a rien les concernant, se serait là le pire des mensonges. Tout comme ça l’a été entre Dereck et moi. Nous n’avons jamais été de simple ami, il y avait déjà plus aux premiers regards.

    Car si le Donjon reste un endroit des plus secrets pour nous tous, il referme ceux de deux hommes qui ne savent pas comment vivre avec ses silences.

    Et j’espère qu’un jour, ils auront ce même courage que Dereck et moi : de les affronter ou de se laisser succomber.